Folie

essay A

Les neuroleptiques sont arrivés mais la politique de secteur prônée par la circulaire du 15 mars 1960 a tardé se mettre en place, elle a pris son élan dans les années 70. Premier bu égermer I empara 23, 2011 | AI pages de secteur prônée par la circulaire du 15 mars 1 960 a tardé Cette circulaire est intéressante sur de nombreux points : employeurs en passant par les mouvements d’anciens malades).

Les trente années qui ont suivi ont permis un réel développement du Secteur avec une mise en place de structures diversifiées : CAMP, hôpitaux de jour, ACHAT, appartements associatifs, placements familiaux et d’autres processus d’intégration parfois par les équipes rattachées aux Hôpitaux Généraux. Parallèlement deux lois venaient favoriser la sortie des malades dans la communauté : – la loi de 68 sur la protection des biens, – la loi de 75 sur les handicapés avec la mise en place des OCTOBRE, octroi de l’AH et mis en place du travail protégé.

Beaucoup de psychiatres à l’époque sont restés très critiques vis à vis de cette loi. Cependant avec le temps les clameurs se sont tues et les psychiatres se sont accommodés de la loi de 75. Mais à quoi correspond le handicap? C’est en 1957 (Loi du 23 novembre) qu’apparaît pour la première fois cette notion de handicapé dans la notion de tonnelet d’une allocation. En même temps qu’elle a amélioré le sort au quotidien d’une partie de cette pope ôtions, elle a objective l’inadaptation et l’exclusion. Les principes qui avaient procédé à sa mise en place se voulaient dépasser le simple problème de l’incapacité.

Elle ouvrait même la voie de l’octroi de l’AH à des personnes dont l’incapacité permanente n’atteignait pas le pourcentage fixé par le décret mais qui étaient dans l’impossibilité reconnue par la OCTOBRE de se procurer un emploi compte tenu de son handicap. Force est de constater que les personnes qui sont rentrées ans ce statut ont rarement eu la possibilité de le quitter et rares sont es personnes qui, malgré certains dispositifs de soutien tels que les dispositifs aède, ont pu s’intégrer en milieu ordinaire et normal.

Ainsi, rentrer dans la carrière d’handicapé expose à plusieurs risques, risque inégalitaire (négative par rapport à une norme), risque d’exclusion (si le handicap est considéré comme définitif), risque de surévaluation (l’individu est réduit à son handicap). Et puis en 1988 il y eut la mise en place du RAMI, proposition généraliste non catégorielle, induisant une procédure qui réduit de la négociation entre le bénéficiaire et le travailleur social.

Ainsi le RAMI reconnaît le droit d’insertion, le droit à la sociabilité et peut rentrer dans le cadre du développement de nouvelles solidarités. Il peut permettre une évaluation et une certaine possibilité d’évolutive solidarités. AI peut permettre une évaluation et une certaine possibilité d’évolutive. Il a permis à des sujets en état de grande exclusion et d’isolement de sortir de cet état et avec les dispositifs de soutien de reprendre confiance en eux malgré des années de galère.

Nos » malades titulaires de l’AH sont de fait exclus de ces dispositifs et c’est bien dommage, j’ reviendrai plus tard. Et de plus, malheureusement entre l’allocation octroyée pour ‘AH et celle du RAMI il n’ a pas photo…!! Et la Psychiatrie de Secteur dans tout ça me direz-vous? Elle a affaire à la Maladie Mentale qui est une maladie de l’adaptation sociale comme le disait hennir EU et qui est facteur d’exclusion du champ relationnel donc du champ sociétaire les malades mentaux relèvent du champ de l’exclusion. Alors nous reprendrons les fondements éthiques du Secteur selon haubert MIGNON : « L’esprit du

Secteur c’est d’abord le refus de la ségrégation du malade mental, le refus de son exclusion ; nous sommes bien l dans la défense de la liberté ; l’objectif c’est d’aider le malade mental à garder sa place dans la communauté des hommes et lui permettre dans toute la mesure du possible d’ instaurer son autonomie (… ). L’esprit du secteur c’est encore ne pas isoler artificielles le malade du contexte dans lequel il vit et considérer que le trouble observé est la résultante des interactions qui se jouent entre le malade et son environnement ». Se jouent entre le malade et son environnement ».

Mais où est alors la place de l’insertion? Comme le disent Jean-Paul RÉVEILLERA et Clément BONNET dans un livre qui nous a beaucoup inspiré « l’insertion du malade mental (une place pour chacun, chacun à sa place? ) » paru chez ères « cette insertion ne se conçoit que’ l’articulation du soin et de la réhabilitation : le soin est l’aide apportée à l’individu jusqu’ ce qu’il soit en mesure de s’intégrer ». La réhabilitation concerne les mesures sociales, politiques, financières, informatives mises en place jusqu’ ce que la société d’accueil soit en mesure d’intégrer le malade.

Le unitaire et le social doivent donc pouvoir se rencontrer. On pourra dire qu’une personne est insérée si elle a le sentiment de partager avec les autres un minimum de culture commune et d’ prendre une place reconnue. C’est la notion d’enracinement produite par la philosophe Madame ÎLE pour qui l’homme reçoit de sa communauté un certain nombre de ses racines, et c’est l’appartenance une histoire : celle de la Communauté. Alors l’insertion peut prendre des formes variées et elle ne peut être automatiquement professionnelle, elle a dans le champ du social bien des possibilités autres.

