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Les Liaisons dangereuses ou Lettres recueillies dans une société et publiées pour l’instruction de quelques autres.  » J’ai vu les mœurs de mon temps et j’ai publié ces lettres.  » J. J. ROUSSEAU. Préface de La Nouvelle Héloïse TABLE DES MATIERES AVERTISSEMENT DE L PREFACE DU REDAC PREMIERE PARTIE 6 LETTRE PREMIERE 6 LETTRE 117 LETTRE Ill 8 LETTRE IV 8 LETTRE V9 LETTRE VI IO ETTRE VII 11 LETTRE VIII 11 LETTRE IX 12 LETTRE X13 LETTREXI 14 LETTRE XII 15 LETTRE XIII 15 LETTRE XIV 16 ETTREXV16 66 Swape nextp g 55 LETTRE LXVIII 56 LETTRE LXIX 56 LETTRE LXX57 LXXI 58 LETTRE LXXII 60 LETTRE LXXIII 60

LETTRE LXXIV 61 LETTRE LXXV 61 LETTRE LXXVI 62 LETTRE LXXVII 64 LETTRE LXXVIII 65 LETTRE LXXIX 66 LETTRE LXXX 69 ETTRE LXXXI 69 LETTRE LXXXII 73 LETTRE LXXX11174 LETTRE LXXXIV 75 LETTRE LXXXV 76 LETTRE LXXXVI 80 LETTRE LXXXVII 80 TROISIEME PARTIE 81 LETTRE LXXXV11181 LETTRE LXXXIX 82 LETTRE XC82 LETTRE XCI 83 LETTRE XCIIU LETTRE XCIII 85 XCIV 85 LETTRE XCV86 LETTRE XCVI 86 LETTRE XCVIIB8 LETTREXCVIII 89 LETTRE XCIX 90 LETTRE C93 LETTRE CI 94 2 OF LETTRE CXLVIII 139 LETTRE CXLIX 139 LETTRE CLI 41 LETTRE CLI 141 LETTRE CLII 142 LETTRE CLIII 143 LETTRE CLIV 144 LETTRE CLV 144 LETTRE CLVI 145

LETTRE CLVII 146 LETTRE CLVIII 147 LETTRE CLIX 147 LETTRE CLX 147 LETTRE CLXI 148 ETTRE CLXII 149 LETTRE CLXIII 149 LETTRE CLXIV 149 LETTRE CLW 150 LETTRECLXVI 151 LETTRE CLXVII 151 LETTRE CLXVIII 152 LETTRE CLXIX 153 LETTRE CLXX 154 LETTRE CLXXI 155 LETTRE CLXXII 156 LETTRE CLXXIII 156 LETTRE CLXXIV 157 LETTRE CCXXV 1 58 AVERTISSEMENT DE L’EDITEUR Nous croyons devoir prévenir le Public, que, malgré le titre de cet Ouvrage et ce qu’en dit le Rédacteur dans sa Préface, nous ne garantissons pas l’authen ueil, et que nous avons 3 OF arriver que dans d’autres lieux ou dans d’autres temps; et nous lâmons beaucoup l’Auteur, qui, séduit apparemment par l’espoir d’intéresser davantage en se rapprochant plus de son siècle et de son pays, a osé faire paraitre sous notre costume et avec nos usages, des mœurs qui nous sont si étrangères.

Pour préserver au moins, autant qu’il est en nous, le Lecteur trop crédule de toute surprise à ce sujet, nous appuierons notre opinion d’un raisonnement que nous lui proposons avec confiance, parce qu’il nous paraît victorieux et sans réplique; c’est que sans doute les mêmes causes ne manqueraient pas de produire les mêmes effets, et que cependant nous ne voyons oint aujourdhui de Demoiselle, avec soixante mille livres de rente, se faire Religieuse, ni de Présidente, jeune et jolie, mourir de chagrin. PREFACE DU REDACTEUR. Cet Ouvrage, ou plutôt ce Recueil, que le Public trouvera peut- être encore trop volumineux, ne contient pourtant que le plus petit nombre des Lettres qui composaient la totalité de la correspondance dont il est extrait. Chargé de la mettre en ordre par les personnes à qui elle était parvenue, et que je savais dans l’intention de la publier, je n’ai demandé, pour prix de mes soins, que la permission d’élaguer tout ce qui me paraitrait inutile; t j’ai tâché de ne conserver en effet que les Lettres qui m’ont paru nécessaires, soit à l’intelligence des événements, soit au développement des caractères.

