Commerce ext rieur
Commerce extérieur : pourquoi l’Allemagne surpasse autant la France Stéphanie Benz , publié le 08/12/2006 à 1 5:43 En octobre, l’Allemagne a affiché un excédent commercial record, à 17,3 milliards d’euros. Depuis le début de l’année, le pays affiche en cumulé un excédent de 156 milliards d’euros. A contrario, la France déplore un déficit de 20 milliards sur la même période. Décryptage de ce décalage.
Zoom moinsZoom plus15 Partagera TweeterO O Partagero Cest du jamais vu de a enregistré un exce d’euros, grâce à une et au recul des impo org Sni* to octobre, l’Allemagne de 17,3 milliards rtations (+2,6%) depuis le début de l’année, le solde de la balance commerciale s’établit à 156 milliards d’euros. En comparaison, le commerce extérieur français fait pâle figure : en septembre, le déficit a atteint 1,3 milliard d’euros, et? milliards d’euros en cumulé depuis janvier. Plusieurs facteurs expliquent les performances enregistrées de l’autre côté du Rhin. D’abord, au cours des dix dernières années, les entreprises allemandes ont fait d’immenses efforts pour améliorer leur compétitivité, grâce à un mélange de délocalisations et de compression des coûts salariaux. Depuis la chute du Mur, les industriels ont massivement transféré leur production à l’Est.
Aujourd’hui, ils ré-importent les pièces fabriquées à bas coûts dans ces pays, pour les assembler avant de les réexporter. Les biens » made in Germany » sont ainsi produits en réalité à 40% à l’étranger, sel selon les calculs de l’économiste Hans-Werner Sinn, de l’Institut Ifo à Munich, qui a trouvé un nom à ce phénomène : « l’économie de bazar ».
Ces délocalisations, ainsi que les réformes du marché du travail engagées par le précédent gouvernement, ont ms une ression énorme sur les syndicats : pour ne pas voir toujours plus d’emplois partir à l’étranger, ils ont été obligés de jouer le jeu de la maîtrise des coûts salariaux et d’accepter la suppression de primes ou d’augmentations, ou encore le retour aux 40 heures hebdomadaires sans compensation salariale. Autres explications : la spécialisation géographique et sectorielle des entreprises.
On le sait, les points forts de l’économie allemande sont l’automobile et les machines-outils. Ce dernier secteur correspond justement aux besoins des pays émergents en forte croissance les pays de l’Est, et surtout la Chine. C’est d’ailleurs vers les pays hors Union européenne que l’Allemagne exporte le plus : ses ventes y ont progressé de 31 sur un an, contre 17,2% vers les autres pays de l’UE. Tout le contraire de la France, qui, proportionnellement, commerce plus avec ses voisins? et en particulier avec l’Allemagne.
Ce qui explique d’ailleurs en partie les moindres performances françaises, la demande intérieure allemande étant atone depuis plusieurs années. A cela, il faut encore ajouter trois raisons, mises en lumière par les économistes Lionel Fontagné et Patrick Artus, dans un apport pour le Conseil d’analyse économique paru en mars 2006. D’abord, ils ont constaté que » les firmes exportatrices sont souvent plus grandes que les non exportatrices Or, l’Allemagne bénéficie d’un tissu de gr bénéficie d’un tissu de grosses PME bien plus important que la France, où les jeunes entreprises peinent à grandir.
Et surtout, les firmes allemandes proposeraient à leurs clients étrangers une gamme de produits plus variée et plus innovante que leurs homologues françaises. Dernière explication, toujours selon ces experts, la faiblesse, déjà évoquée, de la consommation en Allemagne : les entreprises n’arrivant pas à placer leurs produits sur leur propre marché, elles ont été obligées d’aller chercher de nouveaux débouchés. En savoir plus sur http://lexpansion. lexpress. r/actualite -economique/commerce-exterieur-pourquoi-l-allemagne -surpasse-a utant-la-france_ 1369220. htm C4tDgVv2VARP. 99 Ce qui différencie vraiment l’Allemagne de la France Le Point – Publié le 25/03/2013 à 1 7:33 – Modifié le 25/06/2013 ? L’Allemagne préfère avoir des travailleurs pauvres, la France des chômeurs de longue durée. De ce choix découle toute une politique sociale et industrielle. Chaîne de fabrication de la la 208 à Poissy. Chaîne de fabrication de la la 208 à Poissy. Julien Muguet / Maxppp 100 Par PATRICK ARTUS Le modèle social allemand n’est pas très différent du modèle français. On sait qu’une asymétrie très forte entre la France et l’Allemagne vient de la structure productive des deux economies • l’Allemagne est restée un pays industriel puissant, avec des gains de parts de marché et des excédents extérieurs structurels ; la France est très désindustri strie représente 12 % de PAGF3C,Fq 12 % de l’économie française, 21 % de l’économie allemande.
Mais nous nous intéressons ici surtout aux choix sociaux des deux pays. En France, on considère souvent que le modèle social allemand est devenu très différent du modèle social français, avec la flexibilité accrue du marché du travail ; la modération salariale ; les efforts faits pour faire disparaître les déficits publics, qui passent aussi par une réduction des dépenses de transferts publics.
