Rawls Travail Final DdP Final
Les chiffres sont bouleversants : près de la moitié de la population mondiale vivent en dessous du seuil de la pauvreté, dans des conditions tout à fait déplorables. Les images dont nous sommes bombardés à tous les jours par les média nous laissent déchirés de par le sentiment d’i mpuissance qu’elles nous laissent. Tellement de souffrance est causée par les grands fléaux de l’histoire humaine que sont la guerre, l’oppression politique, la persécution religieuse, le fanatisme et son lot d’endoctrinement, ainsi que la sécheresse et la malnutrition qui touchent plusieurs millions de personnes.
Heureusement, nous vivons dans un ou de plus en plus or20 d’organismes sont mi eli . Sni* to View ustices et les disparit les pays en voie de d e compenser les inj urtant, ces disparités ne semblent qu’augmenter et devenir de plus en plus inconciliables. Pour quelles raisons? Esttil question ici d’un manque de ressources, ou d’une mauvaise gestion de cellesci? Quelle est la cause exacte de ces fléaux humains, et pourquoi une nation n’arrivetelle pas à s’en sortir ellemême? À qui incombe ensuite la responsabilité d’y faire quelque chose, dans la mesure ou ellemême ne peut e faire, ou ne veut le faire?
Suffiraitil d’envoyer une somme d’argent quelconque? Estce que ça devrait être fait par charité ou par devoir? Et dans l’éventualité de la seconde option, quel serait l’objectif de ce devoir, comment pourraiton le délimiter, pour qu’il ne s’étende pas ? l’infini? Tout chef d’État devrait reconsidérer ces questions car il n’est plus seulement question de se délivrer de notre mauvaise conscience morale face aux conditions déplorables que subissent nos congénères, mais aussi de politique et de sécurité d’État.
En effet, on peut facilement imaginer comment ‘impossibilité ou le manque de volonté d’une nation à voir aux besoins essentiels de ses citoyens peut représenter une menace pour tout État : pensons aux épidémies, à l’immigration de masse, aux guerres, et le recours à des attentats terroristes pour promouvoir le pouvoir souverain de son État ou de sa doctrine religieuse sur la scène internationale. Ainsi, par mesure préventive, il s’avère crucial de reconsidérer le contexte dans lequel la politique étrangère est menée, et ce, à l’échelle mondiale.
C’est dans ce contexte que s’inscrit le Droit des Peuples de John Rawls, qui propose une olution de justice globale fortement inspirée des idéaux du Projet de paix kantien, tout en s’inscrivant dans un contexte réaliste de ce que sont les relations internationales actuellement. Nous verrons d’abord comment il conçoit possible un équilibre et une stabillté dans les relations internationales, pour ensuite se pencher plus spécifiquement sur la façon dont il traite du devoir d’entraide des peuples nantis envers les peuples entravés par des conditions défavorables.
Avant que l’auteur n’écrive sur ce sujet, certains penseurs avaient déj? spontanément été tentés de développer des héories cosmopolitiques de justice globale e n s’inspirant du principe de justice distributive développé dans sa Théorie de la justice, œuvre qui tente de resserrer le hiatus entre la justice sociale et l’efficacité économique au sein de la politique domesti ue d’un PAGF OF justice sociale et refficacité économique au sein de la politique domestique d’un État.
Toutefois, Rawls est d’avis qu’il ne serait pas possible d’appllquer ce principe à des entités qui serait des peuples, puis qu’elles sont pensées en des termes différents que les unités des individus libres et égaux. Il démontrera insi comment le devoir d’entraide du Droit des Peuples s’avère plus adéquat et efficace qu’un principe de justice distributive qui s’appliquerait à l’échelle internationale, puisque lui tient compte des particularités des peuples.
Finalement, nous finirons cet essai exposant quelques unes des objections critiques qui lui ont été portées, et j’en profiterai pour exposer brièvement mes positions personnelles. En premier lieu, regardons en quoi consiste la méthode contract ualiste qu’utilise John Rawls pour développer son Droit des Peuples et dans quel objectif il le développe de cette façon.
Il reprend l’idée du contrat social qu’il avait préalablement développé dans la Théorie de la justice, qui s’appliquait alors à un système de coopération domestique de constitution démocratique I ibérale, pour l’appliquer à un système de coopération l’échelle internationale. L’idée du contrat présuppose le libre consentement des contractants de s’associer ensemble pour instituer une organisation politique qui seraient bénéfique à tous, en tant qu’ils sont tous à la recherche d’avantages réciproques.
