Les oiseaux dans les fables de la fontaine (anthologie)
ANTHOLOGIE DE FABLES DE LA FONTAINE : critique du roi et de la caur par l’intermédiaire de différents «oiseaux » or 19 Sni* to View vers un thème commun : « les oiseaux Nous allons voir comment Jean de la Fontaine critique la cour de Louis XIV à travers la personnification de ces oiseaux. L’oiseau, symbole de l’amitié, de l’amour comme dans « les deux pigeons » où la Fontaine engage le lecteur à entretenir cette amitie et cet amour. L’auteur utilise plusieurs fois le corbeau dans ses fables, symbole de la mort.
Mais les oiseaux sont aussi qualifiés de majestueux, orgueilleux avec le héron, de gourmands vec le corbeau et le milan, de serviteurs zélés et sots avec le faucon et la mouche, d’honnêtes avec la perdrix, « toujours en noise » en parlant des coqs. Et pour finir, de supérieurs, de divins avec l’aigle « l’oiseau Jupiter la poule et le dragon. Ce thème est intéressant car cela permet de voir comment Jean de la Fontaine utilise ces animaux qui sont à la fois similaires par leur propre nom d’oiseau mais différents par leurs comportements et qualifications, afin de critiquer le roi Louis XIV et la cour tout en évitant la censure.
Les fables de l’anthologie sont regroupées selon les aractéristiques et les qualités de ces oiseaux. Plan Les deux pigeons ; livre IX, Le renard et la cigogne ; livre l, 18…. Le milan et le rossignol ; livre IX, Le corbeau et le renard ; livre Le corbeau voulant imiter lg l’hirondelle ; livre X, 6.. ……. 10 Les vautours et les pigeons ; livre VII, La perdrix et les coqs; livre X, La poule aux œufs d’or ; livre V, 13…… Les deux coqs ; livre VII, 13…
Le coche et la mouche ; livre VII, Le faucon et le chapon , livre VIII, 21 … 12 Le dragon à plusieurs têtes et le dragon à plusieurs queues ; Le héron ; livre VII, 4. Les deux pigeons ? les deux pigeons » est une fable extraite du livre IX des fables, où la Fontaine engage le lecteur à approfondir et ? livre rechercher l’amltié et l’amour dans le but d’atteindre le bonheur. Le pigeon est un oiseau plutôt ordinaire, l’auteur l’utilise afin de représenter une partie de la societé simple de son temps. ravaux, Les dangers, les soins du voyage, Changent un peu votre courage. Encor, si la saison s’avançait davantage ! Attendez les zéphyrs. Qui vous presse ? un corbeau Tout à l’heure annonçait malheur à quelque oiseau. Je ne songerai plus que rencontre funeste, Que faucons, que réseaux. ? Hélas, dirai-je, il pleut « Mon frère a-t-il tout ce qu’il veut, « Bon soupé, bon gîte, et le reste ? » Ce discours ébranla le cœur De notre imprudent voyageur Mals le désir de voir et l’humeur inquiète L’emportèrent enfin.
Il dit : « Ne pleurez point ; Trois jours au plus rendront mon âme satisfaite Je reviendrai dans peu conter de point en point Mes aventures à mon frère ; Je le désennuierai. Quiconque ne voit guère N’a guère à dire aussi. Mon voyage dépeint Vous sera d’un plaisir extrême. Je dirai : « J’étais là ; telle chose m’avint; » Vous y crolrez être vous-même. ? A ces mots, en pleurant, ils se dirent adieu. Le voyageur s’éloigne ; et voilà qu’un nuage L’oblige de chercher retraite en quelque lieu. Un seul arbre s’offrit, tel encor que l’orage Maltraita le pigeon en dépit du feuillage.
L’air devenu serein, il part tout morfondu, Sèche du mieux qu’il peut son corps chargé de pluie, Dans un champ à l’écart voit du blé répandu, Voit un pigeon auprès : cela lul donne envie ; Il y vole, il est pris : ce blé couvrait d’un las Les menteurs et traîtres appas. Le las était usé : si bien que, de son aile, De ses pieds, de son bec, l’oiseau le rompt enfin Quelque plume V périt : et périt : et le pis du destin Fut qu’un certain vautour à la serre cruelle, Vit notre malheureux qui, traînant la ficelle Et les morceaux du las qui l’avaient attrapé, Semblait un forçat échappé.
Le vautour sien allait le lier ,quand des nues Fond à son tour un aigle aux ailes étendues. Le pigeon profita du conflit des voleurs, S’envola, s’abattit auprès d’une masure, Crut, pour ce coup, que ses malheurs Finiraient par cette aventure ; Mais un fripon d’enfant (cet âge est sans pitié) prlt sa fronde, et, du coup, tua plus d’à moitié La volatile malheureuse, Qui, maudissant sa curiosité, Traînant l’aile et traînant le pié, Demi-morte et demi-boiteuse, Droit au logis s’en retourna : Que bien que mal elle arriva Sans autre aventure fâcheuse.
