La vie
mais c’est au xviiie siècle que le philosophe se fait un devoir de servir et d’améliorer la société : alors que les écrivains du xviie siècle étaient des courtisans à la recherche de mécènes et de protecteurs, ce siècle est emblématique d’une nouvelle éthique de vérité de l’écrivain, exprimée à l’origine par Voltairel, consistant en son autonomisation progressive par rapport aux pouvoirs (politiques, religieux).
Cette éthique se construit dans e cadre de la lutte pour la liberté d’expression avec en corollaire une responsabilité accrue de ces écrivains dont les pouvoirs veulent désormais qu’ils répondent de leurs œuvres2. ‘est la même conception qui prédomine chez les auteurs du xixe siècle, en particulier chez Lamartine, mais encore plus particulièrement che politique de l’écrivain uestion de l’utilité te toute sa vie en me si la doctrine fonction de ses convi „ p g natu Suipe to Wew next page aturaliste ne l’engage pas à prendre position dans ses romans, un désir de corriger la société apparaît cependant à travers l’évocation des conditions de vie des miséreux. u xxe siècle, l’engagement devient un devoir au nom de la liberté et de la solidarité : « Tout artiste aujourd’hui est embarqué dans la galère de son temps… Nous sommes en pleine mer. L’artiste, comme les autres, doit ramer à son tour, sans mourir s’il le peut, c’est-à-dire en continuant de vivre et de créer » (Camus).
Cest le cas de Roger Martin du Gard, Malraux, aux côtés des existentialistes et des poètes de la Résistance, mais aussi des écrivains des minorités. Sartre, dans sa théorie de la littérature engagée, dépasse l’opposition entre la responsabilité de l’écrivain, qui amène l’auteur à se restreindre, et la liberté de création (défendue par Roland Barthes qui transfère la responsabilité de l’écrivain au lecteur), en rattachant la responsabilité au libre arbitre3. 2