poesie angage
ANTHOLOGIE DE POEME ENGAGE DU XIX AU SIECLE Le groupement de te morceaux choisie de du XIX ème au XX èm 2 Swip View next page e un recueil de oèmes, détalant fique des poètes qui se dressent contre les hommes de leur temps, en rempart de la morale contre la violence, la tyrannie, la guerre, l’horreur ou l’injustice. D’autres se démarquent de ces grands thèmes, mais tous sont profondément ancrés dans leur époque souvent troublée, essence même de l’engagement de ces poètes qui ne peuvent se résigner à la passivité.
Le premier et le plus important des thèmes de le poésie engagée st la Guerre, car celle-ci a marqué les deux derniers siècles de l’histoire littéraire : les guerres ont souvent été des périodes très florissantes de la poésie engagée avec des poèmes comme Le mal de Rimbaud mais aussi Le déserteur de Boris Vian qui, au XIX siècle comme au XX ème siècle ont poussé une plainte, un cri pour dénoncer l’horreur du premier mal du monde.
La deuxième guerre mondiale apporta elle aussi son lot de poésie engagée, du côté de la Résistance: Aragon a fait l’éloge de la proposer un recueil de la poésie engagée sans y inclure un seul oème du grand maître de la littérature française du XIX ème siècle, Victor Hugo, auteur très engagé politiquement. Mais Victor Hugo n’est pas qu’un géant littéraire aux engagements d’un autre temps, il luttait également contre des sujets encore très actuels, comme dans Où vont tous ces enfants… ans lequel il dénonce le travail et l’exploitation des enfants des milieux ouvriers dans les industries et les mines. Un autre conflit attira l’attention des poètes: il s’agit de la Guerre civile espagnole, qui opposa partisans de la République et partisans du général Franco. Les poètes furent au centre du onflit, ils firent de la poésie le vecteur de leur pensée. Ce fut le cas, particulièrement, de Pablo Neruda dans J’explique certaines choses.
J’ai enfin porté mon choix sur trois autres poèmes s’inscrivant dans des thèmes différents de la poésie engagée, comme Nelly Sachs qui nous fais ressentir la douleur des orphelins ou René Guy Cadou qui s’attarde sur la douleur des fusillés ou Prévert qui fait une prière a la beauté du monde. Il ne nous reste plus qu’à nous laisser porter par la magie de ces textes. Arthur RIMBAUD, ce mal Tandis que les crachats rou es de la mitraille Sifflent tout le iour par l’in 2 bataillons en masse dans le feu ; Tandis qu’une folie épouvantable broie Et fait de cent milliers d’hommes un tas fumant ; – Pauvres morts ! ans l’été, dans l’herbe, dans ta joie, Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement – Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées Des autels, à l’encens, aux grands calices d’or ; Qui dans le bercement des hosannah s’endort, Et se réveille, quand des mères, ramassées Dans l’angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir, Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir ! 30F 12 chemins Je mendierai ma vie Sur les routes de France De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens: « Refusez d’obéir Refusez de la faire N’allez pas à la guerre Refusez de partir » Sil faut donner son sang Allez donner le vôtre Vous êtes bon apôtre Monsieur le président Si vous me poursuivez Prévenez vos gendarmes Que je n’aurai pas darmes Et qu’ils pourront tirer 4 2 sun,’ivre Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses Adieu la vie adieu la lumière et le vent Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses Quand tout sera fini plus tard en Erivan un grand soleil d’hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le coeur me fend La justice viendra sur nos pas triomphants Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline Et je te dis de vivre et d’avoir un enfant Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent Vingt et trois qui donnaient leur coeur avant le temps Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant. Paul Eluard, Courage Paris a froid Paris a faim Paris ne mage plus de marrons dans les rues paris a mis de vieux vêtements de vieille Paris dort tout debout sans air dans le métro
Plus de malheur encore est imposé en France Et la sagesse et la folie De paris malheureux Cest l’air pur c’est le feu C’est la beauté c’est la bo 2 savante Tu ne supportes pas l’injustice Pour toi c’est le seul désordre Tu vas te libérer Paris Paris tremblant comme une étoile Notre espoir survivant Tu vas te libérer de la fatigue et de la boue Frére ayons du courage Nous qui ne sommes pas casqués Ni bottés ni gantés ni bien élevés Notre lumiere nous revient Les meilleurs d’entre nous sont morts pour nous Et voici que leur sang retrouve notre coeur Et c’est de nouveau le matin le matin de paris La pointe de la délivrance espace du printemps naissant La force idiote a le dessous Ces esclave nos ennemis Sils ont compris Sils sont capables de comprendre Vont se lever. Robert Desnos, Destinée arbitraire Ce coeur qui haïssait la guerre voilà qu’il bat pour le combat et la bataille ! Ce coeur qui ne battait qu’au rythme des marées, à celui des salsons, à celui des heures du jour et de la nuit, Voilà qu’il se gonfle et qu’il les veines 6 2 battent au même rythme pour la même besogne tous ces coeurs, Leur bruit est celui de la mer à l’assaut des falaises Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot dordre : Révolte contre Hitler et mort à ses partisans !
