Les fourberies de Scapin

essay A

Les fourberies de Scapin Premium LES FOURBERIES DE SCAPIN comédie ACTEURS ARGANTE, père d’Octave et de Zerbinette. GÉRONTE. père de Léandre et de Hyacinte. OCTAVE, fils d’Argante, et amant de Hyacinte. LEANDRE. fils de Géronte, et amant de Zerbinette. ZERBI… poésie Introduction Albert Camus, écrlvaln majeur de la première moltlé du XXe siècle, a publié en 1942 un roman. L’Etranger met en scène un narrateur, Meursault, qui fait le réclt de sa VIe. Cet extraltcarrespond au début de l’œuvr_..

Notice individuelle CNED CI Projet technologique étape 2 : Rédiger le cahier des charges Connaissances Niveau Capacités Critères d’appréciation. Niveau, 2 Définir les critères d’appréciation d’une ou plusieurs fonctions. Contraintes liées – au fonctionne… l’oeil humain Prem lum L’œil humain est un gobe pratiquement sphérique d’environ ? 5mm de diamètre, 11 est protégé à l’extérieur par une membrane résistante, la sclérotique, Les rayons de lumière qui pénètrent dans l’œil traversent plusieur,.. uerre 1418 Cette guerre fut surtout le fait de deux grandes alliances : la Triple-Entente et la Triple Alliance ou la Triplice. La Triple-Entente était composée de la France, du Royaume-Uni, de la Russie. t des empires qu’elles contrôlaient en tant qu… synthese chap 8 merca circonstance, et vous dites les choses tout justement comme elles sont. OCTAVE. — Conseille-moi, du moins, et me dis ce que je dois faire dans ces cruelles conjonctures. SILVESTRE. — Ma foi, je m’y trouve autant embarrassé que vous, et j’aurais bon besoin que l’on me conseillât moi-même.

OCTAVE. — Je SUIS assassiné par ce maudit retour. SILVESTRE. Je ne le suis pas moins. OCTAVE. — Lorsque mon père apprendra les choses, je vais voir fondre sur moi un orage soudain d’impétueuses réprimandes. Les réprimandes ne sont rien; et plût au Ciel que j’en usse quitte à ce prix! Mais j’ai bien la mine, pour moi, de payer plus cher vos folies, et je vois se former de loin un nuage de coups de bâton qui crèvera sur mes épaules. OCTAVE. — O Ciel! par où sortir de l’embarras où je me trouve? SILVESTRE. ?? C’est à quoi vous deviez songer, avant que de vous y jeter. OCTAVE. — Ah tu me fais mourir par tes leçons hors de saison. SILVESTRE. — Vous me faites bien plus mourir, par vos actions étourdies. 2 OCTAVE. — Que dois-je faire Quelle résolution prendre? À quel remède recourir? SCÈNE II SCAPIN, OC AVE, SILVESTRE. SCAPIN. — Qu’est-ce, Seigneur Octave, qu’avez-vous? Quy a-t-il? Quel désordre est-ce là? Je vous vois tout troublé. OCTAVE. — Ah, mon pauv 2 3 is perdu, ie suis Mon père arrive avec le seigneur Géronte, et ils me veulent marler.

SCAPIN. — Hé bien, qu’y a-t-il là de si funeste? élas! tu ne sais pas la cause de mon inquiétude. OCTAVE. — II SCAPIN. — Non; mais il ne tiendra qu’à vous que je la sache bientôt,’ et je suis homme consolatifi, homme à m’intéresser aux affaires des jeunes gens. OCTAVE. — Ah! Scapin, si tu pouvais trouver quelque invention, forger quelque machine, pour me tirer de la peine où je suis, je croirais t’être redevable de plus que de la vie. SCAPIN. — À vous dire la vérité, il y a peu de choses qui me soient impossibles, quand je m’en veux mêler.

