Les Pouvoirs De La Po Sie Anthologie

essay B

Lola Colletaz Anthologie Les pouvoirs de la poésie dans la société or 17 Sni* to View 1ère ST2S Chers lecteurs, à mon sens la poésie est le meilleur moyen d’exprimer et de transmettre ses émotions. En effet, le mot poesie vient du Grec « poiêsls c’est l’art d’évoquer et de suggérer les sensations, les impressions, les émotions les plus vives par l’union intense des sons, des rythmes, des harmonies, en particulier par les vers.

Certes, il existe d’autre forme pour partager ceux-ci, cependant la poésie reste certainement le moyen aux yeux de beaucoup, le plus raffiné et esthétique. J’ai choisis de travailler sur le thème des pouvoirs de la poésie car ceux-ci sont nombreux. Je vais aborder la poésie qui fait évoluer les mentalités, les valeurs et fait changer les idées de la Jean de la Fontaine Le Berger et le Roi, née au début des années 1 621, universellement connu pour ses Fables.

En second poème j’ai sélectionné Contre la peine de mort, d’Alphonse de Lamartine (1790-1869) car il a le pouvoir de s’exprimer et de faire agir ses lecteurs à travers ce poème. En quatrième poème, j’ai choisi une œuvre de Pierre de Ronsard (1524-1585), Quand vous serez ien vieille, au soir, à la chandelle afin de montrer le pouvoir de persuasion. Ensuite La grasse mâtiné de Prevet (1900-1977) dans le recueil de poème Paroles. Dans ce poème, nous pouvons remarquer que l’auteur a une visée polémique.

Puis dans un registre plus lyrique, rai ajouté le poème de Guillaume Apollinaire (1880-1918) intitulé Si je mourais là bas… , puisqu’il nous montre ses sentiments. Ainsi nous terminerons par La ballade des pendus appelés aussi ‘épitaphe Villon écrit par le plus connu des poètes du moyen-âge dont François Villon (1431-1463). Ce récit st intéressant car l’auteur suscite un sentiment du lecteur. Le premier poème aborde l’un des thèmes les plus importants de la poésie engagée : la guerre.

Celle-ci a marqué les deux derniers siècles de l’histoire littéraire : les guerres ont souvent été des périodes très florissantes de la poésie engagée comme ce poème Le déserteur de Boris Vian écrit en 1954. Vian nous pousse une plainte, un cri qui a le pouvoir de dénoncer l’horreur du premier mal au monde. Le Déserteur Monsieur le Président je vous fais une lettre Que vous lirez peu PAG » 7 Monsieur le président je vous fais une lettre

Que vous lirez peut-être Si vous avez le temps Je viens de recevoir Mes papiers militaires Pour partir à la guerre Avant mercredi soir Monsieur le Président je ne veux pas la faire je ne suis pas sur terre Pour tuer des pauvres gens C’est pas pour vous fâcher Il faut que je vous dise Ma décision est prise je m’en vais déserte Depuis que je suis né J’ai vu mourir mon père J’al vu partir mes frères Et pleurer mes enfants Ma mère a tant souffert Qu’elle est dedans sa tombe Et se moque des bombes Et se moque des vers Quand j’étais prisonnier On m’a volé ma femme On m’a volé mon âme Et tout mon cher passé 2- Demain de bon matin Je fermerai ma porte Au nez des années morte des valeurs.

Le berger et le Roi Deux démons à leur gré partagent notre vie, Et de son patrimoine ont chassé la raison. je ne vois point de cœur qui ne leur sacrifie. Si vous me demandez leur état et leur nom, J’appelle l’un Amour, et l’autre Ambition. Cette dernière étend le plus loin son empire ; Car même elle entre dans l’amour. Je le ferais bien voir ; mais mon but est de dire Comme un Roi fit venir un Berger à sa Cour. Le conte est du bon temps, non du siècle où nous sommes. Ce Roi vit un troupeau qui couvrait tous les champs, Bien broutant, en bon corps, rapportant tous les ans, Grâce aux soins du Berger, de très notables sommes. Le Berger plut au Roi par ces soins diligents.

Tu mérites, dit-il, d’être Pasteur de gens ; Laisse là tes moutons, viens conduire des hommes. Je te fais Juge Souverain. Voilà notre Berger la balance à la main. Quoiqu’il n’eût guère vu d’autres gens qu’un Hermite, Son troupeau, ses mâtins, le loup, et puis c’est tout, Il avait du bon sens ; le reste vient ensuite. Bref, il en vint fort bien à bout. L’Hermite son voisin accourut pour lui dire Veillé-je ? Et n’est-ce point un songe que je vois ? Vous favori ! Vous grand ! Défiez-vous des Rois Leur faveur est glissante, on sy trompe ; et le pire C’est qu’il en coûte cher ; de pareilles erreurs Ne produisent jamais que d’illustres malheurs. Vous ne connaissez pas l’attrait qui vous engage. je vous parle en ami. Craignez tout.

