Faut-il toujours s’étonner ?

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‘étonnement est la capacité à s’interroger de tout : c’est la surprise de l’inhabituel, l’incompréhension du surnaturel, l’effroi de l’irréalité ou bien l’émerveillement du familier. En effet, cette remise en question de l’Humanité serait l’origine même du questionnement philosophique. Par Humanité, il faut comprendre tout ce qui est relatif à l’Homme en général : ses croyances, ses habitudes, ses pensées, sa culture, son environnement.. Comme a dit Aristote dans Métaphysique : « L’étonnement est ce qui, toujours, pousse les hommes à philosopher.

C’est sans oute ce « sentiment philosophique », comme le caractérisait Platon, qui a permis à l’Homme de s’adapter à un monde qui lui est, par multiples facettes, inconnu. L’Homme a en effet intérêt à s’interroger sur tou l’Humanlté mais l’éto une réflexion ? Nous peut être un réel dan de cette affirmation, Sv. p next page ire progresser able pour mener de ne pas s’étonner n avenir. En partant e qu’il est nécessaire de s’étonner de tout. Cependant, un questionnement permanent n’est-il pas source de déséquilibre intérieur ?

L’étonnement, d’où son étymologie latine etonare, nous ébranle tel un coup de onnerre. Il suscite en nous un choc plus ou moins violent qui peut se montrer néfaste. Nous expliquerons alors que la capacité à s’étonner n’est pas touj Swige to next page toujours une valeur à défendre. Nous devrons donc examiner les conditions pour lesquelles l’étonnement doit être préservé pour être source d’évolution, de progrès et de paix. Ne pas s’étonner peut être un danger pour l’Homme et les générations futures. Cette attitude mettrait en péril l’évolution humaine et le progrès.

A cause d’un manque d’étonnement, d’une absence de curiosité, IHomme ne développe pas la culture. ar « paresse et lâcheté » selon Kant, on se remet souvent aux simples apparences et on oublie de penser par soi-même. On se contente d’acquiescer ? des théories déjà établies. Or la culture est une nécessité pour IHumanité. En effet, l’évolution humaine se nourrit de connaissances acquises après maintes réflexions et recherches. Après avoir découvert que la Terre était ronde, l’Homme s’est étonné que nous puissions tenir debout sans tomber.

Cest grâce à cette interrogation qu’on a pu démontrer le principe de la gravité. Il est donc nécessaire de s’interroger afin de ne pas rester ans l’erreur, la vérité n’étant jamais immuable. En s’enfermant dans l’ignorance, dans le faux savoir et les préjugés, l’Homme croit tout savoir et ne se questionne plus. Il pense connaître le réel avec tant de certitude qu’il ne l’étonne plus. es préjugés sont des obstacles qui empêchent l’individu de penser par lui même car ils sont ancrés depu•s l’enfance et sont devenus des habitudes de penser.

Certes, d’un point de vue intellectuel, nous avons besoin de nous appuyer sur des connaissa 2 Certes, d’un point de vue intellectuel, nous avons besoin de nous ppuyer sur des connaissances solides et fiables mais cela peut mener à l’intolérance qui est assurément une des tendances les plus oppressives de la nature humaine. Russel défend cette idée dans Problèmes et philosophie : « Pour un tel Individu, le monde tend à devenir défini, fini, évident ; les possibilités peu familières sont rejetés avec mépris.

Généralement, c’est ainsi que réagissent les Hommes politiques. La politique est bien souvent synonyme d’intolérance et de dénigrement. Dans le but de se faire élire, chaque partie défend ses convictions mais urtout critique la manière de penser ou d’agir du parti opposé. Cette attitude renvoie à une profonde fermeture d’esprit et ? un respect inexistant qui est présent aussi bien en politique, en société ou dans la religion. un Homme naif, qui ne s’étonne pas et ne réfléchit pas par lui même, peut être abusé par n’importe qui.