J’ai sans douteii reçu du Ciel un génie assez beau pour toutes les fabriquesiii de ces gentillesses d’esprit, de ces galanteries ingénieuses à qui le vulgaire ignorant donne le nom de fourberies; et je puis dire sans vanité, qu’on n’a guère vu d’homme qui fût plus habile ouvrier de ressorts et d’intrigues; qui ait acquis plus de gloire que moi dans ce noble métier: mais, ma foi, le mérite est trop maltraité aujourd’hui, et j’ai renoncé à toutes Consolatif: apte à consoler (se dit d’habitude des propos, des iscours, et non des personnes).

Sans doute: assurément, sans aucun doute. iii Les fabriques: les inventions. 3 choses depuis certain chagrin d’une affaire qui m’arriva. OCTAVE. — comment? Qu pin ? 63 un petit démêlé ensemble. SILVESTRE. — Toi, et la justice? SCAPIN. — Oui. Elle en usa fort mal avec moi, et je me dépitai de telle sorte contre l’ingratitude du siècle, que je résolus de ne plus rien faire. Bastelv. Ne laissez pas de me conter votre aventure. OCTAVE. ?? Tu sais, Scapin, qu’il y a deux mois que le seigneur Géronte, et mon père, s’embarquèrent ensemble pour un voyage qui regarde certain ommerce où leurs intérêts sont mêlés. SCAPIN. — Je sals cela. OCTAVE. — Et que Léandre et moi nous fûmes laissés par nos pères; moi sous la conduite de Silvestre; et Léandre sous ta direction. SCAPIN. — Oui, Je me suis fort bien acquitté de ma charge. OCTAVE. — Quelque temps après, Léandre fit rencontre d’une jeune Égyptiennev dont il devint amoureux. SCAPIN. ?? Je sals cela encore. OCTAVE. — Comme nous sommes grands amis, il me fit aussitôt confidence de son amour, et me mena voir cette fille, que je trouvai belle à la vérité, mais non pas tant qu’il voulait que je la trouvasse. Il ne m’entretenait que d’elle chaque jour; m’exagérait à tous moments sa beauté, et sa grâce; me louait son esprit, et me parlait avec transport des charmes de son entretien, dont il me rapportait jusqu’aux moindres paroles, qu’il s’efforçait toujours de me faire trouver les plus spirituelles du monde.

Il me querellait quelquefois de n’être pas assez sensible aux choses qu’il me venait dire, et me blâmait sans cesse de l’indifférence où j’étais pour les feux de l’amour. 4 OF de l’amour. Baste: suffit (de l’italien basta). Égyptienne: dans la comédie, égyptien a souvent le sens de bohémien. 4 SCAPIN. — Je ne vois pas encore où ceci veut aller. OCTAVE. — Un jour que je l’accompagnais pour aller chez les gens qui gardent l’objet de ses vœux, nous entendîmes dans une petite maison dune rue écartée, quelques plaintes mêlées de beaucoup de sanglots.

Nous demandons ce que c’est. Une femme nous dit en soupirant, que nous pouvions voir là quelque chose de pitoyable en des personnes étrangères; et qu’? moins que d’être insensibles, nous en serions touchés. SCAPIN. — Où est-ce que cela nous mène? OCTAVE. — La curiosité me fit presser Léandre de voir ce que c’était. Nous entrons dans ne salle, où nous voyons une vieille femme mourante, assistée d’une servante qui faisait des regrets, et dune jeune fille toute fondante en larmes, la plus belle, et la plus touchante qu’on puisse jamais voir.

SCAPIN. — Ah, ah. OCTAVE. — Une autre aurait paru effroyable en l’état où elle était; car elle n’avait pour habillement qu’une méchante petite jupe, avec des brassières de nuit qui étaient de simple futainevi; et sa coiffure était une cornette jaune, retroussée au haut de sa tête, qui laissait tomber en désordre ses c s épaules; et cependant s 3 Si tu l’avais vue, Scapin, en l’état que je dis, tu l’aurais trouvée dmirable. SCAPIN. — Oh je n’en doute point; et sans l’avoir vue, je vois bien qu’elle était tout à fait charmante.

