Alliance franco russe
CAIliance Franco-Russe vue par Crispi, Octobre 1897 Introduction : La fin du XIXe siècle marque un nouveau tournant dans les relations internationales avec l’affirmation de l’alliance franco- russe. Alors que l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie renouvellent la Triple alliance en Mai 1891, la France et la Russie sont isolés diplomatiquement.
En effet, après le deuxième traité des trois empereurs, entre Guillaume Ier d’Allemagne, François Joseph d’Autriche et le Tsar Alexandre Ill, signé en Svipe View next page 1881, ce dernier refu soutien allemand en la Russie est égalem 870 contre la Pruss territoires d’Alsace et 5 887 à cause du ans les Balkans, où nce, la défaite de monisme et ses chancelier allemand Bismarck établit une politique d’isolement français.
Cest dans ce contexte que l’Alliance franco-russe débute en 1888 par un accord économique avant la ratification de la convention militaire proposé le 17 Août 1892, ratification qui eue lieu le 27 Décembre 1893 pour la Russie et le 4 Janvier 1894 pour la France. Mais cette alliance est jusqu’à présent secrète. Elle n’est véritablement affirmée qu’en Octobre 1896 lors de la visite à Paris de l’empereur Nicolas Il et en Août 1897 avec le séjour du président Félix Faure à Saint Petersbourg.
Cette alliance vient semer le trouble et interpelle les autres puissances européennes notamment l’Italie en la personne de Francesco Crispi. Sv. ‘ipe to Ancien président du conseil Italien de 1887 à 1891 et de 1893 à 1896, il démissionne suite à la défaite de l’Italie à Adoua en Ethiopie le le Mars 1896 qui caractérise l’échec de la politique d’expansion coloniale italienne. Il prononce en Octobre 1897, alors qu’il n’est plus président du conseil, un discours extrait d’Ultimi Scritti e discorsi extraparlamentari rédigé de 1891 à 1901.
Par ce document, Francesco Crispi fait part de ses sentiments au sujet de cette alliance entre la France et la Russie. De la LI à 35, il explique l’impossibilité, le danger de cette alliance mais fait également part de son incompréhension au sujet de la position de la France. De la C35 à 57, il observe les intérêts des deux nations dans cette union. puis de la L57 à la fin, Crispi exprime son espoir d’échec de l’alliance. PB : Comment est perçue l’alliance franco-russe par Francesco Crispi ?
Quels sont les véritables enjeux de ce rapprochement entre la République et l’Empire ? I s’agira d’étudier dans un premier lieu les modalités et les conditions de Palliance franco-russe en elle même, puis nous nous pencherons sur les ambitions des deux nations et enfin nous observerons le devenir de l’alliance. l) L’alliance franco-russe : modalités et conditions L’alliance entre la République et l’Empire tsariste, bien que ne surprenant personne, suscite les inquiétudes de Francesco Crispi sur les fondements institutionnels des deux pays. ) L’antagonisme entre la République française et l’empire russe pour Crispi, « Tsarisme et République sont deux termes qui sont la négation l’un d IS Pour Crispi, « Tsarisme et République sont deux termes qui sont la négation run de l’autre De plus, pour lui , « il est impossible d’en concilier les tendances et les buts « 1_9-11 En France, la République est proclamée le 4 Septembre 1870 par Léon Gambetta et Jules Favre à l’hôtel de Ville après la défaite face à la Prusse et l’armistice de Napoléon Ill à Sedan le 2 Septembre 1870.
La Ille République, qui succède au Second Empire, est définitivement instaurée le 30 Janvier 1875 par le vote de l’amendement Wallon qui permet l’élection et la rééligibilité du président pour un septennat à la majorité absolue es suffrages par le Sénat et par la Chambre des députés réunis en Assemblée nationale. La République est donc un symbole de démocratie, le président est choisi et non plus imposé.
