Les animaux malades de la peste

essay B

La justice est évoquée mais c’est davantage une satyre des ‘jugements de cour’ • Lexique de la justice et religieux (« expier, péché ») • Scène représentant le tribunal (défilé à la barre des animaux) • Solennité de la scène : vocabulaire hyperbolique, scène grandiose • Rôle du loup : sorte d’avocat général qui dévoue l’Ane Justice du conseil qui ne juge pas le crime mais le rang social • Injustice soulignée contrastée par accumulation crimes de sang/ crime de l’âne b.

Le fabuliste prend parti par ironie contre la cour aussi : • Marques de jugement : ‘douce et innocente proie’ : allusion aux faibles et annonce suite pour Ane ; ‘On n’osa trop approfondir, ‘les — pardonnables offenses’, Ide petits St’, ‘ts les gens querelleurs’, jusqu’aux simples matins (antithèse)’ • ‘Sa peccadille (petit péché le loup dirait « crime abominable ») fut jugé un cas pendable’ : opposition entre sa faute légère et 0 irait « crime abominable ») fut jugé un cas pendable’ : opposition entre sa faute légère et sa conséquence tranchante ; ‘Manger l’herbe d’autrui !

Quel crime abominable’ souligne l’injustice et sa mort + que pitoyable • ‘Un loup quelque peu clerc’ : le narrateur dit savant pour ss- entendre cruel, ignoble c. Bilan : • est clairement contre les puissants pour les faibles. Satyre qui attaque le fonctionnement de cette cour à son époque où les puissants s’attribuent ts les droits et n’en reconnaissent aucun aux faibles. Ironise aussi sur leur hypocrisie, fait de feindre de se conformer la morale, de faire examen de conscience, mais se dépêchent de s’exonérer ensuite de toute faute , • Raille aussi naiVeté des petits, prennent sérieux discours Roi, Cour et ne savent réagir contre injustice. • Ironie et détour par animaux permettent protection car seul destinataire attentif comprend critiques. Conclusion . LB utilise tous ses talents conteur.

Interventions successives différents animaux, Lion, Renard puis Ane, tous représentant classe sociale, constituent pour beaucoup à servir la morale. A fin fable, ellipse avant chute moralité : on ne sait si peste va isparaître avec sacrifice innocent mais qu’est donc la peste, sinon cette atmosphère empoisonnée de mensonge, calculs, hypocrisie, flatterie… où seule honnêteté est punie ? 1) Le lion Il affirme son autorité et rappelle qu’il est le représentant de Dieu.

Il utilise la persuation avec son ton solennel « ciel, nos péchés cette infortune, se sacrifie, 3 0 la persuation avec son ton solennel « ciel, nos péchés cette infortune, se sacrifie, céleste courroux son ton familier, « mes chers amis », son sens de l’ironie « me dévouerai donc s’il le faut b. Il tente ensuite de convaincre avec un discours construit lagiquement dans lequel il expose la situation, invite les autres. 2) Le renard Il se montre habile par ses « non-dits », ses hyperboles flatteuses à l’égard du roi, « trop bon, trop de délicatesse, beaucoup d’honneur En flattant, il n’a pas à se positionner. ) L’âne Ce n’est pas un prédateur, mais sérieux, naif, tout le contraire du rusé et du manipulateur. Il s’accuse lui-même d’avoir été tenté par le diable. Le ciel se venge à present et impose à rhomme le fléau de la peste. La réaction commune est immédiate, le bouc missaire est trouvé. Le plus fort, celui qui gagne celui qui a tout calculé = celui qui a force d’esprit et pouvoir de la parole. Ill) Dénonciation de la justice et du pouvoir 1) Critique du « jugments de cour» : Nous constatons la présence du champ lexical de la justice et de la religion.

