dossier géopolitique

essay B

DOSSIER GÉOPOLITIQUE LA LIBYE D’APRES KADHAFI: les milices, l’aménagement du territoire ONGBASSOBEN AUGUSTINE JOELLE SOMMAIRE LA LIBYE DIAPRES KADHAFI: LETAT , LES MILICES, L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE INTRODUCTION l- LES CAUSES DE LA MORT DU GUIE DE LA jAMAHlRIYA A-LES CAUSES ENDO totalité du pouvoir entre les B -LES CAUSES EXOG KADHAFI: de la presque or 15 Sniper iew OUAMMAR le courroux de l’occident face aux politiques expansionniste et interventionniste, l’augmentation du prix du pétrole et le soutient terrorisme ll- LES CONSEQUENSES DE LA DISPARITION DE MOUAMMAR KADHAFI EN LIBYE ET DANS LA SOUS REGION SAHELO -SAHARIENNE

A-LA CHUTE DU COLONEL KADHAFI: élément déclencheur de l’insécurité et des conflits actuels au Sahara B -LES CONSEQUENCES SUR LE PLAN INTERNE C- LE RETOUR A L’IMPÉRIALISME OCCIDENTAL ET LE SOUTIENT DE CERTAINS GROUPES ISLAMISTES PAR L’OCCIDENT L’évolution de la conjoncture au sahel, la montée du terrorisme une insécurité dans le pays et au delà du pays. L’exploitation de certaines sources vont nous permettre de répondre à une série d’interrogations inhérentes au sujet : trois ans après la mort du guide où est passé l’état en Libye ? peut on espérer un gouvernement stable ? Y a t-il l’espoir d’une paix en Libye ?

Intitulé « la Libye post Kadhafi ce travail tend à démontrer que les libyens vivaient dans un régime dictatorial, mais le pays était en paix : la chute du régime libyen est loin d’être une réponse à l’avènement de la démocratie en Libye. Après une première partie consacrée aux causes de la chute de Kadhafi, où l’on obseNe que les causes internes et externes à la mort de Kadhafi (l), l’étude des conséquences de la chute de Kadhafi permet en effet de montrer que la mort du Guide est un élément déclencheur de l’insécurité dans le pays et des conflits actuels dans la région sahelienne.

I Les causes de la mort du guide de la Jamahlriya Les causes de la mort de Kadhafi soulignons d’emblée sont à la fois internes(A) et externes(B) A- Les causes endogènes : la concentration de la presque totalité du pouvoir entre les mains de Kadhafi Né le 19 juin 1942 à Qasr Fars Hadi près de Syrte, Mouhammar Kadhafi, plus jeune fils de sa famille, grandit dans la région désertique de Syrte et reçoit une éducation islamique. A neuf ans il entre à l’école primaire, devenant le premier membre de sa famille des études.

Il se passionne tout particulièrement pour l’action de Gamal Abdel Nacer qui, vec le mouvement des of PAGF 15 l’action de Gamal Abdel Nacer qui, avec le mouvement des officiers libres a renversé la monarchie Égyptienne. Il étudie à l’université de Libye,puis entre ? l’Académie militaire de Benghazi en 1963. Convaincu de sa vocation révolutionnaire, il dit avoir dès cette époque commencé à constituer des « cellules clandestines » parmi les élèves.

Il organise dès lors clandestinement avec d’autres élèves officiers, le « mouvement des officiers unionistes libres qui ambitionne de renverser sur le modèle nassériste la monarchie libyenne pro-occidentale. Dans la nuit du 31 octobre au 1er septembre 1969,1es officiers investissent ? Tripoli et à Benghazi les différents lieux stratégiques et font le coup d’État au roi Idris s qui se trouve alors à l’étranger. Kadhafi proclame l’avènement de la république libyenne.

