La R Volution Europ Enne De 1848
La révolution européenne de 1848 Au XIXème siècle, en Europe centrale, les guerres, la peste, les invasions ne cessent de remodeler la composition des sociétés et des populations. Des courants d’émigration et d’immigration se succèdent. Les couches populaires et petites bourgeoises jouent un rôle de plus en plus conscient et politlque, cet essor aboutissant à la vague révolutionnaire européenne de 1848. Des peuples sans État se soulèvent : des Italiens, des Roumains, des Slovaques, des Ruthènes (autre nom des Ukrainiens), des Serbes.
En Hongrie, ce sont précisément les minorités qui ‘attaquent à l’État central qui les ignore voire les opprime. La crise est provoquée à la fois par des revendications nationalistes Swipe to page et démocratiques. M et elles aussi peuven dans tout le continen mouvement chartist contre l’Empire Otto or26 ne sont pas loin, ue. D’autant que . Ne olitique, depuis le vements en Grèce Misère et oppression en Europe centrale : une réalité ancienne C’est peut être en Europe centrale que l’oppression est la plus ancienne, là où toutes les régions sont depuis longtemps dominées par des puissances concurrentes, voire ennemies.
Tel est le cas de la Hongrie. En 1526, le pays est occupé puis divisé en trois morceaux : la région de Buda est occupée par les Turcs, la Transylvanie conserve son autonomie, la Slovaquie et la Croatie passent sous le contrôle des Habsbourg, la famille régnante de la monarchie d’Autriche. Lorsqu’en 171 1, les Autrichiens font reculer reculer les armées ottomanes, ils prennent pied dans toute l’ancienne Hongrie et y écrasent les révoltes nationalistes bien souvent dirigées par la petite noblesse hongroise catholique. Quoique battus, ces petits nobles préfèrent encore les Habsbourg ux Turcs.
Ces petits notables hongrois bénéficient en outre de quelques droits politiques et Vienne n’a pratiquement aucune autorité sur les préfets et les juges locaux. Il existe un Parlement, la Diète, dont la convocation est décidée par Vienne. Mais des révoltes éclatent contre l’imposition de Pallemand comme langue officielle de l’administration (en remplacement du hongrois), pour une certaine libéralisation contre l’absolutisme (liberté de la presse, fin de la censure… ), contre des mesures économiques de pillage de type colonialiste de la part de Vienne, et contre l’arriération u pays en général.
Dans ce pays sans grande bourgeoisie, le mouvement libéral est dominé par une fraction de la noblesse, mais les paysans eux-mêmes tentent de jouer leur partition en se soulevant contre le régime seigneurial. Les trois empires En 181 5, le Congrès de Vienne redessine l’Europe centrale partagée entre trois empires bureaucratiques et autoritaires : l’Autriche, la Russie et l’Empire ottoman. Les peuples n’ont pas d’État, pas plus les Slaves (Tchèques, Slovaques, Polonais, Serbes, Slovènes) que les Hongrois ou les Baltes. L’Italie est mise sous tutelle autrichienne.
L’Allemagne est dominée par deux États, la Prusse et l’Autriche des Habsbourg, qui prétendent continuer le Saint-Empire germanique. En fait, c’est un pays divisé en trente-neuf prlncpautés et, par bien des côtés, assez arriéré. La bourgeo OF divisé en trente-neuf principautés et, par bien des côtés, assez arriéré. La bourgeoisie y est peu développée. Certes, depuis 1815, il existe une Confédération germanique avec une Diète, mais ce regroupement consacre l’émiettement de petits États féodaux et absolutistes.
Certains États du nord ont constitué une nion douanière tournée vers l’Angleterre, mais c’est la seule ouverture sur le reste du monde. A l’intérieur de la Confédération germanique, les zones douanières sont innombrables : un voyageur se rendant de Hambourg à Berlin doit traverser pas moins de soixante-trois postes frontieres ! Face à cette arriération, une partie des classes privilégiées comme des classes petites bourgeoises commence à exprimer un désir de modernité et de liberté, qui se traduit par l’aspiration à un certain libéralisme politique.
