Jardin Et Po Sie
TE,xcres ET POEMES SUR LES JARDINS 10. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 22. 25. 26. 27. 28. 29. 30. ors5 Sni* to View Giuseppe Tomasi di Lampedusa A. de Musset 1 . JARDINS DE FRANCE Calme jardin, Grave jardin Jardin aux yeux baissés au soir Pour la nuit Peines et rumeurs, Toutes les angoisses bruissantes de la ville Arrivent jusqu’à moi, gllssant sur les toits lisses, Arrivent à la fenêtre Penchée, tamisée par les feuilles menues et tendres et pensives.
Mains blanches, Gestes délicats, Gestes apaisants, Mais l’appel du tam-tam Bondissant Par monts Et Continents, Qui rapaisera mon coeur, A l’appel du tam- tam Bondissant, Véhément Lancinant? L. Sedar Senghor 2 2. LEJARDIN PRECIEUX Les pourpres hortensias ti PAGF OF SS coin trame Qu’il semble brusquement, à mon regard surpris, Que ce n’est pas ce pré, mais mon oeil qui fleurit Et que, si je voulais, sous ma paupière close Je pourrais voir encor le soleil et la rose. « Les Eblouissementsi’ Anna de Noailles (1876-193 Après trois ans) 4.
AYANT POUSSE LA PORTE… Ayant poussé la porte étroite qui chancelle, je me suis promené dans le petit jardin Qu’éclairait doucement le soleil du matin, Pailletant chaque fleur d’une humide étincelle. Rien n’a changé. J’ai tout revu : l’humble tonnelle De vigne folle avec les chaises de rotin… Je jet d’eau fait toujours son murmure argentin Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle. Les roses comme avant palpitent; comme avant, Les grands lys orgueilleux se balancent au vent, Chaque alouette qui va et vient m’est connue.
Même j’ai retrouvé debout la Velléda, Dont le plâtre s’écaille au bout de l’avenue, – Grêle, parmi l’odeur fade du réséda. Verlaine 4 5. JARDIN DU MOIS DE MAI Chérie, comme il fait doux. Le vent s’est endormi. Déjà, la brume vient dansera rès la luie. Une hirondelle bleue écrit our PAGF 5 change de paysage… Mais rien n’a pu changer au jardin de mon cœur. Mon seul amour y dort vivant et nu comme une belle fleur… Je vous écris de loin, d’un pays merveilleux Où les choses vous parlent quand on ferme les yeux.
La chambre que jihabite est chambre de voleur Car j’abrite la vie, le temps, les heures… Jardin du mois de mai, vous êtes là ce soir, Jardin fleuri où nos cœurs vont s’aimer Dans l’ambre ardente du ciel noir. Tes bras qui vont s’ouvrir, je les caresse encor. Comme autrefois ta bouche est près de moi. Je sens vibrer ton corps. Depuis j’ai voyagé là-haut souvent dans de beaux nuages, Changeant d’amour comme l’oiseau change de paysage.. Jardin du mois de mai Paroles et Musique: Charles TRENET 6.
LES JARDINS DU CALIFE HAKEM En traversant le fleuve dans sa cange, il vit avec surprise les jardins du palais illuminés comme pour une fête : il entra. Des lanternes pendaient à tous les arbres comme des fruits de rubis, de saphir et d’émeraude ; des jets de senteur lançaient sous les feuillages leurs fusées d’argent ; l’eau couralt dans les rigoles de marbre, et du pavé d’albâtre découpé ? jour des kiosques s’exhalait, en égères spirales, la fumée bleuâtre des parfums les plus précieux, qui mêlaient leurs arômes à celui des fleurs.
Des murmures harmonieux de musiques cachées alternaient avec les chant qui, trompés par PAGF d OF trompés par ces lueurs, croyaient saluer l’aube nouvelle, et dans le fond flamboyait, au milieu d’un embrasement de lumière, la façade du palais dont les lignes archltecturales se dessinaient en cordons de feu. L’étonnement de Hakem était extrême ; il se demandait : « Qui donc ose donner une fête chez moi lorsque je suis absent ?
De quel hôte inconnu célèbre-t-on l’arrivée à cette heure ? Ces jardins devraient être déserts et silencieux. Je n’ai cependant point pris de hachich cette fais, et je ne suis pas le jouet d’une hallucination. » Il pénétra plus loin. Des danseuses, revêtues de costumes ébloulssants, ondulaient comme des serpents, au milieu de tapis de Perse entourés de lampes pour qu’on ne perdît rien de leurs mouvements et de leurs poses. Elles ne parurent pas apercevoir le calife.
