DOSSIER

essay A+

Analyse d’interaction longitudlnale Dirigée par M. Otell Kadouri Aida Sommaire or 18 Sni* to View 2014/2015 perspectives linguistiques et culturelles d’une société de plus en plus multiculturelle qui est la nôtre que je procéderai à l’analyse de ce corpus. Pour ce faire, en premier lieu, je commencerai par analyser les interactions dont nous sommes en présence, le lien entre contexte et production langagière, les systèmes d’adresse et enfin la gestion des tours de paroles.

Dans un second temps, je procéderai à la comparaison de la politesse linguistique en fonction que la cliente soit d’origine française ou maghrébine. Il) Présentation du corpus Etant d’origine marocaine, il me semblait intéressant de pouvoir comparer les interactlons langagières et gestuelles dans un marché dit « maghrébin » et un marché dit du « terroir ». C’est pour cette raison que pendant plus dun mois, je me rendais régulièrement au marché de la Mosson ainsi que celui d’Antigone munie d’un caméscope à double objectif, et ce, afin de pouvoir élargir mon point de vue.

Dans un premier temps, je devais me familiariser avec cet environnement qui m’était jusque là inconnu, je devais me sentir à l’aise et en confiance afin de pouvoir aborder des personnes n pleine activité et parfois même les « déranger » durant leurs échanges. Pour aborder les commerçants et leurs clients, je m’approchai du « stand attendais qu nt finisse son activité 18 renouvelais ma demande auprès des clients présents autour du stand. Si la réponse était positive, je débutais directement l’enregistrement des interactions, si la réponse était négative, je m’excusals auprès des participants et prenais congés.

Après quelques jours, force est de constater que ma méthode pour aborder les participants n’était pas fluctuante. Le 18 novembre, je suis allée au Marché de la Masson vers 10h30, près avoir essuyé 3 refus, j’ai pensé à ne pas demander la permission aux clients mais seulement aux marchands, la crainte de représailles venant des clients ne me quittait pas au début, au fur et à mesure de Penregistrement de la séquence, je me suis rendue compte que cela ne gênait personne.

En vue des contraintes de temps qui nous sont imposées, j’ai du recentrer la problématique initiale. Désormais mon corpus ne sera composé que d’une seule vidéo, où les commerçants ont ? faire à des clientes maghrébines et françaises. Lors de cette enquête de terrain, mon objectif a été de ontrer les différences interactionnelles que peuvent avoir des commerçants maghrébins en fonction des origines culturelles de leurs clientèles. III) Transcription Toute enquête de terrain, durant laquelle des données audio ou ont été enregistrées, doit être transcrite.

Cela permet dans un premier temps au chercheur de mieux analyser les interactions enregistrées, qu’elles soient visuelles ou audio. Dans un second temps, la transcription permet au lecteur d’avoir accès à certaines informations plus détaillées. En ce qui concerne l’analyse de l’interaction, le besoin de rendre compte PAGF 18 lus détaillées. En ce qui concerne fanalyse de l’interaction, le besoin de rendre compte de la situation dans toute sa complexité est primordial.

L’ethnographe se voit donc transcrlre les échanges verbaux de ce qui a été dit, mais pas seulement, également le contexte dans lequel cela a été dit et enfin comment cela a été dit, à travers une analyse kinésique. Il me semble opportun d’informer le lecteur au fur et à mesure de sa lecture de la transcription, sur les éléments visuels des échanges, c’est pour cette raison que la transcription qui suit contient le maximum d’informations visuelles qui me semblent ertinentes et percutantes à la compréhension de l’interaction. Ray Birdwhistell démontre la complémentarité du geste et de la parole.

