Faut Il Admettre Toutes Les Opinions

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HURDIEL Camille ECSI Devoir de philosophie Faut-il admettre toutes les opinions ? or 11 Sni* to View d’être indispensable. Il s’agit ici de savoir si la totalité des opinions doit-être admise. N’y a-t-il pas une nécessité à leur acceptation, au nom d’un principe de tolérance ? Mais cette tolérance n’a- t-elle pas de limite ? De plus, malgré la définition qui leur est propre, toutes les opinions ont-elles une nature identique ? Peut- on vraiment dire qu’elles sont toujours un obstacle à la quête de vérité ?

Est-il possible de penser le monde sans opinion ? L’opinion, appelée la doxa par les Grecs, relève d’un savoir empirique sensible, qui est le premier degré de la connaissance humaine. En effet, les premiers savolrs que l’on acquiert sont des opinions, des points de vue sur les choses, des avis qui nous sont donnés par le monde sensible, tels que les images, le son et le palpable. Cest en partant ainsi à la découverte du monde sensible que l’enfant découvre les choses et se découvre lui- même.

Pour Platon, ce n’est que dans le monde intelligible, soit ce qui est perçu par l’intelligence, que l’on peut accéder à l’epistémè, ‘est-à-dire le savoir véritable, forgé par le raisonnement théorique issu des sciences. De plus, les opinions sont toujours le reflet d’une époque, mais aussi d’une personne qui les énonce, de ses influences, de son milieu socio-culturel, politique et géographique. Ainsi, les opinions d’une personne peuvent nous apprendre beaucoup sur elle-même et le milieu dans lequel elle vit.

L’opinion « exprime » l’autre davantage que le savoir établir, car elle est relative à l’autre, elle est engendrée par sa subjectivité. Partager des opinions, c’est don PAG » 1 elative à l’autre, elle est engendrée par sa subjectivité. Partager des opinions, c’est donc s’ouvrir à l’autre, à sa culture, sa différence. Admettre les opinions d’autrui est donc une exigence de respect et de tolérance envers l’autre à laquelle il faut se soumettre.

Aujourd’hui, il nous est plaisant d’utiliser comme réponse, lors d’un débat par exemple, « à chacun ses opinions A travers cette réponse, nous répondons à un des grands principes démocratiques de la société actuelle : la liberté et, plus précisément, la liberté d’expression. Il parait ainsi évident ‘admettre, ou du moins de tolérer, les opinions quelles qu’elles soient. En effet, si moi je ne tolère pas l’opinion d’autrui, pourquoi devralt-il tolérer la mienne ?

L’intolérance aboutiralt à la longue à l’absence d’écoute de l’autre, à l’absence d’ouverture sur l’autre et sur ses idées et, à plus ou moins longue échéance, à la xénophobie, au rejet de l’étranger. De même, au niveau politique, qui nous prouve que la raison essentielle pour laquelle on censure certaines opinions n’est pas le refus d’un gouvernement d’être critiqué ? La censure de certaines opinions ne serait que le ébut d’une dictature. Et de fait, qui est à même de juger de ce qui est ou n’est pas tolérable ?

Pourquoi moi plutôt que l’autre ? Car, on peut très bien penser que ce qui pour mol est intolérable ne l’est pas pour d’autres. Et inversement, ce que moi je veux dire, d’autres peuvent tout à fait le penser comme intolérable. Bref, il ny aurait pas d’intolérable absolument, mais il y aurait des gens intolérants qui trouvent into PAGF30F11 n’y aurait pas d’intolérable absolument, mais il y aurait des gens intolérants qui trouvent intolérable qu’on puisse penser autre chose qu’eux. Mais tolérer n’est pas admettre comme vrai.

Tolérer c’est, tout en étant conscient de la stupidité voire de la gêne que peuvent entraîner certaines opinions, les accepter faute de mieux, faute de pouvoir les interdire. La tolérance est un pis-aller : il faut bien tolérer car ne pas le faire entraînerait une atteinte à la liberté d’expression. C’est ce que soutient Spinoza, philosophe qui s’est révolté au XVIIème contre la censure que les gouvernements faisaient peser sur les citoyens. Pour lui, ce qu’on ne peut interdire, il faut le tolérer.

