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Premier thème : Qui est périclès. Deuxième thème : ses stratèges. Pierre LÉVÊQUE, « pERlCLES (-495 env. -429) h, Encyclopedia Universalis [en ligne], consulté Ie24 février 2015. LJRL : http://www. universalis. fr/encyclopedie/pericles/ p. BRULE Périclès , paris, 1994 HÂTELET or 10 Sni* to View , éd. Complexe, Bruxelles, diffus. P. U. F. , rééd. 1985 Périclès et son siècle ibid. , 1990 LOCHÉ Le Siècle de Périclès , coll.
Que saisje ? , P. U. F. , Paris, 5 éd. 1970 Il a mérité de donner son nom à tout un siècle, celui de la grande ur d’Athènes , devenue grâce ? lul 1’« école de la Grèce » (Thucydide, Il, xli), mérité aussi d’être ra ngé par Aristote ( Éthique à Nicomaque , VI, 5, 1140 b 7) parmi les hommes d’État sages ( phronimoi ), c’estàdire ceux qui modèlent leur politique sur un idéal raisonné.
Périclès entre dans la vie publique alors que pâlit l’étoile de l’arist ocrate Cimon et que se développe un vif mouvement démocratique conséquence tardive des guerres médiques où Athènes n’avait pu remporter sa paradoxale victoire que par les s acrifices du démos tout entier. Vite investi de la confiance du peuple, il est réélu stratège penda t quinze années successives C’est donc dans le cadre de la constitution clisthénienne, sans oc cuper de magistrature exceptionnelle, qu’il dirige en fait une cité sensible a u prestige de son génie et qui fait sienne la politique à la fois pragmatique et idéaliste qu’il lu propose. ? l’intérieur de la cité, Périclès agit d’abord comme second d’Éphia Ite Leur premier soin est de lutter contre la puissan PAGF 10 elle que l’ancien conseil a conseil des cinq cents et tribunal populaire de « héliée. ne nouvelle démocratie Encore fallaitil permettre à tous les citoyens, quelle que fût leur co ndition de fortune, ‘accéder au maniement des affaires publiques.
Après l’assassinat d’Éphialte, Périclès, devenu leader incontesté du parti démocratique qui a pris le pouv oir après l’ostracisme de Cimon, s’y emploie de toute son énergie . Dès 457 ou 456, les zeugites (citoyens de la troisième classe censitaire) ont acces à l’archontat, la vieille magls trature, peu à peu dépouillée de ses pouvoirs depuis la création des stratèges, mais qui conserve un incontestable prestige ; l’on sait d’autre part par Aristote que mê me les thètes (citoyens de la quatrième classe) sont admis à l’archontat.
La pratique du tirage a sort pour la désignation des magistrats – religieuse dans son principe, mais qui sert les intérêts des démocrates – répand largement en se substituant à l’élection. Ces réformes auraient pu rester lettre morte si l’on n’avait pas pr ocuré aux pauvres, candidats à des fonctions publiques, de quoi compenser la perte de leur sal aire.
L’institution la plus originale de Périclès, conseillé, diton, par Damon, est la création d’ une rétribution (la misthophorie) pour les bouleutes (membres du conseil des cinq c ents), les archontes, les magistrats secondaires, les héliastes (juges du tribunal de l’héliée) Réforme limitée du reste, puisque la participation au l’assemblée du peuple, de 10 ial du citoyen, n’entraine aucun misthos et que les charges publiques les plus importantes, notamment la stratégie, restent de purs honneurs, et sont réservées ainsi aux cit oyens aisés.
Cette réforme s’avère néanmoins capitale, puisqu’elle permet à la cité d’Athènes de devenir dans les faits une démocratie, où une fraction importante du participe au maniement des affaires de l’État. La condition de citoyen devient donc un métier rémunérateur po ur beaucoup de petites gens qui touchent un ublic, au reste modeste. De même les hoplites (fantassins) et les marins reçoivent un tandis que les cavaliers se voient attribuer une indemnité d’entretien pour leur cheval.
Le service militaire, devoir par excell ence du citoyen, est ainsi source de profits, et de profits non négligeables à une époque où se multiplient les opérations sur terre et sur mer. D’autre part, Périclès favorise la fondation de nombreuses apoikiai , ces colonies militaires destinées à surveiller les villes de l’empire et où l’on installe des ci toyens pauvres en les dotant d’un lot de terre ( cléros out en leur conservant leurs droits à Athènes. ar cette attribution d’un domaine foncier, bon nombre de thètes accèdent à la classe des zeugites 0 Clisthène, le grand réformateur qui a fait accomplir à la cité les pas décisifs sur la voie de la démocratie, il appartient aux Alcméonides, un illustre génos de tradition démocr atique.
Deux de ses maîtres semblent avoir exercé sur lui une influence d e premier plan : Damon d’Oa, qui professe la croyance au progrès continu, et Anaxagore d e Clazomènes, le prophète du nous, de la raison humaine organisatrice du cosmoslivré d’abo d au chaos. On peut se représenter Périclès grâce au buste de Crésilas dont il reste plusieurs copies : les traits fins et graves, le visage animé par la méditation intérieure, I ucide et énergique à la fois.
Il vit simplement, malgré une solide fortune, et les siens le lui repr ochent amèrement. Très réservé, un peu hautain peutêtre (le comique Ion le peint plein d e hauteur et de fierté dans les manières »), il n’est en rien un démagogue. II parle peu à l’asse mblée du peuple, mais, quand il prend la parole dans les moments de crise, il déploie une ?loquence que ses contemporains ont qualifiée d’olympienne, fustigeant et exaltant à la fois ses auditeurs.
Parfaitement maître de lui, impassible, il ne sourit pas et on ne l’a vu pleurer qu’en deux occasions, lors du procès d’ Aspasie , et à la mort de son dernier fils. Ce qui n’ôte rien à son humanité profonde, qui apparait dans ses dernières paroles, sur s on lit de mort : « Ce qu’il ya de plus grand et de plus glorieux dans ma vie, c’est que jamais je n’ai fait prendre le deuil ? aucun Athénien. » Ce lettré, cet admirateur d s et des sophistes, qui n