Le Sida

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INTRODUCTION Les maladies sexuellement transmissibles (MST) sont des maladies infectieuses très fréquentes. Parmi ces maladies, on distingue le Sida qui tient une place de choix. Notre exposé portera sur le sida, ses modes de transmission et ses manifestations. – HISTORIQUE DE LA MALADIE En 1981, une maladie jusque-là inconnue est découverte aux États-Unis : il s’agit d’une immunodéficience sévère dont une trentaine de cas sont recensés par le Center of Disease Control chez des hommes jeunes et homosexuels. Un cas similaire S. wp next page est également déco année, la maladie ar

OF Immuno-DeficiencyS • immunodéficitaire ac connus. Le virus resp e cette même AIDS (Acquired -gai da (syndrome ransmission sont 1983 par l’équipe du Français Luc Montagnier puis, de façon indépendante, par celle de l’Américain Robert Gallo en 1984. Le sida est une maladie émergente, apparue en Afr’que probablement au cours de la seconde moitié du xxe siècle ; sur la base d’analyses de sérums sanguins conservés à des fins d’études biologiques sur les maladies infectieuses, on pense qu’il a émergé vers la fin des années 1950.

L’épidémie de sida que nous onnaissons aujourd’hui a débuté à la fin des années 1970 ou au début des années 1 980 en Afrique subsaharienne, en Amérique du Sud et du Nord, aux Caraïbes, en Europe de l’Ouest, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Elle s’est répandue rapidement aux autres régions de la planète, touchant l’Asi Sv. ‘ipe to l’Asie du Sud, de l’Est et du Sud-Est, la région Pacifique, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à la fin des années 1980. L’Europe de l’Est et PAsie centrale ont connu l’apparition du fléau au début des années 1990. Le sida touche aujourd’hui le monde entier.

Les echerches menées depuis le début des années 1 980 ont perms d’élucider les mécanismes de la maladie aux niveaux moléculaire et cellulaire, et de mettre au point des traitements antiviraux permettant de freiner son évolution. Cependant, aucun moyen n’existe encore pour la guérir : le sida reste une maladie mortelle. Il- VIRUS RESPONSABLE : LE VIH e sida est dû à un rétrovirus, le VIH ou virus de l’immunodéficience humaine, qui infecte certaines cellules du système immunitaire, les lymphocytes T-CD4 (ou T4), responsables de la coordination des différents acteurs cellulaires t moléculaires de la réponse immunitaire.

Pour une présentation de ce virus, de sa structure, de ses particularités et de son mode de multiplication. Ill- MODES DE TRANSMISSION Le VIH se transmet par le sang et les sécrétions sexuelles. La sueur, la salive, l’urine et les selles ne sont pas contaminants, le virus y étant présent en trop faibles quantités. Le VIH ne peut par ailleurs pas survivre longtemps en dehors de l’organisme. Les contacts de la vie quotidienne, le partage des verres et couverts, les postillons, les poignées de porte, le linge, les téléphones ublics ou les sièges de toilette sont sans risque.

Les animaux domestiques ne transmettent pas le sida, pas plus que les piqûres de moustiques. 1- Voie sanguine Les échanges de seringues usagées chez les consomm lg Les échanges de seringues usagées chez les consommateurs de drogues injectables représentent un mode majeur de transmission du Sida (les virus présents dans une goutte de sang contaminé à l’intérieur d’une seringue sont protégés de l’air et peuvent survivre longtemps, et donc infecter tout nouvel utilisateur de la seringue).

En ce qui concerne les transfusions sanguines, la transfusion de ang total non chauffé constitue un vecteur de transmission du virus. En France, si des contaminations ont eu lieu par ce biais avant 1985, notamment chez les hémophiles, ce risque est depuis éliminé : depuis août 1985, le dépistage systématique du VIH est effectué sur chaque don de sang ; de plus, un entretien préalable du donneur avec un médecin précède tout don de sang, de façon à exclure d’emblée les sujets potentiellement contaminés. Enfin, l’inactivation virale des dérivés du plasma est systématique.

