Qu’entend on par lecture

essay A

Entre émotion et approche cognitive, quelle posture de lecture suppose-t-il ? Avant d’apporter des éléments de définition de la lecture littéraire, je me propose d’en présenter les fondements héroïques et de rappeler les théories de la réception auxquelles se réfèrent les diététiciens. S’il est relativement simple de retracer les théories de la réception dont l’apport est aujourd’hui peu contesté, en revanche, produire une définition conventuelle de la lecture littéraire n’est pas chose facile.

La lecture littéraire est en effet un objet à la fois banal et complexe – banal car il appartient l’expérience de chacun, complexe car il se dérobe aux définitions et qu’il est aujourd’hui sujet de débats et de polémiques. Notons, en premier lieu, la fragile existence terminologie e la lecture littéraire. Le terme apparaît  » officiellement  » en 1984, quand miches picarde lui consacre un colloque premier boy additive I empara 22, 2011 | 23 pages moderne, Université de Rennes-al et FAIM de bretonne. Auxquelles se réfèrent les diététiciens. Silo est relativement de la lecture littéraire.

Le terme apparaît  » officiellement ‘ Reims. Puis il est repris par les diététiciens lors du colloque de louvoie-la Neuve, organisé par Jean-lois défauts en 1995. En En 1996, sa présence est attestée dans la sphère universitaire avec le premier numéro de la revue de évincent juive intitulée La lecture littéraire. Le terme fait aujourd’hui son entrée dans les revues didactiques mais n’apparaît pas encore dans les programmes de lycée où, après l’explication de texte et la lecture méthodique, on parle désormais de lecture analytique et de lecture cursive.

Le terme  » lecture littéraire  » recouvre des modes de réalisation différents selon les lieux où on l’emploie ; il désigne un ensemble de pratiques dont les enjeux engagent, au-delà d’une conception de la lecture, une vision du sujet-lecteur et, pour ce qui nous concerne ici, de l’élève. Sa définition suppose la référence à des valeurs et once une dimension idéologique, voire anthropologique. La lecture littéraire désigne-t-elle toute lecture de texte littéraire ? Dans ce cas, quelle extension doit-on donner à la littérature ?

La lecture littéraire est-elle assimilable à une lecture experte ? Peut-on modéliser la posture de lecture, le rapport au texte qu’elle implique ? De quelle valeur est- elle investie par rapport aux autres formes de lecture ? 2. Des théories de la réception à la théorie de la lecture littéraire Avant d’apporter des éléments de réflexion pour construire la notion, il semble pertinent de rappeler la rupture épistémologique des années 1970 qui est à la source des nombreuses recherches sur la lecture.

Cette rupture épistémologique s’est en effet traduite dans le champ des recherches littéraires par un glissement de l’intérêt des chercheur traduite dans le champ des recherches littéraires par un glissement de l’intérêt des chercheurs du texte au lecteur 1 . Ce changement a provoqué une véritable révolution conceptuelle, elle-même à la source d’un extraordinaire renouveau des études littéraires. Afin de retracer brièvement ce bouleversement théorique, seuls les apports de quatre chercheurs, figures emblématiques et références obligés de ces théories de la réception, seront évoqués.

Ainsi verrons-nous successivement les travaux de trois théoriciens de la réception – ans-Robert gaussa, olifant Isère, embouer écho – et ceux d’un théoricien de la lecture littéraire, miches picarde. 3. ans-rebrousseras et l’horizon d’attente L’ouvrage Pour une esthétique de la réception réunit un ensemble de textes écrits par gaussa entre 1972 et 1 975 et rassemblés en 1975. Le point de départ de son analyse est une critique de l’histoire littéraire. AI constate qu’elle s’en est toujours tenue à poser son objet à partir de deux instances : l’auteur et le texte.

De fait, ce qui se produit au- delà du texte est longtemps jugé trop aléatoire, trop contingent pour faire l’objet d’une analyse. Aussi l’exclusivité est-elle accordée à l’auteur et à l’explication biographique. En s’intéressant au lecteur, gaussa donne un nouveau statut à l’objet de la connaissance littéraire. AI interroge la notion d’?ouvre et montre qu’on ne saurait la définir par le livre en soi. Le livre, en effet, est un objet qui a la propriété d’être réactivé à chaque lecture. D’où l’importance du lecteur. Mais si la notion de lecteur est es d’être réactivé à chaque lecture.