Les origines de 1848 Dans ce cadre de monarchie absolue, les bourgeoisies ‘Allemagne et d’Italie, influencées par les idées des Lumières, veulent une société plus libérale qui permette de laisser se développer un marché national. Toutes les révoltes dont il va être maintenant question sont toutes plus ou moins liées à l’influence de militants qui ont participé à la Révolution française, mais aussl à celle d’officiers russes qul, lors de leur passage dans les principautés allemandes ou autrichiennes lors des expéditions contre Napoléon ont répandu des idées qu’ils avaient adoptées en occident.
Jouent de surcroît le mouvement décabriste russe des officiers libéraux qui tentent un coup d’État en 1825), les souvenirs du soulèvement nationaliste en Pologne (1830-1831 ) et, dans les universités, l’influence d’intellectuels, notamment d’étudiants, nationaliste en Pologne (1830-1831) et, dans les universités, l’influence d’intellectuels, notamment d’étudiants, qui défendent et reprennent les idées de penseurs révolutionnaires.
Tudor Diamant, par exemple, élève de Fourier, essaye de fonder un phalanstère en 1832-33 près de Ploiesti, en Roumanie. Il existe dailleurs à paris, à partir de 1839, une Société des Étudiants oumains qui milite en direction des intellectuels français pour faire connaître la situation dans les principautés roumaines. Ces étudiants participent à la création du journal Les Écoles, en 1845, avec Louis Blanc, tout en influençant aussi des jeunes restés en Roumanie.
De 1833 à 1844, en Italie sous domination autrichienne, ce sont les anciens « carbonari b, membres de sociétés secrètes formées à l’époque napoléonienne contre la présence française, qui se retrouvent dans le mouvement Jeune-ltalie, fondé par Giuseppe Mazzini. Ce dernier a d’ailleurs immédiatement donné un contenu uropéen à son mouvement, en créant la Giovine Europa avec une section en Allemagne et une autre en Suisse. La montée révolutionnaire Les insurrections de la section italienne en faveur de Punité nationale, le « Rlsorgimento se succèdent, mais sans jamais entraîner de larges couches populaires.
Le pays reste morcelé en dix États. Ily a quatre États principaux : le Piémont-Sardaigne, la Lombardie-Vénétie, les États du Saint-Siège (ou États pontificaux) et le Royaume de Naples (ou Royaume des Deux-Siciles), ainsi que des principautés moins étendues : Parme, Modène, Florence (ou Grand Duché de Toscane). Autant de régimes politiques, tous dominés plus ou moins directement par l’Autriche. L régimes politiques, tous dominés plus ou moins directement par l’Autriche. Leurs économies sont arriérées, cloisonnées, dominées par le clergé et la noblesse.
Les classes moyennes sont sans influence. Du côté de la Roumanie, on perçoit aussi une certaine effervescence libérale, dans les années 1839 et 1840, notamment en Moldavie et en Valachie, avec un comité secret composé d’intellectuels, de négociants, d’artisans et d’ouvriers. Influencés par les idées de la révolution française, ces révoltés veulent la fin es privilèges des boyards, la distribution des terres aux serfs, la République. Ils sont arrêtés. En Transylvanie, les révoltes de mineurs durent plusieurs années. Et en 1843-45, la Valachie connaît une vague de révoltes et de soulèvements.
De son côté, la bourgeoisie allemande à son tour commence à exprimer ses velléités dans ce domaine de Punité nationale. Mais voilà que les choses semblent s’emballer lorsqu’en 1844 des ouvriers se révoltent en Silésie. Cette année-là commence une grave crise alimentaire qui se double d’une crise financière et touche l’ensemble des économies européennes. Cette révolte ouvrière en Allemagne refroidlt aussitôt la bourgeoisie, qui, par peur de la classe ouvrière, n’a soudain plus autant envie de supprimer les nombreux États.
Dans l’Italie féodale, les campagnes sont justement en train de connaitre une montée des mécontentements. L’hiver 1845-46 est très froid, le printemps 1846 est très pluvieux. Ces intempéries sont à l’origine de mauvaises récoltes, et d’une crise économique et sociale. En Lombardie-Vénétie, le magistrat qui dirige la ville de Milan, qu’on appelle podestat, préconise que les grains ne s PAGF s OF e magistrat qui dirige la ville de Milan, qu’an appelle podestat, préconise que les grains ne soient pas exportés vers l’Autriche.
