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Faut-il brûler la cigarette électronique ? Un documentaire de 52′ écrit par Pascal PETIT Note d’intention – septembre 2013 C’est LE sujet dont tout le monde parle en ce moment et qui fait po émique dans les foyers, les bureaux, les forums internet : pour ou contre la cigarette électronique ? Parmi les fumeurs, il y a de plus en plus d’adeptes (les « vapoteurs »), beaucoup de réfractaires, et surtout des indécis qui s’interrogent encore…

Quant aux non-fumeurs, ils assistent, intrigués, à ces débats médico-financiers dont les enjeux sont énormes succès de la cigarett milllons d’euros par j La cigarette électroni anté ? Difficile de ré or 8 Snipe to View de tabac dues au e pas moins de 3 ffensive pour la s études d’experts se contredisent à ce sujet. En revanche, une certitude s’impose : la cigarette électronique est aujourdhui l’enjeu d’une incroyable guerre politico-économique. Entre débat de santé publique et combat de lobbies, il est grand temps de consacrer à ce phénomène de société le documentaire qu’il mérite.

Pour dissiper la fumée sur un sujet brûlant… Les enjeux En quelques mois seulement, 500 000 Français ont adopté la cigarette électronique… et on ne compte pas moins de 7 millions ‘utilisateurs à travers l’Europe ! But avoué de tous ces « vapoteurs » : arrêter de fumer, ou au moins réduire leur consommation. Mais l’objet, élégant, livré le plus souvent dans un coffret très tendance, suscite néanmoins néanmoins des inquiétudes : il n’existe aujourd’hui aucun contrôle sanitaire et personne n’en connait la nocivité. Une réglementation est à l’étude.

Cest le gouvernement et le Parlement qui vont devoir arbitrer après une décislon très attendue de Bruxelles. En attendant, tous les lobbies sont à l’œuvre : les fabricants de cigarettes électroniques livrent une bataille féroce aux fabricants e tabac et, contre toute attente, aux syndicats de pharmaciens qui, eux aussi, sont partie prenante Qui en sortira vainqueur ? Qui pan,’iendra à s’imposer dans les discussions avec les pouvoirs publics ? Ce documentaire nous plongera au cœur d’une guerre qui s’annonce féroce, dans les coulisses de ces luttes d’influence…

Tout au long de notre enquête, nous rencontrerons tous les acteurs de ce dossier sensible, les lobbyistes bien sûr, mais aussi les fabricants et les représentants des pouvoirs publics, à paris comme à Bruxelles. L’incertitude aiguise les appétits La cigarette électronique est-elle dangereuse ? Selon une récente enquête du magazine 60 millions de consommateurs, « elle n’est pas aussi inoffensive qu’on le croit, elle est même potentiellement cancérigène… » Cest faux ! » répondent les fabricants. ne étude publiée le 8 septembre 2013 par la très sérieuse revue scientifique The Lancet semble leur donner raison : cette étude néo-zélandaise affirme que la cigarette électronique est au moins aussi efficace que le patch à la nicotine pour arrêter le tabac. Une semaine plus tôt, un autre test effectué par un cardiologue grec montrait l’innocuité de la cigarette électronique sur le flux sanguin, c ardiologue grec montrait l’innocuité de la cigarette électronique sur le flux sanguin, contrairement à la cigarette classique.

Ansi, études et experts se contredlsent et personne ne sait vraiment quoi en penser. Les pouvoirs publics eux-mêmes sont très embarrassés. Dans son rapport remis récemment à la ministre de la Santé Marisol Touraine, le Dr Dautzemberg écrit « En tant que médecin, je ne peux pas recommander la cigarette électronique. Avec la cigarette, c’est 50 % de chances de se tuer. Avec la cigarette électronique, on ne sait pas trop mais, à priori, c’est moins… ». II le dit lui-même : « on ne sait pas trop quel aveu !

C’est précisément cette incertitude qui aide chacun à fourbir ses armes en coulisses et à tenter, pour les uns de préserver un marché juteux, pour les autres de récupérer une part (voire la totalité) du gâteau ! De quoi rendre notre enquête, menée comme un thriller, absolument passionnante ! Au croisement de tous les lobbies Dans l’ombre, les lobbies sont donc à l’œuvre et tentent de profiter de la confusion. L’industrie du tabac cherche ? stopper cette percée spectaculaire du marché de la cigarette électronique qui commence à lui faire de l’ombre.

