Acte III, scène 7, cyrano de bergerac

essay B

Français . Cyrano de Bergerac, Acte Ill, scène 7, « la scène du balcon » (Roxane, Cyrano ainsi que Christian), d’Edmond Rostand. ROXANE Non ! Vous parlez trop mal. Allez-vous-en ! CHRISTIAN De grâce !… Non ! Vous ne m’aimez plus ! CHRISTIAN, à qui Cyrano souffle ses mots. M’accuser, justes di De n’aimez plus… qu ROXANE, qui allait ref Tiens, mais c’est mie CHRISTIAN, même je p g L’amour grandit bercé dans mon âme inquiète… Que ce… cruel marmot prit pour… barcelonnette ! ROXANE, s’avançant sur le balcon. C’est mieux ! Mais, puisqu’il est cruel, vous fûtes sot

De ne pas, cet amour, l’étouffer au berceau ! CHRISTIAN, même jeu. Aussi l’ai-je tenté, mais… tentative nulle : Ce… nouveau-né, Madame, est un petit… Hercule. C’est mieux ! De sorte qu’il… strangula comme rien… Les deux serpents… Orgueil et… Doute. ROXANE, s’accoudant au balcon. Ah ! c’est très bien. Aujourd’hui… Vos mots sont hésitants. Pourquoi ? CYRANO, parlant à mi-voix, comme Christian. C’est qu’il fait nuit, Dans cette ombre, à tâtons, ils cherchent votre oreille. Les miens n’éprouvent pas difficulté pareille. CYRANO Ils trouvent tout de suite ? oh ! cela va de soi,

Puisque c’est dans mon coeur, eux, que je les reçois ; Or, moi, j’ai le coeur grand, vous, l’oreille petite. D’ailleurs vos mots à vous, descendent : ils vont plus vite. Les mens montent, Madame : il leur faut plus de temps ! Mais ils montent bien mieux depuis quelques instants. De cette gymnastique, ils ont pris l’habitude ! Je vous parle, en effet, d’une vraie altitude ! Certes, et vous me tueriez si de cette hauteur Vous me laissiez tomber un mot dur sur le coeur ! ROXANE, avec un mouvement. Je descends ! CYRANO, vivement. Non ! ROXANE, lui montrant le banc qui est sous le balcon.

Grimpez sur le banc, alors, vite ! CYRANO, reculant avec effroi dans la nuit. Comment… non ? CYRANO, que l’émotion gagne de plus en plus. Laissez un peu que lion profite. De cette occasion qui s’offre… de ouvoir Se parler doucement, sans 2 oui, c’est adorable. On se devine à peine. Vous voyez la noirceur d’un long manteau qui traîne, J’aperçois la blancheur d’une robe d’été Moi je ne suis qu’une ombre, et vous qu’une clarté ! Vous ignorez pour moi ce que sont ces minutes ! Si quelquefois je fus éloquent.. Vous le fûtes ! Mon langage jamais jusqu’ici n’est sorti De mon vrai coeur.. Pourquoi ?

Parce que… jusqu’ici Je parlais à travers… Quoi ? … le vertige où tremble Quiconque est sous vos yeux Mais, ce soir, il me semble… Que je vais vous parler pour la première fois ! C’est vrai que vous avez une toute autre voix. Il y a des jeux sur les sons: inquiète/barcelonnette ; sot/berceau ; été/clarté ; etc (il y en a plein). Des répétitions: « c’est mieux » ou alors répétition sur les actions des personnages « ‘même jeu » Les jeux d’opposition: « je ne suis qu’une ombre, vous une clarté » , les mots qui montent pour l’un et qui descendent pour l’autre D Exclamations très nombreuses. (l) 3