Le slam

essay A

La poésie n’est plus réservee à une élite et c’est ouvent une parole contestataire. Le slam, art oratoire. C’est le duel de la parole. Faut que ça claque, faut que ça smatche Arrivé sur le ring, laisse tomber la fatigue. Faut pas laisser tomber, et tous les faire kiffer. Maxime Le slam, c’est sortir ce que t’as en toi dans le vécu. C’est un art né dans la rue, dans ces rues où la parole dite est une lueur d’espoir dans ces rues mal famées. Sarah Sara qu’il s’agissait de sauter dans une foule, d’autres prenaient ça pour du rap… il a fallu tirer ça au clair.

Pour ce faire, nous avons décidé d’aller dans une soirée lam au Lieu Unique, l’ancienne usine Lu, à Nantes. Nous nous sommes retrouvés, au café du Lieu Unique, dans 2 une compétition de slam . Un animateur, mi-Monsieur Loyal, mi-poète, animait la scène où se tenait un unique micro. Ceux qu voulaient lire ou dire leurs poèmes ou tout autre poème aimé, devaient s’inscrire auprès de l’animateur. Trois personnes devaient noter les prestations à l’aide de gros panneaux chiffrés. Noter des poèmes ? Quelle drôle d’idée, ça rappelle l’école, non ?

Il y eut, durant cette soirée, des choses bien et d’autres moins bien… Des poèmes ‘ambres et d’incandescentes voix qui nous émurent. Une animation très proche du cirque avec un côté très bon enfant aussi, malgré la compétition. Car c’est une compétition, il y eut une vainqueure… et des perdants magnifiques. Il a donc fallu faire le tri dans ce que nous voulions garder ou pas, adapter pour notre activité au lycée. Le premier jour de l’atelier, nous avons déversé un flux de livres poétiques. Nous en avons choisi un chacun et sélectionné un texte.

La première fois nous avons lu sans contraintes et nous nous sommes vite rendu compte que nous lisions très ite, sur un ton monocorde, comme lorsqu’on lit des poésies a 2 compte que nous lisions très poésies apprises par cœur à l’école, en faisant chuter systématiquement le dernier vers. Nous nous sommes alors obligés à nous mettre dans une situation qui nous Au lycée expérimental de St Nazaire, les ateliers se déroulent tous matins pendant deux semaines. I s’agissait du Grand Slam National, tournoi de slam par équipes existe en France depuis 2004 obligerait à faire ressortir une émotion, un ton particulier, un sentiment.

Nous avons tous écrit sur des petits orceaux de papiers des mots reflétant les émotions, les sentiments, les tons qui nous passaient par la tête et nous les avons mis dans un bol. Dans un second bol, il y avait écrit chaque prénom de tous les participants. Nous avons tous tiré un papier nous disant sur quel ton, sentiment ou émotion nous devions lire notre poème. Par exemple : Simon avait choisi un texte traitant de la Shoah et il a tiré le papier indiquant « cynique Chloé, un texte sur une charogne et elle devait le dire « amoureusement Nous avons bien ri… ais pas seulement. Nous avons, bien sûr, varié les contraintes de ecture et, peu à peu, ces différentes contraintes nous ont permis d’approcher les textes d’une autre manière, en passant d’un « état » à un autre, en nous obligeant à nous empoigner avec le texte, à le secouer, à lui tordre 3 « état » à un autre, en nous obligeant à nous empoigner avec le texte, à le secouer, à lui tordre le cou ou l’embrasser, à le chuchoter ou le crier d’une autre pièce, l’apprivoiser et nous libérer de nos habitudes scolaires avec la poésie.

Ce fut amusant, surprenant, émouvant, parfois dérangeant. Parallèlement, nous nous sommes mis à écrire nos propres textes. Nous sommes arrivés progressivement vers une écriture personnelle. Et nous nous les lisions. Nous nous sommes également choisi des textes, écrit des textes les uns pour les autres, offert des textes. Nous avions envie d’entendre tel texte par la voix de telle personne parce que nous voulions être surpris ou émus ou amuses.

