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Une autre chose que Sophie désirait beaucoup, c’était d’avoir des sourcils très épais. On avait dit un jour devant elle que la petite Louise de Berg serait jolie si elle avait des sourcils. Sophie en avait peu et ils étalent blonds, de sorte qu’on ne les voyait pas beaucoup. Elle avait entendu dire aussi que, pour faire épaissir et grandir les cheveux, il fallait les couper souvent. Sophie se regarda un jour à la glace, et trouva que ses sourcils Swipe View next page étaient trop maigres. « Puisque, dit-elle, les les coupe, les sourcils, qui sont de vais donc les couper épais quand on aire de même.

Je pour qu’ils repoussent très épais. » Et voilà Sophie qui prend des ciseaux et qui coupe ses sourcils aussi court que possible. Elle se regarde dans la glace, trouve que cela lui fait une figure toute drôle, et n’ose pas rentrer au salon. « J’attendrai, dit elle, que le dîner soit servi ; on ne pensera pas ? me regarder pendant qu’on se mettra à table. » Mais sa sa maman, ne la voyant pas venir, envoya le cousin Paul pour la chercher. « Sophie, Sophie, es-tu là ? s’écria Paul en entrant. Que fais-tu ? viens dîner.

Oui, oui, j’y vais répondit Sophie en marchant à reculons, pour que Paul ne vit pas ses sourcils coupés. À peine a-t-elle mis les pieds dans le salon, que tout le monde la regarde et éclate de rire. « Quelle figure ! dit M. de Réan. Elle a coupé ses sourcils, dit Mme de Réan. Qu’elle est drôle ! qu’elle est drôle ! dit Paul. C’est étonnant comme ses sourcils coupés la changent, dit M. d’Aubert, le papa de Paul. Je n’ai jamais vu une plus singulière figure », dit Mme d’Aubert. Sophie restait les bras pendants, la tête baissée, ne sachant où se cacher.

Aussi ut-elle presque contente quand sa maman lui dit • « Allez-vous-en dans votre chambre, mademoiselle, vous ne faites que des sottises. Sortez, et que je ne vous voie plus de la soirée. » Sophie s’en alla ; sa bonne à son tour quand elle vit 2 3 vit cette grosse figure toute rouge et sans sourcils. Sophie eut beau se fâcher, toutes les personnes qui la voyaient riaient aux éclats et lui conseillaient de dessiner avec du charbon la place de ses sourcils. Un jour Paul lui apporta un tout petit paquet bien ficelé, bien cacheté. « Voici, Sophie, un présent que t’envoie papa, dit Paul d’un petit ir malicieux. Qu’est-ce que c’est ? » dit Sophie, en prenant le paquet avec empressement. (M) Le paquet fut ouvert : il contenait deux énormes sourcils bien noirs, bien épais. « C’est pour que tu les colles à la place où il n’y en a plus », dit Paul. Sophie rougit, se fâcha et les jeta au nez de Paul, qui denfuit en riant. Ses sourcils furent plus de six mois à repousser, et ils ne revinrent Jamais aussi épais que le désirait Sophie ; aussi, depuis ce temps, Sophie ne chercha plus à se faire de beaux sourcils. (a) SOPHIE (b) PAUL (c) M. REAN 3