rapport pédagogique
Collection dirigée par Étienne CHANTREL 20 dissertations avec analyses et commentaires sur le thème Le temps vécu Nerval – Sylvie Virginia Woolf – Mrs Dalloway Bergson – Essai sur les données immédiates de la conscience Sous la coordination par Matthieu BENNET : P Philosophie, Ancien é Céline BOHNERT : M atalia LECLERC or 16 Snipe to égée de Lettres modernes, Docteur ès Lettres Natalia L ECLERC : Professeur agrégé de Lettres modernes, Docteur en Littérature comparée, Interrogateur en CPGE Jean-Luc PESTEL : Professeur en CPGE, Agrégé de Lettres classiques, Docteur ès Lettres
Pierre BONNIER : Étudiant à l’ENS Élias BURGEL : Élève de l’ENS Aurélien PIGEAT : Professeur agrégé de Lettres modernes, Docteur ès Lettres, Interrogateur en CPGE convocation des œuvres (19) — Construire votre problématique Construire votre plan (20) — Rédiger un plan détaillé (21) — L’expresslon (23) — L’introduction (24) — Les parties (25) — Les sous-parties (26) — Les transitions (27) — ca conclusion (28) Le thème et ses principaux Présentation des œuvres et des auteurs .
P RENDRE L A MESURE DU TEMPS Passages clés analysés et commentés . sujet 1 ? Le temps est nombre du mouvement. » (Aristote) 51 sujet 2 . 29 .. 33 45 « Je vois ces effroyables espaces de Funivers qui m’enferment, et je me trouve attaché à un coin de cette vaste étendue, sans que je sache pourquoi je suis plutôt placé en ce lieu qu’en un autre, ni pourquoi ce peu de temps qui m’est donné à vivre m’est assigné à ce point plutôt qu’à un autre de toute l’éternité qui m’a précédé et de toute celle qui me suit.
Je ne vois que des infinités de toutes parts, qui m’enferment comme atome et comme une ombre ui ne dure qu’un instant sans retour. » quand on ensait qu’un pareil travail s’était opéré non sur de la matière inerte mais sur une chair qui ne change qu’insensiblement, le contraste bouleversant entre l’apparition présente et l’être que je me rappelais reculait celui-ci dans un passé plus que lointain, presque invraisemblable.
On avait peine à réunir les deux aspects, ? penser les deux personnes sous la même dénomination (Marcel Proust) 67 SOMMAIRE Sujet 4 « La conscience du temps, sous sa forme la plus pure, c’est l’ennui. » (Louis Lavelle) 7 74 PERCEVOIR DANS LE TEMPS Sujet 5 . 82 « Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain : / Cueillez dès ujourd’hui les roses de la vie. » (Pierre de Ronsard) 88 sujet 6 « [Le présent] ne commence à nous intéresser qu’à partir du moment PAGF temps est un enfant qui joue au trictrac.
Royauté d’un enfant. » (Héraclite) 19 SE PENSER DANS LE TEMPS sujet IO . . 126 « Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais. Mais si on me le demande et que je veuille l’expliquer, je ne le sais plus. Pourtant, je le déclare hardiment, je sais que si rien ne passait, il n’y aurait pas de temps passé ; que si rien n’arrivait, il n’y aurait pas de temps ? venir ; que si rien n’était, il n’y aurait pas de temps présent.
Comment donc, ces deux temps, le passé et l’avenir, sont-ils, puisque le passé n’est plus et que l’avenir n’est pas encore ? Quant au présent s’il était toujours présent, s’il n’allait pas rejoindre le passé, il ne serait pas du temps, il serait l’éternité. Donc, si le présent, pour être du temps, doit rejoindre le 8 passé, comment pouvons-nous déclarer qu’il est aussi, lui qui ne peut être qu’en cessant d’être ?
Si bien que ce qui nous autorise ? affirmer que le temps est, c’est qu’il tend à n’être plus. ? (Augustin) 6 moment, oubliant tout le passé, celui qui ne sait pas se dresser, comme le génie de la victoire, sans vertige et sans crainte, ne saura jamais ce que c’est que le bonheur et, ce qui pis est, il ne fera jamais rien qui puisse rendre heureux les » (Nietzsche) 147 Sujet 13 « Tâchez de saisir votre conscience et sondez-la, vous verrez qu’elle est creuse, vous n’y trouverez que de l’avenir. ? (Jean-Paul Sartre) 155 Sujet 14 « Dans chacune des représentations que nous nous faisons du temps, dans chacun des discours par lesquels nous définissons et représentons e temps, un temps ultérieur est impliqué, qui ne peut s’épuiser en eux. c’est pour ainsi dire, un temps à l’intérieur du temps – non pas ultérieur, mais intérieur – qui ne fait que mesurer mon décalage par rapport à lui, mon écart et ma non-coincidence par rapport à ma propre représentation du temps ; mais, pour la même raison, c’est aussi le signe de ma capacité à achever et à saisir cette représentation. ? (Giorgio Agamben) 163 PAGF s 6 notre tendance à nous représenter le temps sur le modèle de tous les processus dans lesquels on peut dire que quelque chose « arrive » et « passe », à la façon des ondins sur le neuve, et à le concevoir comme une sorte de « fleuve éthéré », qui n’a de réalité que dans l’image que nous utilisons et dont nous sommes prisonniers. Nous utilisons des expressions comme « Le temps n’est pas loin… « , « Le temps viendra… « Le temps est venu… Le temps passé depuis longtemps ». Mais il n’y a là rien de plus qu’une analogie, que le travail philosophique devrait consister à essayer de reconnaitre pour ce qu’elle est, alors que la philosophie la prend le plus souvent pour la réalité qu’elle a à étudier : « Notre langage admet des questions pour lesquelles il n’y a pas de réponse. Et il nous induit de façon trompeuse à poser ces questions par la figurativité [Bildhaftigkeit] de l’expression.