Sous la porte du palais, il rencontra tout un monde d’esclaves et de pages portant des fruits glacés et des confitures dans des bassins d’or, des aiguières d’argent pleines de sorbets. Quoiqu’il marchât à côté d’eux, qu’il les coudoyât et en fût coudoyé, personne ne fit à lui la moindre attention. Cette singularité commença à le pénétrer d’une inquiétude secrète. Il se sentait passer à l’état d’ombre, d’esprit invisible, et il continua d’avancer de chambre en chambre, traversant les groupes comme s’il eût eu au doigt l’anneau magique possédé par Gygès. … )Le calife s’approcha chancelant et s’abrita derrière les plis étoffés d’une énorme portière de brocart. Il vit alors au fond de la salle, assis sur le divan, à côté de Sétalmulc, un homme ruisselant PAGF s OF SS de pierreries, constellé de diamants. Cette vision lui semblait un avertissement céleste, et son trouble augmenta encore lorsqu’il reconnut ou crut reconnaître ses propres traits dans ceux de l’homme assis près de sa soeur. Nerval, Le voyage en Orient, (1851) 6 7. DANS LE JARDIN DES MOTS…
Dans le jardin des mots verrouillé de sourires fragiles trébuche une phrase malencontreuse du gravier sur la langue et voilà tu tien vas une corneille pose sa lanterne noire sur les volutes du portail signal d’alarme attends encore un peu que la pluie vienne et apaise ce jardin dans l’obscur ratoire des herbes où tu t’éloignes la main indigo de la nuit douce et barbare allume un instant le regard suspendu du renard la lisière de la page bleutée le bord des mots d’où l’on s’absente tout devient rivière d’oiseaux tout devient ruisseau d’ail 6 OF SS disperse Extrait de Partage des jardins secrets Chloé ROLLAND 7 8.
JARDINS DU MONDE sud J’ai vu vers le sud Des jardins plantés de cris Des jardins rouges Délétères Des bombes ouvrent De grands bassins. Il y flotte Petits poissons perdus Des regards aussi écarquillés Qu’une fleur au supplice. Corps coquelicots Butinés Extatiques ar des essaims Migrant d’un bout à l’autre De l’Afrique. Mais… Ne m’attends pas j’ai vu vers l’est Des jardins plantés de silence. Des hommes y forcent D’étranees fleurs femelles 7 OF SS d’univers à naître. Et tout ça tombe Comme une bonne nouvelle Dans l’esprlt des bêtes du pôle.
Ici J’ai vu Des jardins plantés d’indigence Royaumes moribonds En voie d’évanouissement. Jardins de gueux Où ricane l’ortie Le riz La menthe et Et ce blé toujours vert. Il pleut sur ces jardins Des averses de sueur Un jus aussi acide que le chant de l’oseille Mains d’ouvriers Mains jardinières À planter Modestes Ces fleurs qui nourrissent le monde 8 OF SS soif Ces cruautés d’horloge qui précipitent les chutes. L? Des roses ouvrent leurs arènes Où bat le pouls de notre amour. Elles tanguent 10 Pourpres Jusqu’au soir Et leur langue Aussi frlvole qu’un parfum Est la seule que je veuille apprendre.
Est mon jardin Ce jardin sans chagrin loin des jardins du monde. Cest l? Que je t’espère Et c’est là que j’attends. Marie-Françoise Gaucher Lauréate du prix de poésie des Jardlns de Talcy, 2003 9. MON JARDIN Mon jardin si petit, si riant, si coquet Propose gentiment son calme et sa fraîcheur Groupant toutes ses fleurs, il forme un grand bouquet Le chèvrefeuille ocré diffuse sa senteur. Le rosier vermillon croule sous le portail Offrant au vent léger son parfum épicé Et s’ouvre pleinement en un large éventail Sur le support ancien de bois entrelacé.
Le lierre allègrement monte le long du mur Dans ses feuilles parfois se faufile un oiseau Ce minuscule Eden couro PAGF q 5 Bourg notre homme se plaignit « Ce maudit animal vient prendre sa goulée Soir et matin, dit-il, et des pièges se rit : Les pierres, les bâtons y perdent leur crédit • Il est Sorcier, je crois. -Sorcier ? je l’en défie, Repartit le Seigneur . Fût-il diable, Miraut, En dépit de ses tours, l’attrapera bientôt. Je vous en déferai, ban homme, sur ma vie. Et quand ? – Et dès demain, sans tarder plus longtemps. La partie ainsi faite, il vient avec ses gens. « La fille du logis, qu’on vous voie, approchez . Quand la marierons-nous ? quand aurons-nous des gendres ? Bon homme, c’est ce coup qu’il faut, vous m’entendez, Qu’il faut fouiller à l’escarcelle Disant ces mots, il fait connaissance avec elle, Auprès de lui la fait asseoir, Prend une main, un bras, lève un coin du mouchoir, Toutes sottises dont la Belle Se défend avec grand respect ; Tant qu’au père à la fin cela devient suspect. Cependant on fricasse, on se rue en cuisine. De quand sont vos jambons ? ils ont fort bonne mine. – Monsieur, ils sont à vous. – Vraiment ! dit le Seigneur, je les reçois, et de bon coeur. ‘ Il déjeune très bien ; aussi fait sa famille, Chiens, chevaux, et valets, tous gens bien endentés : Il commande chez l’hôte, y prend des libertés, Boit son vin, caresse sa fille. 12 L’embarras des chasseurs succède au déjeuné. Chacun s’anime et se prépare Les trompes et les cors font un tel tintamarre Que le bon homme est étonné. Le pis fut que l’on mit en SS