Selon lui, il n’existe pas une hiérarchie des modes de communication selon leur importance dans le processus de communication, mais différents modes comportementaux qui assurent des fonctions nécessaires au déroulement de l’interaction. Ainsi, pendant qu’un comportement sert ? transmettre une information nouvelle, un autre comportement sert à l’activité d’intégration. Birdiwhistell approuve l’existence d’un code kinésique qui est la sélection culturelle de quelques positions corporelles parmi les illiers que peut produire le corps (notamment le visage). ? es gestes ne produisent pas du sens de la même manière que le langage, bien qu’ils forment un tout avec lui » McNeil (1992). En général, dans cette interaction, l’espace informel entre les participants est une distance personnelle et sociale qui permet d’avoir un espace propre à eux mêmes. Les interactants sont à p 8 personnelle et sociale qui permet d’avoir un espace propre à eux mêmes. Les interactants sont à protée de gestes, de parfum et de VOIX. 3. 1. Convention de transcription Voici les éléments qui m’ont permis la transcription langagière des ?changes .

Annotations Significations (italique) Indications autres qu’orales Courtes pauses (0-5) Pause en dessous de la seconde (1. 0) Pause d’une seconde ou plus Intonation montante Intonation descendante texte Volume plus haut que la conversation Volume plus bas que la conversation Rythme plus rapide que la conversation Extension du son qui précède (texte) Segment prononcé peu audible Segment prononcé inaudible Moment où les regards de bacs où se trouvent les articles) V1 . 1 : khalid seb3a euros ma31ich (khalid sept euros c’est pas grave) V2. : [la ma31iche] (non ce n’est pas C12: aula lakhour oualakine]saint pau l(oubien l’autre mais) V2. 3 : / yek b7al b7al wahad fla poste ou wahad saint paul (n’est ce pas c’est la même chose la poste ou celui de saint Paul) (Le vendeur n02 effectue un butterworths il a des difficultés ? indiquer verbalement la direction souhaitée, il utilise alors son indexe. Pendant ce temps, la cliente na 1, prend des articles dans ses mains ce sont des gestes métaphoriques. Le V2, se penche sur son côté gauche après que son collègue Irait interpellé, afin qu’il puisse le regarder). C2. : ça c’est le même prix oubien : V2. 4 : hadak (celui là) c’est soixante euros soit ça vous avez eux là quarante cinq mais jpeux vous [arranger un prix] V1. 2: [ / ALLER DIX] (Le vendeur n02, se retourne après que la cliente n02, ait posé une question, pendant ce temps là, le vendeur no 1, « cris » une expression à la façon d’un bonimenteur) 6 8 (O. 16) choukrane(merci) V2. 5 : ma kayne mouchkil(il ny a pas de problèmes) (Le vendeur n02, indique à son collègue où se trouve Particle, pour cela, il utilise des gestes iconiques, mais également déictique puisqu’il pointe le produit. ar la suite, il se retourne vers la cliente no 1, saisie le sachet et y met les articles vendus, c’est un geste métaphorique. Pendant la transaction, V2 et Cl se tiennent debout face à face). C2. 2 . 0 (un celui là comme) mais est ce que c’est normal il a l’air de se froisser est ce qu’il se défroisse ou non 0 V2. 6 : non non non non ça reste [comme ça madame] VIB : [comme ça madame] ( La cliente n02, de ses mains, indique au vendeur que le produit qui l’intéresse est froissé, c’est donc un butterworths, mais également un battements, puisque c’est un mouvement de la main qul monte puis qui descend).

V2. 7 : bon après euh(. ) c’est paceque ce matin il était dans le / paquet C2. 3 : / ah d’accord donc c’est ça que je voulais dire V2. 8 : (Le vendeur n02, mime le pa uet c’est donc un buttenuorth, de plus, il saisit un sachet geste emblématique ? 7 8 y a le violet [il y a le bleu jaune et y a Isaumony/a que ça madame (0. 5) ya jaune bleu saumon et jaune et bleu (0. 6) 0 y a que ça madame C] [dlscussion subordonnée de tiers non ratifiés] IV) Analyse des interactions 4. 1 Les participants Nous sommes tous les jours face à des rencontres sociales où plus de deux participants sont impliqués.

