Histoire ancienne 1er semestre
LI HISTOIRE ANCIENNE DES PREMIERS DEVELOPPEMENTS URBAINS A LA MISE EN PLACE DE LA CITE CLASSIQUE Séance 1 DÉFINITION ET SOURCES A- Définition chronol Rappel : les quatre p âge, emps moderne académique, daté et oru Sv. ige to View iquité, Moyen e), un découpage Dans ce découpage, l’Antiquité est la première période de l’histoire. Quand commence-t-telle ? Où ? Comment ? Pourquoi ? La division traditionnelle est simple Préhistoire (paléolithique/néolithique) protohistoire histoire ancienne Moyen âge.
Le tableau suivant schématise cette évolution chronologique. Il est un peu plus compliqué de comprendre la logique de cette ?volution. production ; de chasseur-cueilleur, l’homme devient agriculteur et éleveur ; désormais il investit et prévoit (semailles), touche (récoltes), épargne (provisions), s’agrandit (défrichements), s’enrichit (surplus), échange (troc, commerce). Transformations des rapports avec la nature et la faune ; la terre devient la grande nourricière.
Transformations de l’outillage : faucille, houe, récipient (céramique). Transformation de la vie sociale : sédentarisation, socialisation accrue, différenciation et hiérarchisation sociale, premières formes de développement urbain et de pouvoir administratif/ entralisé. Les villes n’existent pas au Néolithique. Jusqu’à la fin de l’âge du Bronze, on parle plutôt d’agglomérations, même si elles sont grandes. L’urbanisation qui apparaît en Mésopotamie coïncide avec l’apparition de l’écriture et de PÉtat.
Au Néolithique ancien et moyen, on observe des sociétés égalitaires (on le voit dans les sépultures) ; les inégalités et la hiérarchisation sociale surgissent dans la dernière phase du Néolithique (Néolithique final, vers 3000 BC en Europe) et coincide avec les débuts de la métallurgie (or et cuivre) et les premiers villages fortifiés. Dans l’ensemble Afrique-Europe-Asie, le foyer de cette transformation est le Proche-Orient autour de 8000-6000, avec diffusion vers l’Europe centrale et les Balkans vers 6000-4000 et l’Europe occidentale vers 3000.
Deuxième rupture : la protohistoire Dans la seconde moitié du XXe siècle, des archéologues et des historiens ont forgé le concept de « protohistoire » pour désigner la période de transition entre la préhistoire et l’histoire. Comment se définit ce moment ? Chose essentielle : il OF préhistoire et l’histoire. Chose essentielle : il est variable selon les endroits. Toutes les lvilisations ne se développent pas au même rythme. La Protohistoire correspond aux âges des métaux (cuivre, bronze, fer) notamment en Europe occidentale.
On l’a utilisé aussi pour qualifier la situation de peuples/ civilisations ne connaissant pas l’écriture mais contemporains d’autres qui la connaissent et dont éventuellement les écrits les mentionnent. Ce critère se rattache à celui qui fait de l’écriture le critère essentiel de l’entrée dans l’histoire. Critère qui est en gros toujours admis. Aujourd’hui, la plupart des chercheurs donnent à la protohistoire une définition plus large, jusqu’à la faire débuter avec le Néolithique.
La protohistoire correspondrait donc alors à la période qui voit la mise en place d’une économie de production et une structuration de la société (avec l’apparition des premiers états), et sur le plan technique une maîtrise croissante de la métallurgie (la création de routes et de réseaux d’échanges à longue distance). Troisième rupture : la fin de la protohistoire et l’entrée dans l’histoire La définition de la protohistoire telle qu’on vient de la résumer et telle qu’elle est admise aujourd’hui est donc essentiellement économique, écologique et sociale.
