cyrano de bergerac

essay A+

*en quoi est-ce un texte libertin ? -réponse : 1-d’un libertin baroque qui aime l’invention, l’imagination et surtout le procédé de l’inversion pour persuader. [ par ailleurs, son roman est baroque en ce sens qu’il est comme le défilé sur une scène de grands dialogues philosophiques ( avec le Castillan, le démon de Socrate, un jeune homme)]; 2-d’un libertin critique et polémique qui veut nous faire réfléchir. = mon plan. en dehors de notre extrait dites que Cyrano s’appuie sur de nombreux philosophes dangereux à l’époque, grands inspirateurs de libertins : Épicure, Lucrèce; il critique violemment Aristote, i bien admis par la religion catholique, il renvoie souvent de façon complexe à Ga de démocratie parle n or 13 gérontocratie etc. *comment s’y prend Sni* to View il célèbre une sorte pie), il dénonce la ader? Même plan.. •INTRODUCTION : à abréger avec finesse. GARDEZ DES ÉLÉMENTS POUR L’ENTRETIEN. • qui est Cyrano?

Né en 1619 et mort en 1655, il n’est pas gascon ni de Bergerac : il s’appelle Savlnien de Cyrano, fils de bourgeois parisiens qui achetèrent une maison dans un fief de la vallée de Chevreuse, près de paris, nommé Bergerac. [On ne sait où il fit ses études (Beauvais? mais on sait qu’il s’ngagea dans le métier des armes dans une compagnie de gardes : il fut souvent ble blessé. On ne sait plus s’il approcha le philosophe Gassendi (quelques spécialistes en sont certains) qui influenca (malgré lui parfois) les libertins.

Il alterna l’étude et le désordre tout en demeurant un bretteur redouté. Sous la Fronde* il fut tour à tour contre et pour Mazarin. ] on retient de lui LE PÉDANT JOUÉ (1645) auquel Molière emprunta la scène de la galère dans LES FOURBERIES DE SCAPIN) ET LE ÉTATS ET EMPIRE DE LA LUNE (achevé vers 1649) PUIS LES ÉTATS ET EMPIRES DIJ SOLEIL (1660). a tragédie LA MORT D’AGRIPPINE fit scandale(avec les tirades de SÉJANUS, prolétaire cynique et d’un amoralisme éloquent). -Il meurt des suites d’un accident et il est enterré très chrétiennement… les spécialistes pensent qu’il était incrédule plus qu’athée et que son Dieu était d’une originalité vaguement proche du Dieu de Spinoza qu’il ne pouvait connaitre. ] On publie parfois les deux romans ensemble sous le titre L’AUTRE MONDE. •SITUATION DE L’ŒUVRE ET DE L’EXTRAIT ‘rappelez que ce texte a été publié de façon posthume par les soins de son ami Lebret (en1657), qui a modifié le texte, l’a ronqué, édulcoré afin d’en limlter la portée subversive. Il faudra attendre 1 890 pour que l’on exhume la version originale ! abrégez=>] Les Etats et empires de la lune se présentent comme un récit de voyage initiati ue fait par un picaro* de l’espace, cependant origi it d’un voyage spatial, qui PAGF 7 3 cependant original puiqu’il s’agit d’un voyage spatial, qui vise moins notre Instruction que notre libération. Cest un roman inspiré de I’HOMME DANS LA LUNE d’un Anglais, Godwin traduit en 1648 (il est le Castillan du roman, philosophe lui aussi avec qui le héros s’entretient dans leur cage , la nuit)), où, en épicurien, Cyrano veut nous arracher à nos préjugés et à nos peurs.

Le personnage visite la lune où il découvre d’abord le paradis, puis le peuple des Séléniens, des quadrupèdes à visage humain, où se pratiquent deux langages (les grands s’expriment en musique ; le peuple par un trémoussement des membres), où l’on mange en humant les odeurs de nourriture, où les enfants dirigent les parents, où les poèmes sont la monnaie du pays (toujours la questlon de l’argent comme chez D’Assoucy) si bien que les personnes d’esprit y font toujours bonne chère. Le Castillan et le N sont d’abord considérés comme des singes. ??LECTURE ??ENJEU:IJNE FICTION : QUELS EN SONT LES MOYENSE LES BUTS DE CET EXTRAIT DE ROMAN PHILOSOPHIQUE? voir comment et pourquoi cette fictlon cherche à battre en brèche les préjugés, nos préjugés. •ANNONCE DU PLAN I-IJN MONDE QUI BOULEVERSE LES DONNÉES CONNUES appel plaisant à la réflexion. un motif va conduire le lecteur :l’inversion AUX EFFETS AMUSANTS MAIS SÉRIEUX APRÈS RÉFLEXION. •la fiction, la fantais t un détour par un PAGF 13 offrent un détour par un monde inversé : deux hommes, supposés être le dernier et le plus bel objet de la création se retrouvent en piteuse posture.

