II Repertoire Des SIPAM Potentiels 2207

essay A

Promotion des systèmes de savoir et de culture, conservation dynamique des Systèmes Ingénieux du Patrimoine Mondial (SIPAM) au Maroc Site pilote dans le Haut Atlas Oriental : Imilchil-Amellagou Il. Répertoire commenté de quelques sites marocains en vue d’études complémentaires pour inscription éventuelle sur une liste de Systèmes Ingénieux de Patrimoine Agricole Juillet 2011 Table de matière 11. 1 Site Tata 4 11. 1 . 1. description or64 Sni* to View 11. 1. 2 Biodiversité et sécurité alimentaire Il. 1. 2. 1 Agro biodiversité végétale 11. 1. 2. Espèces animales 6 11. 1. Biodiversité associés 28 11. 3. 4. 1 Perception de la communauté de son l’histoire fondatrice 11. 3. 4. 2 Histoire d’artisans 11. 343 La maçonnerie en terre pisée 11. 3. 5 L’état de la nature et les ressources naturelles 29 11. 3. 6 Les institutions communautaires 11. 3. 4 La gestion des terres collectives 30 11. 3. 5 Opportunités et menaces Faiblesses et contraintes 31 Recommandations stratégiques/pratiques Thèmes proposés pour l’étude Actions recommandées 32 Formation 33 11. 4 Site Taghjijt 34 11. 4. 1. description 11. 4. Biodiversité et sécurité alimentaire 35 11. 4. 2. 1 11. . 2. I Agro biodiversité . 1 Espèces végétales . 2 Espèces animale OF du massif de l’Anti-Atlas, le Warkziz et le Bani, la Hamada de Draa ainsi que de vastes plaines caillouteuses appelées Regs dominées par des versants des oueds. La région présente une homogénéité physique avec un paysage oasien dans les endrolts où le potentiel hydrique est facilement exploitable, et un autre désertique dans les zones sahariennes et rocailleuses. La région de Tata se situe dans la zone présaharienne au sud du Maroc.

Son territoire s’étend du versant sud de l’anti-Atlas à l’oued Draa qui marque la rontière avec l’Algérie et les régions sahariennes. Tata se trouve à une altitude de 670 m , les sommets et les cols aux alentours atteignent 800 à 1000 m (les chaines de l’Anti -Atlas s’élèvent jusqu’à 2500 m). L’oued Draa, à l’embouchure de l’oued Tata, se situe à 335 m au dessus du niveau de la mer. La source de Oued Draa se trouve plus à l’est, au niveau de l’Anti-Atlas, et c’est l’approvisionnement en amont qui sera responsable des crues de l’oued Tata plus qu’en aval.

Se sont ces crues qui intéresseront les agriculteurs de la région Vu sa position dans une région présaharienne, Tata se caractérise ar un climat saharien continental, la température varie entre 490 durant la saison d’été et 120 en Hiver. La moyenne des précipitations enregistrées ne dépasse guère 100 mm/an ; le potentiel hydrlque est constitué des oueds et des eaux souterraines, les crues constituent une importante ressource pour l’agriculture vivrière et l’enrichissement de la nappe phréatique. Les origines des habitants de la Province sont complexes et diversifiées. a Région est habitée par des tribus Berbères et Arabes, à côté de ses grands groupements ethniques, se trouvent plusieurs groupes oasiens sédentaires et nomades. Ces compos grands groupements ethniques, se trouvent plusieurs groupes oasiens sédentaires et nomades. Ces composants humains liés par la religion et les traditions ancestrales vivent et cohabitent en parfaite cohéslon. En milieu urbain, la population a connu une forte croissance par rapport au milieu rural. La population globale de la Province est passée de 119. 298 habitants en 1994 à 121. 18 habitants en l’an 2004 (RGPH, 2004) ; soit 39. 060 habitants en milieu urbain et 82. 558 hab. en milieu rural. Quant au nombre de ménages, il s’élève à 20. 349 (13746 ménages ruraux et 6633 ménages rbains), ce qui représente une densité de 4,69 habitants/Km2. Tata est considérée historiquement comme étant l’un des plus anciens comptoirs commerciaux. Selon des enquêtes archéologiques, la région était un lieu de transit privilégié pour les caravanes commerciales provenant du sud saharien à destination de l’Afrique du Nord.