Pour Goffman, il faut revenir sur la méthode d’analyse des interactions pour prendre en compte le fait que les interactions sont souvent multi- articipantes et où les locuteurs n’ont pas tous le même statut. En effet, dans cet enregistrement, nous sommes en présence de 4 acteurs principaux (V1, V2, Cl, C2), soit deux vendeurs et deux clientes. Erving Goffman associe la notion d’auditeur à celle des statuts de participation dans une situation donnée. En outre, ceux qui écoutent ne sont pas simplement des auditeurs, ils occupent des positions différentes qui entrainent des statuts de participatlon particuliers.

Le tableau ci-dessous, regroupe les différents statuts de participation : Statuts de participation Participants Auditeurs ratifiés Le vendeur n02 avec la cliente nol Le vendeur n02 avec le vendeur nol La cliente nD2 avec le vendeur na 1 La cliente nb2 avec le vendeur n02 Le vendeur no 1 avec l’ensemble des clients présents autour du stand lorsqu’il dit « ALLEZ DIX n. 8 des « clients potentiels » présents autour du stand. La cliente n03 En effet, dans une situation de conversation multi-participante, la multi-modalité nous permet de savoir à qui s’adressent les locuteurs.

Pour cela, Porientation visuelle ainsi que celle du corps est importante. Par exemple, lors de l’aparté entre le vendeur no 1 et le vendeur n 02 De plus, afin d’attirer l’attention de son collègue vers lui, le vendeur nol use du prénom de son collègue « khalid seb3a euros ma31ich » ( khalid sept euros c’est pas grave) en V1. 1 4. 2Le cadre Le cadre de participation correspond à Pensemble des statuts de participation de tous les interactants dans une situation donnée ? un moment donné.

Ici en l’occurrence, tous les locuteurs (Cl , C2, V1, V2) ont les positions d’animateur et d’auteur, ils produisent et choisissent eux même ce qu’ils vont dire. Cependant, certaines transformations des cadres de participation sont à noter, le vendeur no 1 (V1) fait une allusion lorsqu’il fait emarqué à sa cliente qu’elle ne regarde que les articles qui coûtent deux euros. Cette allusion est marquée par son rire et la prosodie de sa voix qu érer de « joyeuse » et marchandes entre clients et commerçants, les finalités de l’échange ne sont pas les mêmes.

En effet, le client cherche soit ? obtenir des informations sur un produit soit à acheter le produit en question, tandls que les commerçants leur objectif est de faire un maximum de chiffre d’affaire et à agrandir leur base de données clients. « Cinteraction dans les commerces s’apparente à la grande famille des interactions de service. Elle met en présence, dans un site prévu à cet effet, des individus réunis pour procéder à un échange transactionnel : argent contre bien et/ou service.

Elle présente certaines caractéristiques générales qui permettent de la définir comme un type d’interaction s’opposant à d’autre. » Véronique Traverso. X) Les systèmes d’adresse Lors d’une conversation multi-participante, il est important et prlmordiale d’employer des termes d’adresses de façon à ce que les interactants sachent quand on s’adresse à eux. Pour ce faire, il existe trois phénomènes prédominants , les pronoms d’adresse, es formes nominales d’adresse ainsi que les forme mimo-gestuel d’adresse. ? Par termes d’adresse on entend l’ensemble des expressions dont dispose le locuteur pour désigner son ou ses locutaire(s). Ces expressions ont généralement, en plus de leur valeur déictique, une valeur relationnelle : lorsque plusieurs formes sont déictiquement équivalentes – comme « tu » et « vous » employé pour désgner un allocutaire unique, elles servent en outre à établie un type particulier de lien social ». C. Kerbrat-Orecchioni « Les interactions verbales. 5. 1 Les pronoms d’adress