La tragédie Antique
A. QU’EST CE QUE LA TRAGÉDIE ? 1 -Definition La tragédie grecque est un genre à part, qui ne se confond avec aucune des formes prises par le théâtre moderne. C’est un genre dramatique et lyrique en vers, plus rarement en prose, qui met en scène quelques grands malheurs arrivés à des personnages historiques ou mythologiques s’exprimant dans un langage soutenu , propre à exciter la terreur ou la pitié 2-0rigine et évolution La tragédie grecque a sans nul doute une origine religieuse .
Elle naît sous la tyrannie perpétue tout au Ion à sa forme littéraire a (cours du Vème siècl au « chant des boucs » ext page 6 avant J-C et se aine. Elle parvint ocratie athénienne édie remontent ionysos : on ne jouait des tragédies qu’aux fêtes de ce dieu . La grande occasion, à l’époque classique, était la fête des Dionysies urbaines qui se célébrait au printemps mais il y avait aussi des concours de tragédie à la fête des Lénéennes qui se déroulait vers la fin décembre.
La représentation elle-même s’insérait donc dans un ensemble éminemment religieux La tragédie devint, par la suite, un genre de plus en plus codifié qui faisait l’objet, sous Périclès, de concours organisés par l’état. Trois poè S to page poètes s’affrontaient devant un collège de citoyens. Les œuvres tragiques qui nous sont parvenues et que les grecs nous ont transmises parce qu’ils les jugeaient dignes d’ être conservées -32 pièces sur les quelques 300 qu’avaient, à eux seuls, composées les trois plus grands poètes tragiques de l’époque- ont été produites en moins de soixante dix ans (de -470 à -404).
Cette brusque et puissante éclosion souligne le double caractère du phénomène tragique en Grèce : c’est une invention si neuve et si complète qu’il ne faut pas en chercher l’origine dans d’anciens ituels religieux ; c’est aussi un moment historique, étroitement localisé dans l’espace et le temps, lié à des conditions sociales et mentales très particulières. La tragédie marque un tournant : elle Innove, dans le domaine des Institutions sociales, des formes d’art, de l’expérience humaine.
Selon Aristote, la tragédie serait née d’improvisations ; elle serait issue de formes lyriques comme le dithyrambe (qui était un chant de choral en l’honneur de Dionysos) ; elle serait donc, de même que la comédie, l’élargissement d’un rite. En effet, l’inspiration fortement eligieuse des grands auteurs de tragédies se situerait dans le prolongement d’une impulsion première.
Certes, on ne retrouve rien, dans les oeuvres, qui rappelle spécialement Dionysos, le dieu du vin, ni même le dieu qui meurt et renaît avec la végétation ; mais ony re 2 Dionysos, le dieu du vin, ni même le dieu qui meurt et renait avec la végétation ; mais on y retrouve toujours une certaine présence du sacré, qui se reflète dans le jeu même de la vie et de la mort .
Par un trait assez remarquable, la naissance de la tragédie est liée presque partout à l’existence de la tyrannie, c’est-à-dire ? n régime fort, s’appuyant sur le peuple contre l’aristocratie. Les rares textes sur lesquels on se fonde pour tenter de remonter plus haut que la tragédie attique conduisaient tous à des tyrans. Une tradition attribuée à Solon raconte que la première représentation tragique serait due au poète Arion.
Entrée dans la vie athénienne par l’effet d’une décision officielle, s’insérant dans toute une politique d’expansion populaire, la tragédie apparait liée, dès ses débuts, à l’activité civique ; ce qui explique la place qu’occupent, dans les tragédies grecques, les grands problèmes ationaux de la guerre et de la paix, de la justice et du civisme. 3-Structure de la tragédie : La tragédie s’inspire de l’épopée : le geste des grands héros légendaires ; de la poésie lyrique elle retient, dans le chant choral, la métrique traditionnelle.
Le jeu tragique se déroule sur deux plans séparés : sur la scène, les protagonistes du drame, personnages individualisés, incarnant les héros d’autrefois, toujours plus ou moins étrangers à la condition ordinaire du citoyen ; da 3 héros d’autref01s, toujours plus ou moins étrangers à la condition ordinaire du citoyen ; dans l’orchestra, dansant et chantant, e chœur, constitué par un collège de citoyens et dont les sentiments traduisent comme un fond de sagesse populaire.
Le chœur s’exprime en strophes chantées alors que les personnages dialoguent avec un style voisin de la langue parlée. Rapprochés par leur langage commun, les personnages héroïques ne sont pas seulement des acteurs aux yeux de tous les citoyens, mais à travers les discussions qui les opposent, ils deviennent l’objet d’un débat. Dans le cadre nouveau de la représentation tragique, le héros a cessé d’être un modèle, il est devenu un problème. La tragédie empruntait ses sujets aux mythes héroïques.
Le monde héroïque, que tous les citoyens connaissent à travers la lettre d’Homère, constitue pour la cité son passé : elle mettait en scène des conflits entre l’individu et la société, le privé et le public. Elle participait activement à la démocratie athénienne en réactualisant les mythes anciens en vue de prendre position dans les débats publiques en cours dans la cité. Ce genre littéraire est le premier qui présente l’homme en situation d’agir, qui le place au centre d’une décision engageant son destin. Oedpe est donc le modèle du héros tragique des grecs. 4