Sensei
S’il a déjà été question de Julien Sorel au chapitre Ill, le lecteur ne l’a pas encore «vu» lorsqu’intervient la scène qui le met en situation et permet une présentationefficace du personnage. En effet, l’extrait proposé met Julien en scène dans son contexte familial et fait de lui, immédiatement, un être à part. Le jeune homme oppose sa fragilité, son goût pour lalecture et pour la solitude à la brutalité bornée de ses frères et de son père.
Le écit dune scène violente au cours de laquelle le père rappelle durement son autorité, conduit à une description quiconfirme les caractéristiques du personnage et les impressions du lecteur. Le portrait, qui mêle les traits habituels de Julien à ses réactions face à la situation confirme également le statut de marginalqui est le Sen p to n ext page sien. Cest en cela que ce or 2 toute son importanc e • révélation de ses diff On pourra se deman t du roman, prend ble tracé dès la e portrait soulignent la marginalité du héros et font de cet épisode un moment important du roman. . UN FILS DIFFERENT Ce qui fait de Julien un être différent de ses frères etde son père n’apparaît pas immédiatement puisque l’accent est mis sur la présentation du père et des fils. Cest donc par contraste, et progressivement, que Stendhal fait ressortir ce qui différenciele jeune homme. a) Les frères, des « géants » actifs On note l’insistance sur la force, la taille, l’action «espèce de éants» (1. 24), «lourdes haches» (1 . ), «copeaux énormes » (1. b)Un père autoritaire et brutal La brutalité apparaît dans la voix et la violence du ton «voix de stentor» (1. 1), «terrible voix de son père » (1. 11), dans des manifestations de violence «un coupviolent» (1. 12-13), «un second coup aussi violent» (1. 13), «la force du coup» (1. 18), « frappa sur l’épaule » (1 . 22), « le chassant rudement » (1 . 22-23), « le poussa » (1 . 23)) et dans le refus… [à continuer]