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PHASE 1 – OCTOBRE 2010 Les risques de non-qualité associés à une opération à basse consommation énergétique REX BBC & risques METHODE D’ANALYS OBSERVATOIRE ION oral Sniper iew S D’EXPERIENCES ACON STRUCT Cet échantillon limité est insuffisant pour dresser un constat statistique. Néanmoins, les avis d’experts construction concordent sur le caractère symptomatique des risques identifiés. En ce sens, il semble opportun de les partager, dès à présent, avec l’ensemble des professionnels de la filière. 2 Photo couverture : C Ingo Bartussek Fotolia. om dans le cadre de l’application du protocole de Kyoto qui vise ? inimiser les causes du réchauffement climatique. Une filière en mutation Concrètement, avec la mise en application de la réglementation thermique RT 2012, le niveau de performance « basse consommation énergétique» sera généralisé d’ici deux ans à l’ensemble des constructions neuves en France (Annexe 1). Pour atteindre ce niveau de performance, les mutations dans la conception, la construction et l’usage de ces bâtiments doivent être profondes.

A titre exemple, il est admis que cela implique une nouvelle approche des architectes, qui doivent travailler forcément en ingénierie oncourante avec les bureaux d’études. Mais cela requiert aussi l’utilisation de nouvelles techniques de construction nécessitant un soin de mise en œuvre auquel les professions n’étaient pas habituées, notamment en ce qui concerne le traitement approprié de l’étanchéité à l’air et des ponts thermiques. En outre, cette évolution réglementaire favorlse l’apparition rapide de nouveaux produits et équipements, sur lesquels la filière ne dispose aujourd’hui que de peu de recul.

De nouvelles pathologies ? Si la pertinence de ces bouleversements des pratiques semble évidente face aux enjeux environnementaux uxquels la filière doit faire face, la rapidité programmée de ces évolutions, ainsi que ce faible recul sur l’utilisation de nouveaux dispositifs constructifs, inquiètent de nombreux acteurs du secteur, ainsi que les Pouvoirs Publics, qui craignent notamment l’apparition d’une nouvelle génération de désordres. OF souhaite offrir un accompagnement technique à la filière. Basé sur une communication des « bonnes pratiques », cet accompagnement a pour but de bien préparer l’ensemble des acteurs en amont de cette transition réglementaire et notamment, de leur donner les moyens ‘anticiper l’apparition d’une éventuelle nouvelle génération de dommages. Capitaliser les premiers retours d’expériences Cette étude, réalisée au cours des six derniers mois, s’inscrit dans ce plan d’actions.

L’objectif est de cap•taliser et d’analyser les retours d’expériences des acteurs précurseurs en France dans la réalisation d’une opération à basse consommation énergétique afin de mieux connaître les risques de non-qualité associés à ce type d’opération. Ainsi, les résultats de ce travail permettront d’orienter l’accompagnement technique mis en place par l’AQC fin de donner les moyens à tous de construire des bâtiments basse consommation de qualité.

REX BBC & RISQUES B Mode opératoire Le mode opératoire retenu pour cette étude est la conduite d’une enquête terrain avec des entretiens en direct auprès d’acteurs d’opérati nsommation PAGF sélection est l’ancienneté de l’opération. • A partir de cette extrapolation, quatre régions métropolitaines prioritaires ont été sélectionnées afin de limiter les déplacements tout en offrant un panel de zones climatiques varié. Ces régions ont été choisies en fonction du nombre d’opérations PRÉBAT déjà livrées isponibles.

ENQUÊTE TERRAIN • Les acteurs ciblés par l’enquête sont, en priorité, les responsables de la maitrise d’ouvrage, de l’exploitation et le maître d’œuvre mandataire de chaque opération sélectionnée. En effet, le temps imparti ne permet pas de rencontrer l’ensemble des acteurs sur une opération. Cependant, ces trois acteurs sont les responsables des trois principales phases d’une opération (conception, mise en œuvre et fonctionnement).

Ainsi, de par cette responsabilité qui leur incombe dans chacune de ces phases, ils sont les mieux placés pour connaitre l’ensemble des difficultés et dysfonctionnements encontrés sur l’opération. • Les entretiens ont été guidés par une trame d’entretien. Cette trame d’entretien fut améliorée en continu tout au long de la phase de collecte des données. • Les entretiens sont réalisés en direct lors de visite sur site.