Modification profonde des rapports entre l’homme et son environnement et modification aussi de la société humaine. Quant à la fin de la protohistoire et à l’entrée dans l’histoire, comme je l’ai dit plus haut, elle est traditionnellement définie par la maitrise de l’écriture. On considère qu’une civilisation entre dans l’histoire lorsqu’elle capable d’écrire l’écriture. On considère qu’une civilisation entre dans l’histoire lorsqu’elle capable d’écrire la sienne. À la différence du critère essentiellement économique et social qui définit la protohistoire, celui-ci est avant tout culturel.
Dans le détail, la réalité est souvent plus complexe. Prenons l’exemple de la Gaule celtique. On considère généralement qu’elle entre dans l’histoire avec la conquête romaine, en 52 av J. C. (reddition de Vercingétorix). Cependant, si les Gaulois vivaient dans une civilisation orale, ils connaissaient l’écriture et utilisaient l’alphabet grec. Ils avaient aussi des pratiques administratives qui supposaient la maitrise de l’écriture, de méthodes comptables et de gestion d’archives (affermage des douanes chez les Héduens, recensements chez les Helvètes).
Au plan économique et social, la conquête ne provoque pas de upture ; les liens commerciaux avec le monde méditerranéen étaient anciens et importants ; le processus d’urbanisation était largement amorcé ; la conquête romaine provoque seulement une accélération. En fait, la conquête a pour effet d’intégrer la Gaule à Rome et au monde romain qui est une civilisation de l’écrit. Ce critère est donc dlscutable, mais il faut bien un et celui-ci est ? peu près unanimement admis. Cela dit, il ne faut pas être dupe.
La valorisation de l’écriture tient pour beaucoup au modèle de notre culture classique hérité de l’Antiquité grecque et romaine. Pour ne prendre qu’un exemple bien connu, l’Empire Inca, sur la Cordillère des Andes, aux XIVe-XVe siècle P. C. , avait développé un système administratif extrêmement sophistiqué en ne connaissant pas d’écriture ? proprement parler. En Europe, d’allleurs En Europe, d’ailleurs, l’histoire ancienne est surtout celle de la Grèce et de Rome, les autres civllisations antiques sont le plus souvent négligées. e tableau suivant rappelle cependant leur existence.
Pour s’en tenir néanmoins à ces deux civilisations, étroitement liées (civilisation « gréco-romaine »), on peut considérer que leur ntrée dans l’histoire se produit avec les premières écritures minoennes en Crète (linéaire A, début du IIe millénaire) et surtout mycénienne en Grèce (linéaire B, dernier tiers du Ile millénaire). pour mémoire, la tradition place Homère à la fin du VIIIe siècle. Et l’histoire? Vers une nouvelle périodisation ? Si l’on considère l’histoire depuis la fin du Néolithique, on peut opposer deux ou trois larges périodes qui correspondent à des moments d’évolution des sociétés humaines.
La période préindustrielle ; elle inclut les sociétés protohistoriques, anciennes et médiévales. Cette période est marquée par le développement de la ville, l’émergence et la maturation de l’État — autour des deux dynamiques de la cité et de l’empire, dont Rome réalise la synthèse la prégnance du statut et des valeurs agraires dans la société, l’omniprésence du divin et la sophistication/individualisation du sentiment religieux. La période industrielle commence avec la révolution du même nom, dont les effets ont une ampleur comparable à ceux de la « révolution néolithique ».
Elle se caractérise, plus encore que par l’industrialisation proprement dite, par un système nouveau de elations économiques et sociales, avec une intense mobilité, la massification en toutes choses, l’O PAGF s OF relations économiques et sociales, avec une intense mobilité, la massification en toutes choses, l’ouverture des marchés, une organisation du travail en constant renouvellement, marqué aussi par la démocratie et le suffrage universel, la remise en cause des religions, par le développement des idéologies socialistes, socialisme communal (Charles Fourier, Robert Owen) ou étatiste (Louis Blanc, Constantin Pecqueur) puis marxiste, et des nationalismes. Entre ces deux périodes, le Moyen âge justifie complètement a définition traditionnelle d’âge médian.