Nous avons alors organisé deux scènes slam au sein du Fycée, une à la cafétéria lors d’une pause du matin, la deuxième pendant le repas du midi au réfectoire. Tout le monde pouvait participer bien sûr et un texte lu donnait droit à un café et un dessert offert. Et bien, nous fûmes nombreux à déclamer nos vers et pas seulement ceux de l’atelier ! Nous avons réussi à attraper un public, à le tenir en haleine. C’est très différent de la représentation qu’on se fait de la poésie, quatrains, prose, rimes etc, etc… e plus important dans le slam, c’est d’attraper l’espèce de rythme qui donne de l’impulsion au texte et permet de prendre confiance en soi vis-à-vis d’un public… et de nous-mêmes. Laur 4 l’impulsion au texte et permet de prendre Laurette, Chloé et Chloé, élèves du lycée expérimental de St Nazaire Rencontre de slameurs et slameuses Nous avons rencontré des slameurs à l’occasion d’une scène ouverte dans un bar à Nantes. Julio a découvert le slam en avril 2003.

II le pratique depuis, et anime, depuis juin 2004, dans un autre bar nantais, des tournois de slam dont il souligne le côté règlementé. Pour lui, ce soir, nous n’assistons pas à un vrai tournoi de slam puisqu’il n’y a pas de jury, de notes, de temps limité. Nous serions plutôt dans une charmante réunion poétique. Pourtant, cette soirée est annoncée sur les flyers et les affiches comme une soirée siam. Y aurait-il plusieurs façons de voir le slam ? Anne, elle, écrivait déjà des poèmes avant de découvrir le slam ; elle apprécie de pouvoir mettre des textes en valeur avec différents phrasés.

Elle ne s’intéresse pas du tout au côté compétition que pourrait avoir le slam. Alice est conteuse et a découvert le slam par hasard dans un bar il y a trois ans. Elle apprécie le côté décontracté du slam et le fait qu’il s’adresse à un large public. Elle anime cette scène parce qu’elle croit qu’il est important que les gens se rencontrent, se croisent, s’écoutent et s’entendent. Cest la façon de faire de la politique qu’a trouvée cette be S et s’entendent. Cest la façon de faire de la politique qu’a trouvée cette belle femme chaleureuse.

Chloé, lycée expérimental de St Nazaire Quelques pistes pour réfléchir Joù vient le slam ? Pourquoi fait-on du slam ? Le slam est né dans les années 80 aux Etats-Unis. Ce mouvement est l’héritier des mouvements littéraires contestataires des années 70 mais aussi de pratiques orales en usage dans la communauté afroaméricaine : le « Dirty dozens », sorte de duel d’injures et le « toasting’ exercice musical consistant à parler ou scander sur un fond rythmique. Il proviendrait e la tradition des griots africains.

Un écrivain de Chicago, Marc Smith, a organisé dans un bar des compétitions de poésie, conçues au départ comme de véritables combat de mots. Il a baptisé mouvement « slam Le slam s’est répandu dans le monde entier, notamment en France, et c’est moins I qu’ça paraisse louche pour sortir des mots, phrases, textes qui parlent de tout et de rien, de ce qui s’passe dehors, pour le faire ressentir aux autres en solo ou en groupe. Cest comme tu veux, faut pas qu’tu sois stressé. Faut juste que tu sois au taquet et que tu y croies.

Amandine pour dire sa révolte : Les gens, tu leur parles du siam, ils disent : « Ou là, là ! T’es une racaille ! » Ils comprennent pas ta douleur, ta peur. Z’ont rien compris. Mais moi, j’écris pour tous ces gens qui sont dans la misère, parce que J’aime ça, écrire, parler, prononcer tous ce que j’ai au fond du cœur, pouvoir m’exprimer. C’est ça le plus important. Pas comme ces hommes politiques qui t’écoutent pas. Z’en ont rien à foutre de toi. Normal, cinquante mille balles par mois, c’est d’Ia balle.

Sylvain Pour partager sa tristesse ou les difficultés de sa vie . C’est stupide J’en sais rien C’est comme ça Je sais pas C’est un peu con ce que je fais Je trouve que ça ne sert à rien d’écrire Je n’ai rien à dire De spécial Tout peut sembler banal Et extraordinaire Ça dépend de comment on le dit « J’en serre rien » le sers à rien colère il se demande pourquoi pourquoi je suis si en colère et en même temps si triste Roselyne eme Textes de la classe de 3 2, collège Jacques Ellul de Bordeaux Où fait-on du slam ?

Dans des lieux publics, comme les bars, les cafés, les lieux associatifs mais aussi des salles de spectacles, MJC, cinemas. Il se pratique aussi dans des sites moins familiers de la oésie et du spectacle : bureaux de poste, médiathèques, hôpitaux, prisons ou marchés en plein air Pour continuer Un projet de brochure documentaire Le chantier BT souhaite publier un documentaire sur le mouvement slam.