Certification ISO dans les cabinet comptable
En effet, la mondialisation de l’économie impose aux entreprises de s’adapter à ces nouvelles exigences pour ne pas voir leurs clients se diriger vers des concurrents qui sauront les écouter, comprendre leurs besoins et y répondre à temps. Le secteur industriel a été le précurseur de la démarche. Depuis 1989, date à laquelle les premières sociétés américaines ont commencé à se faire certifier sur la base d’une des trois no ales d’assurance qualité 3 41 prestataires de sen,’ices ont ressenti le besoin de faire connaitre leurs clients la qualité de leurs prestations.
Actuellement, dans bien des cas, la notoriété du prestataire de services est le seul moyen utilisé pour asseoir la confiance de ses clients. Ainsi, « le développement d’indicateurs de fiabilité objectifs, indépendants des acteurs particuliers, et reconnus de tous apparait nécessaire »1, ce qui a justifié le recours par certains, à la certification selon les normes ISO 9000. La profession d’Expert Comptable n’échappe pas à cette évolution. En effet, le souci de la qualité et on contrôle sont, depuis longtemps, ses préoccupations.
Dans ce sens, et à travers l’instauration d’un processus de réglementation des missions, la réalisation du contrôle de la qualité, l’ordre des Experts Comptables a prouvé sa volonté de mener une véritable politique qualité, d’évoluer et d’améliorer les services de ses membres. Mais, à l’heure actuelle, on assiste à une tension du marché : la concurrence s’est accrue et les demandes des clients se transforment et se diversifient en permanence.
De plus, les Experts Comptables en Tunisie seront confrontés dans quelques années une concurrence venant de ‘étranger surtout après la signature par la Tunisie de l’accord du GATT et de l’accord de partenariat avec l’Union Européenne. Cadoption d’une démarche qualité permettra de faire face aux concurrents venant de l’étranger, d’accéder à des marchés nouveaux (notamment internationaux) et d’augmenter, par conséquent, les parts de marchés.
Dans ce cas, l’action qualité devient un outil de stratégie et de marketing qui permet d’acquérir une image de mar ue forte de disposer d’un atout et d’un argument commerci 4 41 disposer d’un atout et d’un argument commercial supplémentaire par rapport aux concurrents. Le développement futur des cabinets dépendra surtout de leur capacité à identifier, à détecter les besoins du marché et à y répondre rapidement et correctement.
Dès lors, la satisfaction du client devient l’élément premier rechercher et s’engager dans une démarche d’assurance de la qualité doit permettre de gagner et de maintenir la confiance des clients par la prévention des non-conformités. L’offre de prestations de services de qualité est le véritable moteur de croissance de la profession. En effet, une action qualité performante doit avant tout permettre de réduire les coûts de la non-qualité t ceci par une amélioration de la productivité et de Pefficacité du personnel ; l’incidence finale est une réduction des coûts de revient.
La satisfaction des clients devient un véritable enjeu pour tous les professionnels. En ce sens, Monsieur Bernard Vaucelle, directeur général de l’AFNOR affirme que : « En réaffirmant de manière explicite que s’engager dans rassurance de la qualité, c’est d’abord vouloir gagner et maintenir la confiance de ses clients par la prévention des non-conformités, le normalisateur rappelle et clarifie le lien entre démarche qualité et démarche certification. la ertification peut apparaître comme un des recours à la mise en place d’un processus continu d’amélioration de la qualité »2.
Williamson F. (1993), La profession comptable, no 124, édition du 23 Avril. Cité par De Brebisson (1994 SIC NOI 19, Janvier S 41 qualité à mener au sein de leurs cabinets. Doivent-ils : û Simplement améliorer la qualité des prestations du cabinet travers la mise en place d’un système de contrôle de la qualité ; D Ou bien, envisager une démarche de certification selon les normes ISO ? Dans le second cas de figure, les interrogations sont nombreuses : La certification est-elle compatible avec les normes rofessionnelles existantes? Ne se heurte-t-elle pas à des problèmes déontologiques ? Doit-on envisager la démarche de certification de façon individuelle ou collective ? û Quel rôle réserver à l’Ordre des Experts Comptables dans cette quête de la qualité ? On prend, alors, conscience de toute l’ampleur de la réflexion et du débat qu’engendre ce sujet pour les experts comptables. La première partie portera sur l’étude de la position de la profession par rapport au concept de la qualité. Après un rappel historique sur l’évolution de la fonction qualité jusqu’à la création des normes nternationales ISO 9000, une synthèse précisant l’engagement qualité de la profession d’Expert Comptable sera faite.