Elle représente « un être impersonnel, un jus universum, la liberté sans raisons de coercition, temporaire dans sa forme, susceptible par essence d’un progrès illimité »LI 3-15 La République est donc pour Crispi un modèle de régime politique. En outre, La France, incarnée comme le « porte-drapeau de la liberté », L31-32, est de plus la « seule république en Europe au milieu de monarchies forte » L42-43 . En effet, l’Italie d’Humbert e ,le Royaume Uni de Victoria le , l’Allemagne de Guillaume Il, l’Autriche Hongrie de François-Joseph et la Russie de Nicolas II sont des monarchies puissantes.
Cette dernière a la particularité d’être une autocratie, c’est ? dire un régime politique où un seul individu détient le pouvoir, alors qualifié de pouvoir personnel et absolu. Celui qui règne s’appelle un détient le pouvoir, alors qualifié de pouvoir personnel et absolu. Celui qui règne s’appelle un empereur, le plus souvent appelé Tsar, issu de la dynastie des Romanov. Pour Crispi, « le tsar est, plus qu’une personne, un autocrate, immuable dans son essence, ui n’a pas d’égal dans son entourage, qui ne doit pas être discuté et qui ne permet pas d’être discuté. È 18. Cette définition du Tsarisme apparaît en totale contradiction avec le régime de la France ce à quoi il ajoute qu’ « il est plus facile à la France de redevenir monarchie qu’à l’Empire de devenir République »L 20. II dénote ainsi l’esprit autoritaire des institutions russes. b) Un traité secret La venue en France de l’empereur Nicolas Il entre 6 et le 8 Octobre 1896 et le séjour de Félix Faure à Saint Petersbourg du 23 au 26 Août 1897 officialisent les relations franco-russe restées usqu’à présent secrètes.
En effet, « le tsar de toutes les Russies et le président Faure, dans un moment de solennelle ivresse, ont dévoilé au monde l’alliance de l’Empire et de la République ». L 1-3. ‘auteur avoue qu’il ne connaît pas « les conditions de l’alliance »L 18 et ne sait pas « Si elle parviendra à être réalisée »L 36. Officieusement, tout débute en Novembre 1888 entre le ministre russe des Finances et les grandes banques françaises qui accordent à la Russie, en malaise économique, un emprunt d’argent.
La France, 2e marché financier mondial derrière celui e Londres saisit l’opportunité de rendre un cher service à la Russie. Puis en 1891, après que la Russie ait passé en France une commande d’armements, la flotte 4 OF IS en 1891, après que la Russie ait passé en France une commande d’armements, la flotte française rend une visite à Cronstadt. C’est une amorce symbolique durant laquelle le Tsar Alexander Ill écouta la Marseillaise debout et tête découverte. Le 27 Août 1891, un premier accord politique est conclu.
Les deux peuples proclament leur amitié par un échange de lettres et promettent de se consulter dans le cas où l’un des deux se sentirait menacés. C’est un traité secret, demandé par la Russie, qui ne donne pas l’ rassurance formelle d’un appui armé mais qui caractérise la fin de l’isolement diplomatique pour la République. Le 17 Août 1892 a lieu la signature de la convention militaire franco-russe qui engage un des deux pays au cas où l’autre est attaqué par un membre de la Triplice.
Cette convention secrète signée entre le général Obroutchev pour la Russie et le général de Boisdeffre pour la France nécessite une ratification pour qu’elle prenne une valeur diplomatique . A Paris, on critique le caractère secret du traité, jugé pour cette aison « anticonstitutionnel Crainte également d’être entraîné dans une guerre européenne en cas de mobilisation partielle de la part de l’Autriche-Hongrie dans une simple affaire balkanique.