A près le coup d’État ,il réforme les institutions nationales et change la vision politique du pays sur la scène internationale. Âgé de vingt et sept ans est désormais chef de l’État en qualité de président du Conseil de Commandement de la Révolution (CCR), qui constitue la pus haute autorité du pouvoir exécutif ont le fonctionnement régulier ne sera jamais établi au cours de son existence. Kadhafi fait vite l’objet de contestations internes au régime : les autres acteurs de la révolution lui reprochent de prendre des décisions sans concertation aucune et de se comporter avec brutalité.

Ils réclament également l’établissement d’une constitution permanente et la tenue d’élections libres. Ce qui n’est pas fait. Le guide continue de verrouiller le sy 15 n’est pas fait. Le guide continue de verrouiller le système. En 1971, suivant le modèle nassériste, Kadhafi crée un parti unique, PIJnlon Socialiste des Arabes ou tout ibyen est tenu d’en être membre. Au début de pannée 1973, le guide libyen est confronté à une situation d’échec sur sa politique interne.

En effet, à Fissue d’une séance orageuse du CCR durant laquelle ses options en matière d’armement sont désavouées, Kadhafi fait part de sa volonté de démissionner, mais en révélant « personnellement la nouvelle au peuple A la surprise générale, il passe quelques jours plus tard à la contre-offensive, rejette la légitimité institutionnelle révolutionnaire. Il court-circuite ainsi l’opposition en rejetant la légitimité des institutions évolutionnaires au profit d’un pouvoir censé être exercé directement par le peuple.

Dès lors, Kadhafi use de manière stratégique du vide constitutionnel instaurant une sorte de « désordre légal » qu permet de contourner toute notion d’Etat de droit et de contrôler les affaires publiques dans le plus grand arbitraire. Après avoir déjoué un coup crétat en 1975, le CCR cesse dès lors de fonctionner comme organe collégial de prise de décision et la Libye tend de plus en plus vers l’instauration d’un pouvoir personnel. Le CCR est donc remplacé par le secrétariat général du congrès général du euple, Kadhafi demeurant le secrétaire général de ce congrès.

Tout parti politique est interdit en Libye, où le pouvoir est censé être exercé exclusivement par le peuple via les congrès popul PAGFd 5 Libye, où le pouvoir est censé être exercé exclusivement par le peuple via les congrès populaires de base et leurs bureaux exécutifs, les comités populaires : toute sorte de participation aux activités d’un parti est désormais punie de mort 1 . Toutes les décisions importantes demeurent prises par le Colonel Kadhafi lui-même.

Il déclare ouvertement devant un congrès populaire que son ouvoir n’est encadré par aucune règle ; affirmant : « Je ne suis responsable devant aucun de vous car celui qui a fait la révolution sans l’aide de personne détient une légitimité qui lui confère tous les droits et personne ne peut la lui ôter Nous, les auteurs de la révolution, nous ne sommes responsables que devant notre conscience Ainsi donc, avec la concentration de tous les pouvoirs entre ses mains, le guide s’attire des ennemis au sein même de son peuple.

Au delà de cette dictature s’ajoutent également la haine qu’il s’attire de l’occident et la crainte des leaders voisins. B- Les causes exogènes de la chute de Mouammar Kadhafi . le courroux de l’occident face aux politiques expansionniste et interventionniste, l’augmentation du prix du pétrole et le soutient au terrorisme. Au plan international, Kadhafi adopte d’emblée des positions tiers-mondistes et radicales, multiplie les diatribes (critiques amères et virulentes) parfois injurieuses, contre l’occident, les différents dirigeants arabes et plus encore contre Israël.

