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l. LJne incarnation de la perfection Le portrait brossé par Mme de la Fayette présente Mlle de Chartres comme une incarnation de la perfection par sa beauté physique, sa noblesse de haut rang et sa vertu. . Le portrait physique Il s’agit de la première apparition de Mlle de Chartres, le lecteur s’attend à ce que l’auteur brosse son portrait qui débute traditionnellement avec le portrait physique.
Mais le narrateur se contente de reprendre au début de la description le terme « beauté » pour la dé beauté parfaite » ave cm PACE 1 or 8 » soullgnant sa grand Sni* to nextÇEge Cela donne l’impressi eune femme et la tri ne beauté « une perbolique « parfaite et sa beauté • e en scène de la beauté » traduit l’admiration qu’elle suscite chez les courtisans. -> idéalisation propre au roman héroi@ue.
Ce n’est qu’à la troisième phrase de l’extrait (« Son père était mort jeune madame de Chartres, sa femme ») que le lecteur comprend qu’il s’agit de Mlle de Chartres et que à la fin de l’extrait que son portrait devient plus détaillé. Ce portrait se fait à partir de la vision du « vidame c’est donc une focallsation interne. Il se concentre sur les canons de la beauté classique : « blancheur e son teint » qui est un signe de noblesse et de pureté morale, « traits réguliers » qui traduisent l’harmonie du classique et les « c Swipe to vlew next page cheveux blonds » qui sont souvent associés à l’or et au soleil.
Les dernières lignes utilisent à nouveau des expressions ? valeur superlative : « la grande beauté « ses cheveux blond lui donnaient un éclat qu’on avalt jamais vu qu’à elle « plelns de grâce et de charmes ». Mlle de Chartres semble être un archétype de la beauté féminine. Son portrait physique reste très stéréotypé et vague, il ne permet pas de la singulariser puisque toutes les éroïnes de roman héroique présentent ces caractéristiques. Ce portrait est encore très éloigné de la précision des romans réalistes au XIXème siècle. . Fine fleur de l’aristocratie Cependant, même si son portrait physique reste très général, le narrateur insiste en revanche sur son identité sociale. En effet, elle est de noble extraction à la cour et est de parenté avec de nobles personnes comme l’indique l’expression « elle était de la même maison que le vidame de Chartres ». Cette idée est reprise avec : « cette héritière était alors un des plus grands partis qu’il eût en France Le nom « héritière » souligne la richesse mais aussi sa jeunesse et sa nubilité.
Tout cela préfigure un mariage d’exception. 3. L’importance du portrait moral En outre, le narrateur s’attache davantage à construire le portrait moral du personnage, ce qui fait entrer l’œuvre dans la catégorie du roman psychologique. En effet, pour aider le lecteur à saisir le personnage, Mme de la Fayette effectue une analepse : le passé de Mlle de Chartres nous permet de comprendre sa person Fayette effectue une analepse : le passé de Mlle de Chartres nous permet de comprendre sa personnalité.
Elle a été élevée par sa mère dans un milieu féminin étant donné que « son père était mort jeune Elle a passé son enfance éloignée de la vie de cour et des aventures galantes comme suggère l’expression « elle avait passé plusieurs année sans revenir à la cour Mme de Chartres a entièrement dédié cette absence à l’éducation de sa fille, éducation non seulement consacrée à cultiver son esprit mais aussi sa vertu pour la préparer à la vie de cour comme nous le montrent les expressions « à cultiver son esprit et sa beauté » et « elle songea aussi à lui donner de la vertu et à lui rendre aimable Tout cela ermet d’expliquer l’admiration et la surprise des personnes de la cour devant Mlle de Chartres et permet au lecteur de saisir sa personnalité. Ainsi, Mme de la Fayette fait de son héroïne une incarnation de la perfection en lui dotant d’une beauté exceptionnelle propre aux héroïnes de roman héroïque, en soulignant son appartenance à la haute noblesse et en insistant sur sa vertu.