Le don de sang ne présente quant à lui aucun risque, le matériel de rélèvement utilisé étant stérile et à usage unique. Un autre risque de contamination par voie sanguine est l’accident chez les professionnels de santé, notamment par piqûre ou coupure avec du matériel contaminé (aiguille, scalpel… ). La prise immédiate de traitements antirétroviraux après un tel accident fait chuter le risque de contamination de plus de 80 %. Enfin, rutilisation des brosses à dents, coupe-ongles, ciseaux, rasoirs de personnes contaminées comporte un risque, certes minime, mais qui impose la prudence.

Il en est de même pour les aiguilles utilisées pour le tatouage. De façon générale, l’utilisation d en est de même pour les aiguilles utilisées pour le tatouage. De façon générale, l’utilisation de tout matériel d’incision ou d’injection (instruments de chirurgie dentaire, aiguilles d’acupuncture, seringues) doit faire l’objet de précautions particulières : la stérilisation systématique après chaque utilisation ou l’emploi de matériel à usage unique supprime tout risque de contamination.

Il est conseillé aux voyageurs se déplaçant dans des régions aux conditions sanitaires déficientes d’emporter des seringues et des aiguilles stériles, dans le cas ù ils devraient sur place recevoir un traitement médical par injection. 2- Voie sexuelle Chez les personnes séropositives, le virus du sida est présent dans toutes les sécrétions sexuelles : sperme, liquide séminal et sécrétions vaginales. Toute relation sexuelle non protégée avec un partenaire séropositif ou de sérologie inconnue représente un risque de contamination.

Les périodes de menstruation de la femme augmentent le risque de transmission au partenaire, le virus étant présent dans le sang menstruel. Les dons de sperme non contrôlés sont également un mode de transmission potentiel du VIH. En France, ce risque est supprimé depuis 1992, et des précautions rigoureuses sont prises dans les Centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme (Cecos). Le sperme du donneur est dans un premier temps congelé, puis, six mois plus tard, le donneur est convoqué pour subir de nouveaux tests de dépistage — tests dont les résultats conditionnent le don.

Si le donneur est séronégatif pour le VIH, le sperme est exploité pour une procréation médicalement assistée ; da 4 OF lg séronégatif pour le VIH, le sperme est exploité pour une procréation médicalement assistée ; dans le cas contraire, il st systématiquement détruit, écartant ainsi toute éventuelle contamination. 3- Transmission transplacentaire et allaitement Le VIH peut se transmettre de la femme enceinte à son enfant, durant le troisième trimestre de la grossesse ou lors de l’accouchement.

Ce risque de transmission varie de 15 % à 30 % si la mère ne suit aucun traitement, et est d’autant plus élevé que son état général est faible ou si son taux de CD4 est inférieur à 200 par mm3. Il est en revanche considérablement diminué si la mère suit un traitement antirétroviral pendant sa grossesse, pouvant chuter au-dessous de 5 n nouveau-né de mère séropositive est nécessairement positif au test de dépistage du VIH pendant les premiers mois de sa vie, car les anticorps de la mère passent dans le sang du fœtus pendant la grossesse.

Cependant, s’il n’a pas été contaminé par le VIH, il est seulement séropositif apparent : les anticorps maternels disparaissent définitivement après une période de neuf à dix-huit mois, et l’enfant devient alors séronégatif. En revanche, s’il a été contaminé, il perd les anticorps maternels, mais développe ses propres anticorps anti-VIH et reste séropositif. La transmission du VIH est également possible par le lait maternel (allaitement par une mère séropositive ou par le biais de dons de lait).

