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L’ÉTHIQUE: QUELQUES DÉFINITIONS Par Margot Phaneuf, avril 2004 IL faut préciser d’entrée de jeu que l’éthique n’apporte pas de solutions toutes faites, elle vient seulement apporter un éclairage utile. L’éthique0 peut alimenter notre pensée critique et orienter notre jugement. Certains peuvent se demander pourquoi, ne pas plutôt parler de morale? Nous n’en sommes pas si loin, car malgré la popularité actuelle du terme éthique, fondamentalement, c’est bien de morale qu’il s’agit. Quelques definitions.

Quelques définitions ut7. ‘. termes et à nous retr Le terme morale sign émystifier les s d’action et des aleurs qui fonctionnent comme normes dans une société. Certains auteurs le distinguent du terme éthique et d’autres le considèrent comme synonyme. Pour ma part, j’y vois une nuance, car dans son essence la morale est prescriptive et lorsqu’elle est mal comprise, elle fait figure de discours négatif et enfermant. Elle nous indique ce qu’il faut faire ou ne pas faire pour demeurer conformes aux règles d’une société.

Elle nous dit par exemple : « Tu ne tueras point »0 et il faut voir comment ce commandement peut avoir des répercussions sur les soins, que l’on pense par exemple à l’avortement ou à l’acharnement hérapeutique. Différences entre éthique et morale. La morale: A une connotation religieuse. Elle comporte une notion interpelle, crée des obligations. L’éthique: Est plutôt de nature laïque. Elle comporte une notion d »autocontrôle. Elle part de ‘ »intérieur de la personne. Elle porte sur le positif et le négatif. Elle nous fait réfléchir et nous responsabilise.

L’éthique elle, procède plutôt de manière dialectique, c’est-à- dire qu’elle met en oeuvre des moyens rigoureux d’analyse qui mettent en évidence les failles de la logique et les contradictions du discours et cherche à les dépasser. Elle traite elle aussi de ce qu’il nous faut faire ou ne pas faire, mais surtout du raisonnement, pour ou contre, à appliquer pour déterminer le choix d’une conduite devant un problème moral. Cest en somme un questlonnement critlque sur la morale dont elle interroge les règles et recherche à leur égard des orientations réfléchies et correctes.

L ‘éthique n’impose pas ses préceptes de manière autoritaire, elle n’est pas prescriptive comme la morale. Les règles de cette dernière étant posées, les interrogations et les problèmes qui en surgissent sont du ressort de l’éthique. Par xemple en éthique, face à l’injonction « CTu ne tueras pointa », mentionnée à l’instant, on questionne la situation pour savoir comment se pose le problème, quelles sont les valeurs en conflit, quelles sont les alternatives, pour tenter de savoir comment orienter le jugement. Le terme deontologie quant a lui signifie simplement éthique appliquée à un champ professionnel.

Il regroupe l’ensemble des règles qui régissent l’exercice d’une fonction professionnelle. Il nous est connu dans le cadre de la medicine par exemple ? travers le C PAG » OF d fonction professionnelle. Il nous est connu dans le cadre de la edicine par exemple à travers le Code de Déontologie infirmier. Il faut aussi insister sur le fait que le concept de morale n’a pas été évacué par la renaissance de l’éthique et l’arrivée de bioéthique et que les orientations qui découlent de ces disciplines reposent encore aujourd’hui sur les fondements dune morale présentée d’une manière éclairée.

Pourquoi avons-nous besoin de l’éthique? En raison : des changements constants de la société et de la nécessité d’y adapter nos règles de conduite. des pressions sociales pour les droits individuels afin de trouver un équilibre ptimal entre ceux-ci et les droits collectifs. de la progression de la science et de la médecine et de leurs moyens nouveaux. ûdu pouvoir des soignants face la vie et àla mort. Remettre l’homme au coeurdes soins et tenter d’agir pour son plus grand bien, demeure l’objectifmajeur de l’éthique Les liens entre la morale, l’éthique et le droit Ily a des liens importants entre ces concepts.

La morale et l’éthique soulèvent les questions, mettent les besoins en lumière et le droit, par le biais des lois, viennent les sanctionner. Par exemple, la personne coupable d’atteinte à la vie de quelqu’un, our un motif humanitaire non reconnu par l’éthique, pourra, au nom de la loi, se voir poursuivre devant les tribunaux. Les manifestations les plus évidentes de ces relations sont les diverses chartes qui régissent les droits dans notre société et les lois qui en découlent. Historique des termes. Comprendre l’origine des mots pour en saisir le sens. en découlent.

Comprendre l’origine des mots pour en saisir le sens. Le terme éthique tire son origine dans la signification de deux mots grecs dont l’un veut dire à la fois « étable » et « habitatCl » ce qui montre les liens fondamentalement concrets et presque terre-à-terre e ce terme. Mais il tire aussi ses racines d’un autre mat qui a le sens de manière de vivre, de manière d’habiter en soi-même et de diriger son agir pour mieux y vivre. Ce qui nous montre la force formatrice de cette discipline sur la pensée humaine. En réalité, l’éthique est une très vieille discipline.

Elle remonte aux penseurs grecs entre autres à Socrate, un philosophe du 4e siècle av. J. -C. qui se voulait accoucheur d’idées. Il était le fils d’une sage-femme et il poursuivait à sa façon, le travail de sa mère, mais lui, pou faire naître la pens En éthique, ce travail d’ouverture de l’esprit et de création es idées se poursuit même de nos jours, car cette discipline demeure surtout questionnement et réflexion critique, donc elle aussi, accoucheuse d’idées, et toujours profondément enracinée dans l’expérience humaine.

Ce n’est donc pas une discipline abstraite et déconnectée de la réalité. Badiou, Alain (1993) L’éthique. paris, Hatier. Blondeau, Danielle (1986) De l’éthique à la bioéthique. Montréal, Gaétan Morin. Davis, Ann J. in Marsha D. M. Fowler et June Levine-Ariff, (1989) Éthique des sons infirmiers, traduit par Françoise Bourgeols. Paris, Medsi/McGraw-Hill.