En Russie, le gouvernement était très hésitant. Le scandale de Panama de 1 893 qui implique des hommes politiques et des industriels français dans une affaire de corruption, indisposa gravement le Tsar à l’égard de la République et retarda la ratification. En Janvier 1893, le tsarévitch, le futur Nicolas Il, se rendit ? Berlin et parla de la nécessité d’une « coali 1893, le tsarévitch, le futur Nicolas
I, se rendit à Berlin et parla de la nécessité d’une « coalition contre la France En Avril, ce fût Nicolas de Giers (ministre des affaires étrangères russe) qui, regrettant que « l’Allemagne eût poussé la Russie dans les bras de la France » renouvela ses avances auprès du Reich. Après la visite de l’escadre russe à Toulon en Octobre 1893 qui provoque de vastes mouvements de joie, Alexandre Ill, à cause des besoins d’argent de Saint Petersbourg décide de ratifier la convention d’Aoüt 1892 le 27 Décembre 1893 et le 4 Janvier 1894 le gouvernement français fait de même sous Sadi Carnot. 8 Octobre 1896 : visite à Paris de l’empereur Nicolas II 23-26 Août 1897: séjour du président Félix Faure en Russie ? St Petersbourg : « les deux nations amies et alliées », paroles prononcées par les deux chefs d’état. L’alliance n’est donc officielle qu’entre 1 896 et 1897. Transition : Mais alors quels en sont les véritables enjeux ? Il) Les ambitions de l’alliance Les deux nations sont isolés diplomatiquement.
C’est ainsi que la France et la Russie vont trouver en chacune d’elle des intérêts propres et des solutions aux « problèmes internationaux 1_5. L’alliance entre la France et la Russie se situe sur trois plans rincipaux : pour les hommes politiques des deux Etats, les perspectives sont essentiellement de faire contre-poids à d’autres constructions diplomatiques. pour les hommes d’affaires, les vues sont celles d’une entente financière afin de développer un pays neuf grâce à la richesse d’un pays ancien.
Enfin, pour les simples citoyens, 6 OF IS développer un pays neuf grâce à la richesse d’un pays ancien. Enfin, pour les simples citoyens, il faut s’assurer que le dangereux isolement est bien révolu afin de consolider la défense nationale. a)La vengeance de la France Après la « désastreuse défaite de 1870 » , la France s’est ? nourrie de haine et se prépare à la vengeance » 44-45 En effet, La guerre franco-allemande de 1870 a laissé un sentiment de revanche au sein de la population.
Rappel des faits : Le 19 Juillet 1870, le second empire de Napoléon Ill déclare la guerre aux royaumes allemands unis derrière le Royaume de Prusse en réponse à une série de provocations diplomatiques. L’armée française est battue lors de plusieurs batailles et Napoléon III capitule lors de la bataille de Sedan le 2 Septembre 1870. L’Institution du nouveau gouvernement républicain est instaurée le 4 Septembre à Paris. L’Armistice est signé le 28 Janvier 1871 par le gouvernement de la Défense nationale.
Le Traité de Francfort est signé le 10 Mai 1871. C’est une confirmation du traité de paix préliminaire signé à Versailles le 26 Février 1871 entre Bismarck et Adolphe Tiers, il met fin à la guerre franco-allemande. La France doit céder à l’Allemagne l’Alsace et le nord est de la Lorraine. De plus, elle doit payer une indemnité de guerre de 5 milliards de francs-or, ce paiement étant garanti par l’occupation de 21 départements français jusqu’à la totalité du versement , en Septembre 1873.
Cette humiliation, qui a permis l’avènement de l’Allemagne Bismarckienne et la proclamation de l’empire allemand par le sacre de Guillaume Ier le 18 Janvier l’Allemagne Bismarckienne et la proclamation de l’empire allemand par le sacre de Guillaume Ier le 18 Janvier 1871 laisse un sentiment d’hostilité envers l’Allemagne. La population n’ « oublie pas les humiliations de 1870 et invoque le jour heureux où elle pourra récupérer les territoires perdus » que sont PAIsace et la lorraine, 1_45-46.
Le rôle de l’opinion publique est fondamentale dans la constitution des alliances. Elle est la motivation des deux Etats. Cette ferveur populaire française est compréhensible : sans onnaître le détail des accords franco-russes, mais persuadés que l’alliance a déjà été secrètement signée, les Français saluent en l’allié russe le garant de leur propre défense nationale, celui qui leur permet de sortir de Fisolement, celui aussi qui donne sa légitimité à la jeune République, puisque ce vieil Empire accepte de traiter avec la République française.
