L Odyssée
Histoire des Arts : L’Odyssée dHomère L’Odyssée est un poème épique vingt-quatre chants, attribué à Homère, et qui se rattache, comme l’Iliade, au cycle de la guerre de Troie. Elle est consacrée au retour d’Ulysse qui, pendant dix ans, doit affronter de multiples dangers sur terre et sur mer avant de pouvoir rejoindre son royaume d’Ithaque. L »action de l’Odyssée présente une structure complexe. Il est possible de distinguer plusieurs parties dans cette épopée, ce qui a conduit certains à penser que divers auteurs avaient composé l’Odyssée. r 5 l) Un poème en trois rti•: • a) Télémaque (chant Télémaque – fils d’Ulysse -r sur les conseils d’Athéna, quitte Ithaque occupée par les prétendants de sa mère Pénélope et, pour avoir des nouvelles de son père, se rend successivement ? Pylos chez le roi Nestor, puis à Sparte chez Ménélas. b) Les récits d’Ulysse (chants V à XIII) Cette partie rappelle la dernière navigation d’Ulysse, qui se décide à quitter la nymphe Calypso pour regagner Ithaque.
Après dix huit jours de navigation, il affronte une terrible tempête, envoyée par Poséidon, qui le jette sur la côte des Phéaciens. Nausicaa, la fille du roi du pays, trouve le naufragé et le ramène dans le palais e son père, qui accueille généreusement Ulysse. Au cours d’un banquet donné en son honneur, le héros entend un aède chanter les épisodes de la guerre de Troie. Incapable dans son émotion de Ulysse et se prépare à raconter ses aventures. Les chants IX à XIII reprennent alors les voyages d’Ulysse depuis la fin de la guerre de Troie.
Les pérégrinations du héros l’amènent successivement chez les Lotophages, les Cyclopes, les Lestrygons anthropophages, la magicienne Circé, qui transforme les compagnons d’Ulysse en cochons, aux Enfers, dans la mer des Sirènes, enfin chez la nymphe Calypso, qui le retient dans son île endant sept ans. c) La vengeance d’Ulysse (chants XIV à XXIV) Après ce retour en arrière, l’action de l’Odyssée reprend : les chants XIV à XVI évoquent le retour d’Ulysse à Ithaque. Déguisé en mendiant, il se rend chez son porcher, le vieil Eumée, et retrouve Télémaque, de retour de Sparte.
Le père et le fils se préparent alors à chasser d’Ithaque les prétendants. Commence ainsi l’épisode final de IOdyssée (chants XVII à XXIV) toujours déguisé en mendiant, Ulysse arrive dans son palais où personne ne le reconnaît, hormis son chien et sa vieille nourrice Euryclée. Il subit les insultes des prétendants, mais, lorsque Pénélope feint de vouloir épouser celui qui sera capable de se servlr de l’arc d’Ulysse, il se fait reconnaitre, massacre les prétendants. L’épopée se conclut par les retrouvailles d’Ulysse et de Pénélope.
Il) Un roman d’aventure L’Odyssée se présente comme un roman d’aventures entraînant son héros dans des pays fabuleux. Les épisodes terrifiants succèdent aux péripéties merveilleuses, et Ulysse n’a que son intelligence et sa ruse pour échapper à la cruauté du Cyclope Polyphème ou aux séductions dangereuses de Circé. Polyphème ou aux séductions dangereuses de Circé. Ces ontrées mystérieuses, dans lesquelles les historiens modernes ont reconnu différents pays de la Méditerranée, représentent en fait les étapes d’un voyage initiatique.
L’Odyssée est une épopée, non plus guerrière et héroïque comme l’Iliade, mais humaine. Il n’y a qu’un seul personnage, Ulysse, à la fais fidèle et inconstant, dont le caractère se trempe dans sa lutte contre l’adversité et les forces naturelles. La simplicité du récit, la variété et la vérité psychologique des personnages épisodiques mettent en relief cette aventure individuelle et éternelle. Ill) Extrait : Chant XI Accueilli par les Phéaciens, Ulysse leur raconte son arrivée au royaume des morts, où il est parvenu grâce aux conseils de Circé.