Comme dans la logique du roman d’analyse, elle s’efforce de remonter aux origines de la perfectlon morale de son héroïne en insistant sur l’éducation que lui a transmise sa mère afin de la préparer à la vie ondaine et de lui enseigner les valeurs de 1’« honnête femme Il. Une éducation irréprochable 1. Eloge de Mme de Chartres chargée de l’éducation de sa fille Tout d’abord Mme de la Fayette fait un éloge de Mme de Chartres chargée de l’éducation de sa fille Tout d’abord Mme de la Fayette fait un éloge de Mme de Chartres qui s’est chargée de l’éducation de sa fille et lui a transmis ses valeurs. Elle est présentée comme une femme méritante car elle était seule à élever sa fille après le mort de son époux.
Elle abandonne toute vie mondaine pour se consacrer entièrement ? l’éducation de sa fille comme l’indique l’expression « elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour faisant ainsi un sacrifice de soi. Elle consacre toute son énergie à l’éducation complète de sa fille comme le montre l’opposition entre les expressions « elle ne travailla pas seulement à » et « elle songea aussi à « cultiver » suggère un travail régulier, patient, long et minutieux. Le narrateur insiste par ailleurs sur ses qualités morales. Elle est présentée comme une femme « dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires Le narrateur utilise ci un groupe ternaire souvent associé à l’éloge dans la littérature classique. Elle respecte le long deuil après la mort de son mari en s’éloignant longtemps de la cour.
Elle est très fière des qualités exceptionnelles de sa fille dont elle est en partie responsable comme l’indique « extrêmement glorieuse L’éloge est d’autant plus appuyé que le narrateur utilise des superlatifs tels que l’adjectif qualificatif « extraordinaire » et l’adverbe « extrêmement Ce portrait semble suggérer la perfection morale de Mme de Chartres qui est présentée comme irréprochable. 2. Préparat PAGF perfection morale de Mme de Chartres qui est présentée comme irréprochable. 2. préparatlon à la vie de cour et aux risques qu’elle comporte De surcroit, l’éducation de Mme de Chartres est surtout originale par l’enseignement moral qu’elle donne à sa fille. Le narrateur insiste sur la différence entre Mme de Chartres et les autres mères. La phrase « La plupart des mères s’imaginent qu’il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner » mentionne l’attitude habituelle des mères qui dissimulent les dangers de la séduction.
La phrase longue ui vient après, composée de courts segments séparés de pont- virgules déclare au discours narrativisé que Mme de Chartres, au contraire, ne cache rien à sa fille. L’anaphore de « elle lui » insisite sur l’implication de Mme de Chartres dans l’éducation de sa fille. Mme de Chartres oppose deux attitudes : d’une part, l’attitude des « hommes » que le pluriel englobe dans une catégorie générale, ils sont considérés comme des séducteurs dont « leurs tromperies et leur infidélité » traduisent leur « peu de sincérité » ; et d’autre part, l’attitude des femmes qui se laissent abuser par ces séducteurs. ar opposition à ce schéma, Mme de Chartres oppose 1’« honnête femme ». 3.
Une vision exigeante de l’amour et de l’honnête femme Mme de Chartres explique à sa fille ce qu’est 1’« honnête femme Il s’agit d’un singulier phénomene suffisamment rare pour être remarqué et le texte oppose ce singulier au pluriel « les malheurs domestiques rare pour être remarqué et le texte oppose ce singulier au pluriel « les malheurs domestiques » comme pour suggérer que la plupart des femmes de la cour sont entrainées aux « malheurs pour Mme de Chartres, la condition du bonheur est « aimer son mari et d’en être aimée ». Le mariage semble être le seul aboutissement de la vie d’une « honnête femme » et la réciprocité de l’amour dans le mariage permet le bonheur.