Le gouvernement de Vienne refuse. En Toscane, dans les États pontificaux et dans le Royaume des Deux-Siciles, les autorltés décident carrément d’empêcher les exportations de grains, mais le manque d’aliment crée des conditions de famine. Les pauvres se révoltent contre les accapareurs En Lombardie-Vénétie, la crise a des répercussions financières : la Bourse de Milan s’effondre. Quand le pape s’y met. Un vent de réforme et de radicalisme souffle sur toute la éninsule. La presse et les clubs se développent, résistent à la surveillance et à la censure.
En Sardaigne, en décembre 1846, les autorités finissent par autoriser l’utilisation des mots jusqu’alors interdits de « liberté « révolution », « libéralisme » et « constitution A Rome même, Fair du temps commence aussi sérieusement ? être à la contestation : le nouveau pape Pie IX, élu en 1846, suite à la mort de son prédécesseur, le très obscurantiste et tyrannique Grégoire XVI, ose se montrer plutôt bienveillant à l’égard des patriotes et des libéraux italiens. Pie IX amnistie les prisonniers et les exilés politiques.
Le 14 juin 1847, Pie IX engage des réformes. Il crée un Conseil des ministres, ce qui est une grande innovation Son édit du 5 juillet 1847 crée la garde civique de Rome, sur le modèle de la garde nationale en France. Cette garde est composée de tous les hommes de 21 à 60 ans. Pie IX fait aussi installer un éclairage public, des lignes de chemin de fer, il répand la vaccination, conclut une union douanière avec le Piémont et la Toscane. En q fer, il répand la vaccination, conclut une union douanière avec le Piémont et la Toscane.
En quelques mois, la Rome papale est considérée comme « la capitale des espérances libérales et nationales » (Jean Sigmann). A la fin de 1847, Metternich, le Chancelier de Cour et d’État de la monarchie autrichienne, symbole à lui tout seul de toute la réaction européenne, exprime ouvertement sa colère face ? ce pape qui se lance dans les réformes et en tire une grande popularité dans toute l’Italie. L’esprit revendicatif se poursuit dans toute l’Italie, encouragé par les prises de positions « libérales » du pape.
La maladie de la pomme de terre Ailleurs, ce qui joue dans le sens de la révolte et même de la évolution, c’est l’aspiration sociale. L’année 1847, c’est une année d’émeutes contre le pain cher en France, mais aussi à Stuttgart, Ulm, Vienne, en Bohême, en Silésie, conséquence de mauvaises récoltes, elles mêmes liées à la maladie de la pomme de terre, qui la rend inconsommable. Ainsi que l’écrit Karl Marx, dans Les Luttes de classes en France, « la crise commerciale mondiale de 1847 [a] été la véritable mère des révolutions de Février et de Mars. ? Dans leur roman Les Dames à la licorne, René Barjavel et Olenka de Veer détaillent les conséquences de la maladie de la pomme e terre, de 1846 à 1850, venue des États-Unis, passée en Belgique, en France, en Angleterre, pour aboutir en Irlande. « Pour les paysans irlandais, dont la pomme de terre constituait toute la nourriture, ce fut la famine. Ceux qui disposaient d’un peu d’argent achetèrent ce qu’ils purent. Bientôt il n’y eut plus rien ? acheter. Les céréales étaient traditionnellement exportées e 7 OF purent. Bientôt il n’y eut plus rien à acheter.
Les céréales étaient traditionnellement exportées en Angleterre. Les fermiers qui ne livraient pas leurs récoltes de seigle, d’avoine ou de blé ne ouvaient pas payer leur fermage et étaient expulsés, perdant ainsi toute possibilité de cultiver des pommes de terre pour eux et leur famille. On vit en pleine famine des céréales, protégées par la troupe, gagner à pleins chariots les ports irlandais, sous les regards des paysans qui les avaient fait pousser et qui n’avaient rien à manger. Dans les campagnes, des mourants en haillons se traînaient sur la terre en friche.
Dans les villes les commerçant n’ouvraient plus leurs boutiques, les ordures et les cadavres encombraient les rues. Le typhus et le choléra achevaient les moribonds. Le alut ne pouvait venir que de l’extérieur. L’Angleterre, appelée au secours, au lieu d’envoyer des vivres envoyait des soldats. L’association « Jeune Irlande » essayait de soulever le peuple Des groupes de demi-squelettes, armés de cailloux et de bâtons, montaient à l’assaut des garnisons et mouraient d’épuisement avant de les atteindre. Les landlords expulsaient les fermiers insolvables et faisaient abattre leurs maisons.