La Libye de Kadhafi acquiert pendant un temps une réelle popularité de certaines populations du tiers- monde auprès desquelles elle fait PAGF s 5 une réelle popularité de certaines populations du tiers-monde auprès desquelles elle fait figure de porte parole. Ses relations avec les Etats de la région sont par contre très conflictuelles, et traversées d’une longue série de crises diplomatiques et de rupture des relations que ce soit avec les arabes, les pays occidentaux ou les pays d’Afrique subsaharienne, contre lesquels Kadhafi opère une série de tentatives de déstabilisation. Geoff L. Simons, Libya and the west:from independence to lockerbie,B Tauris,2004,pp 112-115 Pratiquant une politique extérieure expansionniste et nterventionniste, le guide Libyen annexe de facto la bande d’Aouzou au Tchada ce qui lui vaut l’inimitié de la France et entraîne la Libye dans une longue période d’implication dans le conflit Tchadien jusqu’en 1987. Durant la guerre Ougando-tanzanienne en 1978-1979, il envoie 3. 00 militaires pour soutenir Idi Amin Dada, en guerre contre la Tanzanie qu’il essaie d’envahir. L’année suivante, le président tchadien, Goukouni Oueddei, déclara à Tripoli la fusion de son pays le Tchad avec la Libye, suscitant la réprobation de la France 3, le Tchad étant considéré comme le bastion de la « françafrique ». Le conflit entre Paris et Tripoli qui soutient Oueddei, renversé par Hissen Habré en 1981, persiste tout au long des années 1980-1990. Paris accuse en effet Kadhafi d’ingérence au Tchad.

Par ailleurs, en 1970, Mouammar Kadhafi réussit à imposer l’augmentation du prix du baril du pétrole, ouvrant la voie aux autres pays producteurs, ce qui amène à terme un déséquilibre de la 6 5 pétrole, ouvrant la voie aux autres pays producteurs, ce qui amène à terme un déséquilibre de la géopolitique du pétrole. Kahafi force les compagnies pétrolières à partager leur richesse avec le peuple libyen. Il finance des écoles, des hôpitaux et des infrastructures. L’instruction, la santé et l’espérance de vie montent en flèche.

Mais il ne veut pas que les libyen deviennent paresseux et corrompus comme les citoyens des États du Golfe riches en pétrole. •l rappelait constamment aux libyens que le pétrole manquerait un jour et qu’ils devraient travailler pour devenir autosuffisant Le soutient au terrorisme Entre 1980 et 1992, la Libye anime le réseau des Mathabas (camps de base) centres libyens anti-impérialistes qui s’emploient à diffuser la doctrine de la Jamahiriya et à financer, ormer et encadrer divers mouvements de rébellion.

Dans cette optique, le Colonel Kadhafi soutient à travers le monde de nombreuses organisations armées menant des actes de terrorisme, des actions indépendantistes, ou des soulèvements de toutes sortes. Au fil des années on le voit soutenir et financer des groupes de libération comme L’OPC et L’IRA, à qui il fournit entre autres 300 tonnes d’armes et d’explosifs aux indépendantistes nord-irlandais et une autre 2 L Libye face à la France au Tchad,qui perd gagne? R.

Otawek 3 Alain Fogué Tedom,enjeux géostratégiques et conflits politiques n Afrique noire, éd liHarmattan, 2008,p103104 cargaison de 120 tonnes interce ée ar la France, la fraction armée rouee, les brieades PAGF 7 5 par la France, la fraction armée rouge, les brigades rouges et la totalité des organisations indépendantistes palestiniennes. Le dirigeant libyen s’immisce dans la guerre du Sahara occidentale, durant laquelle il soutient le Front Polisario contre le Maroc, et dans la guerre du Liban, finançant diverses factions pro- palestiniennes.

Il soutient également L’A. N. C dans le combat cantre l’Apartheid en Afrique du sud4. Kadhafi rejette la modernité homogénéisant e. Il considère le apitalisme et le communisme comme essentiellement identiques dans leur matérialisme, leur mondialisme et leur nivellement. Il soutient des mouvements et des leaders antimondlalistes comme Hugo Chavez. Il aime faire des pieds – de nez aux États- unis. Il commet de nombreux crimes, il se permet de nombreuses folies coûteuses.