On reconnaît vite le moyen et BUT DIJ TEXTE : en voyant les réactions des Séléniens, le lecteur dot se voir mieux. CdB médite déjà sur l’opposition nous /eux qui structurent souvent les sociétés humaines. Il nous faut apprendre à nous regarder comme étranger. Conséquence du renversement copernicien*. Nous ne sommes plus au centre. Voyons ce motif de l’inversion: on en rencontre quelques formes: 1- inversion terre / lune a- première découverte : la lune est habitée par les Séléniens, qui ont leurs prêtres et donc leur religion. La terre n’est pas le seul endroit du monde qui soit habité : il existe d’autres mondes.

Il existe d’autres êtres qui raisonnent » . Une telle découverte remet en cause les dogmes chrétiens : non seulement la terre n’est pas un centre fixe autour duquel tourne le soleil, mais en plus, d’autres formes d’existence se trouvent ailleurs. Une telle découverte ruine le géocentrisme, la cosmologie chrétienne, mais surtout décrédibilise le premier livre de la Bible et sa téléologie • la Genèse, dans lequel il est écrit que Dieu a fait le monde pour l’homme. Cest pour avoir soutenu de pareilles idées que Giordano Bruno avait été torturé et brûlé des années plus tôt (1601).

Lhomme n’est donc pas la fin (le but i le dernier maillon : Diderot dira la même chose un siècle plus tard) de la Na 3 (le but ni le dernier maillon : plus tard) de la Nature. b- Deuxième découverte Diderot dira la même chose un siècle Le héros arrivé sur la lune découvre que le globe terrestre y est considéré comme la lune. Pour les prêtres, le héros-narrateur (qui devait s’appeler à la fin du livre DYRCONA), provient «de la Lune» (1 9 donc la.. terre). Cyrano de Bergerac veut nous faire comprendre la relativité de nos opinions et les limites de toute vérité.. – inversion homme / animal La lune est habitée par les Séléniens, un peuple de géants, qui archent à quatre pattes et qui considèrent que ces spécimens à deux jambes ne sont pas des hommes. Nous assistons donc à une inversion : ceux qui sont des animaux pour nous sont des hommes sur la lune ; tandis que le bipède humain y fait figure d’étrange animal. Tout d’abord des singes : puis quand le narrateur eut appris la langue des Séléniens on faillit l’appeler Homme : ce à quoi s’opposèrent les prêtres (cf le début du texte cette croyance allait prendre racine : laquelle?

Que le Castillan et le N était des hommes sauvages qui n’avaient pas eu la chance de posséder… quatres jambes)qui réprimèrent cette intuition du euple. a- nous assistons à la dévalorisation de l’homme présenté comme -une brute 1 15 : sens de brute? -voire pire qu’une bête 1 3 -pire qu’un monstre L 4 -et en tout cas désigné comme si eu de chose L 16/17 PAGF s 3 chose L 16/17 tandis que les créatures à quatre jambes y sont présentées comme une «chose si précieuse» LI 1 et comme seuls humalns vocabulaire est significatif : «nous autres nous marchons ? quatre pieds» (1,7) ; les bipèdes sont sur deux «pattes».

Le sort du bipède s’exprime aussi en termes péjoratifs : l' »homme » , le terrien que les Séléniens prennent pour un lunaire … été 14), «abandonn[é]» (l. 1 5) b- le bipède est présenté même comme inférieur aux animaux vivants sur la lune: il serait plus logique que anos animaux domestiques» soient reconnus comme des hommes plutôt que ces étranges créatures à deux pattes (Critique de l’éthnocentrisme). Plus loin, les prêtres soutiennent l’idée que les oiseaux sont supérieurs aux deux créatures parce qu’ils ont l’avantage des plumes.

L’homme terrestre arriverait donc tout en bas de la création animée, simple caprice de la Nature 115 c- Les prétendus « arguments » fournis par les prêtres sont nourris : Le bipède vient d’un autre monde ( ce qui n’ est un argument que pour eux) – il est inférieur parce que la position sur quatre piliers est plus stable que la position sur deux pattes. -il n’est pas rapide comme l’oiseau ou le quadrupède ; il est limité, et tombe prisonnie èdes plus véloces.

PAGF 6 3 ironique : on sait que dans LES MÉTAMORPHOSES Ovide (un païen) fait du regard tourné vers le haut un attribut majeur de l’humanité ; en outre se tourner vers le haut c’est pour un croyant se tourner vers Dieu mais eux, les quadrupèdes sont tellement nantis qu’il leur suffit de se tourner vers le sol sans jamais se laindre: ils n’ont rien à demander, ils ont tout : autrement dit suggère CdB, le regard vers le divin dépend de notre constitution et de notre éducation. Propos polémique. Cyrano prend position ici dans deux débats (1) les Séléniens chantent, ils ont leurs valeurs( en particulier celle du poème comme monnaie d’échange… ); donc ce que nous prenons pour animal, le quadrupède ici, doit être respecté. Évidemment Cyrano de Bergerac ne prétend pas absolument que l’animal soit supérieur à l’homme. Simplement il prend position dans un débat très vif au XVIIème siècle sur le statut de l’animal.

