Voltaire, Mélanges, pamphlets et oevres polémiques
Texte 1: Mme du Châtelet, Discours sur le bonheur. (p 352-323) Ce texte est extrait du Discours sur la bonheur écrit par Madame du Châtelet publié en 1779. Née en 1 706 de son vrai nom Émilie de Breteuil, elle a bénéficié d’une éducation très solide, incluant les langues anciennes et les sciences, éducation riche de garçon qu’elle prolongea. Elle a développé son goût à l’étude et sa passlon pour les sciences. Femme de science qui cherche à mettre à la porté de tous les recherches scientifiques de son époque; c’est une femme des Lumières.
Elle traduit l’œuvre m u n incipia (1756). Sni* to View *Isaac Newton (1643 Newton est considéré comme le fondateur du calcul différentiel. Ses travaux sur les fonctions et les courbes sont de première importance. Il est aussi célèbre pour ses travaux sur la gravitation (la pomme) Il prétendait que lion peut comprendre tout l’Univers grâce à de simples lois mathématiques. Il a écrit un œuvre majeur dans l’histoire des sciences: Principia, 1756. Elle écrit Discours sur le bonheur en 1746 mais publié en 1779.
Cest un texte très personnel, intime qui s’inscrit dans la tradition d’ Épicure. *Épicure (341-270 avant J-C) rône l’athéisme ( refus de tous dieux de toutes religions) Pour lui tous les phénomènes naturels sont à la cause d’une explication naturelle, rejet de toutes superstitions. Pour être heureux, il faut mener une vie sage, honnête rechercher le plaisir de manière raisonnable, il faut fuir tous les risques qui peuvent amener la douleur. Épicure ne retient que les plaisirs naturels et supprime les plaisirs artificiels (sexe, luxe).
Il enseigne qu’il faut profiter du moment présent, reprit plus tard par Horace «Carpe diem» Dans cet extrait, Mme du Châtelet réfléchit à la recherche du onheur, revaloriser les passions. Pour avoir le bonheur: paix intérieure, s’appuyer sur les passions. L’extrait accorde une grande importance à la passion de l’étude; l’auteur aborde la difficulté des femmes d’accéder à l’étude. Pour elle l’étude est une ressource face au malheur de l’existence, mais c’est aussi un moyen d’accéder à la gloire. *passion: Latin « patior» = souffrir. -Sens 1: Il persiste dans une expression qui appartient au lexique religieux. ? passion du Christ» -Sens 2 (ici utilisé): Un élan vif de l’âme pour quelque chose ou quelqu’un. (pour l’étude) Sens 3: Un amour violent. Question: Comment l’auteur défend t-elle le droit à l’étude pour les femmes? 1- Un areumentaire constr PAG » rif 6 l’amour de l’étude est de toutes les passions celle qui contribue le plus à notre bonheur. » ( I. 14-15) Cette thèse est défendue et appuyée par un raisonnement concessif. L’auteur commence par rappeler la thèse d’ensemble de son discours « il faut avoir des passions pour être heureux» (1. ) Cette thèse est représentative de l’esprit philosophique des Lumières et s’oppose à la morale classique et religieuse; thèse révolutionnaire. Elle va accepter l’idée dans la réflexion que oui il existe des passions dangereuses. « l’ambition» (1. 5) Elle mène une critique nuancée de l’ambition puisqu’elle va distinguer ses avantages (l. 7-8) L’ambition pousse à désirer plus; Pour ensuite souligner son inconvénient majeur « de toutes les passions c’est celle qui met le plus notre notre bonheur dans la dépendance des autres» (l. -10) Elle arrive ensuite à son objectif de valoriser par opposition la passion de l’étude ( l. 14_15) B. L’argumentation. Pour défendre la passion de l’étude, elle va s’appuyer sur 3 arguments: l. 14) Cette raison d’indépendance — ‘étude permet une indépendance financière, intellectuelle au contraire de l’ambition qui rend dépendant des autres. « Dans l’amour de l’étude se trouve renfermée une passion dont une âme élevee n’est jamais entièrement exempte, celle de la gloire» (I. 5-18) L’amour de l’étude rend possible l’accès à la gloire; Pour elle l’étude doit forcément conduire à des travaux, études, recherches qui permettent de se faire connaître. (Passion liée) l’étude pour la consoler de toutes les exclusions et de toutes les dépendances auxquelles elle se ‘étude pour la consoler de toutes les exclusions et de toutes les dépendances auxquelles elle se trouve condamnée par état» (l. 38 à 40) — C’est l’idée que la passion de l’étude permet d’affronter plus calmement l’adversité telle qu’elle soit.