D’où l’importance du lecteur. Mais si la notion de lecteur est essentielle, peut-elle être l’objet d’une approche scientifique ? Notion diffuse, elle apparaît plus résistante aux procédures d’analyse que les autres pôles. Le lecteur en effet est une instance plurielle, mobile dans la synchronie. Se pose par exemple le problème de la diversité soc-culturelle dans la synchronie : certains textes réclament des publics homogènes, d’autres s’adressent à des publics plus larges qui perçoivent des effets de sens différents.

Il suffit, pour illustrer ce phénomène, d’observer les politiques des oisons d’édition : un ouvrage publié aux éditions de Minuit s’adresse généralement à des lecteurs experts, sensibles à l’évolution des formes littéraires ; un ouvrage édité par gaillard vise un électorat plus large. À cette diversité des lectures dans la synchronie, s’ajoute une diversité des lectures dans la diachronie. gaussa met en avant l’historicité du lecteur : c’est cette inscription du lecteur dans l’histoire qui entraîne un changement permanent des effets de lecture.

On lit différemment au sixième siècle et au examen siècle : Madame bavard ne fait plus scandale aujourd’hui. Cela tient à l’historicité même de a représentation : la fiction implique un champ référeraient dont certains éléments ne sont plus perceptibles au lecteur d’aujourd’hui. Or l’une des propriétés du texte littéraire est de susciter, dans des contextes historiques différents, des champs référeraient nouveaux. Le lecteur s’approprie le texte en l’insu historiques différents, des champs référeraient nouveaux.

Le lecteur s’approprie le texte en l’inscrivant dans un nouveau champ référeraient défini par ses propres références culturelles. C’est ainsi que gaussa décrit l’attitude du lecteur à partir du concept d’horizon d’attente, concept emprunte à la phénoménologie. Tout texte renvoie à des éléments déjà constitués qui vont permettre au lecteur de construire sa lecture. Ces éléments définis comme  » un ensemble d’attentes et de règles du jeu  » sont, par exemple, le genre ou d’autres données, comme la connaissance de références culturelles, de codes esthétiques.

Le lecteur accède à la lecture par ses lectures antérieures qui construisent et meublent son horizon d’attente. gaussa distingue deux types d’??uvres : celles qui satisfont entièrement l’attente du lecteur – ??uvres conformes à un modèle, dépourvues d’innovation – et celles qui à l’inverse arrangeantes les normes et rompent l’horizon d’attente du lecteur en lui proposant d’autres valeurs. Cette transgression de l’horizon d’attente est le propre des ??uvres littéraires et se lit comme une marque de leur caractère artistique.

gaussa introduit alors e concept d’écart esthétique pour nommer  » l’écart entre l’horizon d’attente et l’?ouvre nouvelle « . Il illustre son propos en prenant l’exemple de jacquet le fataliste, roman qui joue sur l’horizon d’attente des lecteurs pour  » démonter  » les artifices de la fiction. C’est l’un des grands apports de gaussa que la notion d’écart esthétique, la prise en compte du apport du lecteur à ce jeu de forma rapport du lecteur à ce jeu de formes qu’est le texte littéraire. 4. olifant Isère et la créativité du lecteur Dans L’Acte de lecture, olifant Isère s’intéresse à la lecture dans une perspective synchronique 2.

Il veut saisir la nature propre de l’acte de lecture, décrire ce qui se passe dans l’instance lectrice et plus précisément dans sa relation au texte. Il se centre sur l’acte de lecture et non sur son contexte. AI montre que  » l’auteur et le lecteur prennent une part égale au jeu de l’imagination, lequel n’aurait pas lieu si le texte prétendait être plus qu’une règle du jeu « . Le lecteur est aussi auteur du texte ; la lecture est création. Isère s’efforce d’approcher les processus cognitifs mobilisés par le lecteur dans l’acte de lecture.

Il recherche la manière dont s’affirme dans le texte l’existence virtuelle du lecteur – le lecteur implicite – et montre que le lecteur réagit d’abord aux sollicitations inscrites dans le texte. Ainsi selon Isère toute ?ouvre met en place une représentation de son lecteur et portaient sa réception : elle organise et dirige la lecture ; le lecteur réagit aux parcours qu’elle lui impose. Isère souligne l »importance des effets de lecture et montre eue  » la lecture ne devient plaisir que si la créativité entre en jeu, que si le texte nous offre une chance de mettre nos aptitudes à l’épreuve 3″.