En effet, la capitalisation de données autour de ce sujet sensible de la non-qualité, nécessite de bien prendre le temps d’expliquer la démarche de cette étude, afin de favoriser le partage d’expériences. Opter, par exemple, pour l’envoi de questionnaires aurait 6 risqué de compromettre les résultats escomptés de l’enquête, si n prend en compte : le probable faible taux de retour, les délais d éventuelles difficultés PAGF OF opération suivant un format prédéfini.

Ce document de capitalisation du retour d’expériences (Rex) synthétise les difficultés, les points sensibles et les dysfonctionnements soulevés par les acteurs rencontrés sur l’opération. Chaque difficulté et/ou dysfonctionnement identifié est, si possible, caracterisé par une description générale de l’événement, de son origine, de l’impact généré et de la solution éventuelle retenue pour le corriger. Dans la mesure du possible, une photo illustre les propos.

Les « bonnes pratiques » y sont également capitalisées. • Ces Rex sont confidentiels ; leur accès est limité aux commanditaires de l’étude. ANALYSE DES DONNÉES • L’analyse des données se base en premier lieu sur le contenu des comptes-rendus de visites (Rex). Cependant, elle peut être enrichie par des compléments d’information collectés auprès d’experts construction et/ou à partir de données bibliographiques. ?? Les points sensibles, difficultés et/ou dysfonctionnements rencontrés ont été retranscris dans une base de données sous Excel de manière à pouvoir croiser ces éléments ar lot technique, par cause ou par gravité (Annexe 3). • Une hiérarchisation par lot technique est proposée en intégrant les conditions d’occurrence au cours de l’enquête et l’impact de l’événement. En complément de cette analyse, une deuxième lecture plus synthétique des résultats selon les facteurs de non-qualité est réalisée.

PLANNING TÂCHES Avril PAGF s OF opérations visitées, 5 concernent des opérations de rénovation et 26 des constructions neuves. • 55 % des opérations de l’enquête étaient des bâtiments résidentiels et le reste des bâtiments tertiaires. Ils se répartissent de la manière suivante : Figure 1 Typologie des bâtiments sélectionnés Localisation géographique • Toutes les opérations ont été sélectionnées parmi les quatre réglons pré-identifiées suivantes : Languedoc Roussillon, Rhône-Alpes, Franche-Comté et Bretagne (sauf une en Lorraine). ?? Cinq des huit zones climatiques sont représentées tout en ayant permis une concentration géographique des visites et des entretiens. Si la sélection ne couvre pas l’ensemble des zones climatiques réglementaires, l’intégration des spécificités climatiques dans le choix des régions permet outefols d’avoir une bonne représentativité de ces zones. En effet, tous les « extrêmes » sont représentés. Les bâtiments sont situés dans des climats méditerranéen, océanique, continental et montagnard (figure 4). Figure 2 : Répartition des opérations par zone climatique réglementaire Figure 3 : Figure 4: 6 OF majorité des opérations retenues est équipée d’une ventilation double flux (85% des bâtiments tertiaires et 41 % des opérations résidentielles). Une seule opération a opté pour un système de ventilation naturelle. • Une majorité d’opérations a également eu recours au solaire hermique pour l’eau chaude sanitaire (figure 6). La proportion est de 88 % dans les opérations résidentielles et de 35% dans des opérations tertiaires.

Figure 6 : Quelques systèmes constructifs et équipements rencontrés 10 • Au niveau du système de chauffage, les pompes à chaleur prédominent, talonnées par les chaudières gaz à condensation (figure 7) C’est le mode principal de chauffage dans 36 % des opérations. Le mode de chauffage par effet Joule a été rencontré sur trois opérations. Figure 7 : Répartition des opérations selon le mode de chauffage principal Les opérations retenues ont confirmé la grande variété de solutions techniques possibles pour atteindre le niveau basse consommation.