Par exemple, la religion a profité de cette faiblesse humaine pour prôner la soit-disant véracité de leurs croyances afin de les ancrer en chacun. pour cela, l’lnquisition s’est opposée à la diffusion des connaissances scientifiques, de l’instruction et du progrès par la censure ou la iolence. Plus généralement, on parle d’obscurantisme. Au XVIIIème siècle, des intellectuels progressistes appelés les Lumières tels que Diderot, Rousseau ou Voltaire luttaient contre les abus de l’Eglise et les actes fanatiques qui en découlent.

Pour Voltaire, les fana 3 luttaient contre les abus de l’Eglise et les actes fanatiques qui en découlent. pour Voltaire, les fanatiques sont « persuadés que l’esprit saint qui les pénètre est au-dessus des lois, que leur enthousiasme est la seule loi qu’ils doivent entendre c’est pourquoi il faut « écraser l’Infâme » car la connaissance est un evoir pour l’Homme. Ne pas s’étonner peut être un réel danger pour l’Homme qui s’enferme alors dans l’ignorance. L’ouverture d’esprit est une qualité à développer aussi bien pour enrichir sa culture personnelle que pour faire progresser l’Humanité entière.

Mais alors, faut-il vraiment s’étonner de tout ? un étonnement permanent peut paraitre également néfaste. Un questionnement perpétuel nuit à l’évolution humaine. Cétonnement peut s’apparenter à une curiosité malsaine de ce qui n’a aucune importance ou aucune valeur. L’Homme porte parfo•s de l’intérêt à l’intimité d’autrui. Pourtant, connaître ou non certains détails privés d’une quelconque personne ou d’une célébrité n’est qu’informations superfétatoires. Pour illustrer cette idée, on peut prendre l’exemple des médias qui sont prêts à tout pour obtenir des scoops afin de gagner toujours plus d’argent.

En effet, dans nos sociétés actuelles, la peopolisation prend de l’ampleur. L’affaire Hollande-Trierweiler a par exemple fait polémique alors qu’il s’agit de leur vie privée et que cette histoire n’a aucun intérêt à être divulguée de telle sorte par les médias. S’interroger sur tout et douter de tout peut être 4 ivulguée de telle sorte par les médias. S’interroger sur tout et douter de tout peut être un signe de naiVeté. On peut entendre par naïveté deux aspects plus ou moins liés : croire n’importe quoi et n’importe qui et douter de l’évidence.

Il est certes important voir nécessaire de tolérer et accepter des points de vue différents. Mais cela ne veut en aucun cas sous entendre qu’il faut adhérer à chaque idée. Au nom de la liberté d’expression, toutes les opinions se doivent d’être égales et respectées mais certaines sont dangereuses. L’antisémitisme dHitler a entraîné l’extermination de milliers de juifs. Il est donc important de ne pas douter de nos valeurs si celles-ci nous sembles justes et ne pas se faire influencer.

On ne peut pas remettre en question ce qu’on ressent et ce qu’on voit de nos propres yeux comme l’affirme Aristote : « Ceux qui se posent la question de savoir s’il faut ou non aimer ses parents n’ont besoin que d’une bonne correction et ceux qui se demandent si la neige est blanche ou non n’ont qu’à ouvrir les yeux. ». Ce qui nous paraît pourtant évident, n’est pas forcément la normalité à laquelle chacun devrait se soumettre. L’étonnement peut parfois être une forme de mépris. On est naturellement enclins à rejeter les autres cultures car on a été élevé dans une culture particulière qui devient naturelle.

On parle d’ethnocentrisme. Levi-Strauss condamne cette attitude dans Race et histoire. Il explique qu’ « on refuse d’admettre le fait même de la diversité culture S histoire. Il explique qu’ « on refuse d’admettre le fait même de la diversité culturelle » et qu’ « on préfère rejeter hors de la culture, dans la nature, tout ce qui ne se conforme pas à la norme sous laquelle on vit. En effet, l’Homme s’étonne de ce qui lui est ?tranger car il préfère sans doute ses repères fixes et la sécurité. L’étonnement peut être source d’angoisse d’où le fait qu’on préfère parfois le balayer.