OCTAVE_— Ses larmes n’étaient point de ces larmes désagréables, qui défigurent un visage; elle avait à pleurer, une grâce touchante; et sa douleur était la plus belle du monde. SCAPIN. — Je vois tout cela. OCTAVE. — Elle faisait fondre chacun en larmes, en se jetant amoureusement sur le corps de cette mourante, qu’elle appelait sa chère mère; et il ny avait personne qui n’eût l’âme percée, de voir un si bon naturel. vi De simple futaine: «On se sert de futaine pour faire des amisoles, pour couvrir des matelas» (Dictionnaire de Furetière, 1690. ). 5 SCAPIN. ?? En effet, cela est touchant; et je vois bien que ce bon naturel-là vous la fit aimer. OCTAVE. — Ah! Scapin, un barbare l’aurait aimée. SCAPIN. — Assurément. Le moyen de s’en empêcher? OCTAVE. — Après quelques paroles, dont je tâchai d’adoucir la douleur de cette charmante affligée, nous sortîmes de là; et demandant à Léandre ce qu’il lui semblait de cette personne, il me répondit froidement qu’il la trouvait assez jolie. Je fus piqué de la froideur avec laquelle il m’en parlait, et je ne voulus point lui découvrir l’effet que ses eautés avaient fait sur mon âme. SILVESTRE. ?? Si voUs n’abr 6 3 nous en voilà pour jusqu’? dès ce moment. Il ne saurait plus vivre, qu’il n’aille consoler son aimable affligée. Ses fréquentes visites sont rejetées de la servante, devenue la gouvernante par le trépas de la mère; voilà mon homme au désespoir. II presse, supplie, conjure,’ point d’affaire. On lui dit que la fille, quoique sans bien, et sans appui, est de famille honnête; et qu’à moins que de l’épouser, on ne peut souffrir ses poursuites. Voilà son amour augmenté par les difficultés. Il consulte dans sa tête, agite, raisonne, balance, prend sa ésolution; le voilà marié avec elle depuis trois jours.

SCAPIN. — J’entends. SILVESTRE. — Maintenant mets avec cela le retour imprévu du père, qu’on n’attendait que dans deux mois; la découverte que l’oncle a faite du secret de notre mariage, et l’autre mariage qu’on veut faire de luivii avec la fille que le seigneur Géronte a eue d’une seconde femme qu’on dit qu’il a épousée à Tarente. Et par-dessus tout cela, mets encore l’indigence où se OCTAVE. — trouve cette aimable personne, et l’impuissance où je me vois d’avoir de quoi la secourir. SCAPIN. — Est-ce là tout? Vous voilà bien embarrassés tous deux our une bagatelle. C’est bien là de quoi se tant alarmer.

N’as-tu point de honte, toi, de demeurer court à si peu de chose? Que diable, te voilà grand et gros comme père et mère, et tu ne saurais trouver dans ta tête, forger dans ton esprit quelque ruse galante, quelque honnête petit stratagème, pour ajuster vos affaires? Fi. Peste soit du butor. Je voudrais bien que l’on m’eût donné autrefois nos vieillards à dupe OF affaires? Fi. Peste soit du butor. Je voudrais bien que l’on m’eût donné autrefois nos vieillards à duper; je les aurais joués tous deux par-dessous la jambe; et je n’étais pas lus grand que cela, que je me signalais déjà par cent tours d’adresse jolis.