Lidée dominante est celle d’une justice injuste car la justice du conseil ne juge pas le crime mais prend position par rapport à la classe sociale. c. Des animaux qui font allusion aux Hommes et à leur relation : Cadre scène : procès tribunal (champ lexical justice), intervention : laidoyer, réquisitoire (Pri ar ordre hiérarchique (du 4 10 puissant au + faible)) – pers avec caractères personnels identifiables : • Lion : roi, pouvoir, puissant, féroce, habile, intelligent, ‘Le lion tint conseil’: définit règles du jeu. Renard : ruse, flatte le roi, relativise péché du roi en les honorifiant Loup : beau parleur (‘quelque peu clerc, prouva par sa harangue’), prononce le réquisitoire et accable l’âne pour ne pas avoir s’accuser ensuite + insulte cruauté (discours indirect libre) • Tigre et Ours : puissance, représente la société aristocratique Ane : bêtise, naveté, honnêteté douce et innocente proie Dans le discours élogieux du renard les moutons sont les représentants du ‘bas peuple’, profondément méprisé, et que l’on peut impunément exploiter. . La Justice est évoquée mais c’est davantage une satire des ‘jugements de cour : • Lexique de la justice et religieux expier, péché b. dialogue . lion, renard, âne — discours direct loup discours indirect c. Chaque personnage représente un groupe de la société de l’époque. d. Schéma narratif . discours du lion 3) vers 34 à 42 : discours du renard important ) vers 43 à 48 : la cour 5) vers 49 à 54 : discours de l’âne du plus important au moins 6) vers 55 à 62 : verdict et condamnation 7) vers 63 et 64 : morale e. ) La peste est le mal par excellence dans la littérature. La Peste est une entité (P majuscule) qui fait la guerre aux animaux (vers 6). anaphore de « mal » aux vers 1-2 f. insistance sur la mort : hyperbole « Capable d’enrichir l’Achéron » (vers 5) beaucoup de victimes chiasme « Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés » (vers 7) la Peste frappe tout le monde polyptote : « Ils ne mourraient pas tous (vers 7) une mourante ie (vers 9) » g. allitération en R : « répand », « terreur », « guerre » etc. renforce l’idée de terreur h. vocation de la mythologie (Achéron : vers 5) la Peste est une punition des Dieux i. vers 7 à 14 . les conséquences de la peste La vie est profondément modifiée par la maladie : « une mourante vie » (vers 9) répétition de la négation : « On n’en voyaient point d’occupés » (vers 8), « Nul mets n’excitait leur envie » (vers 10), « Ni Loups ni Renards n’épiaient » (vers 1 1) animaux dénaturés : les prédateurs (loup, renard) ne le sont plus, les ourterelles ne sont plus le symbole de l’amour Le fléau bouleverse l’ordre social. assage de l’alexandrin à l’octosyllabe — modification de la vie j. 2) lion : symbole de la royauté (pas nécessairement Louis XIV) Il se met au même niveau hiérarchique que les membres du conseil : « mes chers amis » vers 15 6 0 Il se met au même niveau hiérarchique que les membres du conseil : « mes chers amis » (vers 15), ton affectueux hypocrisie solidarité : pronom « nous », « nos pêchés » (vers 17), « la guérison commune » (vers 20) Il semble modeste, et le doute renforce son humilité apparente : je crois » (vers 16), « peut-être » (vers 20). éférence à la mythologie : « Vhistoire nous apprend » (vers 21) Œdipe La peste est une fatalité divine : « céleste courroux » (vers 1 9) Le lion avoue ses pêchés, se dénonce lui-même coupable. Il est honnête, et accentue sa faute en déclarant qu’il a dévoré ces moutons sans raison (vers 25 à 27) : hyperbole « appétits gloutons » (vers 25), tournure interrogative à laquelle il répond • « Que m’avaient-ils fait ?

Nulle offense » (vers 27) Il ne se défend pas. « Le Berger. » (vers 29) : vers de 3 syllabes, COD chute : ourmandise ultime I parait juste, bienveillant, se porte même volontaire pour le sacrifice. Cependant il atténue rapidement : « mais » (vers 30), il demande à chacun de « s’accuse[r] » (vers 31 ) C’est une justice inique, pas équitable, car en réalité c’est lui qul décidera. k. 3) Le renard représente les courtisans. l.

