Univers
À quoi réfléchis-tu, mon ami ? Tu penses à tes ancêtres ? Ils sont poussière dans la poussière. Tu penses à leurs mérites ? Regarde- mai sourire. Prends cette urne et buvons en écoutant sans inquiétude le grand silence de l’univers. Le vaste monde: un grain de poussière dans l’espace. Toute la science des hommes: des mots. Les peuples, les bêtes et les fleurs des sept climats: des ombres. Le résultat de ta méditation perpétuelle: rien. L’aurore a comblé de roses la coupe du ciel. Dans l’air de cristal s’égoutte le chant du dernier rossignol.
L’odeur du vin est plus légère. Dire qu’en ce d’honneurs ! Que ta Une autre aurore ! C splendeur du monde or2 Sni* to View • vent de gloire, a bien-aimée ! écouvre la remercler son créateur. Mais, tant de roses me consolent, tant de lèvres s’offrent aux miennes ! Laisse ton luth, ma bien-aimée, puisque les oiseaux se mettent à chanter. Au milieu de la prairie verte, l’ombre de cet arbre ressemble ? une île. Passant, reste où tu es, là-bas ! Entre la route que tu suis et cette ombre qui tourne lentement, il y a peut-être un abime infranchissable.
Luths, parfums et coupes, lèvres, chevelures et longs yeux, jouets que le Temps détruit, jouets ! Austérité, solitude et labeur, méditation, prière et renoncement, cendres que le Temps écrase, cendres ! Mil) « En ce monde, contente-toi d’avoir peu d’amis. Ne cherche pas à rendre durable la sympathie que tu peux éprouver pour quelqu’un. Avant de prendre la main d’un homme, demande•toi si elle ne te frappera pas, un jour. (CXX) « Tu peux sonder la nuit qui nous entoure. Tu peux foncer sur cette nuit… Tu n’en sortiras pas.
Adam et Ève, qu’il a dû être atroce, votre premier baiser, uisque vous nous avez créés désespérés ! » Lucidité et scepticisme (CXLI) « Contente-toi de savoir que tout est mystère la création du monde et la tienne, la destinée du monde et la tienne. Souris à ces mystères comme à un danger que tu mépriserais. « Ne crois pas que tu sauras quelque chose quand tu auras franchi la porte de la Mort. Paix à l’homme dans le noir silence de l’Au-Delà ! » Sagesse et épicurisme (XXV) « Au printemps, je vais quelques fois m’asseoir à la lisière d’un champ fleuri. Lorsqu’une belle jeune fi une coupe de vin, le ne