Nos équipes savent montrer leur rôle de passeur : d’un côté en soutenant le mouvement des patients culture commune, de l’autre où ils doivent permettre au corps social environnant d’accepter et de mieux recevoir cette étrangeté et cette différence. Certaines initiatives nationales telle que la Semaine d’Information sur la Santé Mentale représentent des temps forts, symboles de ce double mouvement. Il faudrait à ce moment de l’exposé que notre amie année PÉDALAIS vous raconte une histoire qui mérite plus que des sourires car elle vise à l’essentiel.

Un exemple à méditer Invitée au pied levé il y a deux ?ours à illustrer les propos de mon chef de service Jean-lac METTE, dans cette journée traitant « De la folie au Handicap social », je vais me limiter vous narrer une brève histoire. C’était dans la fin des années 80… J’avais alors un pied en Psychiatrie en tant qu’interne et l’autre en social en tant que médecin du RAMI. C’était les débuts de la mise en place du dispositif RAMI, nous étions forts occupés à accueillir les futurs bénéficiaires pour adapter à chacun un projet de réinsertion…

Il y avait déjà les premiers signes annonciateurs des limites du dispositif. J’étais appelée par deux psychologues d’un stage de remise à niveau destiné à ceux d’entre les « ermites » les plus en difficultés : il s’agissait de leur proposer un atelier de remémoration, avec quelques clefs de Programmation de rencontrer trois des participants qui semblaient avoir le plus de mal à faire avec le réel pour leur proposer une orientation en CAMP éventuellement, aucun des trois n’étant connu de la psychiatrie.

L’atelier démarrait doucement, les participants étaient invités à se remémorer 2 ou 3 expériences es plus sottises de leur vie, à les évoquer pour ceux qui le souhaitaient et qui pouvaient vaincre leur timidité sociale. Quelques uns s’ étaient risqués, et c’était les habituels souvenirs des premières fois « le er vélo, le er voyage… Lorsque des trois personnes désignées comme le plus en difficulté se leva et s’exclama, comme surpris de redécouvrir cela : « moi je suis heureux quand je fais le tambourinaire, j’ai défilé avec la fanfare du village », un village près d’Aubagne typiquement provençal, répéta-t-il plusieurs reprises. AI aimait taper sur le tambour et défiler avec les autres. Il était si rayonnant de cette évocation que nous étions tous saisis, tant les autres participants que les animateurs. Questionné, il affirme ensuite souhaiter vivement poursuivre cela parce qu’il venait d’en réaliser l’importance pour ui… Ta pour cause! Ce tambourinaire là n’avait donné de lui que peu d’éléments biographiques. Il vivait chez un oncle pas très sympathique qui le faisait dormir dans un placard et périodiquement lui reprochait encore de lui coûter trop d’argent. Aussi, il était aisé d’imaginer ce que dans ce réel sordide constituaient les « échappées belles » où il l était aisé d’imaginer ce que dans ce réel sordide constituaient les « échappées belles » où il partait faire la fête et faire de la musique en pleine lumière parmi ses concitoyens. AI s’agissait aussi de frapper en rythme un parmi les autres.

On sait l’importance des rythmes et de leur rupture dans les liens précoces du petit humain. On peut aussi ‘imaginer le plaisir pris aux préparatifs eu égard aux difficultés que cela lui posait tant pour a tenue à laver, à repasser, que pour les instruments. De même de par l’uniforme des hommes de la province, il pouvait ‘identifier au groupe masculin actif du village et être perçu par tous les spectateurs comme tel. Et enfin, ces occasions là reviennent ridiculement à date fixe dans le village et lui permettent de vivre du bonheur par anticipation.

Celui-là, dont rien n’est donné de son histoire que cet oncle, ce placard et cette vie limitée, celui-là s’est trouvé un enracinement communal et culturel. Cet enracinement a été en sus un traitement psychologique lorsque l’oncle devient par trop toxique. Lui qui ne pouvait être enraciné dans la filiation, il s’est lui- même trouvé sa filiation. Le reconnaître comme tel explique l’émotion intense qui le saisit et à travers ses propos saisissent le groupe, pour la proximité vivante de « petits bonheurs » accessible pour qui arrive à se mobiliser pour eux.

Quant à moi, j’étais dans ma surprise prise sur le fait de préjugés communs au débutant de croire le psychotique inaccessible surprise prise sur le fait de préjugés communs au débutant de croire le psychotique inaccessible au bonheur : il m’enseignait ce tambourinaire que parfois le patient impatient trouve thérapie bienfaisante à portée de main. Aussi je remercie ici mes maîtres en psychiatrie tel abonnée, et plus près du pré Lançon qui va répétant aux apprentis psychiatres de cesser d’enfermer le schizophrène dans la fatalité du malheur.

Merci pour ceux qui ouvrent les portes et nous réveillent, au son de ce tambourinaire. Après ce moment d’émotion partagé, nous terminerons par quelques propositions : – Tout d’abord harmoniser l’AH et le RAMI, bien sûr dans une allocation unique revalorisée mais aussi pour favoriser réellement l’insertion des uns et des autres. Cela entraînerait une certaine « désertification » selon l’expression de Robert castes rendant cohérent les sportifs en matière de handicap et d’exclusion.