Ancienneté des opérations • Bien que la durée d’exploitation fût le prlncpal critère de sélection, l’ancienneté des opérations de l’enquête reste faible avec une durée de fonctionnement inférieure à un an sur plus de 50 % des opérations (figure 8). • Seules 2 opérations ont été livrées depuis plus de deux ans. D’un coté, cette situation la capitalisation de exploitants et/ou usagers. Figure 8 : Répartition des opérations selon leur ancienneté (depuis leur livraison) 1 LES ACTEURS CIB És • Au total, cinquante entretiens ont été conduits en direct. ?? Comme visés dans le mode opératoire, les acteurs rencontrés sont principalement les responsables de la maîtrise d’œuvre, de la maîtrise d’ouvrage ou de l’exploitation des bâtiments : Figure 9 : Répartition des acteurs selon leurs rôles dans l’opération Rencontrer physiquement deux acteurs pour chaque opération n’a pas toujours été posslble. En effet, le maître d’ouvrage était parfois également le maître d’œuvre et l’exploitant du bâtiment. Dans d’autres cas, un des deux (ou trois) acteurs identifiés n’était as, ou plus, disponible lors de ma venue.

Dans la mesure du possible, des informations complémentaires furent alors collectées par téléphone. • Parmi les acteurs rencontrés, 60 % sont des professionnels de la filière constructlon en France, dont une majorité d’architectes. 17 architectes ont, ainsi, été interrogés au cours de l’enquête. Figure 10 : part des équipes de maîtrise d’œuvre et de maîtrise d’ouvrage, d’une attention et d’un investissement supérieur à une opération classique, en raison de l’exemplarité recherchée et/ou de leur volonté d’utiliser l’opération comme une vitrine de eur savoir-faire ou de leur engagement environnemental.

Les principaux sinistres recensés furent : • La fonte d’un isolant en polystyrène expansé, dont la nature était inadaptée à son emplacement , • Des nuisances acoustiques importantes générées par des ventilations Double Flux. • Des Infiltrations d’eau sur des balcons désolidarisés étanchéifiés ; La liste des malfaçons et des dysfonctionnements identifiés est logiquement beaucoup plus importante.

Parmi les plus récurrents, on peut pointer : • La différence de degré de précision lors de la mise en œuvre des ots maçonnerie, charpente et/ou menuiserie qui nécessite d’adopter des solutions correctives en cours de chantier pas toujours satisfaisantes • L’absence d’occultation sur des parois vitrées (fenêtres, verrières et/ou patio intérieur) qui génère des problèmes de surchauffe et/ou d’éblouissement ; • Les difficultés de réglage du plancher chauffant et l’inconfort thermique qui en découle pour les usagers ; Enfin, un ensemble de difficultés plus générales a également été capitalisé auprès des acteurs, parmi lesquelles : • Les limites du moteur de calcul de la RT 2005, notamment la auvalse ou non prise en compte de certaines solutions techniques performantes ; • L’impact sur la performance recherchée des autres réglementations en vigueur, notamment Incendie et Accessibilité ; • L’impact financier des pe cherchées ; Le traitement du confort d’été ; • La qualité de mise en œuvre et le manque de savoir-faire des entreprises, notamment face à des techniques et/ou des équipements « nouveaux » ; • Les incertitudes autour du comportement des usagers ; 13 • La maintenance, qui n’est souvent que partiellement prise en compte lors de la conception. Cela se traduit ar exemple par la découverte par l’exploitant de l’absence de compétences locales pour l’entretien des équipements prescrits ou encore par des coûts très élevés de maintenance, qui n’avaient pas été anticipés. REMARQUES GÉNÉRALES Sur la capitalisation des retours d’expérience La possibilité de croiser les retours d’expériences auprès de plusieurs acteurs d’une même opération s’est souvent avérée cruciale pour la qualité du retour d’expérience. ?? La réalisation de tests d’étanchéité (en particulier, en phase chantier, avant les travaux de finitions) ou la présence un système de monitoring des équipements sur l’opération ont souvent permis de déceler des malfaçons ou dysfonctionnements « invisibles » sinon pour les acteurs. • Au niveau des lots techniques, l’origine potentielle de certains dysfonctionnements identifiés sur des équipements est parfois restée « mystérieuse Soit Pévénement était trop récent et donc, pas encore analysé. Solt le maitre d’œuvre mandataire (généralement farchitecte) ne capitalisait pas forcément les retours techniques auprès de son délégataire (généralement le BET thermique). Sur les difficultés opératio