Le siècle des totalitarismes I

essay B

Chapitre no 5 totalitarismes [Histoire] ntroduction sur la notion de totalitarisme Le Siècle des • Le mot désigne une ensemble de similitudes entre 3 systèmes politiques qui ont marqué l’histoire du XXe s. : le régime fasciste italien (1922-1943), le régime national-socialiste – ou nazi – allemand (1933-1945) et le régime communiste soviétique (1917-1991), surtout pour ce dernier durant l’époque où Staline le dirige (1924-1953). • L’adjectif « totalitair 1924 par le libéral Ital fascisme, ses pratiqu Le terme est ensuite même. Les nazis parl 7 Swtp next page VIC. mière fois en pour dénoncer le ise sur la société. Mussolini lui- tat total Juive allemande ayant fui le nazisme, la philosophe Hannah Arendt écrit le premier livre sur Les Origines du totalitarisme (1951 lequel Inspire les travaux de politologues américains (Carl Friedrich, Le totalitarisme, 1953) et français (Raymond Aron, Démocratie et totalitarisme, 1965). Ce concept a depuis été utilisé par de nombreux analystes, notamment historiens, ainsi que dans le discours politique (durant la guerre froide, les responsables américains ne cessent de qualifier l’URSS d’État totalitaire).

II a servi aussi à qualifier d’autres régimes politiques. ?? Comment définir un régime totalitaire ? On peut dire qu’il s’agit d’un régime qui exige une soumission totale de l’individu à l’État, qui contrôle et donne un sens à tous total les aspec Sv. ‘ipe to aspects de la vie, publique comme privée. Le refus de s’y soumettre implique d’être considéré et traité comme un ennemi du peuple ou de la nation, voire de la « race Les travaux précités avancent plusieurs critères . une idéologie officielle, qui prône une société nouvelle, voire un « homme nouveau et qu’il est interdit de critiquer – un parti de masse, seul autorisé et dirigé par un chef charismatique ; ‘exercice de la terreur à l’égard des récalcitrants et des réfractaires ; l’usage d’une propagande intensive, grâce au monopole des moyens de communication et des modes d’expression artistiques ; – le contrôle par l’État de la vie sociale et de l’économie. ?? Un régime totalitaire ne doit donc pas être confondu avec une « simple » dictature ou un régime autoritaire. Une dictature impose son pouvoir par la suppression des libertés et la répression des opposants (grâce à la police, l’armée… ). Un régime totalitaire ne veut pas seulement que le peuple accepte la politique menée par résignation et coercition, il cherche ? ce qu’il y adhère et la soutienne (d’où le parti de masse, l’encadrement de la jeunesse, etc. ).

De même, une dictature a la plupart du temps un projet conservateur, voire réactionnaire (retour à un ordre ancien) alors que le totalitarisme se présente comme révolutionnaire au sens littéral : voulant une rupture, le bouleversement du système politique, social, moral antérieur. À ce titre, il est difficile de considérer par exemple le régime franquiste espagnol (1939-1975) comme totalitaire, de même le régime vichyste (1940-1944), malgré sa prétention d’instaurer une « Révolution Nationale » (cf chap. Il). Ce 2 7 (1940-1944), malgré sa prétention d’instaurer une « Révolution Nationale » (cf chap. 3, Il). Ce sont plutôt des régimes autoritaires et réactionnaires. • Par conséquent, le terme ne désigne pas un ensemble d’idées ou un programme politique précis (ceux du nazisme et du communisme sont radicalement différents l) mais un mode de fonctionnement, un ensemble de pratiques mises en place afin de les imposer. C’est pourquoi le concept de totalitarisme est également très controversé [cf conclusion du l]. Pour approfondir la notion et les débats qu’elle suscite, l’article ? totalitarisme » de Wikipédia est plutôt bien conçu : s’y reporter] l) Genèse et affirmation des régimes totalitaires dans l’entre- deux-guerres pour illustrer la pertinence de ce concept tout en évitant des amalgames abusifs, il importe donc, après en avoir analysé la genèse, d’étudier les régimes totalitaires sous l’angle à la fois de leurs points communs mais aussi de leurs spécificités. a- La genèse des régimes totalitaires Les causes et les conditions historiques qui ont permis l’émergence de ces 3 régimes sont complexes et font encore l’objet de débats entre historiens. Mais quelques facteurs communs fondamentaux peuvent être mis en avant. a) Des sociétés prédisposées • L’absence de véritables traditions démocratiques. – Dans l’empire russe, le régime tsariste était une autocratie. Si les élites sociales commençaient à être associées au gouvernement, les masses ouvrières et surtout majoritairement paysannes étaient totalement exclues du ouvoir.

En Allemagne, l’empereur bdication de Guillaume II exerçait un pouvoir autori exerçait un pouvoir autoritaire jusqu’à rabdication de Guillaume II en 1918. – Dans ces 2 pays, les tentatives pour instaurer une démocratie près la chute des empires ont échoué. En Russie, le gouvernement provisoire qui s’installe après une 1 ère révolution en fév. 1917 ne durera que qques mois et devient vite très impopulaire. En Allgne, la République de Weimar fondée en 1919 durera jusqu’en 1933 mais sera très instable et marquée par de multiples graves crises (voir + bas). Le cas de l’Italie est un peu différent : elle est une monarchie parlementaire depuis l’unification du pays (1870), mais là aussi les masses populaires sont écartées ou se désintéressent du jeu politique pour diverses raisons : très grande misère des paysans, otamment dans le Mezzogiorno, illettrisme excluant du droit de vote une gde partie des hbts, appel au boycott des élections par l’Église catholique (jusqu’en 1919), etc.

