nationalisme

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46 LE NATIONALISME L’éclatement de la Yougoslavie fait renaître, en Europe, le spectre du nationalisme, source de conflits car comme l’écrivait Romain Gary : « Le patriotisme, c’est aimer les siens, le nationalisme, c’est détester les autres. » L’Europe de l’Ouest n’est pas épargnée par ce phénomène. LE NATIONALISME, UNE IDÉE MODERNE L’idée de nation est u intellectuelle issue d ev et française. Mais d’emblée la natlon est présentée comm occultant ainsi sa mo Sni* to View q L’idée de nation à l’origine du nationalisme La nation selon Renan Prononcée en 1882, la conférence ‘Ernest Renan « Qu’est-ce qu’une nation? ? est un texte fondateur de la définition romantique de la nation. « Dans le passé un héritage de gloire à partager, dans l’avenir un même programme ? réaliser ; avoir souffert, joui, espéré ensemble, voilà ce qui vaut mieux que des douanes communes et des frontières conformes aux idées stratégiques voilà ce que l’on comprend malgré les L’assimilation État-nation-peuple est à Horigine d’un certain nombre de confusions sur lesquelles se construira le nationalisme.

En effet, on peut considérer la natlon comme le ésultat d’une libre adhésion de ses membres, quelle que soit leur origine, à une entité politique ou comme la préexistence d’une communauté naturelle et non discutable. q De la nation au nationalisme Tout au long du XIXe siècle, la question nationale exprime un nationalisme populaire encouragé par la bourgeolsie libérale. La libération natlonale est un moyen, pour les peuples, non seulement de se libérer du joug colonial mais aussi de créer des États dont les économies pouvaient se développer.

Par exemple, les économistes libéraux insistent sur la nécessité de la nation constituée sur des territoires suffisamment astes pour profiter de richesses naturelles diversifiées et habitée par une population suffisamment importante pour fournir la main-d’œuvre nécessaire au développement de l’industrie. Après 1 870, le nationalisme évolue sur trois points essentiels. Tout d’abord, le principe de seuil est abandonné : tout groupe de gens, quelle que soit son importance, peut se revendiquer d’une nation.

Ensuite, rethnie et la langue deviennent les critères centraux pour définir une nation potentielle. Enfin, sur l’échlquier politique, la droite conservatrice s’empare du thème de la nation. 106 UN OU DES NATIONALISM PAG » OF d l’émergence des États-nations qui se constituent tout au long du XIXe Siècle, notamment l’Italie et l’Allemagne. q Le nationalisme en Europe occidentale Dans la première moitié du XXe siècle, le nationalisme est une reponse au communisme, car il exalte d’autres vertus collectivistes sur lesquelles se fondent les régimes autoritaires, allemand, italien, espagnol, portugais.

Après la Seconde Guerre mondiale, le nationalisme ne disparait pas, mais prend de nouvelles formes qualifiées de micro-nationalismes, car leur inspiration est le plus souvent égionale (Bretagne, Corse, Écosse, Flandres, Le retour du nationalisme ? Catalogne, Pays basque, etc. ). La multitude des mouvements nationaEn introduction de l’ouvrage collectif listes exprime à la fois l’inquiétude de Les Lieux de mémoire (Galllmard, 1987), groupes humains de voir leur identité Pierre Nora parlait des symboles de la sociale absorbée par les États et le nation comme d’entités en voie d’effacement.

Pourtant, et en dehors des partis manque de réponses des États-nations d’extrême droite, on a vu lors de la camface à la montée de l’exclusion sociale. La agne présidentielle de 2007 ces symLigue du Nord en Italie mais aussi les très boles revenir en force. Ainsi, le thème de récents succès électoraux du Front natio« l’identité nationale » ramené au centre nal en France attisent les r des débats un mois avant PAGF3CFd centrale et orientale senté comme bien commun que toute famille doit pouvoir détenir.

Le nationalisme en Europe centrale et orientale surprend et inquiète les pays occidentaux, car il est pensé comme l’une des causes des deux guerres mondiales. Cependant, il apparait que ces nationalismes sont la résurgence de questions nationales amais résolues. En effet, leurs racines se trouvent dans un double héritage historique : les Empires (ottoman, austro-hongrois et russe) qui ont implosé après 1918 et la dictature des régimes communistes. Tour à tour, ils ont empêché la formation dÉtats-nations modernes.

On peut également souligner la responsabilité de l’Europe occidentale, qui préféra favoriser la répression des mouvements nationaux au nom de l’équilibre européen et de la paix. La chute des régimes communistes a ravivé un sentiment national qui avalt eté entretenu, à d’autres fins, par ces pouvoirs totalitaires. La violence de ce nationalisme est liée à la volonté d’exprimer une identité réelle, mais niée par l’ensemble de la communauté internationale.

Il serait vain d’analyser en quelques lignes la complexité du sentiment national en Europe orientale. Cependant, il serait dangereux de ne pas prendre en compte les aspirations de peuples qui, en même temps, revendiquent un État représentatif de leur identité et leur intégration dans une Europe unie, car celle-ci peut être la seule garantie pour ces peuples que les principes des droits de l’homme et de la démocratie soient respectés. 107