La seconde partie est plus pratique puisqu’elle traite, dans un premier temps, de la certification d’un cabinet selon la norme ISO 9001 et, dans un second temps, de la position de la profession confrontée à la démarche de certification. A défaut d’informations précises sur la certification dans des cabinets d’expertise comptable, une enquête sera menée auprès des professionnels au moyen d’un questionnaire leur demandant de relater leur expérience en marche qualité et de S DE 141
Première partie : La notion de qualité, son évolution et la position de la profession d’expert comptable La Certification des entreprises de services selon la norme ISO 9001 : Cas des cabinets d’expertise comptable Chapitre 1 : L’évolution de la démarche qualité Section 1 : Historique de la qualité Ce qui nous intéresse dans cette section est de savoir ce qui distingue les démarches qualité qui se sont constituées dans ce siècle par rapport à d’autres manières de produire dans des époques où la qualité n’était pas l’objet d’interventions spécialisées.
Il est toujours possible en effet, de trouver chez es phéniciens ou les égyptiens, ou dans les règles édictées par les corporations du Moyen Age, des lois et des règlements visant a contrôler le travail commandé, ou des citations dans lesquelles figure le mot « qualité ». Ce seul mot ne suffit pas pour qu’on ait affaire des démarches qualité, qui se sont constituées dans Hindustrie de masse et non dans l’artisanat. 1. Les Origines Depuis toujours, la qualité d’un objet est associée à Pintervention humaine et aux attentes particulières dont sa fabrication est entourée.
La démarche qualité n’est pas apparue à un moment précis de l’histoire. Elle débute, cependant, dès la mise en place d’un pouvoir centralisé, dirigé par des chefs de tribus, des rois ou des pharaons. Ainsi, les Phéniciens avaie ode d’action corrective avaient réalisé un produit non conforme. Cette méthode de correction était effective et permanente. Au moyen âge, le corporatisme édictait des règles, ainsi qu’un système de formation et de contrôle, qui garantissaient aux clients la conformité des produits qu’il leur fournissait.
Ce système a permis un développement important de l’économie Il a, cependant, été un frein au progrès, ce qui l’a en définitive condamné. En effet, « les règles des corporations interdisaient l’amélioration, et si l’ouvrier devait faire un chef d’œuvre, celui-ci avait l’obligation d’entrer dans des normes préétablies »3. 2. L’organisation fonctionnelle du travail : 1900-1930 Le début du XXème siècle voit un foisonnement d’inventions techniques qui, pour la plupart, auront une application industrielle. L’augmentation de la productivité devient une priorité absolue quand éclata la deuxième guerre mondiale.
Le développement de Forganlsation scientifique du travail, par le moyen de différents systèmes dont les plus connus sont ceux de Taylor our la production, et de Fayol pour l’administration des entreprises, constitue une étape nouvelle du progrès technique. a. Corganisation fonctionnelle de la bureaucratie Henri Fayol relate, en 191 6, son expérience de dirigeant d’une entreprise sidérurgique à Commentry. En raison de la croissance des entreprises, le commandement doit être considéré comme une spécialité, conséquence de la division du travail.
Analysant le commandement dans une perspective hiérarchique, il y décrit cin éta es du management tel qu »l l’a pratiqué avec succès : Pré 8 41 complète. En effet, il appartient également aux dirigeants de écider, d’innover, de juger, de nouer des relations avec l’extérieur. Pour ce faire, il doit également déléguer le pouvoir et utiliser plus largement les compétences d’autrui. b. L’organisation scientifique de la production Aux Etats-Unis, la compagnie Ford créée en 1907, va appliquer, une grande échelle, les principes de F. W. Taylor (1856-1915).
L’organisation fonctionnelle préconisée par Taylor dans son ouvrage « Scientific Management » repose sur la division du travail : l’entreprise organise le travail de ses 3 Bertrand JOUSLIN DE NORAY (1990) – Le mouvement international de la qualité. Traité de la qualité totale – Edition Dunod, page 4. 5 employés, minute leurs gestes, décompose les tâches et détermine les rémunérations en fonction des résultats. La spécialisation doit ainsi entraîner une plus grande productivité en ce sens que, responsable d’une fonction déterminée, chacun y devient plus habile.
La notion de qualité, dans les années 1950 et 1960 consiste donc à standardiser la production et les besoins de fabrication. Les services ualité coordonnent ceux-ci par la mise en place des n 9 41 méthode. A ce point de son évolution, la qualité devient un des fondements de l’organisation du travail. Très tôt, le directeur d’usine comprend que s’il ne réalise pas la production prévue, il est renvoyé, alors que s’il fournit un produit mauvais, il ne sera que réprimandé.