L’étonnement permanent n’est donc pas une valeur à défendre dans toutes les situations. Il peut se montrer néfaste s’il est le point de départ d’un intérêt pernicieux. On doit juger si la source de notre surprise mérite vraiment qu’on y prête attention. On doit garder une certaine méfiance vis à vis de notre étonnement pour ne pas se faire influencer par la bêtise ou pour ne pas dénigrer autrui. On peut donc s’interroger sur les conditions où ‘étonnement doit être préservé. Le manque détonnement ou au contraire le caractère permanent de cette incompréhension peut s’accompagner du mal.

Or l’étonnement est valable dans certaines situations. L’étonnement face à l’incompréhension d’une thèse est valable seulement s’il est accompagné de l’aveu de ses limites et de son ignorance comme l’évoque de nombreux philosophes comme Aristote dans Métaphysique : « Apercevoir une difficulté et s’étonner, c’est reconnaitre sa propre ignorance. » ou comme Socrate : « La seule chose que Je sais c’est que je ne sais rien. L’étonnement doit être la source d’un désir de richesse intérie c’est que je ne sais rien.

L’étonnement doit être la source d’un désir de richesse intérieure et de connaissances dans un but constructif. Autrement dit, l’acquisition de nouveaux savoirs doit amener I’Homme à grandir et à évoluer sans les utiliser de manière perverse. Cest ainsi que, d’après Aristote, les philosophes ont réagi : « Si ce fut bien pour échapper ? l’ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à la philosophie, c’est qu’évidemment ils poursuivaient le savoir en vue de la seule connaissance et non pour une fin utilitaire Cétonnement est source de déséquilibre intérieur si on ne cherche pas à le surmonter.

Pour retrouver un état stable, il faut prendre conscience que l’obstacle est en nous et essayer de dépasser l’ébranlement afin de produire une connaissance. II doit seulement être le point de départ dune réflexion. Cependant, cette recherche accrue d’explications peut entraîner un sentiment de « désenchantement du monde » comme le soutient Max Weber. Effectivement, dès lors qu’un phénomène naturel ou humain est explicable scientifiquement, on ne lui attribue plus d’explication surnaturelle. Les illusions liées aux rêves et ? l’imagination humaine disparaissent alors instantanément créant une certaine souffrance. our combler le vide intérieur provoqué par les désillusions, le meilleur remède est l’admiration. Dans Traité des passions, Descartes la définit comme étant « une subite surprise de l’âme, qui fait qu’elle se porte à considérer avec attention les « une subite surprise de l’âme, qui fait qu’elle se porte ? considérer avec attention les objets qui lui semblent rares et extraordinaires. Cette forme d’étonnement incite « Homme à s’émerveiller devant la rareté, l’ordinaire étant devenu rop familier et naturel pour s’en étonner.

Néanmoins, il doit également porter attention à ce qui l’entoure quotidiennement en recouvrant au fond de lui l’insouciance de sa jeunesse afin de découvrir le monde, à nouveau. Le scepticisme est donc fondé lorsqu’il est une remise en question de son ignorance et non une arrogance envers autrui. L’étonnement doit être la source d’un questionnement plus profond ou alors se transformer en émerveillement. Cimportance et la nécessité de l’étonnement est à nuancer car le danger est réel. Sétonner n’est pas une valeur à défendre en outes circonstances, tout comme le fait de ne jamais s’étonner.

L’Homme s’interroge sur ce qui dépasse les limites de ses connaissances. Il a donc intérêt à profiter de cette incompréhension pour faire progresser I’Humanité. L’étonnement est le moteur de la connaissance. La réflexion est son carburant. La certitude est son frein. En effet, être en mesure de cesser de s’étonner serait perçu comme étant un aboutissement divin. La certitude de la connaissance universelle ferait de l’Homme un Dieu par son savoir absolu et de sa vie un paradis utopique. Mais est-ce vraiment désirable ? 8