Les syndicats de pharmaciens militent pour que la cigarette électronique soit considerée comme un médicament (substitut au tabac, comme le patch) car ils espèrent récupérer les ventes de ce qui s’annonce comme une manne exceptionnelle. Quant aux fabricants de clgarettes électroniques, ils font tout pour garder leur marché porteur et se battent pour que l’État, au final, leur impose un minimum de contraintes – et de battent pour que l’État, au final, leur impose un minimum de contraintes – et de taxes – en les laissant distribuer librement leurs produits dans les boutiques qui fleurissent partout en

France depuis quelques mois ! Qui gagnera la partie ? Les premières batailles sont engagées, elles seront sanglantes ! La récente enquête de 60 Millions de consommateurs a jeté un pavé dans la mare en affirmant, expériences à l’appui, que la cigarette électronique, loin d’être inoffensive, était presque aussi dangereuse que le tabac, relevant la présence de produits nocifs et cancérigènes (acroléine, métaux) ! Une vraie gifle pour les fabricants de cigarettes électroniques…

Deux autres organismes vont dans le même sens : l’ancienne Afssaps préconisait en 2011 de ne pas en consommer, et l’Office Français du Tabac a considère comme un « boulevard d’entrée potentiel dans le tabagisme D’autres disent exactement l’inverse : « Si la vente était limitée aux pharmacies, cela serait un frein au développement de ce moyen de se passer de cigarettes ordinaires », ajoute Yves Bur, président de l’Alliance contre le tabac. « Cela fait plusieurs dizaines d’années qu’on essaie de réduire le tabagisme.

On a vraiment besoin de cette alternative parce que c’est une vraie révolution », plaide Jacques Le Houezec, conseiller en santé publique. L’influence du Parlement européen Les eurodéputés vont se prononcer mi-septembre 2013 sur e sujet, dans le cadre d’un projet de directive anti-tabac. Le problème, pour les fabricants de cigarettes électroniques, c’est que les premières idées émises par le Parlement européen vont aussi fortement PAGF électroniques, c’est que les premières idées émises par le Parlement européen vont aussi fortement décevoir les industriels de ce secteur florissant.

D’abord, c’est presque fait, les eurodéputés s’apprêtent ? considérer que les cigarettes électroniques sont assimilables ? un produit pharmaceutique. Elles seraient alors soumises à une batterie d’analyses avant leur mise sur le marché et vendues xclusivement en pharmacies. Des contrôles systématiques que les défenseurs du produit veulent à tout prix éviter. Autre piste : le texte qui doit être validé prévoit de supprimer les arômes, une mesure qui ôterait une partie de l’attractivité du produit.

Réponse immédiate des fabricants : les partisans de la cigarette électronique disent craindre que la réglementation européenne ne détourne leurs clients de leurs produits… pour un retour à la cigarette traditionnelle. Du coup, certains n’hésitent pas à affirmer qu’en cas de réglementation contraignante, les urodéputés seraient responsables de la mort de 7 millions de vapoteurs. Rien de moins ! Gouvernement et Parlement : vraiment impartiaux ? Que feront le gouvernement et le Parlement français dans ce contexte ? Appliqueront-ils aux cgarettes électroniques les contraintes qui pèsent déjà sur la tabac ? ? savoir : l’interdiction de la publicité et l’interdiction de fumer dans les lieux publics ? Pour le moment, seule l’interdiction de la vente aux mineurs a été votée par le Parlement. L’État n’est pas tout à fait neutre dans cette affaire puisque selon les estimations de Bercy, la montée en puissance de la cigarette ?lectronique coûterait actuellement à l’État 3 de Bercy, la montée en puissance de la cigarette électronique coûterait actuellement à l’État 3 millions d’euros par jour ! Car les vapoteurs qui abandonnent les cigarettes traditionnelles sont autant d’anciens fumeurs qui ne paient plus de taxes à l’État.