Voilà nos gens rejoints ; et je laisse à juger De combien de plaisi s ils payèrent leurs peines. Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ? Que ce soit aux rives prochaines. Soyez-vous l’un à l’autre un monde toujours beau, Toujours divers, toujours nouveau Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste. J’ai quelquefois aimé: je n’aurais pas alors Contre le Louvre et ses trésors, Contre le firmament et sa voûte céleste, Changé les bois, changé les lieux Honorés par le pas, éclairés par les yeux De l’aimable jeune bergère Pour qui, sous le fils de Cythère, Je sepu’is, engagé par mes premiers serments.
Hélas ! Quand reviendront s moments ? PAGF s OF lg au gré de mon âme inquiète ? Ah! si mon coeur osait encor se renflammer ! Ne sentirai-je plus de charme qui m’arrête ? Al-je passé le temps d’aimer ? 2 Le renard et la cigogne « le renard et la cigogne » est une fable extraite du livre I ; la Fontaine présente deux personnages qui s’opposent: le renard est plutôt égoïste alors que la cigogne elle est plus mise en valeur ar l’auteur car c’est un oiseau gracieux et intelligent. Compère le Renard se mit un jour en frais, Et retint à diner commère la Cigogne.
Le régal fut petit et sans beaucoup d’apprêts: Le galand, pour toute besogne, Avait un brouet clair (il vivait chichement). Ce brouet fut par lui servi sur une assiette: La cigogne au long bec n’en put attraper miette, Et le drôle eut lapé le tout en un moment. Pour se veneer de cette tr PAGF 6 OF lg Serrant la queue, et portant bas l’oreille. Trompeurs, c’est pour vous que j’écris : Attendez-vous à la pareille. Le milan et le rossignol ? le milan et le rossignol » est une fable extraite du livre IX ; Jean de la Fontaine met en œuvre deux oiseaux dont un est pris par la faim: le milan.
Pour sauver sa peau, le rossignol essaye tant bien que mal de convaincre le milan de l’écouter chanter. Dans cette fable, La Fontaine dénonce la supériorité de l’instant face à la raison. Après que le milan, manifeste voleur, Eut répandu l’alarme en tout le voisina e, Et fait crier sur lui les enfa extraite du livre ; dans cette fable figure un renard, rusé et flatteur, et un corbeau naïf. La Fontaine critique deux grands acteurs de l’époque: le ourtisan (le renard) et une personne de pouvoir (le corbeau). Maitre corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage.
Maître renard par l’odeur alléché , Lui tint à peu près ce langage : «Et bonjour Monsieur du corbeau. Que vous êtes joli! que vous me semblez beau! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois» A ces mots le corbeau ne se sent pas de joie; Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec laisse tomber sa proie. Le renard s’en saisit et dit: « Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l’écoute: Cette leçon vaut bien un fromage sans doute. Le corbeau honteux et confus Jura mais un peu tard , qu’on ne l’y prendrait plus. Un vrai mouton de sacrifice On l’avait réservé pour la bouche des Dieux. Gaillard Corbeau disait, en le couvant des yeux Je ne sais qul fut ta nourrice ; Mais ton corps me paraît en merveilleux état Tu me serviras de pâture Sur l’animal bêlant à ces mots il s’abat. La moutonnière créature Pesait plus qu’un fromag ; outre que sa toison Était d’une épaisseur extrême, Et mêlée à peu près de la même façon Que la barbe de Polyphème. Elle empêtra si bien les serres du Corbeau,
Que le pauvre Animal ne put faire retraite. Le Berger vient, le prend, l’encage bien et beau Le donne à ses enfants pour servir d’amusette. Il faut se mesurer; la conséquence est nette Mal prend aux volereaux de faire les voleurs. L’exemple est un dangereux leurre Tous les mangeurs de gens ne sont pas grands seigneurs ; Où la guêpe à passé, le moucheron demeure. 6 L’araignée et l’hirondelle PAGF lg ce maudit oiseau Je l’ai tissu de matière assez forte. » Ainsi, d’un discours insolent, Se plagnait l’araignée autrefois tapissière, Et qui, lors étant filandière, Prétendait enlacer tout insecte volant.
La sœur de Philomène, attentive à sa proie, Malgré le bestion happait mouches dans l’air, Pour ses petits, pour elle, impitoyable joie, Que ses enfants gloutons, d’un bec toujours ouvert, D’un ton demi-formé , bégayante couvée, Demandaient par des cris encor mal entendus. La pauvre aragne n’ayant plus Que la tête et les pieds, artisans superflus, Se vit elle-même enlevée : L hirondelle, en passant, emporta toile, et tout, Et l’animal pendant au bout. Jupin pour chaque état mit deux tables au monde : L’adroit, le vigilant, et le fort sont assis A la première; et les petits Mangent leur reste à la seconde.