Se trouve ainsi posée la question essentielle du poids respectif du lecteur et du texte dans l’acte de lire. 5. embouer écho et la coopération interprétative respectif du lecteur et du texte dans l’acte de lire. C’est une analyse de cette tension entre le texte et le lecteur que propose embouer écho, dans lecture ni fabula, en 1979. Il s’agit d’une approche sémiotique de l’acte de lire conçu comme  » coopération interprétative « . Comme ses prédécesseurs, U. écho souligne l’incomplète du texte qu’il décrit comme  » un tissu d’espaces blancs, d’interstices à remplir C… Qui vit sur la plus-value de sens qui est introduite par le destinataire « . 4 Le texte est ainsi destiné être actualisé et l’auteur prévoit un  » Lecteur Modèle capable de coopérer ‘l à cette actualisation.  » L’auteur présuppose la compétence de son  » Lecteur Modèle  » et, en même temps, il l’institue « . Dans le chapitre 3 de son ouvrage, écho montre comment, à l’aide d’indices glissés dans le texte, l’auteur construit la compétence encyclopédique du lecteur pour que la communication soit réussie 5.

Il précise en effet qu’en général un auteur souhaite le succès de la coopération du lecteur. Rares sont les cas où il organise la déroute du lecteur. Cependant, pour décrire et analyser la  » coopération interprétative il choisit précisément un texte qui organise manifestement l’échec du lecteur : Un drame bien parisien d’éléphants Allais. écho décrit alors comment le lecteur fait de fausses influencer en s’appuyant sur un scénario intellectuel stéréotypé et en prêtant aux personnages des savoirs que lui seul détient.

Ces fausses influencer forment des  » chapitres fantômes « , des épisodes détient. Ces fausses influencer forment des  » chapitres fantômes des épisodes  » écrits  » par le lecteur qui au bout du compte sera puni pour avoir trop coopéré. Mais l’échec interprétatif, s’il est programmé, peut être un élément du plaisir de lecture. 6. miches picarde et la lecture littéraire À la différence des modèles de olifant Isère et embouer écho, qui mettent en ?ouvre un lecteur abstrait, miches picarde, dans une perspective psychanalytique, s’intéresse au lecteur réel, empirique. Le vrai lecteur a un corps, il lit avec « 6, écrit-il, soulignant les réactions sensibles du lecteur aux sollicitations du texte. Pour décrire la réception des textes, picarde se réfère au modèle du jeu qui peut se présenter sous deux formes : le  » planning qui renvoie aux jeux de rôle ou de simulacre fondés sur l’identification une figure ‘imaginaire, et e  » Game  » qui désigne les jeux de stratégie, à caractère réflexe, comme le jeu d’échecs.

Le planning  » s’enracine dans l’imaginaire du sujet  » alors que le Game réclame la mise à distance. La lecture implique donc ces deux types de jeux, identification et distanciation, toutes deux requises et cadrées par le texte. Dans La lecture comme jeu, M. picarde distingue au c?Ur de ‘acte de lire l’existence de trois instances lectrices dans le lecteur, trois identités qui se superposent et intériorisent.

Ainsi le lisser est la personne physique qui maintient sourdement le contact avec le monde extérieur, le léchant désigne l’instance intellectuelle capable de prendre du recul pour interpréter le texte et le lu léchant désigne l’instance intellectuelle capable de prendre du recul pour interpréter le texte et le lu renvoie l’inconscient du lecteur qui réagit au texte et s’abandonne aux émotions si bien que l’on peut dire que la personnalité du lecteur est  » lue « , révélée, par le texte.

Dans l’activité de écouter, ces trois instances interfèrent en un jeu subtil de participation et de distanciation, le lisser et le lu fondant la participation et l’investissement fantasmatique du sujet lecteur et le léchant instaurant une distance avec le texte. Dans les exemples que fournit picarde, l’oscillation entre participation et distanciation nourrit le plaisir du lecteur. En définitive, c’est néanmoins la posture distancée qui permet le p saris esthétique.