Tata a marqué l’histoire du Maroc. Cest le berceau des deux dynastie qui ont marqué l’histoire du pays. Les Almoravides , au cours du règne de Sultan Yousef Bin Tachfine la ville de Marrakech fut construite. les Almohades , au cours u règne de Sultan Yacoud Al Monsour Saadi la ville de Rabat fut édifiée. Des spécimens à partir desquels sont conduits le minaret de Koutoubia de Marrakceh et la Tour Hassan de Rabat en témoignent jusqu’nos jours dans le village de Zaouia de Sidi Abdellah ben Mbark. Il. 1. Biodiversité et sécurité alimentaire Pendant des siècles, les populations de ces oasis ont favorisé la biodiversité et l’ont exploitée pour assurer leur subsistance. Elles sélectionnent des variétés de plantes et des races d’animaux pour les adapter à des environnements variés et pour répondre ? ivers besoins nutritionne pour les adapter à des environnements variés et pour répondre à divers besoins nutritionnels et sociaux. L’immense diversité génétique qu’on y trouve est le produit de l’innovation et de l’expérimentation passées et actuelles.

Ces oasis se distinguent par des atouts non négligeables : on y trouve une diversité exceptionnelle du palmier dattier et des cultures associées telles que des espèces arboricoles, céréalières, maraîchères, fourragères, aromatiques et médicinales, en plus du safran et du henné. Cette diversité se constate également au sein d’espèces ultivées, en dehors du blé, toutes les variétés cultivées sont locales. Grâce à cette diversité intra et inter spécifique que l’agriculture assure la pérennité de l’écosystème.

Celui-cl est basé sur une association harmonieuse de cultures et d’élevage. Les systèmes de cultures pratiqués sont organisés en général autour de l’arbre de providence, le palmier dattier. Ce dernier, en assurant la protection cantre l’ardeur du soleil, constitue le pivot du système oasien, au-dessous duquel d’autres arbres fruitiers et cultures sous jacentes peuvent être pratiqués. Le système oasien peut se résenter en trois étages de végétation, qui se protègent les unes des autres contre les influences du désert.

Cette stratification reflétait d’ailleurs une grande diversité agricole, en assurant une architecture multiple de l’agro système. 11. 1. 2. 1 Agro biodiversité végétale Plantes pérennes Dans les oasis de Tata le palmier dattier est cultivé à travers IS variétés de différentes caractéristiques relatives aux fruits, à la précocité et la réaction vis-à-vis de la fusariose vasculaire dite Bayoud ». Les espèces fruitières occupent la deuxième strate e végétation dans l’écosystème oasien PAGF s OF Bayoud Les espèces fruitières occupent la deuxième strate de végétation dans l’écosystème oasien.

On y trouve, dans l’ordre d’importance, olivier, amandier, figuier, vigne, abricotier, grenadier, prunier et pêcher. Ces espèces sont représentées par des populations locales spécifiques à ces régions, ayant un haut niveau de diversité. A ce niveau, dans certaines régions, on peut rencontrer des souches isolées de l’arganier et de caroubier. Ce dernier est parfois exploité comme espèce fruitière domestique (Tableau 11. 1. 1) Espèces annuelles Les espèces annuelles sont cultivées à la troisième strate de végétation.

Les principales productions concernent la céréaliculture principalement l’orge et le blé tendre. Si ce denier est à la base de l’alimentation humaine, l’orge est composée des populations locales bien adaptées aux conditions du manque d’eau et de salinité. Certaines populations ont été rencontrées des terrains très salins, ce qui témoigne de leur haut niveau de tolérance à la salinité. La luzerne est la seule culture fourragère pratiquée dans le système de production dans ces régions.

Les espèces maraîchères sont abondantes, certaines sont représentées par des populations locales, on peut citer, la carotte, le gombo, l’ail, le navet et le melon. D’autres espèces cultivées on y trouve, oignon, aubergine, haricot, fève, petit pois, pois chiche et la pomme de terre. A coté de ces espèces, on trouve des cultures spéciales, tel le henné et le safran. D’autres espèces sont exploitées en végétation naturelle tels le cactus, le câprier, le romarin, l’armoise et le thym. Tableau Il. 1. : Espèces cultivées dans le site de Tata Culture Nombre d’espèces cultivées Céréales Légumineuses 7 Maraichères 13 fourrages 2 Arboricultures Condimentaires 8 Total 45 L’élevage est la deuxieme activité exercée conjointement avec la production végétale, et ce en raison de la disponibilité des pâturages et parcours de transhumance sur les parcours, au long des oueds et dans les oasis (Tableau 11. 1. 2). C’est une activité enracinée comme mode de production pastorale dans l’agriculture locale depuis des siècles.

Il revêt un aspect nomade et parfois sédentaire soumis aux conditions climatiques particulières. Tableau Il. 1. 2 : Espèces élevées dans le site de Tata Elevage Nombre de races élevées Ovins Caprins Bovins Asins et équidés 7 OF ehrenbergiana, Tamarix aphylla, Balanites aegyptiaca, Genevrier rouge, Arganier, Maeria crassifolia. Toutes ces espèces ont une importance primordiale pour les populations riveraines au niveau de l’approvlsionnement en bois de feu, en fourrage et en plantes médicinales.