Cette entreprise ne peut rés ulter que dune confiance mutuelle à l’égard du ontenu du contrat et de l’engagement que prennent les contractants à le respecter. Ohn Rawls porte le contrat social à un autre niveau d’ -l suggère que si la PAGF à un autre niveau d’abstraction : il suggere que si la situation de délibération est ellemême équitable, alors les principes qui en ressortiront seront eux aussi justes et é quitables, et qu’en ce que tous les contractants auront jugés raisonnables ces principes, ils s’engageront à les respecter tant que les autres partis continueront à les respecter eux aussi.
Avant de poursuivre, spécifions que Rawls entend par raisonnable ce qui est inimalement acceptable visàvis notre bienêtre personnel, et par rationnel, les conditions minimales qui devraient être accordées à tout individu ou peuple.
Afin de rend re la situation de délibération le plus équ’table posslble, l’auteur propose une méthode qul consiste à réfléchir au modèle de société juste que des personnes libres et égales choisiraient si elles étaient placées dans ce qu’il appelle une position originelle, ou elles ne connaitraient pas la place qu’elles occuperaient dans la société une fois l’entente conclue à l’aide d’un voile d’ignorance.
Le Droit des Peuples serait délibéré par la ême procédure, à la différence près ou les contractants ne serait plus des citoyens libres et égaux, mais les dirigeants de toutes les sociétés qui adhèrent ? une conception libérale de la justice. Ils seraient alors placés derrière un voile d’ignorance qui leur empêcherait de connaître la taille de leur territoire, l’étendue d e leurs ressources naturelles, l’importance de la population et la force du peuple qu’ils représentent.
Ils arriveraient ainsi à s’entendre sur les principes de la rectitude morale et de la justice qui doivent être institués entre to us les peuples libéraux. L’auteur estime que ces princi es seraient au nombre de huit. Ils permettraient L’auteur estime que ces principes seraient au nombre de huit.
Ils permettraient à tous les peuples d’être libres et indépendants, les obligeraient à respecter les traités e t les engagements, les mettraient sur un pied d’égalité, les défendraient d’intervenir dans les affaires intérieures des autres peuples sauf en cas d’autodéfense, les engageraient à respecter les droits de l’homme, et à aider les autres peuples vivant dans des conditions défavorables les empêchant d’avoir un régime politique et ocial juste ou décent.
Ces principes doivent tous remplirent le critère de réciprocité, exigeant que les principes estimés comme étant les plus raisonnables par tous les dirigeants des peuples les estiment aus si raisonnables aux yeux de tout autre peuple de les accepter de façon libre et consentie. L’auteur présente donc son idée de Pextension du contrat social ? une Société des Peuples en trois parties, qui sont réparties sur deux dimensions.
La première dimension se présente comme une théorie idéale, en ce qu’elle sousentend que les agents de la Société des Peuples se c nformeraient de façon libre et consentante ? tous les principes de justice qui auront été négociés par eux. Elle décrit une Société des Peuples bien ordonnée, qui contiendrait une multiplicité de peuples bien ordonnés, soit sous la forme de constitution libérale ou de constitution décente. Ceci étant dit, la théorie idéal e du Droit des peuples traite dans un premier temps de l’extension de l’idée d’un contrat social à la société des peuples libéraux et démocratiques.
Dans un second temps, elle reprend cette même méthode de la position originelle et du voile d’i norance dans une econde ronde de délib ‘étendre son s OF originelle et du voile d’ignorance dans une seconde ronde de délibération, afin d’étendre son Droit des Peuples aux peuples qui ne sont pas libéraux, mais qul sont décents en ce qu’ils possèdent certaines caractéristiques qui les rendent acceptables comme membres d’une Société des Peuples raisonnable.
La dimension de la théorie idéale est ensuite homogénéisée dans un consensus par recoupement qui permettrait aux deux types de societés de s’accorder sur le même Droit des Peuples, et qui formeraient ensemble « les peuples bien ordonnés » » Chacun de ces accords est compris comme hypothétique et non historique, conclu par des peuples égaux, situés de façon symétrique dans la position originelle, derrière un voile d’ignorance approprié. Les rapports entre les peuples sont donc équitables. ut ceci correspond également à l’idée de Kant selon laquelle un régime constitutionnel doit établir un Droit des Peuples effectif pour que soit pleinement réalisée la liberté de ses citoyens ». 1 Cette seconde ronde de délibération est très importante dans l’application du Droit des Peuples, car il est comprit au sein même de la définition du ibéralisme politique que son idéal de justice doit reposer sur des institutions ouvertes à la diversité et à la pluralité des opinions.
En résumé, Rawls suit par ce procédé la voie ouverte par Kant par son foedus pacificum , qui stipulait en son premier article que si tout État était de constitution républicaine, alors ceuxci n’auraient plus de raiso n de se faire la guerre. Pour les mêmes raisons, Rawls prône libérale (qui est l’équivalent moderne de ce qu’entendait Kant par constitution républicaine) et croit qu’elle pourrait progressivement s’étendre à un système de coopération mondial qui acifierait de façon permanante les relations entre les peuples.