Dans ces pays où le peuple n’a pas rhabitude de participer à la vie publique, il sera plus donc plus facile d’imposer des régimes fondés sur l’autoritarisme et l’endoctrinement que dans des États pratiquant depuis longtemps le suffrage universel, le pluripartisme, la liberté d’expression, comme la IIIe Rép. « enracinée » en France [cf chap. 3, Il ou la vieille démocratie britannique. • Une unité nationale récente, Inachevée ou absente L’unité nationale est tardive s’agissant de l’Italie (1870) et de l’Allemagne (1871).

Ce sont donc de jeunes nations, dans lesquelles le nationalisme est une idéologie qui rencontre un grand écho. D’autant qu’elles n’ont pas participé autant qu’elles l’auraient souhaité au « partage colonial » du XI 4 27 qu’elles n’ont pas participé autant qu’elles l’auraient souhaité au « partage colonial » du XIXe s. et se sont heurtées à la puissance des empires coloniaux français et britannique. Et qu’elles estiment que leur unification est inachevée, car des terres de langue allemande et italienne situées dans l’empire austro- ongrois leur ont échappé (ex. es « terres irrédentes » au nord de l’Italie). Le règlement de la WWI va renforcer ce nationalisme [voir + bas]. – L’empire russe est quant à lui multinational englobe ce nombreux peuples) et cela constitue un frein à la cohésion étatique. Le communisme, se présentant dans un 1er temps comme un idéal de coexistence et de respect des différentes nationalités de la Russie, contrairement au tsarisme perçu comme l’instrument de la dominat0 des seuls Russes, devient alors une sorte de ciment social. ) La « Grande Guerre » a-t-elle enfanté les totalitarismes ? ?? Elle est à l’origine d’une « brutalisation » de la vie sociale et politique – Le terme, Inventé par l’historien Georges Mosse ds son livre De la Grande Guerre au totalitarisme (1990), désigne le lien qui existe entre la guerre vécue par les soldats (et les civils) et la banalisation de la violence comme moyen de l’expression des conflits politiques et sociaux une fois la paix revenue.

La guerre des tranchées a non seulement été une expérience traumatisante, marquée par l’omniprésence de la mort ? une échelle jamais atteinte, mais elle a été sacralisée par les ?tats, aussi bien pendant le conflit (propagande, « bourrage de crâne ) qu’après, à travers un culte quasiment religieux (commémorations, monuments aux morts, exaltation de l’héroi s 7 travers un culte quasiment religieux (commémorations, monuments aux morts, exaltation de l’héroisme).

Cette légitimation de la violence et de l’encadrement autoritaire des individus a conduit, selon l’auteur, à une indifférence grandissante vis-à-vis de la vie humaine (une sorte de régression de la tradition humaniste européenne). – De fait, les idéologies fasciste et nazie mettent en avant, dès ‘origine, des valeurs guerrières : l’ordre, la force, la discipline, le rôle du chef, l’ultranationalisme, la brutalité contre l’adversaire…

Mussolini comme Hitler sont des anciens combattants, tout comme leurs 1ers militants enrôlés ds des organisations paramilitaires : les Faisceaux italiens de combat (fasci) sont créés en 1919 [photo 2 p. 160] , Hitler crée les Sections d’assaut (SA) du parti nazi à Munich en 1 921 . Ils « brutalisent » en effet la vie politique : défilés en uniformes (bottes, chemises noires, chemises brunes), chants guerriers, agressions contre les yndicalistes, les communistes, les démocrates…

Sous la Rép. de Weimar, la société allde s’habitue à la violence : 300 assassinats politiques dans les années 1920… – Dans la Russie de 1917, même si les bolcheviks (z 1er nom des communistes) ne vouent pas spécialement un culte à la violence, leurs militants sont aussi en grande partie des soldats qui se sont mutinés ou qui ont déserté, et ce sont eux qui forment les milices qui vont prendre d’assaut le Palais d’Hiver lors de la Révolution d’octobre [voir + loin].

En Russie : « La guerre, le plus beau cadeau fait à la révolution » (Lénine) Le cas de la Russie est celui où le lien entre la Première Guerre mondiale et la naissan 6 27 cas de la Russie est celui où le lien entre la Première Guerre mondiale et la naissance d’un futur régime totalitaire est le + évident, ne serait-ce que parce que la révolution se déroule en plein conflit et qu’elle en est une conséquence directe.

Alliée à la France et au RU, la Russie tsariste entre en guerre à leurs côtés en 1914. Mal préparée, mal ravitaillée, mal dirigée par des officiers issus de la noblesse (qui du reste méprisent leurs soldats issus du peuple), l’armée russe va d’échec en échec. La guerre de tranchées contre l’Allemagne se solde par une surmortalité des troupes et de terribles privations, à l’arrière comme au front. Mutineries, désertions se multiplient.

La population n’obéit plus aux autorités militaires ou étatiques et se forment un peu partout des conseils (z soviets) de paysans, d’ouvriers, de soldats, de marins qui prennent leurs propres décisions à l’échelle du village, de l’usine, du régiment. En février 1 917, impuissant à maîtriser la situation, le tsar Nicolas II abdique. – Mais le Gouvernement Provisoire qui lui succède, composé de ibéraux et de socialistes modérés (comme Kerenski), poursuit la guerre aux côtés de l’Entente.

Les bolcheviks, socialistes révolutionnaires (dirigés par Lénine, Trotski, Staline… ), font campagne contre le G. P. sur des thèmes qui répondent aux aspirations populaires : la terre aux paysans, le pouvoir aux soviets et surtout la paix. Ils renforcent leurs rangs durant toute l’année 1917 [suite • bas]. Après leur prise du pouvoir en octobre, une de leurs 1 ères actions sera de signer une paix séparée avec l’Allemagne, à Brest-Litovsk (mars 1 918). • En Allemagne et en Italie : la g ,’