En outre, ces écosystèmes permettent à une faune sauvage, riche et diversifiée, de trouver sa quiétude et se développer en parfait équilibre avec son biotope: La gazelle Dorcas, gazelle de cuvier, mouflon à manchette, chacal, fennec, lynx caracal, l’hyène ayée, sanglier, guépard, lièvre, porc-épic, perdrix. ganga, outarde, autruche, héron, la tadorne, varon, fouette queue, serpents, etc. Malheureusement ces espèces qui constituent la composante principale de la biodiversité commencent à se raréfier ou même parfois à disparaitre (guépard, lynx, autruche ; dernière citation en 1970). 11. 1. Système de gestion de l’eau et du sol Le relief, formé de larges vallées entre des crêtes d’orientations est-ouest et de cluses creusées à travers ces crêtes, date du début du quaternaire (plus humide qu’actuellement). Les édlments accumulés dans ces paysages sont donc recents: éboulis au pied des montagnes; cailloux dans le lit des oueds; graviers plus ou moins cimentés; calcaires travertins, en général très poreux; calcaires ou marnes, compacts ou poreux; limons, qui constituent en général la couche supérieure de la sédimentation des vallées, et donnent les sols sur lesquels s’est développée Pagriculture.

En profondeur, l’eau disponible est fonction de la nature des réservoirs: la nappe phréatique est proche de la surface là où la couche de limons a à sa base des formations perméables (sables u graviers); cette eau est récupérée de façon traditionnelle (khattaras 8 OF perméables (sables ou graviers); cette eau est récupérée de façon traditionnelle (khattaras, galeries). Les calcaires quaternaires contiennent des quantités d’eau très diverses selon leur porosité et leurs fissures.

Les « foums probablement creusés dans les zones les plus fragiles, correspondent généralement à des roches très fissurées, qui contiennent des réserves d’eau importantes. Khattara Dans la région de Tata, la plupart des oasis sont alimentées en eau par des Kkettaras , c’est à dire par des canalisations outerraines aménagées il y a plusieurs siècles qui permettent de drainer des nappes phréatiques et de conduire l’eau par gravité jusqu’à la palmeraie. Ily a 108 khattaras dans la zone dont plus de 8096 sont encore fonctlonnelles.

Les khattaras abandonnées le sont du fait de leur tarissement. La galerie de la khattara est composée de deux parties: une partie drainante, située en dessous du niveau piézométrique. une partie conductrice, située au-dessus du niveau piézométrique. Tout au long de cette galerie, qui peut mesurer plusieurs kilomètres de long, on trouve de nombreux puits dits d’aération un tous les 10 à 12 m environ). Leur prlncpale fonction est en fait l’évacuation de la terre lors de la construction de la khattara.

Ils sont aujourd’hui utilisés lors des entretiens (curage de la galerie). Une fois la khattara construite l’eau coule normalement en continu. C’est pourquoi on trouve généralement un bassin d’accumulation à la sortie de la khattara; les eaux de la nuit y sont stockées et redistribuées pendant la journée. Ces systèmes ont demandé un gros investissement en travail lors de leur création mais ensuite, ils assurent la distribution de l’eau de façon économique et écologique.

Cependant ces sys PAGF g OF ensuite, ils assurent la distribution de l’eau de façon économique et écologique. Cependant ces systèmes ingénieux de mobilisation de l’eau sont menacés par la dégradation physique de la galerie souterraine quand elle n’est pas entretenue mais aussi par la complexification des règles sociales de distribution de [‘eau. Les khettaras constituent également un système original de mobilisation de l’eau, témoin de l’ingéniosité des communautés oasiennes.

Les oasiens ont en effet été capables de construire il y a plusieurs siècles, sans les outils modernes, des galeries de lusieurs kilomètres de long, avec une pente parfois inférieure ? Il parait donc Important de sauvegarder ce patrimoine technique et socioculturel. Si quasiment toutes les oasis sont alimentées en eau par au moins une khettara, ce système n’est le plus souvent pas suffisant. On trouve donc à ses côtés d’autres formes de mobilisation de l’eau.

Utilisation des eaux de crue de Houed,… Les eaux apportées par les crues sont très chargées en limon. Elles jouent donc un grand rôle dans la fertilisation des sols de la palmeraie, plus encore que dans son alimentation en eau. 11. *5 Systèmes ingénieux et diversité culturelles Il. 1. 5. 1 Systèmes de culture Les systèmes de cultures pratiqués sont organisés en général autour de l’arbre de providence, le palmier dattier.

Ce dernier, en assurant la protection contre l’ardeur du soleil, constitue le pivot du système oasien, au-dessous duquel d’autres arbres fruitiers et cultures sous jacentes peuvent être pratiqués. Le système oasien peut se présenter en trois étages de végétation, qui se protègent les unes des autres contre les influences du désert. Cette stratification reflétait d’ailleurs une grande diversité ag