Pourtant ce coeur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons, Mais un seul mot : Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères Et des millions de Français se préparent dans l’ombre à la besogne que l’aube proche leur imposera. Car ces coeurs qui hâlSsaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour et de la nuit Victor Hugo. Les contemplations. Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ? Ces filles de huit ans qu’on voit cheminer seules ? Ils s’en vont travailler quinze heures sous des meules Ils vont, de l’aube au soir, faire éternellement Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d’une machine sombre, Monstre hideux qui mâch oi dans l’ombre, Dieu: – Petits comme nous sommes, Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! Ô servitude infâme imposée à l’enfant ! Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant Défait ce qu’a fait Dieu ; qui tue, oeuvre insensée, La beauté sur les fronts, dans les coeurs la pensée, Et qui ferait – c’est là son fruit le plus certain ! – D’Apollon un bossu, de Voltaire un crétin ! Travail mauvais qui prend l’âge tendre en sa serre, Qui produit la richesse en créant la misère, Qui se sert d’un enfant ainsi que d’un outil ! Progrès dont on demande : Où va-t-il ? que veut-il ? Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme, une âme a la machine et la retire à l’homme !
Pablo Neruda, J’explique certaines choses Vous me demanderez : Et où sont les lilas Et la pluie qui frappait si souvent vos paroles en les remplissant de brèches et doiseaux ? Je vais vous raconter tout 8 2 lors ce fut le feu, la poudre dès lors, et dès lors ce fut le sang. Des bandits avec des avions, avec des Maures, es bandits avec des bagues et des duchesses, des bandits avec des moines noirs pour bénir tombaient du ciel pour tuer des enfants, et à travers les rues le sang des enfants courait simplement, comme du sang d’enfants. Chacals que le chacal repousserait, pierres que le dur chardon mordrait en crachant, vipères que les vipères haïraient !
Face à vous j’ai vu le sang de l’Espagne se lever pour vous noyer dans une seule vague d’orgueil et de couteaux ! Généraux traitres : regardez ma maison morte, regardez l’Espagne brisée : mais de chaque maison morte surgit un métal ardent au lieu de fleurs, mais de chaque creux de l’Espagne urgit l’Espagne, mais de chaque enfant mort surgit un fusil avec des yeux, mais de chaque crime naissent des balles qui trouveront un jour l’endroit de votre cœur. Vous me demanderez : pourquoi votre poésie ne parle-t-elle pas du rêve, des feuilles, des grands volcans de votre pays natal Venez voir Et jetée au feu – Et de nos protecteurs on a fait des bois de chauffage – Nous les orphelins gisons dans les champs de la solitude.
Nous les orphelins Et notre plainte au monde : La nuit nos parents jouent à cache-cache avec nous Derrière les plis noirs de la nuit Leurs visages nous regardent, Leurs bouches parlent Nous fûmes bois mort dans les mains d’un bûcheron Mais nos yeux sont devenus des yeux d’ange Et te regardent, À travers les plis noirs de la nuit – Des pierres sont devenues notre jouet, Des pierres ont des visages, visages de père et mère Elles ne se fanent pas comme les fleurs, ne mordent pas comme les animaux Et elles ne brûlent pas comme du bois quand on les jette dans le poêle Nous les orphelins et notre plainte au monde Monde pourquoi as-tu pris nos douces mères Et nos pères disent : Mon enfant, tu me ressembles ! Nous les orphelins, nous ne ressemblons plus à personne au monde ! O Monde Nous portons plainte contre toi ! 0 2