Enfin, parler, discuter, échanger es idées, y compris avec des gens qu’on juge intolérants et défendant des points de vue que l’on juge inacceptables, est le seul moyen de modifier les mentalités. En revanche, ne pas permettre à des gens de développer leurs idées, même intolérantes, c’est les amener à exacerber leurs positions, ? devenir d’autant plus virulents et haineux. On pourrait penser que la parole, tant qu’elle ne se transforme pas en action, doit être tolérée, qu’après tout chacun est libre de s’exprimer et que l’on ne doit réprimer que les actions et non les discours.

De plus, le econd grand principe démocratique qui constitue notre société est l’égallté. Comme le dit la Déclaration des Droits de fHomme et du Citoyen de 1789, « Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits Nous considérons donc que, même si nous sommes tous différents, nous sommes tous égaux PAGFd0F11 droits Nous considérons donc que, même si nous sommes tous différents, nous sommes tous égaux et donc l’avis de l’un aura la même valeur que celui d’autrui. Ainsi, en admettant toutes les opinions, cela revient d’une certaine manière à admettre leur équivalence.

Cela signifie que nulle idée ne possède de supériorité. D’où une sorte de scepticisme (c’est-à-dire la doctrine selon laquelle la pensée humaine ne peut déterminer une vérité avec certitude) désabusé : tous les critères de vérité s’équivalent, et, dès lors, puisque l’esprit ne peut atteindre la vérité, il faut douter de la validité de nos représentations et tout admettre. Tel était, au fond, le contenu implicite des remarques de Voltaire • puisque nous sommes tous faillibles, reconnaissons nos erreurs. Il faut ansi tolérer et admettre toutes les idées.

Si l’on peut se permettre de tolérer les opinions, c’est parce que cela n’engage en rien un jugement de valeur. La tolérance n’est rien de plus que l’acceptation de l’existence d’une chose, et non l’approbation. En tolérant, on accède à la pensée d’un autre, et cela peut nous permettre d’évoluer dans un raisonnement philosophique, car l’opinion est un témoin important. L’opinion publique, collective, est un indice non négligeable sur l’impact du temps et des évolutions du monde sur une génération. Pourtant, dans une démarche philosophique, il est impossible d’admettre toutes les opinions.

En effet, l’histoire de la philosophie est basée sur un élément central : la recherche de la vérité et, par son aspect subjectif, l’opinion constitue donc un obstacle ? s 1 la recherche de la vérité et, par son aspect subjectif, l’opinion constitue donc un obstacle à cette quête de vérité. Les opinions consistent souvent en idées reçues et préjugés, qui sont bien loin de la vérité. L’allégorie de la caverne racontée par Platon dans La République dénonce les méfaits de cette situation où l’homme se contente de croire à ce qu’il voit et pense détenir le savoir alors qu’il n’en est qu’un pâle reflet.

Les hommes sont enfermés dans une caverne, qui représente le monde des préjugés et de la conscience nave, c’est-à-dire le monde des opinions, et ignorent que ce qu’ils voient autour d’eux ne sont que les ombres projetées des réalités extérieures. Ils prétendent alors savoir, alors que tout leur est caché. Il semble alors qu’on ne peut jamais être certain de savoir, mais que l’on doit seulement chercher à savoir, en restant humble sur la force de vérité de nos acquis. De plus, il y a des opinions irrecevables, dont on peut aisément prouver la fausseté par une démonstration igoureuse.

La fausseté d’une opinion se révèle également de manière empirique, dans les faits eux-mêmes. Par exemple, on ne peut admettre que l’eau ne mouille pas quand on constate effectivement l’inverse. Ainsi, s’il est normal de tolérer des opinions que l’on suppose vraies, il semble en revanche illégitime d’affirmer des opinons que l’on sait être fausses. De même, si une opinion peut être vérifiée par une méthode rigoureuse, alors il faut l’y soumettre et non pas l’admettre, si fon recherche la vérité. Pour Descartes, avant d’énoncer, et donc d’admettre, quoi que ce soit, 6 1