L’autre rit, Et notre Hermite poursuiv- 13 vous parle en ami. Craignez tout. L’autre rit, -4- Et notre Hermite poursuivit • Voyez combien déjà la cour vous rend peu sage. je crois voir cet Aveugle à qui dans un voyage Un serpent engourdi de froid Vint s’offrir sous la main : il le prit pour un fouet. Le sien s’était perdu, tombant de sa ceinture. Il rendait grâce au Ciel de l’heureuse aventure, Quand un passant cria : Que tenez-vous, ô Dieux ! Jetez cet animal traître et pernicieux, Ce Serpent. – C’est un fouet. – C’est un Serpent, vous dis-je. A me tant tourmenter quel intérêt m’oblige ? Prétendez-vous garder ce trésor ? Pourquoi non ?

Mon fouet était usé ; j’en retrouve un fort bon , Vous n’en parlez que par envie. L’aveugle enfin ne le crut pas ; Il en perdit bientôt la vie. L’animal dégourdi piqua son homme au bras. Quant à vous, j’ose vous prédire Qu’il vous arrivera quelque chose de pire. – Eh ! Que me saurait-il arriver que la mort ? Mille dégoûts viendront, dit le Prophète Hermite. Il en vint en effet ; Hermite n’eut pas tort. Mainte peste de Cour fit tant, par maint ressort, Que la candeur du Juge, ainsi que son mérite, Furent suspects au Prince. On cabale, on suscite Accusateurs, et gens grevés par ses arrêts. De nos biens, dirent-ils, il s’est fait un Palais.

Le Prince voulut voir ces richesses immenses ; Il ne trouva partout que médiocrité, Louanges du désert et de la pauvreté C’étaient là ses magnificences. Son fait, dit-on, consiste en des ierres de prix. Un grand coffre en est ple- PAGF magnificences. Son fait, dit-on, consiste en des pierres de prix. Un grand coffre en est plein, fermé de dix serrures. Lui-même ouvrit ce coffre, et rendit bien surpris Tous les machineurs d’impostures. Le coffre étant ouvert, on y vit des lambeaux, L’habit d’un gardeur de troupeaux, Petit chapeau, jupon, panetière, houlette, Et, je pense, aussi sa musette. Doux trésors, ce dit-il, chers gages, qui jamais N’attirâtes sur vous l’envie et le mensonge, Je vous reprends ; sortons de ces riches palais Comme l’on sortirait d’un songe.

Sire, pardonnez-moi cette exclamation J’avais prévu ma chute en montant sur le faite. Je m’y suis trop complu ; mais qui n’a dans la tête Un petit grain d’ambition ? Jean de la Fontaine rugit la foule ? Attendez pour passer que le torrent s’écoule De sang et de lie écumant ! On peut braver Néron, cette hyène de Rome! Les brutes ont un cœur! Le tyran est un homme: Mais le peuple est un élément : Elément qu’aucun frein ne dompte, Et qui roule semblable à la fatalité ; Pendant que sa colère monte, Jeter un cri d’humanité, C’est au sourd Océan qui blanchit son rivage Jeter dans la tempête un roseau de la plage, La feullle sèche à l’ouragan !

C’est aiguiser le fer pour soutirer la foudre, Ou poser pour féteindre un bras réduit en poudre Sur la bouche en feu du volcan ! Souviens-toi du jeune poète, Chénier ! Dont sous tes pas le sang est encor chaud, Dont l’histoire en pleurant répète Le salut triste à l’échafaud. Il rêvait, comme toi, sur une terre libre Du pouvoir et des lois le sublime équilibre , Dans ses bourreaux il avait foi ! Qu’importe ? Il faut mourir, et mourir sans mémoire : Eh bien ! Mourons, dit-il. Vous tuez de la gloire : J’en avais pour vous et pour moi ! Cache plutôt dans le silence Ton nom, qu’un peu d’éclat pourrait un jour trahir ! Conserve une lyre à la France,

Et laisse-les s’entre-haïr ; De peur qu’un délateur à pareille attentive Sur sa table future en pourpre ne t’inscrive Et ne dise à son peuple-roi : C’est lui qui disputant ta p PAGF70F13 crut généreux : venge-toi ! Non, le dieu qui trempa mon âme Dans des torrents de force et de virilité, N’eût pas mis dans un cœur de femme Cette soif d’immortalité. Que l’autel de la peur serve d’asile au lâche, Ce cœur ne tremble pas aux coups sourds d’une hache, Ce front levé ne pâlit pas ! La mort qui se trahit dans un signe farouche En vain, pour m’avertir, met un doigt sur sa bouche La gloire sourit au trépas. Il est beau de tomber victime Sous le regard vengeur de la postérité Dans l’holocauste magnanime De sa vie à la vérité !