Débutant par un net phénomène de « dé modernisation » par rapport au degré élevé de fonctionnement politique, économique et social atteint par l’Antiqulté, il reste attaché à celle-ci par de multiples liens au monde antique (le christianisme, la culture lettrée, les modèles étatiques) tout en laissant cheminer des forces innovantes qui l’entraînent finalement vers la Modernité historique Les temps modernes), pas tant celle de la Renaissance qui n’est qu’un retour à l’Antique, sauf dans le domaine pictural, que celle de l’ouverture u monde par les découvertes géographiques et l’imprimerie. Tout cela prépare la grande mutation, celle qui voit se mettre en place une « structure de changement de structure entre 1750 et 1800 Dans ce cadre chronologique, on voit bien l’intérêt de l’étude de la ville dans le cadre de la période antique. Nous nous concentrerons sur ce point dans la prochaine séance. B- Les sources À voir dans la première séance de TD. INTRODUCTION AU THÈME DU COURS La ville est née en Orient, sur les bords du Tigre, de l’Euphrate et du Nil dans le courant du Ille millénaire après JC. Elle n 6 OF ords du Tigre, de l’Euphrate et du Nil dans le courant du Ille millénaire après J. C.
Elle n’apparaît que plus tardivement, à partir du Ier millénaire, autour de la Méditerranée, en Grèce puls en Italie et plus tard encore au nord de la Méditerranée. Pourtant elle devient rapidement un cadre primordial de la civilisation méditerranéenne et européenne. Il faut insister sur ce point car c’est une des raisons du choix du thème du cours : la ville est certainement la réalité la plus importante de l’histoire ancienne ; la Grèce et Rome sont des civilisations fondamentalement urbaines, ce qui les distingue des ivilisations orientales plus anciennes, même si celles-ci avaient pu connaître le phénomène urbain. Une différence essentielle : la Grèce et Rome ont développé une culture de la ville et cette culture a été dominante, ce qui était inconnu jusqu’alors.
Cette culture, elles l’ont légué aux sociétés européennes postérieures et, aujourd’hui encore, notre modèle urbain doit tout à l’expérience gréco-romaine de la ville. A- Définitions urbaines Tout cours sur la ville doit commencer par une définition et c’est ce que nous allons faire, à travers deux questions, et en nous efforçant de distinguer entre réalité et concept. La ville antique a été une réalité, que l’historien doit s’efforcer d’approcher et de comprendre ; elle est aussi et dans le même temps un objet de réflexion, une construction intellectuelle, un concept historique et historiographique. — Qu’est-ce qu’une ville (antique) ?
La ville en tant que réalité physique et subjective Beaucoup dihistoriens ont réfléchi sur cette question, notamment Max Weber ou Gordon Childe, l’inventeur des expressions « ré 7 OF réfléchi sur cette question, notamment Max Weber ou Gordon Childe, l’inventeur des expressions « révolution néolithique » t « révolution urbaine Plus récemment, les travaux des archéologues protohistoriens de la péninsule italienne et des spécialistes de la Gaule protohistorique, comme Olivier Buchsenschutz, ont beaucoup apporté en réfléchissant sur la question des critères qui permettent de définir des seuils d’urbanité : qu’est-ce qui définit la ville ? à quel moment apparaît la ville ? à quel moment peut-on dire qu’une civilisation entre dans une phase urbaine ? Ily a des critères objectifs : la taille et le nombre d’habitants (plusieurs milliers… ) l’unité d’agglomération le tissu d’habitat caractérisé par une implantation dense et ompacte la présence d’une architecture monumentale ; l’existence d’une acropole, d’un mur d’enceinte, de bâtiments publics. Aussi des critères socio-économiques et politiques . ivision du travail, spécialisation des activités concentration et redistribution des surplus développement commercial à diverses échelles différenciation sociale formation d’une classe dirigeante développement d’une administration, élaboration de systèmes d’écritures servant d’abord à l’administration fonction de place centrale par rapport à la région avoisinante ; ce point est spécialement important dans le monde antique où la ille, la cité, est indissociable de son territoire : polis = astu/khôra, ciuitas urbs/ager. La cité inclut donc une forte composante rurale. Enfin des critères subjectifs . le mode de vie urbain l’anonymat : une ville est un endroit où l’on rencontre des gens que l’on ne connaît pas le sentiment d’être en vill endroit où l’on rencontre des gens que l’on ne connaît pas le sentiment d’être en ville une conscience et une mémoire de l’identité urbaine. — Qu’est ce qui fait la ville ? La ville en tant que concept historique Il faut commencer par voir ce qu’il en est chez les Anciens eux mêmes.
