Fran Ais
Hélia / Delphine / Laetitia IL2 Exposé « Le Spleen de Paris » : Les réécritures et les jeux d’échos avec « Les Fleurs du Mal » Baudelaire (1821 — 1867) est un poète romantique et dit « moderne » qui a publié en 1857 le recueil « Les Fleurs du Mal Après sa mort en 1869, le recueil « Le Spleen de Paris » fut publier et les lecteurs ont pu remarquer des ressemblances entre les deux ouvrages même si l’un est en prose alors que l’autre est en to nextÇEge vers. Ily a tout d’abord un ess org « Spleen de paris » p Baudelaire a égalem Le Spleen de paris ins poèmes du u Mal Ensuite, ui sont parue dans «
En premier lieu, nous pouvons retrouver cette ressemblance entre les deux recueils au niveau des titres des poèmes. Nous pouvons retrouver par exemple « Le Crépuscule du soir » qui est présent à la fois dans « Le Spleen de Paris » et dans « Les Fleurs du Mal On peu également voir une correspondance dans le titre « Un hémisphère dans une chevelure Le mot « chevelure » revient dans l’un des poème des « Fleurs du Mal » intitulé « La chevelure ». En premier lieu nous aborderons la ressemblance frappante entre les titres du Spleen de Paris et ceux des Fleurs du mal, puis enfin la ressemblance entre les textes.
Un hémisphère dans une chevelure est la reprise d’un poème plus ancien des Fleurs Fleurs du mal, « Une Chevelure Le poème en prose garde les mêmes thèmes (voyage, rêverie, éloge de la femme), la même construction (sept strophes pour sept paragraphes), mais se différencie de l’original par son écriture adaptée à la prose. Il n’est plus question ici d’écrire une ode, mais un texte lancinant et musical. Le poème en prose, « Une hémisphère dans une chevelure » parle donc d’ exotisme avec comme élément déclencheur la chevelure d’une femme , évoquant les odeurs et la sensualité.
Ce poème qui ressemble étrangement à « la Chevelure », poème écrit en vers. Comme dit précédemment les mêmes thèmes sont arbordés et les même champs lexicaux employé : celui de la mer et du voyage, tout deux étroitement liés, ainsi que celui de l’odorat et du toucher. Laisse-moi respirer longtemps, longtemps, l’odeur de tes cheveux, y plonger tout mon visage, comme un homme altéré dans l’eau d’une source, et les agiter avec ma main comme un mouchoir odorant, pour secouer des souvenirs dans l’air. Si tu pouvais savoir tout ce que je vois! out ce que je sens! tout ce que j’entends dans tes cheveux ! Mon âme voyage sur le arfum comme l’âme des autres hommes sur la musique. Tes cheveux contiennent tout un rêve, plein de voilures et de mâtures; ils contiennent de grandes mers dont les moussons me portent vers de charmants climats, où l’espace est plus bleu et plus profond, où l’atmosphère est parfumée par les fruits, par les feuilles et par la peau h profond, où l’atmosphère est parfumée par les fruits, par les feuilles et par la peau humaine.
Dans l’océan de ta chevelure, j’entrevois un port fourmillant de chants mélancoliques, d’hommes vigoureux de toutes natlons et de navires de toutes formes découpant leurs architectures fines t compliquées sur un ciel immense où se prélasse l’éternelle chaleur. Dans les caresses de ta chevelure, je retrouve les langueurs des longues heures passées sur un divan, dans la chambre d’un beau navire, bercées par le roulis imperceptible du port, entre les pots de fleurs et les gargoulettes rafraîchissantes.