L’échafaud pour le juste est le lit de sa gloire : Il est beau d’y mourir au soleil de l’histoire, Au milieu d’un peuple éperdu ! De léguer un remords à la foule insensée, -8- Et de lui dire en face une mâle pensée, Au prix de son sang répandu. Peuple, dirais-je ; écoute ! Et juge ! Oui, tu fus grand, le jour où du bronze affronté Tu le couvris comme un déluge Du reflux de la liberté ! Tu fus fort, quand pareil à la mer écumante, Au nuage qui gronde, au volcan qui fermente, Noyant les gueules du canon, Tu bouillonnais semblable au plomb dans la fournaise, Et roulais furieux sur une plage anglaise Trois couronnes dans ton limon !

Tu fus beau, tu fus magnanime, Le jour où, recevant les balles sur ton sein, Tu marchais d’un pas una et tes mains pour combattre, Relevant le vaincu que tu venais d’abattre Et l’emportant, tu lui disais : Avant d’être ennemis, le pays nous fit frères ; Livrons au même lit les blessés des deux guerres : La France couvre le Français ! Quand dans ta chétive demeure, Le soir, noirci du feu, tu rentrais triomphant Près de l’épouse qui te pleure, Du berceau nu de ton enfant ! Tu ne leur présentais pour unique dépouille Que la goutte de sang, la poudre qui te souille, un tronçon d’arme dans ta main , En vain l’or des palais dans la boue étincelle, Fils de la liberté, tu ne rapportais qu’elle • Seule elle assaisonnait ton pain !

Un cri de stupeur et de gloire Sorti de tous les cœurs monta sous chaque ciel, -9 Et l’écho de cette victoire Devint un hymne universel. Moi-même dont le cœur date d’une autre France, Moi, dont la liberté n’allaita pas l’enfance, Rougissant et fier à la fois, Je ne pus retenir mes bravos à tes armes, Et j’applaudis des mains, en suivant de mes larmes L’innocent orphelin des rois ! Tu reposais dans ta justice Sur la foi des serments conquis, donnés, reçus ; Un jour brise dans un caprice Les nœuds par deux règnes tissus ! Tu t’élances bouillant de honte et de délire : Le lambeau mutilé du gage qu’on déchire Reste dans les dents du lion. On en appelle au fer; il t’absout ! ‘il se lève Celui qui jetterait ou la pie PAG » 3 Mais tout pouvoir a des salaires A jeter aux flatteurs qui lèchent ses genoux, Et les courtisans populaires Sont les plus serviles de tous ! Ceux-là des rois honteux pour corrompre les âmes Offrent les pleurs du peuple ou son or, ou ses femmes, Aux désirs d’un maître puissant ; Les tiens, pour caresser des penchants plus sinistres, Te font sous l’échafaud, dont ils sont les ministres, Respirer des vapeurs de sang ! Dans un aveuglement funeste, Ils te poussent de l’œil vers un but odieux, Comme l’enfer poussait Oreste, En cachant le crime à ses yeux ! La soif de ta vengeance, ils l’appellent justice : Et bien, justice soit ! Est-ce un droit de supplice -10. Qui par tes morts fut acheté ?

Que feras-tu, réponds, du sang qu’on te demande ? Quatre têtes sans tronc, est-ce donc là foffrande D’un grand peuple à sa liberté ? N’en ont-ils pas fauché sans nombre ? N’en ont-ils pas jeté des monceaux, sans combler Le sac insatiable et sombre Où tu les entendais rouler ? Depuis que la mort même, inventant ses machines, Eut ajouté la roue aux faux des guillotines Pour hâter son char gémissant, Tu comptais par centaine, et tu comptas par mille ! Quand on presse du pied le pavé de ta ville, On craint d’en voir jaillir du sang ! – Oui, mais ils ont joué leur tête. -Je le sais; et le sort les livre et te les doit! C’est ton gage, c’est ta co 17