Le vaisseau arrivait au bout de la terre, au cours profond de l’Océan. Là sont le pays et la ville des Cimmériens, couverts de brumes et de nuées; jamais le soleil, pendant qu’il brille, ne les visite de ses rayons, ni quand il les retourne du ciel vers la terre; une nuit maudite est étendue sur ces misérables mortels. Arrivés là, nous échouons le vaisseau, nous débarquons les bêtes,’ et, suivant le cours de l’Océan, nous arrivons nous-mêmes au lieu ue m’avait dit Circé.
Là Périmède et Eurylochos maintinrent les victimes,’ moi cependant, ayant tiré du long de ma cuisse mon coutelas aigu, je creusai une fosse d’une coudée en long et en large ; tout autour je versai des libations pour tous les morts : une première autour je versai des libations pour tous les morts : une première de lait mêlé de miel; une seconde de doux vin; une troisième d’eau ; par-dessus, je répandis la blanche farine d’orge. J’adressai une ardente prière aux têtes vaines des morts , à mon retour en Ithaque je leur sacrifierais en ma demeure une génisse térile, ma plus belle, et je remplirais d’offrandes le bûcher.
Pour Tirésias seul, j’immolerais à part un bouc tout noir, le plus fort du troupeau. Quand j’eus imploré par vœux el prières ces tribus de mort, je saisis les bêtes et leur coupai la gorge au- dessus de la fosse, et le sang noir y coulait. Les âmes des morts se rassemblaient du fond de l’Erèbe ; jeunes épousées, jeunes hommes, vieillards éprouvés par la vie, tendres vierges dont le cœur novice n’avait pas connu d’autre douleur, et combien de guerriers blessés par les javelines armées de bronze, victimes d’Arès, avec leurs armes ensanglantées !
Ils venaient en foule de toute part autour de la fosse, élevant une prodigieuse clameur, et moi, la crainte blême me saisissait. Alors, je pressai mes compagnons d’écorcher les bêtes, qui gisaient, égorgées par le bronze impitoyable, de les rôtir, et de prier les dieux, le puissant Hadès et l’effroyable Perséphone. Moi, ayant tiré du long de ma cuisse mon épée aiguë, je restais là et j’empêchais les morts, têtes débiles, d’approcher du sang, avant que j’eusse interrogé Tirésias. Extrait de : Homère, Odyssée, traduction M. Dufour etJ. Raison, « GF-Flammarion », 1965, p. 160. C Flammarion
Pendant qu’il était au royaume des morts, Ulysse a pu pa PAGF pendant qu’il était au royaume des morts, Ulysse a pu parler ? plusieurs fantômes, comme par exemple sa mère, qui lui annonce que Pénélope est toujours en vie et l’attends. Il parle aussi à certains héros de la guerre de Troie comme Agamemnon au Achille. Ce dernier se lamente sur sa mort. Pour le réconforter, Ulysse lui conte les exploits de son fils, Néoptolème. Ulysse aperçoit ensuite des créatures d’ordre divines, comme Minos, la figure de la justice du royaume des morts, ou encore Sisyphe, condamné à pousser éternellement un rocher, et même ‘ombre d’Hercule.
IV) Conclusion Cette épopée est singulière du fait qu’elle conte les exploits d’un homme, et non d’un Dieu, ou demi-dieu. Ulysse représente l’homme fort, courageux et valeureux, capable par sa ruse de se mesurer à des créatures bien plus fortes. L’Odyssée est précurseur des récits épiques que l’on trouvera au Moyen-Âge et à la Renaissance, période durant laquelle les hommes revenaient aux valeurs antiques. VOCABULAIRE : Epopée : Une épopée est un long poème narrant les exploits historiques ou mythiques d’un héros ou d’un peuple. e est un voyage dans Voyage initiatique : Un voy