Il dénonce l’anthropocentrisme, la prétention de l’homme qui croit que le reste de la création n’existe que pour lui, et nous invite à plus d’humilité et de respect envers les animaux. (2)Mais l’enjeu du texte est ailleurs : nous, hommes agissons comme ces prêtres séléniens, nous méprisons les animaux, pire nous méprisons ceux qui ne nous ressemblent pas, nous les classons comme inférieurs, nous utilisons des justifications confuses ou peu fondées (l’apparence corporelle) pour nous croire supérieurs. Le détour de cette fiction est de nous mettre dans I 7 3 corporelle) pour nous croire supérieurs.

Le détour de cette fiction est de nous mettre dans la situation de l’Autre que l’Humain, de l’autre que le Blanc, que l’Européen, de tous les autres (dont l’animal) que nous traitons par le mépris et l’ignorance: ce monde inversé placé dans une fiction nous pousse à changer notre regard, à nous libérer des regards imposés (on a déjà à l’œuvre la technique du Persan de Montesquieu). Il tourne alors à la satire au service d’une dénonciation de ceux qui voilent notre regard . Passons alors ? ll- une critique des prêtres séléniens mais évidemment surtout français. Jne universalité chrétienne bien bousculée: -et tout d’abord de leurs victimes trop vite consentantes: Cyrano se livre à une double dénonciation : il fait une critique de ce qu’on appelait avec mépris le vulgaire au XVIIème siecle. Mais une critique nuancée. Il nous livre en même temps une réflexion sur les hommes de façon générale. Dans un premier temps, avant notre extrait le peuple des Séléniens a eu un doute et s’est demandé si ces créatures bipèdes ne seraient pas finalement des hommes mais seulement sauvages.

Il a fallu un long travail d’embrigadement « théologique » pour asservir le vulgaire comme on l’appelait au XVIIème. Ce qui nous donne deux observations: l)le peuple est capable de justes intuitions; -2) mais il est bridé (132), étouffé. A la fin, à force d’entendre les discours des prêtres, les hommes finissent par se rallier à leur av 3 d’entendre les discours des prêtres, les hommes finissent par se rallier à leur avis, les peuples se laissent facilement endoctriner par quelques individus. Ils peuvent juger par eux-mêmes mais on ne leur en laisse pas le temps et on ne leur en donne pas les moyens .

Quitte à imposer un avis qui n’a pas de sens : «il fut arrêté que je ne passerais tout au plus que pour un perroquet sans plumes» : l’image est amusante car paradoxale. Un perroquet sans plumes ne ressemble pas à un perroquet, mais ? un abominable résidu de poulet. L’image a aussi, sous une invention amusante, une signification philosophique : Platon avait défini l’homme comme un bipède sans plume et qui avait une âme. Diogène pluma un coq et l’amena à l’école de Platon. ‘Voilà, dit-il, l’homme de Platon l » D’où l’ajout que fit Platon à sa définition • l’et qui a des ongles plats ».

Ici, il n’est plus question d’âme : l’homme n’est plus qu’un perroquet (parce qu’il parle comme lui) mais privé de son beau plumage. Cyrano montre en passant et avec le rire combien toute éfinition est susceptible de critique et d’examen sérieux.. b- Le texte dénonce l’attitude des prêtres (1 Leur dogmatisme*( Disposition d’esprit d’une personne ? affirmer de façon péremptoire ou à admettre comme vraies certaines idées sans discussion) – ils s’opposent systématiquement à ce que pensent les autres , surtout le peuple jugé ignorant. ils présentent leur avis comme une certitude absolue qu’ils étayent au moye jugé ignorant. étayent au moyen d’un raisonnement nourri, multipliant causes ( « à cause qu’ils sont nés » / , « parce que «  » car ») et conséquences. La raison est détournée de sa fonction : elle devient un aisonnement, une logique fondée sur deux (faux)arguments: – d’abord rethnocentrisme (les bipèdes ne sont pas des hommes parce qu’ils sont étrangers) et, ensuite, l’intentionnalité, la finalité: a-de Dieu (citez) b-de la Nature(idem)(=anthropomorphisme) plutôt que sur des faits observés, et vérifiés.

Car, dans leur orgueil , les prêtres prétendent lire, parler au nom de Dieu, connaître sa volonté («Dieu ne voulut pas»), ses sentiments («il eut peur»), ses intentions («il prit la peine de l’asseoir sur quatre piliers afin qu’il ne pût pas tomber»). Ils parlent de Dieu comme s’il s’était révélé à eux et était un amilier, et comme s’il y avait eu une intentionnalité divine, comme si Dieu avait décidé de tout.

En même temps, ils donnent une idée très incohérente de Dieu : n’est-il pas absurde en effet que Dieu qui méprise le bipède soit tout de même responsable de sa création puisqu’il l’a confiée à la nature? Sil n’en voulait pas, pourquoi s’en embarrasser ? Implicitement c’est un argument souvent brandi par les athées qui appert icl : comment le monde qui n’est pas parfait aurait pu être créé par Dieu qui est parfait ? N’est-ce pas que ce n’est pas Dieu qui l’a créé, et donc que Dieu n’existe