L’allaitement est donc contre-indiqué si la mère est séropositive. Les dons directs de lait d’une mère à un enfant qui n’est pas le sien sont interdits en France. Le lait maternel doit être distribué exclusive enfant qui n’est pas le sien sont interdits en France. Le lait maternel doit être distribué exclusivement par les lactariums, pour lesquels les donneuses de lait sont sélectionnées (entretien et tests de dépistage obligatoires vis-à-vis du VIH). Le lait est ensuite chauffé avant d’être distribué.

V- DÉPISTAGE ET DIAGNOSTIC 1- Dépistage Le test de dépistage du VIH est conseillé à toute personne ayant été confrontée à une situation à risque (rapports sexuels non protégés, utilisation de seringues usagées, transfusion sanguine avant 1985 et aux couples désireux de cesser d’utiliser des préservatifs). a- Anonymat et confidentialité Le test de dépistage n’est pas obligatoire à titre individuel, et ne peut en aucun cas être réalisé sans l’accord du patient.

II est en revanche systématique et obligatoire pour les dons de sang ‘organes, de tissus, de cellules, de sperme ou d’ovule, et de lait. Il est par ailleurs proposé aux femmes enceintes et parmi les tests prénuptiaux. Un test de dépistage peut se faire de façon anonyme dans les centres de dépistage ; s’il est réalisé sur prescription médicale, les résultats sont protégés par le secret professionnel et l’identité du patient reste donc strictement confidentielle. – Types de tests Il existe deux types de tests de dépistage : ceux qui recherchent dans le sang ou les tissus le virus lui-même (par détection de ses protéines ou de son matériel génétique), et ceux qui détectent ans le sang les anticorps anti-VIH (la présence de tels anticorps signant la contamination par le virus), qui apparaissent de trois ? six semaines après la contamin 6 OF lg la contamination par le Virus), qui apparaissent de trois à six semaines après la contamination — c’est la séroconverslon.

Ces seconds tests permettent de déterminer le statut sérologique des patients : une personne est dite séropositive à l’égard du VIH lorsque le test de dépistage décèle dans son sang la présence d’anticorps anti-VIH ; elle est dite séronégative dans le cas contraire. Tout test positif ou au résultat douteux doit être ontrôlé par une deuxième méthode. – Principaux tests de recherche d’anticorps anti-VIH — ELISA (Enzyme-linked Immunosorbent Assay) détecte les anticorps présents dans le sérum ; c’est une technique très sensible qui aboutit, en cas de séropositivité, à une coloration de l’échantillon sanguin appréciée par mesure de la densité optique. — Western Blot est une méthode spécifique qui permet de caractériser les différents anticorps dirigés contre chacune des protéines virales.

Elle est surtout utilisée comme test de confirmation après une positivité ou une sérologie douteuse possibles réactions non spécifiques) au test ELISA. d- Tests de recherche de virus — Le RIPA (Radio Immunoprecipitation Assay) est un test réservé aux laboratoires spécialisés, car il implique la culture de cellules infectées et l’utilisation de molécules radioactives pour le marquage du virus. — La culture virale est une technique longue et très onéreuse. Elle consiste en la mise en culture de Ymphocytes T.

Si ceux-ci produisent des virus, ils pourront être détectés dans les produits de culture surnageant. pour des raisons de sécurité, la culture virale implique des dispositions art culture surnageant. Pour des raisons de sécurité, la culture virale implique des dispositions particulières. Ce procédé permet d’isoler des souches nouvelles, d’évaluer la charge virale dans le suivi de protocoles thérapeutiques, ou de diagnostiquer l’infection par VIH chez le nouveau-né de mère séropositive.