Les familles allaient mourir dans les fossés et les tourbières. Les Irlandais, si amoureux de leur pays, se mirent à le considérer avec terreur et essayèrent de le fuir. Des trafiquants leur promirent le paradis en Amérique et les entassèrent comme du bétail dans des bateaux surchargés. Certains coulaient à la sortie du port. Dans ceux qui continuaient leur route, les émigrants, sans hygiène, presque sans nourriture et parfois sans eau, mouraient e 8 OF route, les émigrants, sans hygiène, presque sans nourriture et parfois sans eau, mouraient en masse et étaient jetés à la mer.
Parfois le vent s’arrêtait, les voiles tombaient, le voyage devenait interminable, le navire arrlvait au Canada et aux États-Unis vide et noir comme une noix mangée par le ver. » Les forces sociales en présence A cela s’ajoute les révoltes contre l’humiliation et l’oppression en général. Dans son texte « Principes du communisme », projet de programme pour son parti, la Ligue des communistes, en novembre 1847, Engels écrit que les classes laborieuses de Hongrie, de Pologne et de Russie sont comme au Moyen-âge les serfs de l’aristocratie foncière.
La classe ouvrière en tant que telle est encore très minoritaire : sur les 12 millions d’habitants de Hongrie et de Transylvanie, il n’y a que 23 000 ouvriers de fabrique et 35 000 mineurs. En revanche les serfs journaliers éduits à la misère car sous employés (pas même deux mois par an) sont en Hongrie au nombre de 826 000. La noblesse compose 5 % de la population (680 000 personnes) et les gros propriétaires sont 1 500, vivant toute l’année à Vienne. La féodalité concerne encore tout l’est du continent : la Russie, l’Empire turc, l’est de l’Allemagne, le sud de l’Italie, la Hongrie.
La petite bourgeoisie intellectuelle est alors une mince couche sociale, vivant des situations contrastées. Si nombre d’intellectuels se tournent vers les idées révolutionnaires, c’est ? la fois du fait de leurs difficultés sociales, des blocages qu’ils ne upportent plus dans la société, notamment l’absence de droits démocratiques et de droits nationaux dans les pays opprimés. Joue aussi l’émergence du PAGF q OF l’absence de droits démocratiques et de droits nationaux dans les pays opprimés.
Joue aussi l’émergence du romantisme social et du socialisme dit utopique. C’est l’ère des « mazziniens » (du nom de Mazzini) et des Jeunes Hégéliens. L’image répandue alors, c’est que les étudiants et les professeurs sont très favorables aux idées révolutionnaires. pour le parti de l’ordre, ce sont des « meneurs En fait, les intellectuels d’Italie, d’Allemagne ou de Hongrie ne veulent guère plus que la liberté de parole, d’écriture, de réunion, d’association.
En revanche, ces petits bourgeois, dès qu’ils s’engagent politiquement, s’adressent au « Peuple » dans leurs journaux ou leurs pétitions, souvent d’abord rédigés dans des cafés dits « littéraires ». Dans treize des seize villes universitaires d’Allemagne, on trouve des groupes républicains, qui ne regroupent pas plus de 8 à 16 % des effectifs estudiantins. Les débuts de la révolution européenne de 1848 Le 9 janvier 1848, en Sicile, à Palerme, une insurrection populaire donne le signal d’un mouvement qui concerne très vite toute a Sicile, avec pour principale revendication le séparatisme.
Un gouvernement insurrectionnel proclame de fait, le 12, l’autonomie de la Sicile. Le 29 janvier, le roi des Deux-Siciles, Ferdinand Il, est le premier des monarques d’Europe à proclamer une constitution de nature plutôt libérale. Ensuite, sous la pression populaire, les souverains à Naples, à Turin et en Toscane se mettent à accorder des constitutions. Des gouvernements provisoires se forment à Parme, Modène, Reggio nell’Emilia, Plaisance, tandis que des constitutions sont promulguées à Florence (7 février) et Naples