Il observe en effet qu’au sein d’une société libérale intérieure, diverses conceptions morales, religieuses ou philosophiques sont capables de coexister de façon pacifique, puisque ces différentes associations ont tous adaptés une même conception politique de la rectitude morale et de la justice comme fondement de la structure de base de leur société.
Ils arrivent ensuite ? en dlscuter avec des termes communs et arriver à un terrain d’entente de façon pacifique (raison publique). L’auteur propose donc de regarder la sphère des relations nternationales comme une société rationnelle et raisonnable plutôt qu’une jungle ou l’égoïsme et la méfiance mutuelle instituent la loi du plus fort comme étant la seule loi de survie.
Les principes du Droit des Peuples auraient pour fonction d’offrir un terrain d’entente commun aux peuples, leur permettant ainsi d’établir un climat de confiance et de sécurité pour ensuite orienter leur statut exclusivement souverain vers une communauté mondiale. Le Droit des Peuples conjugue ainsi éthique et politique en instituant une unité politique et sociale de la rectitude morale et de la ustice à tous les peuples afin de réguler le droit international. John Rawls, Paix et Démocratie : Le droit des peuples et la raison publique, 1999, Boréal p. 3 Il est d’ailleurs intéressant de noter que cette intuition kantienne a été plus réc ervée par un PAGF 7 OF que cette intuition kantienne a été plus récemment observée par un philosophe nommé Doyle, qui a observé au fil de l’Histoire que les démocraties libérales n’avaient généralement pas tendance à entrer en guerre les unes contre les autres. Ainsi, nous recensons cinq types de sociétés intérieures: ous avons déjà vu au niveau de la théorie idéale le type des peuples libéraux raisonnables et celui des peuples décents dont la structure de base inclut une hiérarchie consultative décente.
Nous retrouvons ensuite, dans la dimension de la théorie nonidéale, les États horslaloi, qui refusent de se conformer au Droit des Peuples, les sociétés entravées par des conditions défavorables qui rendent impossible la réalisation d’un régime bie n ordonné, et les absolutismes bienveillants, qui eux respectent les droits de l’homme mais qui n’accordent pas de rôle significatif à ses citoyens dans les rises de décisions politiques. La théorie nonidéale traite donc de s sociétés qui ne seraient pas enclines ou en mesure de se conformer au Droit des Peuples.
Elle est plus sensible au critère de faisabilité, en abandonnant les constructions purement abstraites pour des théories plus réalistes qui proposent des stratégies de transition vers une justice globale à partir des injustices existantes. Tandis que la théorie idéale prend pour acquis que tout peuple bien ordonné considère qu’il lui est bénéfique de suivre les idéaux que propose le Droit des peuples, la théorie nonidéale tente de rouver des politiques efficaces et possibles qui rendrait toute société susceptible de devenir bien ordonnée et de faire partie de la Soci été des Peuples.
Ceci étant dit, Rawls qu e son projet comme E OF des Peuples. Ceci étant dit, Rawls qualifie luimême son projet comme étant une utopiste, premièrement parce qu’il est élaboré de façon à établir les dispositions politiques et sociales qui permettrait de réaliser des idéaux de paix et de justice. Mais en ce qu’il est susceptible de s’appliquer aux peuples tel qu’ils le sont présentement, en assumant préalablement que leurs sociétes sont organisées ‘une façon raisonnablement juste, il croit juste de le qualifier également de réaliste.
Le Droit des Peuples en tant qu’utopie réaliste peut en effet se libeller en fonction de pouvoir parfaitement s’adapter au système de coopération qui régit les peuples au moment même ou il sera appliqué. De plus, pour qu’une société pui sse être qualifiée d’utopie réaliste, elle doit contenir en Sa sphère politique tous les éléments essentiels à une conception politique de la justice, c’estàdire qu’elle évacue la possibilité d’une doctrine englobante, qui s’étend toujours audelà de la catégorie du politique.
Puisque c’est aussi une condition intrinsèque à toute constitutio n politique libérale, elle sera automatiquement satisfaite au sein d’une Société des Peuples si elle aussi est érigée selon une conception libérale. Ensuite, le Droit des Peuples est une utopie qui est réaliste au sens ou elle prend en considération le fait du pluralisme exacerbé au sein de la société mondiale. Il ajuste la force d’allégeance au Droit des Peuples que l’on attend évidemment très élevée de la part des peuples libéraux, mais qui sera tout de même tolérée comme étant acceptable même si elle s’ le de la part d’un peuple