Anthologie sur l’eau

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Le pont amarrerai-planétaire-Alcools-1913 Sous le pont amarrerai coule la sein Et nos amours Faut-il qu’il m’en souvienne La joie venait toujours après la peine Vienne la nuit sonne l’heure Les jours s’en vont je demeure Les mains dans les mains restons face à face premier boy lot empara 23, 2011 | 11 pages efforts du vivant. Goitreuse, elle haleté… Et ce écru qui bat Le pont amarrerai-planétaire-Alcools-1 913 Tandis que sous Le pont de nos bras passe Des éternels regards l’onde si lasse AILLE IRONS (1 910-2009) Pont amarrerai, 1948. Texte 3 : Le lac « Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,

Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Jeter l’ancre un seul jour? Ô lac! L’année à peine a fini sa carrière, Et près des flots chéris qu’elle devait revoir, Regarde! Je viens seul m’asseoir sur cette Pierre Où tu la vis s’asseoir! Tu mugissait ainsi sous ces roches profondes, Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés, Ainsi le vent jetait l’écume de tes ondes Sur ses pieds adorés.  » alpines De La martinet, Le Lac, (extrait) Méditations en 1820. Démoniaque guillotinée 2009 Texte 4 : SUR LE CANAL DU LANGUE- Pierre corneille ((1606-1684)) Pour la jonction des deux mers,

Imitation d’une pièce latine De pariais, avocat de Toulouse. Le garçonne et l’taxa* de leurs grottes profondes passages ouverts Le fait voir tout puissant sur la terre et les mers. Tienne essaimer septembre 2007 Texte 5 :Le Chant de l’Eau . Les blés mouvants mile verveine (1855-1916) Recueil ? L’entendez-vous, l’entendez-vous Le menu flot sur les cailloux ? Il passe et court et glisse Et doucement dédie aux branches, Qui sur son cours se penchent, Sa chanson lisse. Là-bas, Le petit bois de corneilles Où l’on disait que enluminé Jadis, sur un tapis de perles fines,

Au clair de lune, en blancs souliers, Dansa , Et tous ses hôtes familiers Et les putois et les fouines Et les souris et les mulots écoutent Loin des sentes et loin des routes Le bruit de l’eau. Abbés voilées, Vous étendez en vain, Dans les vallées, l’air, Sur un lit transparent de mousse et de racailles ; Et les baisers multipliés du flot Sur la nuque et le dos, Et les courbes et les anneaux De l’onduleuse chevelure Ornant les deux seins triomphaux D’une ample et flexible parure ; Et les vagues violettes ou roses Qui se brisent ou tout à coup se juxtaposent Autour des flancs, autour des reins ;

Et tout là-haut le ciel divin Qui rit à la santé lumineuse des choses ! La belle fille aux cheveux roux Pose un pied clair sur les cailloux. Elle allonge le bras et la hanche et s’inclina Pour recueillir au bord, Parmi les îlotiers d’or, La menthe fine ; Ou bien encore semeuse à soulever les pierres Et provoque la fuite Droite et subite Des truites Au fil luisant de la rivière. Avec des fleurs de pourpre aux deux coins de sa bouche, Elle s’étend ensuite et rit et se recouche, Les pieds dans l’eau, mais le torse au soleil ; Et les oiseaux vifs et vermeils Volent et volent, Et l’ombre de leurs ailes es prés et des taillis s’exhumé.

Pluie aux gouttes rondes et claires, Bulles de joie et de lumière, Le sinueux ruisseau gaiement vous fait accueil, Car tout l’automne en deuil Le jonche en vain de mousse et de feuilles tombées. Son flot rechanter au long des berges recourbées, Parmi les prés, parmi les bois ; Chaque caillou que le courant remue Fait entendre sa voix menue Comme autrefois ; Et peut-être que enluminé, Quand la lune, à minuit, répand comme à foison Sur les gazons Ses perles fines, S’éveille et lentement décroisse ses pieds d’or, Et, suivant que le flot anime sa cadence, Danse encore Et danse.

chrétienté juil.-Eau *Texte 6 : ratura RAMBARDE (1854-1891) Le bateau ivre- 1871 Comme je descendais des Fleuves impassibles, Je ne me sentis plus guidé par les leurs : Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles, Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs. J’étais insoucieux de tous les équipages, J’ai dansé sur les flots Qu’on appelle rouleurs éternels de victimes, Dix nuits, sans regretter l’Oiil niais des falots ! Plus douce qu’aux enfants la chair des pommes sûres, L’eau verte pénétra ma coque de sapin Et des taches de vins bleus et des vomissures

Me lava, dispersant gouvernail et grappin. Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème De la Mer, infusé d’astres, et lacèrent, Dévorant les azur verts ; où, flottaison blême Et ravie, un noyé pensif parfois descend , Où, teignant tout à coup les bleuies, délires Et rythmes lents sous les rudoiements du jour, Plus fortes que l’alcool, plus vastes que nos lyres, Fermentent les rousseurs amères de l’amour ! Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes Et les ressacs et les courants : je sais le soir, L’Aube exaltée ainsi qu’un peuple de colombes,

Et j’ai vu quelquefois ce que l’homme a cru voir ! J’ai vu le soleil bas, taché d’horreurs mystiques, Illuminant de longs figement violets, Pareils à des acteurs de drames très antiques Les flots roulant au loin leurs frissons de volets ! J’ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies, Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs, La circulation des sèves inouïes, Et l’éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs ! Récifs, Sans songer que les pieds lumineux des Maries puissent forcer le mufle aux Océans poussifs ! J’ai heurté, savez-vous, d’incroyables florales

Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux D’hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides Sous l’horizon des mers, à de glauques troupeaux ! J’ai vu fermenter les marais énormes, nasses Où pourrit dans les joncs tout un élévation ! Des écroulements d’eaux au milieu des bananes, Et les lointains vers les gouffres cataracte ! Glaciers, soleils d’argent, flots ancrera, cieux de braises ! Cagoules hideux au fond des golfes bruns Où les serpents géants dévorés des punaises Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums ! J’aurais voulu montrer aux enfants ces dorades

Du flot bleu, ces poissons d’or, ces poissons chantants. – Des écumés de fleurs ont bercé mes dorades Et d’ineffables vents m’ont ailé par instants. Parfois, martyr lassé des pôles et des zones, La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux Montait vers moi ses fleurs d’ombre aux ventouses jaunes Et je restais, ainsi qu’une femme à genoux… Presque île, ballottant sur mes bords les querelles Et les feintes d’oiseaux clabauder aux yeux blonds. Et je voguait, lorsqu’ travers mes liens frêles Des noyés descendaient dormir, à reculons ! L’ouragan dans l’éther sans oiseau,

Moi dont les monitoring et les voiliers des haines N’auraient pas repêché la carcasse ivre d’eau ; Libre, fumant, monté de brumes violettes, Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur Qui porte, confiture exquise aux bons poètes, Des lichens de soleil et des morses d’azur ; Qui courais, taché de lunules électriques, Planche folle, escorté des hippocampes noirs, Quand les juillet faisaient crouler à coups de étriqués Les cieux ultrasons aux ardents entonnoirs ; Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues Le rut des bohèmes et les malotrues épais, filleul éternel des immobilisés bleues,

Je regrette l’européen aux anciens parents ! J’ai vu des archipels sidéraux ! Et des îles Dont les cieux délirants sont ouverts au vigueur : – Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t’exiles, Million d’oiseaux d’or, ô future Vigueur ? Mais, vrai, j’ai trop pleuré ! Les Abbés sont navrantes.