Un milliard d’euros par an en moins dans les caisses de l’État : en période de crise, ça compte ! L’État sera-t-il tenté de limiter le développement de la cigarette électronique pour retrouver ses recettes fiscales ? Optera-t-il pour une taxe sur les cigarettes électroniques comme celle qui existe sur le tabac ? Selon le Parisien du 12 septembre, le Gouvernement aurait d’ores et déj? décidé du principe d’une taxation particulière au delà de la WA de 19,6 % actuellement appliquée, dans le cadre de son plan pour limiter le déficit de la Sécurlté Sociale pour 2014…

Les protagonistes Pour mener cette enquête explosive mais loin d’être fumeuse, nous rencontrerons tous les protagonistes de ce dossier, ceux qui influencent (les lobbies), ceux sont influencés ou pas (dans les cabinets ministériels et au Parlement), ceux qui pensent avant tout à sauver leur business, et ceux qui sont sincèrement préoccupés par la santé des Français ! Le gouvernement Nous rencontrerons la ministre Marisol Touraine, ou à défaut, son directeur du cabinet Denis Morin ou son chef de cabinet Grégory Guillaume.

Sans oublier les conseillers chargés d’une mission particulière, puisque certains pourront être appelés à intervenir sur la rédaction du texte de loi : Benjamin Griveaux, conseiller auprès de la ministre, Olivier Obrecht, chargé de la politique publique de santé, Jérôme Salo conseiller auprès de la ministre, Olivier Obrecht, chargé de la politique publique de santé, Jérôme Salomon, chargé de la sécurité sanitaire (puisque le flou entourant la cigarette ?lectronique peut déboucher sur la reconnalssance de réels dangers) et enfin la conseillère auprès de Mme Touraine chargée des médicaments : Chantal Bélorgey.

Le Parlement Nous avons identifié Thierry Lazarro, député UMP, qui avait souhaité déposer une proposition de loi en ce sens lors de la précédente législature. Nous rencontrerons également l’influent vice-président du groupe majoritaire, socialistes et apparentés, Olivier Faure, député PS de Seine et Marne, proche de Jean-Marc Ayrault et lui même vapoteur ! On peut s’interroger : va-t-on vers des conflits d’intérêt ? l’Assemblée Nationale ?

La présidente (PS) de la Commission des affaires sociales qui examinera le projet, Catherine Lemorton, jouera un rôle capital dans la discussion : elle est elle-même une ancienne pharmacienne… Ses vice-présidents, Martine Carillon- Couvreur (PS), Jean-Pierre Door (UMP) et Christian Hutin (PS) ont tous un rapport étroit avec le monde médical : la première est diplômée de l’École nationale de la Santé publique de Rennes, le deuxième est cardiologue, et le troisième médecin généraliste.

Sans oublier le questeur Gérard Dériot (PS), pharmacien lui aussi. Sauront-ils faire abstraction de leur ancienne activité rofessionnelle et demeurer impartiaux, ou bien leur proximité avec le syndicat des pharmaciens sera-t-elle la plus forte ? Question que notre enquête compte bien soulever… Les fabricants de tabac Nous enquêterons bien sûr a enquête compte bien soulever…

Nous enquêterons bien sûr auprès des lobbies du tabac : la Confédération des débitants de tabac présidée par René Le Pape qui défend les intérêts des buralistes, les cigarettiers comme British American Tobbacco, 3e opérateur sur le marché français, qui possède de puissants relais au Parlement notamment grâce u Club des amateurs de havane présidé par André Santini.

Les syndicats de pharmaciens Nous rencontrerons la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France et l’Union Nationale des pharmacies de France, qui font le forcing auprès des pouvoirs publics pour que les cigarettes électroniques reçoivent l’appellation officielle de « médicament Les fabricants de cigarettes électroniques Du côté des fabricants, Mickaël Hammoudi, président du Collectif des Acteurs de la Cigarette Électronique (CACE), est un personnage singulier : dans les statuts de l’association, il oncentre tous les pouvoirs alors qu’il n’a jamais travaillé dans le domaine de la sante.

En revanche, il a fait toute sa carrière dans les jeux électroniques ! Il est le porte-parole d’un grand nombre de fabricants, « La Vaporeuse « M et Mme Smoke E-vapoteur b, « E-fumeur « Ivrup « Vapostore », des nébuleuses dont nous percerons le mystère… Car personne à ce jour ne peut dire, en entrant dans une boutique de vente de cigarettes électroniques, d’ou vient le matériel, où il est fabriqué », dans quel pays, mystère ! Pas de traçabilité en matière de cigarette électronique !