SILVESTRE. —J’avoue que le Ciel ne m’a pas donné tes talents, et que je n’ai pas l’esprit, comme toi, de me brouiller avec la justice. De lui: d’Octave. 6 OCTAVE. — VOiCi mon aimable Hyacinte. HYACINTE, OCTAVE, SCAPIN, SILVESTRE. HYACINTE. — Ah, Octave, est-il vrai ce que Silvestre vient de dire ? Nérine? que votre père est de retour, et qu’il veut vous marier? OCTAVE. — Oui, belle Hyacinte, et ces nouvelles m’ont donné une atteinte cruelle. Mais que vois-je? vous pleurez! Pourquoi ces larmes? Me soupçonnez-vous, ites-moi, de quelque infidélité, et n’êtes-vous pas assurée de l’amour que j’ai pour vous?

HYACINTE. — Oui, Octave, je suis sûre que vous m’aimez; mais je ne le suis pas que vous m’aimiez toujours. h peut-on vous aimer, qu’on ne vous aime toute sa OCTAVE. — E HYACINTE. — J’ai oui dire, Octave, que votre sexe aime moins longtemps que le nôtre, et que les ardeurs que les ho ir, sont des feux qui vous dites, et je ne doute point que vos paroles ne soient sincères; mais je crains un pouvoir qui combattra dans votre cœur les tendres sentiments que vous pouvez avoir pour moi. Vous dépendez d’un père, qui veut vous arier à une autre personne; et je suis sûre que je mourrai, si ce malheur m’arrive.

OCTAVE. — Non, belle Hyacinte, il n’y a point de père qui puisse me contraindre à vous manquer de foi, et je me résoudrai à quitter mon pays, et le jour mêmeviii, s’il est besoin, plutôt qu’à vous quitter. J’ai déjà pris, sans l’avoir vue, une aversion effroyable pour celle que l’on me destine; et sans être cruel, je souhaiterais que la mer l’écartât d’ici pour jamais. Ne pleurez donc point, je vous prie, mon aimable Hyacinte, car vos larmes me tuent, et je ne les puis voir sans me sentir percer le cœur. HYACINTE. ??? Puisque vous le voulez, je veux bien essuyer mes pleurs, et j’attendrai d’un œil constant ce qu’il plaira au Ciel de résoudre de moi. viii Et le jour même: et même la vie. 7 OCTAVE. — Le Ciel nous sera favorable. . Il ne saurait m’être contraire, si vous m’êtes fidèle. HYACINTE — OCTAVE. — Je le serai assurément. HYACINTE. — Je serai donc heureuse. SCAPIN. — Elle n’est point tant sotte, ma foi, et je la trouve assez passable. OCTAVE. — Voici un homme qui pourrait bien, s’il le voulait, nous être dans tous nos besoins, d’un secours merveilleux. SCAPIN. ?? J’ai fait de grands serments de ne me mêler plus du onde; mais si vous m’en vous m’en priez bien fort tous deux, peut-être.. OCTAVE. — Ah, s’il ne tient qu’à te prier bien fort pour obtenir ton aide, je te conjure de tout mon cœur de prendre la conduite de notre barque. SCAPIN. — Et vous, ne me dites-vous rien? HYACINTE. — Je vous conjure, à son exemple, par tout ce qui vous est le plus cher au monde, de vouloir servir notre amour. SCAPIN. — Il faut se laisser vaincre, et avoir de l’humanité. Allez, je veux m’employer pour vous. OCTAVE. — crois que… SCAPIN. — Chut. Allez-vous-enix, vous, et soyez en repos.

Et vous, préparez-vous ? outenir avec fermeté l’abord de votre père. OCTAVE. — Je t’avoue que cet abord me fait trembler par avance, et j’ai une timidité naturelle que je ne saurais vaincre. SCAPIN. — Il faut pourtant paraître ferme au premier choc, de peur que, sur votre faiblesse, il ne prenne le pied de vous mener comme un enfantx. Là, tâchez de vous composer par ix VAR (Parlant à Hyacinte. ) (1682). De peur que, profitant de votre faiblesse, il ne s’habitue à vous mener comme un enfant. 8 étudexi. Un peu de hardiesse, et songez à répondre résolûment sur tout ce qu’il pourra vous dire. OCTAVE. — Je ferai du mie 0 3