Une analogie s’est emparée de notre pensée et l’emporte irrésistiblement avec elle. » De tous les concepts dont la philosophie est amenée à s’occuper, celui de « temps » a toujours semblé être Pun des plus mystérieux. Mais le problème, pour Wittgenstein, n’est pas d’essayer d’élucider un mystère réel, car il ny en a pas, mais de comprendre d’où vient l’impresslon de mystère et comment elle a pu naître.
Comme dans le cas de tous les phénomènes et les processus qui nous emblent philosophiquement déconcertants l’exemple le plus typique est celui phénomènes et des processus psychiques), Pétonnement et la perplexité nous viennent non pas quand nous considérons le temps, mais quand nous croyons être en train de le considérer lui-même, alors que ce que nous considérons est en réalité ce que nous disons de lui. » (Jacques Bouveresse) Sujet 1 « Certes, on imagine difficilement qu’une science, quelle qu’elle soit, puisse faire abstraction du temps.
Cependant, pour beaucoup d’entre elles, qui, par convention, le morcellent en fragments artificiellement omogènes, il ne représente guère qu’une mesure. Réalité concrète et vivante, rendue à l’irréversibilité de son élan, le temps de l’histoire, au contraire, est le plasma même où baignent les phénomènes et comme le lieu de leur intelligibilité. » (Marc Bloch) 185 192 10 T EMPS INDIVIDUEL ET TEMPS COLLECTIF . . 199 qui ont leur source dans les groupes eux-mêmes. La conscience individuelle n’est que le lieu de passage de ces courants, le point de rencontre des temps collectifs. ? (Maurice Halbwachs) 221 Citations à retenir . Lexique Blbliographie _ Index des œuvres et des noms propres .. 29 236 237 239 La méthode pour réussir ses dissertations La dissertation possède une réputation redoutable, qui n’est pas sans fondement. Elle n’est pas pour autant hors de votre portée ; cette méthode vous montrera comment faire. Il nous faut cependant préciser d’emblée un point : nous pouvons vous expliquer ce qui est attendu, vous montrer des exemples réussis, vous mettre en garde contre les erreurs fréquentes, mais pas disserter à votre place.
Votre apprentissage doit donc asser ar la théorie (ce chapitre) mais aussi par la polyvalent. Il doit comprendres les sciences, maîtriser es techniques, imaginer des solutions, exposer ses projets, souder une équipe… Les écoles recherchent donc en priorité des candidats capables de montrer plusieurs facettes. À votre niveau d’étude, cela se traduit par des épreuves de français et de langue en plus des épreuves scientifiquesl .
Les épreuves de français aux concours sont conçues pour évaluer des capacités proches de celles exigées en science : rigueur, compréhension en profondeur, créativité, qualité de la communication. La dissertation est un exercice bien adapté pour évaluer ces compétences2 , nous vous montrerons ourquoi. 2 Qu’est-ce qu’une dissertation ? Le français peut, en droit, donner lieu à des exercices très divers : la récitation d’une épopée3 , la mise en scène d’une pièce de théâtre, la dictée, le commentaire de texte, l’écriture de poèmes…
Les concours ont sélectionné celui des exercices Tout au long de ce chapitre, les notes de bas de page sont des passages extraits des rapports des jurys des principaux concours : Polytechnique, Mines-Ponts, Centrale-Supélec, CCP, E3A, Banque PT. 2 « Les qualités qui assurent la réussite dans cette épreuve ont celles que l’on attend d’un futur ingénieur, discernement, approche méthodique, bon usage du doute et juste appréciation des risques avant de prendre une décision mais aussi rapidité et fermeté. ? 3 « Avec la récitation d’un c antipodes de la dissertation. » 12 L A MÉTHODE POUR RÉUSSIR SES DISSERTATIONS qui est le mieux adapté à vos qualités : la dissertation. Elle est la mise en scene d’un raisonnement, c’est-à-dire d’une forme de discours. De là découlent plusieurs observations. Un bon discours doit parler d’un problème réel et intéressant, ce que l’on appellera la roblématique. Il doit comporter une entrée en matière (Flntroduction) qui capte l’attention, et aboutir à une position claire (la conclusion).
Entre les deux, on chemne à pas relativement lents, linéairement (pas d’anticipation, pas de flash-back), de manière raisonnée (car il faut convaincre), en passant par des étapes bien identifiées (les parties et sousparties) qui associent les idées et les exemples. Selon votre sensibilité, vous pourrez préférer avoir à l’esprit l’analogie, moins précise mais peut-être plus parlante, avec une pièce de théâtre dont vous seriez l’auteur. Son intrigue se développe autour d’un problème central (la problématique), avec des temps bien déterminés, les actes et les scènes (les parties et sausparties).
Elle progresse linéairement, entre une entrée en matière qui éveille l’attention du spectateur (l’introduction) et un dénouement (la conclusion) qui démêle le nœud central. La dissertation est un discours d’un type particulier puisqu’elle est écrite pour être évaluée et corrigée. Outre les contraintes sur l’objectif (on vous demande un raisonnement, pas un livret d’opéra), on introduit des contraintes formelles (analogues aux rè les d’unité de temps 16