Si l’on ajoute à ce léger travail, celui de replacer par ordre les Lettres 4 OF celui de replacer par ordre les Lettres que j’ai laissées subsister, ordre pour lequel j’ai même presque toujours suivi celui des dates, et enfin quelques notes courtes et rares, et qui, pour la plupart, n’ont dautre objet que d’indiquer la source de quelques citations, ou de motiver quelques- uns des retranchements que je e suis permis, on saura toute la part que j’ai eue à cet Ouvrage. Ma mission ne s’étendait pas plus loin. Oe dois prévenir aussi que j’ai supprimé ou changé tous les noms des personnes dont il est question dans ces Lettres; et que si dans le nombre de ceux que je leur ai substitués, il s’en trouvait qui appartinssent à quelqu’un, ce serait seulement une erreur de ma part et dont il ne faudrait tirer aucune conséquence. ] J’avais proposé des changements plus considérables, et presque tous relatifs à la pureté de diction ou de style, contre laquelle on trouvera beaucoup de fautes.

J’aurais désiré aussi être autorisé ? couper quelques Lettres trop longues, et dont plusieurs traitent séparément, et presque sans transition, d’objets tout à fait étrangers l’un à l’autre. Ce travail, qui n’a pas été accepté, n’aurait pas suffi sans doute pour donner du mérite à l’ouvrage, mais en aurait au moins ôté une partie des défauts. On m’a objecté que c’étaient les Lettres mêmes qu’on voulait faire connaitre, et non pas seulement un Ouvrage fait daprès ces Lettres; qu’il serait autant contre la vraisemblance que contre S OF Ouvrage fait d’après ces Lettres; qu’il serait autant contre la raisemblance que contre la vérité, que de huit à dix personnes qui ont concouru à cette correspondance, toutes eussent écrit avec une égale pureté.

Et sur ce que j’ai représenté que, loin de là, il n’y en avait au contraire aucune qui n’eût fait des fautes graves, et qu’on ne manquerait pas de critiquer, on m’a répondu que tout Lecteur raisonnable s’attendrait sûrement à trouver des fautes dans un Recueil de Lettres de quelques Particuliers, puisque dans tous ceux publiés jusqu’ici de différents Auteurs estimés, et même de quelques Académiciens, on n’en trouvait ucun totalement à l’abri de ce reproche. Ces raisons ne m’ont pas persuadé, et je les ai trouvées, comme je les trouve encore, plus faciles à donner qu’à recevoir; mais je n’étais pas le maître, et je me suis soumis. Seulement je me suis réservé de protester contre, et de déclarer que ce n’était pas mon avis; ce que je fais en ce moment. Quant au mérite que cet Ouvrage peut avoir, peut-être ne m’appartient-il pas de m’en expliquer, mon opinion ne devant ni ne pouvant influer sur celle de personne.

Cependant ceux qui, avant de commencer une lecture, sont bien alses de savoir ? eu près sur quoi compter,’ ceux-là, dis-je, peuvent continuer: les autres feront mieux de passer tout de suite à l’Ouvrage même; ils en savent assez. Ce que je puis dire d’abord, c’est que si mon avis a été, comme j’en conviens, de faire paraitre ces Lettres, je suis pourtant bien loin d’en espérer comme j’en conviens, de faire paraitre ces Lettres, je suis pourtant bien loin d’en espérer le succès: et qu’on ne prenne pas cette sincérité de ma part pour la modestie jouée d’un Auteur; car je déclare avec la même franchise, que si ce Recueil ne m’avait as paru digne d’être offert au Public, je ne m’en serais pas occupé. Tâchons de concilier cette apparente contradiction. mérite d’un Ouvrage se compose de son utilité ou de son agrément, et même de tous deux, quand il en est susceptible: mais le succès, qui ne prouve pas toujours le mérite, tient souvent davantage au choix du sujet qu’à son exécution, ? l’ensemble des objets qu’il présente, qu’à la manière dont ils sont traités. Or ce Recueil contenant, comme son titre l’annonce, les Lettres de toute une société, il y règne une diversité d’intérêt qui ffaiblit celui du Lecteur. De plus, presque tous les sentiments qu’on y exprime, étant feints ou dissimulés, ne peuvent même exciter qu’un intérêt de curiosité toujours bien au-dessous de celui de sentiment, qui, surtout, porte moins à l’indulgence, et laisse d’autant plus apercevoir les fautes qui s’y trouvent dans les détails, que ceux-ci s’opposent sans cesse au seul désir qu’on veuille satisfaire.

