Commentaire composé, Ma bohème

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Celles-ci étaient en effet p g t page ‘occasion pour le jeu poétique, autre form fois. Pour Rimbaud, le vo son activité aine spirituel cette te un mode de vie. Le titre « Ma bohème » semble en être une revendication, tant par l’emploi de l’adjectif « ma » que par le sens du mot bohème qui évoque une vie vagabonde sans règles ni soucis du lendemain. Voilà donc qui s’oppose à le stabilité et la sédentarité de la classe bourgeoise que l’adolescent exècre. Dans ce sonnet, l’accent est mis davantage sur le fait de partir que que la destination précise du périple.

Cexpression « je m’en allais » qui ouvre le premier vers suggère une impression de mise en ouvement vers un lieu qui qui n’est pas précisé puisque le verbe est employé sans complément. Le complément de lieu « sous le ciel » du verbe aller qui est employé de nouveau au troisième vers ne nous renseigne pas d’avantage. Il évoque plutôt une marche infinie et souligne de ces voyages dont la fréquence était déjà suggérée par l’emploi de l’imparfait. L’expression « souliers blessés « du dernier vers accentue encore l’idée d’une longue marche harassante.

Les étapes du voyage sont également indéterminées : l’auberge, les routes sont présentées hors de tout contexte géographique précls. De fait, le voyage est un moyen de s’évader du monde conformiste et normatif de la classe bourgeoise au milieu de laquelle vit Rimbaud. En effet, les critères propres à l’existence bourgeoise sont volontairement bafoués. Ainsi l’adolescent assume avec fierté la pauvreté de sa mise. Il ne manque pas de signaler que ses poches sont crevées donc incapables de contenir quelque fortune. Il ne possède qu’une « unique culotte » elle- même trouée.

Voilà qui s’oppose à la décence de la tenue rigide souhaitée par la classe bourgeoise et qui est d’ailleurs caricaturée dans le poème « A la musique ». Rimbaud semble jouer avec humour sur le sens du mot « idéal » au deuxième vers. En effet son paletot est si usé qu’il en est réduit à l’état d’idée et qu’il faut imaginer son apparence concrète. Mais en même temps, cet état de pauvreté absolue est idéal au sens de 2 son apparence concrète. Mais en même temps, cet état de pauvreté absolue est idéal au sens de parfaitement adéquat pour la vie de bohème que le poète s’est choisi.

Notons encore que le mot idéal a également le sens de valeurs esthétiques, morales ou Intellectuelles opposées à la vie matérielle. Or c’est bien par opposition au confort matériel que le vagabond évoque d’une manière poétique le fait qu’il doit dormir à la belle étoile au septième vers : « son auberge était à la grande Ourse ». Son voyage est sans limite dans le temps et dans l’espace. L’adolescent se sent en parfaite harmonie avec la nature : lui seul est capable d’entendre le bruit des étoiles qu’il s’approprie en employant l’adjectif possessif « mes » au huitième vers. Le premier tercet relate ce contact heureux.

Cest ce que suggère l’association des mots « écouter les bons soir » où le verbe couter concerne le domaine de l’ouïe, tandis que l’expression « bons soirs » évoque une atmosphère où le toucher et l’odorat sont présents. De même la comparaison entre la sensation que produit le contact tactile de la rosée et la sensation gustative provoquée par la dégustation d’un vin au onzième vers confirme cette idée. Ainsi le voyage est une élément essentiel dans le vie de Rimbaud. Il lui permet d’assouvir son désir de s’évader d’un monde social sclérosant et de se fondre dans un autre univers.

Mais s’il est fait mention de quelques éléments obli 3 sclérosant et de se fondre dans un autre univers. Mais s’il est fait mention de quelques éléments obligés du voyage, l’on constate cependant que le paysage évoqué n’est jamais décrit de manière concrète. Il semble bien que le voyage soit également – et peut- être surtout – le lieu de l’évasion dans l’imaginaire et dans la poesle. Tout au long du sonnet l’existence du voyage imaginatif et poétique est exprimée. Le second sens du titre est explicite d’ailleurs à cet égard puisque le terme bohème désigne également un cercle littéraire au XIXème siècle.

De même l’expression qui clôt le poème « un pieds près de mon cœUr » est uggestive puisqu’elle associe l’élément physique qui sert voyager au terme « cœur » qui par tradition est le siège de la sensibilité et peut-être, par extension, de l’imagination poétique. Dès le troisième vers, le voyageur fait appel à la Muse, déesse inspiratrice. La place de ce terme à la césure met en relief l’importance de la présence de cette activité poétique durant tout le voyage. Le champ lexical du rêve dans les vers 4 et 6 et l’emploi du mot « rime » qui est mis en relief au septième vers par le rejet va encore dans ce sens.

De fait, le voyage poétique apparaît à travers ce sonnet comme n moyen d’abolir les frontières du temps ainsi que celles qui séparent le rêve de la réalité. Ainsi le voyageur devient un chevalier du Moyen-Age qui se soumet à sa dame Muse au troisi 4 le voyageur devient un chevalier du Moyen-Age qui se soumet sa dame Muse au troisième vers. puis il devient un personnage de conte de fée au sixième vers en s’identifiant au Petit Poucet – les rimes correspondent aux cailloux et aux miettes de pains lancées sur la route par le protagoniste.

Les éléments du paysage sont transfigurés grâce à une opération de l’esprit poétique. Ainsi es élastiques prosai@ues des souliers du voyageur deviennent des lyres. L’adolescent s’approprie les éléments de l’espace puisqu’il parle de ses étoiles au vers 8. Il est également capable de se projeter du monde terrestre dans le monde céleste ainsi qu’il l’affirme au septième vers : « Mon auberge était à la grande Ourse Le jeux poétique lui permet de se livrer à des synesthésies qui sont d’ailleurs une des caractéristiques de la poésie ultérieure de Rimbaud.

Comme le préconisait Baudelaire dans son poème « Correspondances nous avons vu que le premier tercet du onnet de Rimbaud « Les parfums, les couleurs et les sons se répondent Le monde concret s’allie dune manière parfois surprenante au monde abstrait : le voyageur égrène des rimes au vers 6 et 7, le paletot devient une idée au vers 2, les étoiles font le même bruit qu’une robe de femme.

Si le voyage physique est un moyen de s’évader du conformisme bourgeois, le voyage poétique rimbaldien est un moyen de s’affranchir de la poésie traditionnelle que Rimbaud trouv S poétique rimbaldien est un moyen de s’affranchir de la poésie traditionnelle que Rimbaud trouve également trop conformiste t trop conventionnelle. Ainsi le poète ne manque pas d’associer des termes ou des expressions volontiers prosaïques comme « culotte « crevées » ou encore naiVes et enfantines comme « oh !

Là ! Là ! » avec des termes qui relèvent du langage noble traditionnel de la poésie : les termes « lyre « muse » « cœur » ne sont en effet guère surprenant dans le cadre d’un poème. De même, Rimbaud ne craint guère davoir recours à une ponctuation qui relèverait davantage de la prose en employant des tirets aux vers 6 et 8. Ainsi le voyage et la poésie sont Intimement mêlés dans ce sonnet.