Deux choses apparaissent : ‘une part, il n’y a pas de réflexion sur la ville elle-même en tant que phénomène urbain d’autre part, et c’est lié à ce qui vient d’être dit, il y a une confusion entre la VIIIe et la cité. Chez Aristote par exemple, la réflexion se porte sur la naissance de la cité en tant que phénomène historique et non sur le développement des agglomérations urbaines. Cest la même chose chez les Romains. La ville est vue comme un phénomène politique — la cité — avec son corps civique et ses institutions, et non comme un phénomene économique et social. D’autre part, la ville est assimilée à la civilisation. C’est un topo (z un lieu commun) des auteurs anciens depuis Thucydide. Cf.
Arrien de Nicomédie (Anabase, VII, 9, 1-6) dans un discours prêté à Alexandre : « Philippe, vous ayant trouvés errants, indigents, la plupart vêtus de peaux de bêtes, et faisant paître sur les pentes des montagnes de maigres troupeaux pour lesquels vous livriez aux Illyriens, aux Triballes et aux Thraces frontaliers des combats malheureux, Philippe, dis-je, vous a donné des chlamydes à porter, à la place de vos peaux de bêtes, vous a fait descendre des montagnes dans les plaines il a fait de vous les habitants des cités, vous ermettant de vivre dans l’ordre, grâce à de bonnes lois et de bonnes coutumes ». Cf. Strabon, 4, 1, 5, à propos de Marseille.
Mais comme, par le bienfait de la PAGF OF Mais comme, par le bienfait de la domination romaine, les Barbares qui les entourent se civilisent chaque jour davantage et renoncent à leurs habitudes guerrières pour se tourner vers la vie publique et l’agriculture, le goût dont nous parlons n’aurait plus eu, à proprement parler, d’objet; ils ont donc compris qu’ils devaient donner eux aussi un autre cours à leur activité. En conséquence, tout ce qu’ils comptent aujourd’hui de beaux sprits se porte avec ardeur vers l’étude de la rhétorique et de la philosophie; et, non contents d’avoir fait dès longtemps de leur ville la grande école des Barbares et d’avoir su rendre leurs voisins philhellènes au point que ceux-ci ne rédigeaient plus leurs contrats autrement qu’en grec, ils ont réussi à persuader aux jeunes patriciens de Rome eux-mêmes de renoncer désormais au voyage d’Athènes pour venir au milieu d’eux perfectionner leurs études.
Puis, l’exemple des Romains ayant gagné de proche en proche, les populations de la Gaule entière, obligées d’ailleurs aintenant à une vie toute pacifique, se sont vouées à leur tour à ce genre d’occupations, et notez que ce goût chez elle n’est pas seulement individuel, mais qu’il a passé en quelque sorte dans l’esprit public, puisque nous voyons particuliers et communautés à l’envi appeler et entretenir richement nos sophistes et nos médecins. Cf. acite (Agricola, 21 à propos de la conquête et de la romanisation de la Bretagne (z Angleterre actuelle) par les Romains : L hiver suivant fut employé tout entier aux mesures les plus salutaires : pour habituer par l’attrait des plaisirs des hommes disséminés, sauvag