Ces défauts sont peut-être rachetés, en partie, par une qualité qui tient de même à la nature de l’Ouvrage: c’est la variété des styles; mérite qu’un Auteur atteint difficilement, ais qui se présentait ici de lui-même, et qui sauve au moins l’ennui de l’uniformité. Plusieurs personnes pourront OF ici de lui-même, et qui sauve au moins l’ennui de l’uniformité. Plusieurs personnes pourront compter encore pour quelque chose un assez grand nombre d’observations, ou nouvelles, ou peu connues, et qui se trouvent éparses dans ces Lettres. C’est aussi là, je crois, tout ce qu’on y peut espérer d’agréments, en les jugeant même avec la plus grande faveur. L’utilité de l’ouvrage, qui peut-être sera encore plus contestée, me paraît pourtant plus facile à établir.

II me semble au moins que c’est rendre un service aux mœurs, que de dévoiler les moyens qu’emploient ceux qui en ont de mauvaises pour corrompre ceux qui en ont de bonnes, et je crois que ces Lettres pourront concourir efficacement à ce but. On y trouvera aussi la preuve et l’exemple de deux vérités importantes qu’on pourrait croire méconnues, en voyant combien peu elles sont pratiquées: l’une, que toute femme qui consent à recevoir dans sa société un homme sans mœurs, finit par en devenir la victime; l’autre, que toute mère est au moins imprudente, qui souffre qu’un utre qu’elle ait la confiance de sa fille. Les jeunes gens de l’un et de l’autre sexe pourraient encore y apprendre que l’amitié que les personnes de mauvaises mœurs paraissent leur accorder si facilement n’est jamais qu’un piège dangereux, et aussi fatal ? leur bonheur qu’à leur vertu.

Cependant l’abus, toujours si près du bien, me paraît ici trop à craindre; et, loin de conseiller cette lecture à la jeunesse, il me parait très important d’éloigner d’elle toutes celles de ce gen 8 OF cette lecture à la jeunesse, il me paraît très important d’éloigner elle toutes celles de ce genre. L’époque où celle-ci peut cesser d’être dangereuse et devenir utile me paraît avoir été très bien saisie, pour son sexe, par une bonne mère qui non seulement a de l’esprit, mais qui a du bon esprit. Je croirais , me disait-elle, après avoir lu le manuscrit de cette Correspondance,  » rendre un vrai service à ma fille, en lui donnant ce Livre le jour de son mariage.  » Si toutes les mères de famille en pensent ainsi, je me féliciterai éternellement de l’avoir publié.

Mais, en partant encore de cette supposition favorable, il me emble toujours que ce Recueil doit plaire à peu de monde. Les hommes et les femmes dépravés auront intérêt à décrier un Ouvrage qui peut leur nuire; et comme ils ne manquent pas d’adresse, peut-être auront-ils celle de mettre dans leur parti les Rigoristes, alarmés par le tableau des mauvaises mœurs qu’on n’a pas craint de présenter. Les prétendus esprits forts ne s’intéresseront point à une femme dévote, que par cela même ils regarderont comme une femmelette, tandis que les dévots se fâcheront de voir succomber la vertu, et se plaindront que la Religion se montre avec trop peu de puissance.

D’un autre côté, les personnes d’un goût délicat seront dégoûtées par le style trop simple et trop fautif de plusieurs de ces Lettres, tandis que le commun des Lecteurs, séduit par l’idée que tout ce qui est imprimé est le fruit d’un travail, croira voir dans quelques autres la 9 OF par l’ dée que tout ce qui est imprimé est le fruit d’un travail, croira voir dans quelques autres la manière peinée d’un Auteur qui se montre derrière le personnage qu’il fait parler. Enfin, on dira peut-être assez généralement, que chaque chose ne vaut qu’à sa place; et que si d’ordinaire le style trop châtié es Auteurs ôte en effet de la grâce aux Lettres de société, les négligences de celles-ci deviennent de véritables fautes, et les rendent insupportables, quand on les livre à l’impression. J’avoue avec sincérité que tous ces reproches peuvent être fondés: je crois aussi qu’il me serait possible d’y répondre, et même sans excéder la longueur d’une Préface.

Mais on doit sentir que pour qu’il fût nécessaire de répondre à tout, il faudrait que l’Ouvrage ne pût répondre à rien; et que si j’en avais jugé ainsi, j’aurais supprimé à la fois la Préface et le Livre. PREMIERE PARTIE LETTRE PREMIERE CECILE VOLANGES A SOPHIE CARNAY. AUX URSULINES DE . Tu vois, ma bonne amie, que je tiens parole, et que les bonnets et les pompons ne prennent pas tout mon temps; il m’en restera toujours pour toi. J’ai pourtant vu plus de parures dans cette seule journée que dans les quatre ans que nous avons passés ensemble; et je crois que la superbe Tanville [Pensionnaire du même Couvent] aura plus de chagrin à ma première visite, où je compte bien la demander, qu’elle n’a cru nous en faire toutes les fois qu’elle est venue nous voir in fiocchl . Maman m’a consultée sur tout; elle me traite b