C’est au nom du patriotisme, du pacifisme, puisqu’il s’agit d’un alliance défensive, du nationalisme, et du républicanisme, que le « peuple de Paris, interprétant le traité que Faure rapportait de Petersbourg, fêtait le etour du président par les cris : A Berlin ! A Berlin ! » L 4849. Crispi s’interroge toutefois sur le caractère de la demande de restitution à la France des « provinces perdues en 1871 » L55 : « Est-ce au nom du principe des nationalités(… ) ou bien est-ce parce que tel est le désir des populations rhénanes ? ? b) la politique extérieure russe Pour la Russie, l’intérêt de l’alliance avec la France est de faire face à sa crise économique mais surtout de trouver un allié en Europe a faire face à sa crise économique mais surtout de trouver un allié en Europe afin de stabiliser sa position et de pouvoir s’occuper es questions internationales telles que les Balkans. Trouver un allié représente désormais une nécessité pour la Russie alors que l’Angleterre et l’Italie se rapprochent en 1887 par les accords méditerranéens. Elle craint de voir naître une quadruplice L’empire ottoman est en décomposition depuis quelques années.
La Russie et l’Autriche-hongrie cherchent alors à tirer profit de l’empire turc pour établir leur influence dans les balkans. S’installent alors une rivalité entre les deux nations. Mais depuis 1881, la Russie enchaîne les échecs notamment à cause du soutien allemand de Guillaume II à l’empire austro-hongrois. Le sultan Abdülhamid qui exerce le pouvoir dans l’empire ottoman tient à faire durer son Empire aussi longtemps que possible . De plus, il rêve d’une vaste entente religieuse qui viserait à un rassemblement politique des musulmans, un véritable panislamisme.
Cet appel à funité de l’Islam au moment où celui ci se trouve menacé par les ambitions européennes déclenchent chez les populations chrétiennes d’Arménie, de Crète et de Macédoine un soulèvement contre la domination turque. Le sultan entreprend 3 massacres contre les arméniens en Août 1894, Septembre 1895 et Août 1896. Ils s’étendent ensuite ? tout l’empire ottoman jusque dans les rues de Constantinople. Quand Crispi prononce ce discours, « les massacres des Arméniens continuent en Turquie » L27-28. Les crétois se révoltent aussi contre les turcs.
Ces derniers ripostent par Turquie » L27-28. ripostent par des massacres. La Grèce, avec la volonté de réunir les Grecs dans un même état indépendant, s’engage dans le conflit et le colonel Vassos prend possession de Pile au nom du roi Georges en 1897. La Grèce déclare la guerre à la Turquie le 17 Avril 1897 mais l’armée turque riposte et envahit la péninsule hellénique. Un armistice est signé le 3 juin et la Grèce doit verser 100 millions de francs à l’empire ottoman, consentir à une rectification des frontières de la Thessalie annexée en 1881 et abandonner toute prétention en Crète.
La Grèce s’est alors « vu restreindre les bénéfice accordés par le congrès de Berlin » de juillet 1978, L28-29. Crispi peine à croire que la Russie « assume la sainte mission de sauver des nationalités » L24 devant commencer elle même par s ‘occuper de l’Etat de son empire. De plus, il observe que « son attitude vis-à-vis des Balkans prouve » L 28 qu’elle n’est pas pte s’occuper des « problèmes internationaux » L5.
En fait, la Russie, qui a toujours rêvé de dépecer l’empire turc , se déclare favorable au statu-quo au lieu de prendre la position des populations révoltés comme le fait la Grande-Bretagne. La Russie se désengage donc du conflit des Balkans en Avril 1897 avec l’Autriche en renonçant à tout espoir de conquête sur Ille . Elle a alors les mains libres en Extrême Orient où l’Empire chinois au centre de l’actualité internationale vers 1895. Transition : Les deux pays sont alors sortis de Pisolement diplomatique et trouvent chacun leurs intérêts dans 0 OF