Graffiti

essay B

On distingue généralement le graffiti de la fresque[5] par le statut illégal ou en tout cas clandestin, de l’inscription. Ainsi est-il a priori douteux de qualifier les peintures rupestres de graffitis, car nous ignorons leur statut à l’époque[6]. Les graffitis ont une grande importance enarchéologie : ils font partie, avec les textesépigraphiques, des témoignages écrits non littéraires, populaires, souvent très « vivants » et aptes à nous révéler des aspects inédits des sociétés qui les ont produits.

Les graffitis antiques pouvaient être aussi bien des annonces lectorales, des messages de supporters à certains athlètes (sportifs ou gladiateurs), des messages à contenu politique, religieux, érotique ou pornographique, personnel, etc. Quelques exemples[7] Corne baisé ici le 19 et le 13 salue son confrère C étais mort. Alors adie si tu as conscience d’ OF4 Svipe v d se de Rufus « J’ai bre « Pyrrhus ir appris que tu que peut l’amour, é de moi, permets- mol de venir, Fleur de Vénus…

D, « Tu es une charogne, tu es un rien du tout « Mur, je suis surpris que tu ne te sois pas effondré sous le poids des bêtises de tous ceux qui ont écrit sur Suipe to View next page sur toi ». Ces graffitis sont généralement rédigés enlatin vulgaire et apportent de nombreuses informations aux linguistes comme le niveau d’alphabétisation des populations (car ces textes comportent des fautes d’orthographe ou de grammaire). Du fait même de la présence de ces fautes, ces textes fournissent aussi des indices sur la manière dont le latin était prononcé par ses locuteurs.

On peut encore lire des graffitis âgés de deux millénaires à Pompéi car c’est l’un des rares Sites qui soit suffisamment bien conservé. En effet, les raffitis sont par essence éphémères et disparaissent, soit parce que leur support a disparu, soit parce qu’ils ont été effacés ou recouverts manuellement ou qu’ils ont été victimes de l’érosion naturelle de leur support. L’Antiquité et le Moyen Âge ont laissé de nombreux exemples de graffitis : l’Agorad’Athènes, la Vallée des rois en Égypte, les grands caravansérails du monde arabe, etc.

Ces inscriptions ont parfois une importance historique qui est loin d’être anecdotique, en prouvant par exemple que des mercenaires grecs ont servi en Égypte au VIIe siècle avant l’ère hrétienne[8]. Dans la cité d’Éphèse, on trouvait des grafftis publicitaires pour les prostituées, indiquant de manière graphique à combien de pas et pour combien d’argent on pouvait trouver des professionnelles de l’amour. On connaît de nombreux autr 2 combien d’argent on pouvait trouver des professionnelles de l’amour.

On connaît de nombreux autres exemples anciens graffitis maya à Tikal (Guatemala), graffitis viking en Irlande ou à Rome, runesvarègues en Turquie, etc. On trouve souvent des graffitis, parfois très anciens, dans des endroits abrités de la umière, de Ihumidité et peu décorés, tels que les cellules de prisons, les cellules monacales, les casernes[9], les cales des bateaux, les caves, les catacombes (les graffitis despremiers chrétiens, dans les catacombes romaines, sont une importante source de documentation à leur sujet), etc.

La tour de la Lanterne à La Rochelle, en France, est riche de graffitis de prisonniers, ouvriers et marins, qui sont pour nombre d’entre eux des bateaux : frégates, vaisseaux de guerre, etc. Certains meubles en bois sont souvent gravés d’inscriptions : tables et bancs d’écoles[10], portes de toilettes publiques. Des nombreuses églises romanes ont été gravées de graffitis recouverts immédiatement par un enduit.

Céglise deMoings en est un exemple. un musée du graffiti ancien existe à Marsilly. Mais le premier musée des graffitis historiques a été créé par Serge Ramond en 1987 à Verneuil-en-Halatte dans l’Oise. II regroupe plus de 3 500 moulages de graffitis de toute la France couvrant 10 000 ans d’histoire. Vers l’âge de la cinquantaine, Restif de la Br 3 toute la France couvrant IO 000 ans d’histoire.

Vers l’âge de la cinquantaine, Restif de la Bretonne, crivain libertin du xviiie siècle, rapportait les évènements de sa vie sous forme de graffitis qu’il faisait sur les parapets des ponts de l’Île Saint-Louis lors de ses promenades quotidiennes. Il a abandonné cette activité maniaque (qui a duré de 1780 àl 787) en constatant la disparition trop rapide de ses mots et après s’être rendu compte qu’une main malveillante les effaçait[1 1].

Il effectue alors le relevé de ses propres mots qu’il transcrit finalement dans un recueil publié à titre posthume et intitulé Mes Inscriptions. Le graffiti urbain se développe souvent dans un ontexte de tensions politiques : pendant les révolutions, sous l’occupation, (le Reichstag à Berlin couvert de graffitis par les troupes russes), pendant la guerre d’Algérie, en mai 1968, sur le Mur de Berlin ou dans les régions où se posent des problèmes d’autonomie (Bretagne des années 1970,Irlande du Nord, etc. . Vers la fin des années 1960 et dans plusieurs pays des deux côtés de l’Atlantique, du fait notamment de la disponibilité d’aérosols de peintures « émaillées » (originellement destinées à la peinture d’automobiles), une partie des graffitis a gagné une vocation esthétique.