Ce ne sont pas des aveux mais un plaidoyer en faveur du roi : champ lexical des qualités de manière hyperbolique avec répétition de « trop » « trop bon » (vers 34), « trop de délicatesse » (vers 35) apostrophes pleines de respect : « sire » (vers 34), Seigneur » (vers 37) Il disculpe le lion de ses crimes ; ce sont de bons actes qui sont justifiés (le berger méritait de disculpe le lion de ses crimes ; ce sont de bons actes qui sont justifiés (le berger méritait de mourir rejet au vers 39 : « Et quand au Berger, ») De même que le lion, il emploie une tournure interrogative et se répond à lui-même : « Est-ce un pêché ? Non non. » (vers 37) par la maîtrise de la parole, le renard blanchit le coupable et noircit les innocentes victimes : gradation « moutons, canaille, sotte espèce » (vers 36) m. ) Réaction immédiate de la cour qui applaudit Elle est représentée par les animaux sauvages, féroces et carnivores : loup, renard, tigre, ours, chiens… discours narrativisé (paroles de moindre importance) : « on n’osa trop approfondir » (vers 44) grâce à leur puissance, les courtisans de craignent rien Les crimes deviennent des vertus, les plus coupables sont « de petits sains » (vers 48). uphémisme : « les moins pardonnables offenses » (vers 46) intervention discrète du narrateur : « Au dire de chacun » (vers les flatteries déforment et dissimulent la réalité, gênante et 8) inconvenable n. 5) L’âne avoue ses fautes comme le lion, mais il est honnête et sincère. Le pêché est commis à cause de la faim, et non de la gourmandise. C’est un souvenir lointain : «J’ai souvenance » (vers 49) Ce n’était pas prémédité. La faute est quasiment inexistante, et ridicule comparée à celles du lion et des courtisans. o. 6) Tout le conseil est d’accord pour accuser l’âne. champ lexical de la justice : « haro sur le baudet » (vers 55), « jugée » (vers 59) L’âne est la cause de la peste, c’est un « maudit animal » (ve B0 baudet » (vers 55), « jugée » (vers 59)

L’âne est la cause de la peste, c’est un « maudit animal » (vers 57), proche du diable. Les courtisans sont hypocrites, ils profitent de leur instruction pour manipuler : « un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue » (vers 56) argument ad hominem, raccusé est montré du doigt C’est l’âne qui est fautif, il n’est pas puni directement à cause de son pêché. Il est rabaissé moralement ce pelé, ce galeux » vers 58) et physiquement (pendu). antithèse : « Sa peccadille fut jugée un cas pendable. » p. jugement du narrateur jugement des courtisans symétrie des allitérations opposition cas pendable » : euphémisme de la mise à mort, la violence est dissimulée derrière les mots. hyperbole « crime abominable » (vers 60) renforcée par les exclamations est absurde par rapport à la très faible gravité de la faute. q. 7) morale : les puissants triomphent, les faibles perdent La Fontaine s’adresse au lecteur : « vous » futur de Findlcatif certitude et véracité de la thèse avancée Il condamne les courtisans, flatteurs et lâches, et la hiérarchie sociale. La cour est pour lui amorale. r. Conclusion s. Satire ironique de la cour, cette fable donne de celle-ci une mage très négative. Elle est un lieu où la force prime sur le droit. La fable semble mettre en scène un tribunal, comme dans un procès : chaque parti expose sa thèse et la défend.

La dimension satirique ressort des abus de la justice : le lion est un juge corrompu puisqu’il est à la fois juge et parti abus de la justice : le lion est un juge corrompu puisqu’il est à la fois juge et parti, le loup est un avocat malhonnête. La Peste dont souffrent les animaux n’est pas seulement une maladie physique. C’est bien davantage une peste morale, qui fausse les valeurs, les jugements et débouche sur des berrations. En quoi cette fable est-elle une satire de la justice ? t. Le caractère divertissant de cette fable est rapidement atténué par une satire de la justice. Tout d’abord, en utilisant l’ironie, La Fontaine inverse les valeurs, rendant les coupables innocents et réciproquement, et montre bien que cette fable a pour but de critiquer la justice. L’auteur dissimule cette critique en comparant le « conseil » des animaux à un véritable tribunal.