Les lois Hartz, de 2003 à 2005, ont surtout constitué en la mise en place de conditions très dures forçant les chômeurs à retourner à l’emploi, y compris dans les emplois peu qualifiés, ? temps partiel, mal payés. Parallèlement, les salaires réels, de 2000 à 2006, ont baissé de 5 % en Allemagne, pendant qu’ils augmentaient de 12 % en France, et les prestations sociales sont passées de 19 à 16 % du PIB en Allemagne (18 % en France). L’Allemagne a choisi la montée en gamme, l’effort d’innovation…
De ce fait, on considère souvent en France qu’il ne faut surtout pas copier le modèle allemand, qui aurait consisté à fragiliser la population pour améliorer la compétitivité de l’industrie. Cette vue est en réalité très fausse, et les différences entre les choix ociaux de l’Allemagne et de la France sont concentrées sur un point : le choix entre travailleurs pauvres et chômeurs. Il y a peu de différences en réalité entre les choix de l’Allemagne et de la France.
Les salaires industriels sont élevés en Allemagne, et ce n’est pas la baisse des salaires qui explique la compétitivité de l’industrie : ce premier point est mal connu. Les salaires, y compris charges sociales, sont à peu près aussi élevés d premier point est mal connu. élevés dans l’industrie en Allemagne qu’en France (34 euros de l’heure contre 35), les coûts salariaux unitaires n’ont pas rogressé énormément plus dans l’industrie en France qu’en Allemagne.
La compétitivité, la performance, de l’industrie allemande ne vient donc pas essentiellement de la baisse des salaires dans l’industrie, mais de la montée en gamme, de l’effort d’innovation. La générosité de la protection sociale est voisine en Allemagne et en France, ce qul est mal connu aussi. Quand on regarde les dépenses publiques de santé, de retraite, d’éducation, on voit un niveau identique pour la santé, un niveau plus élevé en France pour la retraite et l’éducation, ce qui vient de l’organisation nstitutionnelle (retraites d’entreprise en Allemagne).
En réalité, l’Allemagne est un pays où la protection sociale est généreuse, financée par une pression fiscale assez farte, même si elle est plus faible qu’en France (44 % du PIB contre 52 La différence de choix sociaux entre l’Allemagne et la France est en réalité concentrée sur un point : vaut-il mieux avoir des travailleurs pauvres ou des chômeurs ? L’Allemagne a fait le choix des travailleurs pauvres, d’où les fortes pressions qui s’exercent pour favoriser le retour à l’emploi en Allemagne, y compris ans des emplois peu qualifiés à salaire faible.
Cela explique l’écartement entre les salaires de l’industrie et les salaires des services en Allemagne (35 % en 2000, 52 % aujourd’hui) ; la hausse des inégalités de revenus en Allemagne et pas en France ; la très forte hausse de la partie de la popula inégalités de revenus en Allemagne et pas en France ; la très forte hausse de la partie de la population au-dessous du seuil de pauvreté en Allemagne, plus forte qu’en France (16 % contre 14 % en 2011, alors qu’en 2000 il n’y avait que 10 % de la population u-dessous du seuil de pauvreté en Allemagne et 14 % en France). t a renoncé à établir un salaire minimum Il y a en Allemagne un énorme écart entre les salaires de l’industrie et ceux de la distribution, des transports, du tourisme (177 à 100, contre 132 à 100 en France), ce qui reflète aussi la dualité du marché du travail. L’Allemagne a donc bien fabriqué une économie avec des salaires faibles en dehors de l’industrie et des inégalités fortes. L’absence de salaire minimum en Allemagne, alors qu’il y a un salaire minimum élevé en France, contribue aussi à cette ifférence de fonctionnement du marché du travail.
Enfin, corrélativement, le taux de chômage structurel est plus faible en Allemagne qu’en France (5,5 % contre 8 % environ), la baisse de la proportion de chômeurs de longue durée a baissé en Allemagne et augmenté en France. On voit donc bien le choix différent de l’Allemagne par rapport à la France : privilégier le retour à l’emploi y compris avec des salaires faibles pour éviter le chômage. Cela conduit à un chômage structurel plus faible, à un taux de chômage beaucoup plus faible en Allemagne pour les jeunes, surtout peu qualifiés : 2 % en Allemagne pour les 20-24 ans contre 25 % en France.
La vision française du modèle social allemand est souvent fausse. On considère souvent en France que l’Allemagne a fait le choix d’un modèle social beaucoup moins généreux (ba que l’Allemagne a fait le choix d’un modèle social beaucoup moins généreux (baisse des salaires, réduction de la générosité de la protection sociale), pour améliorer la compétitivité de son industrie, et que ce choix n’est pas envisageable en France.
Mais en réalité l’Allemagne n’a pas réduit les salaires industriels (la ompétitivité de l’industrie allemande ne vient pas de la baisse des salaires de l’industrie) et a un modèle social généreux (santé, retraite, éducation). La différence essentielle dans le modèle social entre l’Allemagne et la France est la préférence pour les travailleurs pauvres par rapport au chômage en Allemagne, le choix opposé en France. Il n’y a pas de supériorité d’un des choix par rapport à l’autre, il s’agit juste d’un choix.
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