Identité territoriale
Le sentiment d’appartenance territoriale, tout en modifiant constamment dans l’espace et dans le temps, traduirait l’ancrage territorial, le degré d’appartenance de la collectivité locale à un territoire donné, et favoriserait, lorsque suffisamment présent le développement d’une identité «positive», l’implication et la participation collective dans les activités de développement. On peut donc croire que l’État cherche favoriser l’émergence du sentiment d’appartenance dans le but de favoriser le développement autonome des nouvelles micro-régions que constituent les
M. R. C. Nous nous intéressons donc au phénomène de l’utilisation politique et psychosociale de la notion d’appartenance à un territoire dans l’établissement des municipalités régionales de comté, et nous avons abordé l’étude de cette «nouvelle condition» au développement micro- « tentant d’élaborer certaines pistes permettant éventuellement d’évaluer le rôle que les principaux pro 6 4 du développement dinitiatives locales, dépassant ainsi une vision souvent trop volontariste et trop économiciste du discours entrepreneurial de l’État.
Nous pensons en effet qu’avec les nnees qui 2 viennent il faut aller à la recherche des «germes» des modes de fonctionnement socio-économique à l’oeuvre dans des groupes locaux qui interviennent actuellement au niveau du développement, et interroger «les potentiels» d’initiatives locales, leurs conditions d’émergence et éventuellement peut-être même leurs capacités d ‘«institutionnalisation» relativement à la M.
R. C. 3 I s’agit donc de déterminer des «indicateurs pertinents» et d’effectuer une réflexion approfondie sur les notions reliées au «développement local » que sont celles du sentiment ‘appartenance au territoire et de l’identité territoriale.
Sachant déjà que l’image qu’une région a d’elle-même caractérise culturellement sa population, son dynamisme ou sa résignation » il s’agit pour nous de contribuer à notre façon et selon nos moyens à la connalssance des éléments qui façonnent l’identité des communautés locales et régionales, et des facteurs qui expliquent les réussites et les embûches reliées au développement du milieu.
Nous pensons y parvenir en prenant pour objet la fabrication même d’un «territ01re» et ce qui le rend possibles, en entant de dégager des modalités selon les uelles ce « territoire» est susceptible de intéressons en priorité à l’espace vécu, aux sociétés locales, «à l’homme qui construit la nouvelle société»6. Et le véritable «changement» s’effectuant dans une collectivité concrète définie par un mode de développement particulier, en ce sens, on peut être justifié d’effectuer l’analyse du développement local à partir d’u n «terri toire».
Car il faut bien comprendre qu’en essayant d’organiser localement une forme de développement, l’État fonde ce développement sur un espace ital fait de relations immédiates entre des personnes qui appartiennent un même territoire. En ce sens, le développement de cet espace local dépend 3 davantage de la capacité des individus à participer directement ensemble vivant restreint.
Cette participation immédiate de l’individu (même à travers l’économique) à un ensemble vivant est cruciale retour au local, car elle permet de saisir l’articulation qui s’opère alors avec les composantes psychosociales, l’affectivité, le «vécu», qui sont situées du côté du local. Le local est ici le lieu «intermédiaire» ntre l’individu isolé et la société globale, le lieu par excellence dans lequel les individus sont à même de confronter leur personnalité et la société sans que cette dernière ait une dim nie, et en ce sens, le correspond-t-il à une réelle régionalisation identitaire?
Y a-t-il un sentiment d’appartenance particulier à ce territoire? L’espace de développement que constitue le territoire de la M. R. C. les Basques correspond-t-il réellement à la territorialité des différents groupes d’acteurs présents sur le territoire? Et si oui, en quoi cela représente- t-il un lément favorable de développement pour la région? La situation structurelle de développement du territoire et les pratiques qul s’y déploient quotidiennement vont-elles être transformées par la mise en oeuvre ou la revalorisation de phénomènes (ou mécanismes) comme celui de l’appartenance à un territoire?
On doi t cependant approcher cet aspect du développement local partir des groupes d’acteurs territoriaux, de leurs actions et de leurs discours respectifs. l’évaluation des perspectives de développement local ne peut en effet se faire qu’à condition de prendre en considération les différents odes de vie municipale, «villageoise», de ces groupes qui sont des instruments d’identification territoriale, d’autonomie et de maîtrise sociale chez les groupes.
Nous croyons que l’étude de certaines caractéristiques de leurs 4 identifications territoriales, comme ar exemple l’analyse de «l’importance que prend p rs les perceptions de région10 . par ailleurs, dans l’Est du Québec, certains de ces acteurs contribuent à ce qu’il est convenu de nommer un «mouvement rural»ll. ce mouvement rural s’est donné,. au cours des années soixante-dix, une territorialité de référence au sein de sa lutte de résistance, celle u Hautpays recouvrant les anciens territoires de colonisation.
Les Opérations Dignité et quelques coopératives de développement avaient déj délimité ces territoires et la mobilisation sociopolitique en avait facilité l’appropriation symbolique identitaire. La conscience de cette territorialité spécifique et distincte de l’urbain s’exprime alors spontanément chez certains leaders socio-économiques. Or, plusieurs d’entre eux se voient piégés par la nouvelle territorialité Institutionnelle des M. RIC. qui subdivise les espaces antérieurs de référence et contraint ne autre dynamique du rapport ville-campagne par un nouvel enfermement de l’espace.