L' » honnête femme » est très respectueuse de la vertu, mais Mme de Chartres précise bien qu’il est « difficile de conserver cette vertu », indiquant qu’il s’agit d’un combat permanent. Elle met ainsi en relief la faiblesse des femmes soumises à la tentation du péché et invite sa fille à une « extrême défiance de soi-même h. Mme de Chartres se consacre ainsi à un enseignement complet et très habile car elle ne cache pas à sa fille les malheurs à être nfidèle mais elle ne lui masque pas non plus ce qu’il peut y avoir « d’agréable Tout cela pour la « persuader » de choisir la vertu en pesant le bonheur face au malheur. Ill. Un portrait annonciateur d’un destin tragique En dépit de cette perfection qu’incarne Mlle de Chartres, son portrait annonce un destin tragique. 1 .
Une arrivée remarquée à la cour présageant un destin hors du commun Différentes expressions laissent présager un destin hors du commun : dès son entrée à la cour, Mlle de Chartres « attira les yeux de tout le monde « donna de l’admiration dans un lieu où ‘on était si accoutumé à voir de belles personnes » et constitue de l’admiration dans un lieu ou l’on était si accoutumé à voir de belles personnes » et constitue « un des plus grands partis qu’il y eût en France Mme de Chartres, sa mère, consciente des qualités exceptionnelles de sa fille, ambitionne un manage tout aussi exceptionnel comme le suggère l’expression « elle ne trouvait presque rien digne de sa fille Tout cela suggère que Mlle de Chartres est appelée à une union prestigieuse. Le mariage est en effet évoqué directement ou indirectement à plusieurs reprises dans ce portrait. De fait, le titre du roman annonce qu’elle deviendra « princesse de Clèves », titre de très haut rang dans l’aristocratie. 2.
Des indices de fragilité Cependant ce portrait de Mlle de Chartres fait apparaître son tout jeune âge : elle est d’une « extrême jeunesse ». Sa présentation ? la cour se décide dans sa « seizième année Malgré l’excellente éducation que lui a donnée Mme de Chartres, elle n’a pas d’expérience de la vie mondaine, pas plus qu’elle n’a d’expérience des tentations de l’amour. Elle dégage ainsi une forme d’innocence et de fragilité liée à sa méconnaissance oncrète de la cour et des passions qui s’y jouent car elle n’en a eu qu’une approche théorique par le biais de sa mère, ce qui ne saurait suffire à la protéger. Mlle de Chartres sort ainsi d’un cadre protecteur pour être plongée dans les méandres des intrigues de cour. 3.
La confrontation des exigences de l’amour conjugal au pouvoir de l’amour-passion Enfin, Mme de Chartres conseille à sa fille de rester conjugal au pouvoir de l’amour-passion Enfin, Mme de Chartres conseille à sa fille de rester éloignée des « engagements », c’est-à-dire des liens qu’elle pourrait établir avec les hommes qui pourraient tenter de la séduire près son mariage, car ils ne lui apporteront que des « malheurs domestiques ». Ce premier conseil est annonciateur de l’amour- passion qu’elle va connaître pour le duc de Nemours après avoir été mariée au prince de Clèves pour qui elle n’a qu’estime et admiration. De même, Mme de Chartres conseille à sa fille d’avoir « une extrême défiance de soi-même », c’est-à-dire de se méfier des sentiments inconvenants qu’elle pourrait avolr pour un autre que son mari. Cela suggère qu’elle luttera, telle une héroïne tragique, tout au long du roman contre ses propres sentiments.
Le principe ? d’aimer son mari et d’en être aimée » restera pour l’héroïne une source de souffrance puisque le prince de Clèves lui vouera un amour sincère et constant alors qu’elle n’éprouvera jamais un tel sentiment à son égard. Mlle de Chartres est donc promise à une union prestigieuse mais malgré ses qualités exceptionnelles, elle reste jeune et inexpérimentée de la vie mondaine. Les exigences de l’amour conjugal que sa mère oppose à l’amour-passion suggèrent qu’elle sera tenaillée, déchirée entre son sens indéfectible de l’honneur et l’amour impossible qu’elle éprouvera pour le duc de Nemours tel un dilemme dans la tragédie.