Dans l’ardent foyer de ta chevelure, je respire l’odeur du tabac mêlé à l’opium et au sucre; dans la nult de ta chevelure, je vois resplendir l’infini de l’azur tropical; sur les rivages duvetés de ta chevelure je m’enivre des odeurs combinées du goudron, du musc et de Ihuile de coco. Laisse-moi mordre longtemps tes tresses lourdes et noires. Quand je mordille tes cheveux élastiques et rebelles, il me semble que je mange des souvenirs. Charles Baudelaire – Le Spleen de Paris Ô toison, moutonnant jusque sur l’encolure ! ? boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir ! Extase ! Pour peupler ce soir l’alcôve obscure Des souvenirs dormant dans cette chevelure, Je la veux agiter dans l’air comme un mouchoir ! La langoureuse Asie et la brûlante Afrique, Tout un monde lolntain, absent, presque défunt, Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique ! Comme d’autre monde lointain, absent, presque défunt, Comme d’autres esprits voguent sur la musique, Le mien, ô mon amour ! nage sur ton parfum. ‘irai là-bas où l’arbre et l’homme, pleins de sève, Se pâment longuement sous l’ardeur des climats ; Fortes tresses, soyez la houle qui m’enlève ! Tu contiens, mer d’ébène, un éblouissant rêve De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts : Un port retentissant où mon âme peut boire A grands flots le parfum, le son et la couleur ; Où les vaisseaux, glissant dans l’or et dans la moire, Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire D’un ciel pur où frémit l’éternelle chaleur. Je plongerai ma tête amoureuse d’ivresse
Dans ce noir ocean où l’autre est enfermé ; Et mon esprit subtil que le roulis caresse Saura vous retrouver, ô féconde paresse, Inflnis bercements du loisir embaumé ! Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues, Vous me rendez l’azur du ciel immense et rond ; Sur les bords duvetés de vos mèches tordues Je m’enivre ardemment des senteurs confondues De l’huile de coco, du musc et du goudron. Longtemps ! toujours ! ma main dans ta crinière lourde Sèmera le rubis, la perle et le saphir, Afin qu’à mon désir tu ne sois jamais sourde !
N’es-tu pas l’oasis où je rêve, et la gourde Où je hume à longs traits le vin du souvenir ? Charles Baudelaire, Les Fle Mal Dans un autre registre des réecritures nous retrouvons « Le Crépuscule du soif’ : deux poèmes portant le même nom mais de différente forme (l’un en vers et l’autre en prose) publiés dans deux recueil differents. Et comme ci-dessus, l’un est la réecriture en prose de l’autre. Les champs lexicaux du danger, de la nuit et des ténèbres en sont la preuve. Celui de la fatigue et du travail sont aussi présent, et celui de la nature sauvage de même.
Les deux parlent de Paris, et décrive la grande ville comme une achine toujours en mouvement, même la nuit, et un labyrinthe plein de danger et de tous les rejets de la societé. Une ville pleine de douleur et de saleté, qui ne changera pas ses habitudes du jour au lendemain. Ces deux textes peuvent être mis en rapport avec un troisième, « Le Crépuscule du matin », aussi publié dans les « Fleurs du mal », qui reprends les même thèmes et champs lexicaux, semblant continuer les deux « Crépuscule du soir ».
Le jour tombe. Un grand apaisement se fait dans les pauvres esprits fatigués du labeur de la journée; et leurs pensées prennent maintenant les couleurs tendres et indécises du crépuscule. Cependant du haut de la montagne arrive à mon balcon, à travers les nues transparentes du soir, un grand hurlement, composé d’une foule de cris discordants, que l’espace transforme en une lugubre harmonie, comme celle de la marée qui monte ou d’une tempête qui s’éveille.
Quels sont les infortunés que le soir ne calm marée qui monte ou d’une tempête qui s’éveille. Quels sont les infortunés que le soir ne calme pas, et qui prennent, comme les hlboux, la venue de la nult pour un Slgnal de sabbat? Cette sinistre ululation nous arrive du noir hospice perché sur la montagne; et, le soir, en fumant et en contemplant le repos e l’immense vallée, hérissée de maisons dont chaque fenêtre dit: « Cest ici la paix maintenant; c’est ici la joie de la famille! ‘ je puis, quand le vent souffle de là-haut, bercer ma pensée étonnée à cette imitation des harmonies de l’enfer. Le crépuscule excite les fous. – Je me souviens que j’ai eu deux amis que le crépuscule rendait tout malades. L’un méconnaissait alors tous les rapports d’amitié et de politesse, et maltraitait, comme un sauvage, le premier venu. Je liai vu jeter à la tête d’un maître d’hôtel un excellent poulet, dans lequel il croyait voir je ne ais quel insultant hiéroglyphe.
Le soir, précurseur des voluptés profondes, lui gâtait les choses les plus succulentes. L’autre, un ambitieux blessé, devenait, à mesure que le jour baissait, plus aigre, plus sombre, plus taquin. Indulgent et sociable encore pendant la journée, il était impitoyable le soir; et ce n’était pas seulement sur autrui, mais aussi sur lui-même, que s’exerçait rageusement sa manie crépusculeuse. Le premier est mort fou, incapable de reconnaître sa femme et son enfant; le second porte en lui l’inquiétude d’un malaise perpétuel, et fût-il gratifié