L’étude a une fonction consolatrice contre les malheurs. 2- Un plaidoyer en faveur des femmes. (discours, défense. ) A. « La moitié du monde. » Elle fait ici un éloge de l’étude (discours en faveur de l’étude); mais son objectif majeur est d’évoquer la situation des femmes au 18e S; elle veut montrer en plus partlculier l’injustice de eur sort. Pour désigner les femmes, elle utilise l’expression ala moitié du monde» (1. 19) périphrase qui rappel implicitement la légitimité des revendications des féminines. Elle dénonce aussi l’éducation qui leur est donné «… ette moitié justement à qu l’éducation en ôte les moyens, et en rend le goût impossible. » (l. 20 à 22) éducation qui leur ôte les moyens de la gloire, de l’étude et qui leur rend impossible les goûts pour la gloire et pour l’étude. La seule éducation possible au 18e est tournée vers les arts d’agréments (musque, peinture, jouer du piano… ) quelques éléments de culture littéraire. (Mme du Châtelet est une excpetion de cette éducation) Elle dénonce ici l’éducation que reçoit les femmes parce que cela compromet toutes les chances de s’illustrer pour les femmes alors qu’elles sont la moitié du monde.
B. Situations des Hommes et des Femmes. Dans le 2e paragraphe, elle compare la situation des Hommes et celle des Femmes. «ll est certain que l’amour de l’étude est b PAGF compare la situation des Hommes et celle des Femmes. « I est certain que l’amour de l’étude est bien moins nécessaire au bonheur des hommes qu’à celle des femmes. ? (l. 23 à 25) En dénonçant l’inégalité des chances et des carrières. « Les hommes ont une infinité de ressources pour être heureux, qui manquent entièrement aux femmes. » (1. 25 à 27) «une infinité de ressources» (1. 5) elle utilise une hyperbole qu’elle associe à une antithèse «ressources pour être heureux, qui manquent entièrement aux femmes. » (1. 26-27) Cette association permet de mettre en valeur la cruauté du sort réserve aux femmes. Elle va plus précisément rentrer dans le détail des carrières qui s’ouvrent aux hommes, et aux hommes seuls. (domaines de carrières: a politique, le commerce, la diplomatie, militaire) Une fois de plus on voit qu’il y a un déséquilibre des situations qui est exprimé par l’opposition entre « Ils ont bien d’autres moyens d’arriver à la gloire» (1. 7-28) et mais les femmes sont exclues, par leur état, de toute espèce de gloire» (1. 34 à 36) 3-1Jn discours plein d’émotion. A. un auteur impliqué. Ce texte n’était pas destiné à la publication, cependant c’est un texte dans lequel elle s’implique, dans lequel elle s’engage et dans lequel elle tente d’impliquer le destinataire, le lecteur. L’implication elle utilise discrètement la 1ère personne du ingulier qui montre qu’elle se présente engagée dans son propos. «Je ne parle pas.. » (1. 4) «… je crois… » (1. 6 et 7) «J’ai dit que… ? (1. 42) Puis elle essaye aussi d’impliquer le lecteur par l’emploi de la 1 ère personne du pluriel ou encore par des adjectifs d’impliquer le lecteur par l’emploi de la 1ère personne du pluriel ou encore par des adjectifs possessifs du pluriel. «… notre (l. 3;10 et 15) «… notre âme. » (1. 4) met en place une bonheur. sorte de complicité entre l’auteur et le destinataire; complicité qui s’appuie sur une recherche, une quête commune, celle du bonheur. Tous sommes à la quête du bonheur. B. L’indignation de la locutrice. la révolte, la colère) Mme du Châtelet est clairement impliquée dans son propos et elle fait même appel à plusieurs reprlses, à son expérience personnelle, à son expérience de femme. Elle passe des formules généralistes. L’expression «une âme élevée» (1,16-17); «il s’en trouve quelqu’une qui est née avec une âme assez élevée» (l. 36 à 38) périphrase qui fait clairement référence à elle, cette âme élevée est Mme du Châtelet. On voit aussi qu’elle est indignée devant les inégalités entre Hommes et Femmes. Cette ndignation apparait dans le choix du vocabulaire «exclues» (l. 5); «exclusions» (1. 39); «condamnée» (1. 40) — qui évoque le sort des femmes «… il ne lui reste que l’étude pour la consoler… » (l. 38) Un texte qui se vaut argumentatif, voir même démonstratif. Les sentiments sont présents de manière discrète. Elle cherche à contrôler son émotion pour écrire un texte mesuré mais son indignation transparaît quand même. Conclusion: Madame du Châtelet revendique ici pour les femmes un accès ? l’éducation, aux hommes; Dans un texte qui est un essai, est révélateur de la pensée des Lumieres.