Dès lors, et au regard de ces considérations, on comprend pourquoi les occidentaux ont tôt fait d’armer la rébellion libyenne contre le guide lors de la révolution de 2011 qui a mené à la déchéance et à la mort du guide de la Jamahiriya. Aussi, manque t-il de véritable soutien non eulement dans la sous région sahélo-saharienne, mais aussi dans l’Afrique toute entière. Ces armes gracieusement offertes aux rebelles, et celles dérobées dans l’arsenal militaire libyen ont des conséquences post Kadhafi lourdes. l- Les conséquences de la disparition de Mouammar Kadhafi en Libye et dans la sous région sahélo-saharienne. Les conséquences de la disparition de Mouammar Kadhafi peuvent être appréhendées sur le plan sécuritaire (A), sur le plan interne (B) ,et sur le 5 Kadhafi peuvent être appréhendées sur le plan sécuritaire (A), sur le plan Interne (B) ,et sur le plan stratégique(C). A- la chute du Colonel Kadhafi : élément déclencheur de l’insécurité et des conflits actuels au Sahara.

La nouvelle géopolitique Sahélienne post-Kadhafi est la clé des problèmes sécuritaires actuels. Le Colonel avait en effet réussi, au prix d’une dictature sévère à imposer la stabilité dans un pays mosaïque, aujourd’hui menacé de fragmentation. La Libye unitaire n’existant plus, le danger est de voir apparaître une situation de guerres tribales et claniques comme en Somalie 4 Alexandre Najjar, Anatomie d’un tyran: Mouammar Kadhafi, Actes avec toutes les conséquences régionales prévisibles.

Les observations n’ont pas compris que le sens profond de la politique Sa haro -Sahélienne conduite par Kadhafi s’expliquait par ses origines. Sa tribu de kadhaffa ou Gueddafa, dont le cœur est la ville de Sabha est certes numériquement peu importante avec 150. 000 membres. Cependant elle occupe un espace stratégique, à la jonction de la tripolitaine et la cyrénaïque, mais d’abord à la verticale reliant la méditerranée au cœur du Sahara, de syrte à Mousouk.

Cette tribu chamelière engagée dans le commerce à longue distance est traditionnellement en relation avec les Toubou et les Touaregs, e qui explique les alliances du régime de Mouammar Kadhafi et son attirance pour le sud saharien et sahélien Comme le Colonel Kadhafi déstabilisait et contrôlait à la fois une vaste partie de la sous contrôlait à la fois une vaste partie de la sous région, le bouleversement politique Libyen, amplifié par la recomposition maghrébine crée une nouvelle définition de la géopolitique régionale.

Jautant plus que les armes dérobées dans les arsenaux libyens, missiles Sam etc, vont irriguer de vieux conflits. Aussi, les combattants sahariens de la légion verte, créée par Kadhafi dans les années 980 sont-ils prêts pour bien d’aventures ? Réellement, le problème est que la rébellion touareg a perdu son protecteur libyen. Il est dont nécessaire pour elle de chercher d’autres soutiens. AQMI pourra t-il en profiter ?

De son coté AQMI étend sa zone d’action dans le nord du Mali, dans la région du massif du Timétrine au nord- Ouest de l’Adrar de Iforas, région qui fut le bastion de la rébellion touareg contre le gouvernement malien. On remarque en outre que des milliers de kilomètres de la frontière commune entre Libye et le Tchad ne sont plus contrôlés. Ce qui a facilité la ransmission d’armes vers les rébellions centrafricaine et Congolaise.

Avec la disparition du Colonel Kadhafi qui engendre rinsécurité dans la sous région, Mohamed Ouhd Abdel Aziz apparaît désormais comme Pharnme fort de la sous région et le meilleur ami de Paris. II y a donc lieu de craindre une contagion du terrorisme en Mauritanie en terme de sécurité et de déstabilisation. « Notre armée s’interroge t_il, même si elle a renforcé ses capacités de frappes aériennes et au sol par la commande de nouveaux avions peut-elle faire face à un adversaire mobile, déterminé et fana que ? Elle risque