Victor Hugo, aux arbres
Aux arbres Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme! 0Au gré des envieux, la foule loue et blâme ;nvous me connaissez, vous! – vous m’avez vu souvent,DSeul dans vos profondeurs, regardant et rêvant. 0Vous le savez, la pierre où court un scarabée,0Une humble goutte d’eau de fleur en fleur tombée,aun nuage, un oiseau, m’occupent tout un contemplation m’emplit le coeur d’amour. ?Vous m’avez vu cent fois, dans la vallée obscure,Ü Avec ces mots que dit l’esprit à la nature,2Questionner tout bas os rameaux palpitants,2Et du même regard poursuivre en même temps,npensif, le front baissé, l’oeil dans Iherbe profonde,D L’étude d’un atome et l’étude du monde. DAttentif à vos bruits S. wp page qui parlent tous un p chercher Dieu! ûFeullI Nids dont le vent au I vallons verts, déserts calme et pur comme z vu fuir l’homme et inte des branches,o nches,flClairières, savez que Je suis s parfums, mon culte à Dieu s’élance,0Et je sui suis plein d’oubli comme vous de silence! ?La haine sur mon nom épand en vain son fiel ;nToujours, – je vous atteste, ô bois aimés du ciel! -DJ’ai chassé loin de moi toute pensée amère,DEt mon coeur est encor tel que le fit ma mère! 0ûArbres de ces grands bois qui frissonnez toujours,2Je vous aime, et vous, lierre au seuil des autres sourds,nRavins où l’on entend filtrer les sources vives,DBuissons que les oiseaux pillent, joyeux convives!
DQuand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois,ûDans tout ce qui m’entoure et me cache à la fois,ûDans votre solitude où je rentre n moi-même,nJe sens quelqu’un de grand qui m’écoute et qui m’aime! DAussi, taillis sacrés où Dieu même apparaît,DArbres religieux, chênes, mousses, forêt,0Forêt! c’est dans votre ombre et dans votre mystère,ûC’est sous votre branchage auguste et solitaire,nQue je veux abriter mon sépulcre ignoré,DEt que je veux dormir quand je m’endormirai. Poème de Victor Hugo, son titre est aux arbres, il est issu du recueil les contemplations, il fut écrit en 1843 2