La PCR (Polymerase Chain Reaction) est une technique d’amplification de l’ADN qui consiste à extraire l’ADN des lymphocytes (l’ADN du VIH a en effet la particularité de s’intégrer à l’intérieur même de l’ADN des lymphocytes). Cet ADN est ensuite transféré dans un système d’amplification spécifique de ‘ADN viral recherché pour le rendre décelable. On réserve ce procédé à la détection de l’ADN viral chez le nouveau-né de mère séropositive, pour distinguer la sérologie de celle de la mère séropositive. ?? La mesure de la charge virale est une technique qui permet de calculer la virémie (mesure de la concentration en ARN viral dans le plasma). Cette technique a ses limites, car elle estime les virus présents dans le sang et non dans les tissus. Plusieurs études confirment le lien entre la charge virale et le risque d’apparition de maladies opportunistes. En l’absence de traitement, plus la harge virale est élevée, plus le risque d’évolution de l’infection à VIH est important. Lorsque le traitement fait baisser la charge virale de manière importante et durable, le risque d’évolution de l’infection à VIH est nettement diminué.

La charge virale doit être interprétée en fonction de la présence ou non de symptômes et de l’état général ainsi que du taux des T4. La charge virale peut augmenter de manière temp BOF lg augmenter de manière temporaire après un vaccin ou au cours d’une infection bénigne telle que la grippe ; elle retrouve sa valeur réelle après cet épisode. – Diagnostic de sida La première étape en est la positivité d’un test de dépistage, qui indique qu’il y a eu contamination par le virus.

Par la suite, le diagnostic de sida déclaré est établi sur la base d’une part du nombre de lymphocytes T-CD4 par millimètre cube de sang (on distingue trois catégories : supérieur ou égal à 500, entre 200 et 499, et inférieur ou égal à 200) et d’autre part de l’apparition de maladies dites opportunistes. Le diagnostic de sida est, en France, soumis à déclaration obligatoire par le corps médical, mais l’anonymat du patient st préservé : la déclaration est en effet dans tous les cas non nominative ; son seul but est la surveillance de l’évolution de l’épidémie.

Comme pour toutes les informations relatives à la santé d’un patient, les médecins et le personnel soignant sont tenus au secret professionnel. V- PHASES DE LA MALADIE, SYMPTOMES ET COMPLICATIONS 1- Les phases de la maladie L’infection par le VIH se caractérise par quatre phases successives dont la durée (approximative) varie d’un individu à l’autre : la primo-infection, qui dure de vingt Jours à trois mois ; la phase asymptomatique, qui peut s’étendre sur dix ans ; le pré-sida, orme intermédiaire ; le sida déclaré. Une personne contaminée peut transmettre à tous les stades. Primo-infection La primo-infection suit le contact avec le virus. Pendant cette première phase, l’organisme s Primo-infection première phase, l’organisme synthétise des anticorps spécifiques contre le VIH. Cette phase passe le plus souvent inaperçue. Quand ils existent, les symptômes sont non spécifiques et évoquent un syndrome grippal : fatigue, fièvre, maux de tête, augmentation de volume des ganglions cervicaux. La phase de primo-infection se traduit au niveau cellulaire par une ultiplication importante du VIH, mais le système Immunitaire n’est pas encore altéré.

La virémie augmente de façon considérable. Quelques rares personnes (moins de 1 % de la population) semblent résistantes à la contamination par le VIH — une protection qui serait liée à une mutation d’un récepteur présent sur les lymphocytes (le CCR5). b- Phase asymptomatique C’est une phase sans symptôme (bien que le virus continue de se multiplier et de progresser), au cours de laquelle l’immunité est peu altérée, voire normale. En rabsence de traitement, elle dure de six à sept ans, parfois jusqu’à dix ans.

Le système immunitaire lutte contre le virus, ce qui fait dans un premier temps chuter la virémie, puis la maintient à un taux relativement faible. Le système immunitaire compense la destruction de ses lymphocytes T-CD4 (ou T4) en fabriquant de nouveaux lymphocytes, d’où une stabilité apparente du taux sanguin des lymphocytes T-CD4. Mais au bout de quelques années, le virus prend le dessus, le nombre total de lymphocytes diminue car le système immunitaire n’est plus en mesure de les remplacer, et la quantité de virus dans l’organisme (sang et ganglions) croît rapidement, 0 9