Victor Hugo Demain Des L Aube

essay A+

Demain, dès l’aube Victor Hugo „Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends. J’lral par la forêt, j’irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l’O Ni les voles au loin d Et, quand j’arriverai, j un bouquet de houx Românâ: ors Sv. vxto w neZÇEge ?? Mâine in zori, in momentul unde la çarà se scalda lumina Voi pleca, vezi tu, eu stiu ca ma astepti Voi merge prin padure, voi merge prin munti Nu mai pot sta departe de tine prea mult. Voi merge cu ochii fixati pe gandurile mele, Fara sa vad ceea ce este in exteriorul meu, fara macar un sunet sa aud, Singur, cocosat, cu mainile încrucisate, Trist, si ziua pentru mine va fi ca noaptea. Nu voi privi nici aurul serii ce cade, Si nici velele din departare ce cad pe Harfleur, myself, without hearing a single sound, Alone, unknown, back bent, hands crossed, Sad, and the day for me will be like the night.

I Will not look upon the golden sunset as night falls, Nor the sailboats from afar that descend on Harfleur, And when I arrive, Will place on your grave A bouquet of holly and heather in bloom. „Demain, dès l’aube » est Fun des plus célèbres poèmes de l’auteur français Victor Hugo, publié en 1856, dans le recueil Les Contemplations, Hugo presente en apparence un poeme d »amour que est en fait un poeme funebre dans lequel Hugo exprime la douleur du deuil, une tristesse qui semble sans fin. La mort de Léopoldine(sa fille) inspire à Hugo parfois des éminiscences heureuses, quelquefois de douloureux cris de désespoir.

Composé de trois quatrains d’alexandrins en rimes croisées, Hugo compose ces trois strophes d’une simplicité harmonieuse et d’un lyrisme touchant. Avec une déterminatlon qui n’exclut ni l’émotion ni l’imagination, il décrit par avance le cheminement qui le conduira près de son enfant bien-aimé. Mais le charme du langage poétique et par la magie des images, et des rythmes, ce voyage vers le mort et vers le souvenir, prend la forme d’un poème d’amour et d’une célébration. Léopoldine isparue revivra éternellement grâce à l’offrande de quelques fleurs.

Hugo illustre ici le pouvoir de la poésie, immortaliser ce que la mort a fait disparaitre. La structure du poème souligne une double progression dans le temps et dans l’espace, et un itineraire mené avec détermination. e poème débute par l’indication insistante du moment du d itinéraire mené avec détermination. Le poème débute par l’indication insistante du moment du départ . Il se termine au crépuscule comme le souligne la métaphore du  » l’or du soir qui tombe  » . Le voyage occupe ainsl ne journée entière sans interruption, à travers un paysage aux aspects varies.

La progression dans l’espace est exprimée par une série de compléments de lieu soulignant le passage, et par la succession des paysages différents comme I anaphore de « j’irai par », et I énumération des éléments de la nature « par la forêt », et « par la montagne ». On peut noter le caractère vague, sauvage et difficile de l’itinéraire suivi. Dans la troisieme strophe le changement de paysage , il devient maritime et fluvial, ce que suggèrent « les voiles », et le nom propre Harfleur », souligne indirectement la progression temporelle.

Le mot  » tombe  » marque le point d’aboutissement, jusque-l? inattendu. L’itinéraire est exprimé par l’emploi de verbes de mouvement « je partirai », « j’irai », « je marcherai », « j’arriveral » . Leur ordre marque le départ et l’arrivée, et une certaine façon de se déplacer, dont la détermination est soulignée par l’emploi répété du futur. La situation de ces verbes à l’intérieur du poème, « je partirai » occupe les premiers pieds du deuxieme vers , « j’irai » ponctue le début de chaque hémistiche du troisieme vers, fait de hacun d’eux une étape importante et décisive de l’itinéraire.

Ils ponctuent le texte en soulignant une volonté que rien ne saurait arrêter. C’est précisément cette détermination, et la manière de voyager, qui font apparaitre ce voyage non comme un simple dép cette détermination, et la manière de voyager, qui font apparaître ce voyage non comme un simple déplacement, mais comme un itinéraire sentimental. L’insistance à vouloir partir, que soulgnent la répétition des compléments de temps du premier vers et l’emploi constant du futur des verbes de mouvement, s’explique par le chagrin ‘une séparation.

L’indifférence à tout ce qui n’est pas la pensée de la bien-aimée met en relief la profondeur d’une relation sentimentale qui justifie un tel voyage. L’imprécision de l’environnement, la nature du paysage environnant est simplement indiquée par des notions geographiques sans caractérisation comme « la forêt » et « la montagne » De même le paysage de la troisieme strophe « l’or du soir » et ‘iles voiles » semble indistinct, ce que suggère l’adverbe « au loin ». Le phénomène d’imprécision est d’ailleurs plus nettement souligné par les négations.

L’itinéraire sentimental se révèle soucieux et douloureux, À mesure que se déroule le poème et le voyage, le poète, et le lecteur, se rapprochent de ce qui en fait la valeur affective et le drame. Le rendez-vous n’est pas celui de la vie, mais celui de la mort. Le choc conduit à une lecture rétrospective. Celle-ci est marquée par la présence obsédante de Léopoldine, que la poésie célèbre et fait, en quelque sorte, échapper à la mort. La négation de la mort passe par plusieurs procédés propres au langage poétique, et mis en relief par les techniques de ersification.

Le dialogue entre « je » et « tu » fait apparaître une interlocutrice vivante et présente, aussi bien réellement que dans la pensée et dans le cœur du n PAGF interlocutrice vivante et présente, aussi bien réellement que dans la pensée et dans le cœur du narrateur. L’emploi du présent d’actualité renforce cette idée ainsi évoquée, avec certitude, Léopoldine échappe à la disparltion. La négation de tout ce qui n’est pas, implicitement, la présence obsédante de Leopoldine apparaît comme l’unique objet des pensées du poète.

Le phénomène d’intériorisation, qui occupe une grande partie du texte est très habilement souligné par la structure de la strophe centrale, aux rimes embrassées. Et en traverser des paysages en niant leur réalité sensible et affirmer en revanche une certitude qui relève de l’affectivité, permettent à Hugo de recréer une relation sentimentale modifiée par la mort. Dans la dernier vers, la bruyère éternellement en fleur et le houx éternellement vert et par la magie de l’écriture poétique sont ? l’image de cette éternité que le poète souhaite, non seulement souligner mais créer.

Et célébrée par le récit harmonieux et douloureux de ce pèlerinage, Léopoldine ne peut être oubliée. Comme les deux symboles d’immortalité qui ornent à tout jamais sa tombe, Léopoldine échappe au temps, omniprésente dans la détermination et dans la motivation du départ, dans le cœur et dans les pensées du poète, dans son refus d’une nature habituellement aimée et appréciée. Ce poème est lié au temps et à l’espace, le poème retraçant une expérience réelle et un voyage imaginaire, ce texte demeure comme le message privilégié d’une relation exceptionnelle.