fait divers

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intellectuel et même, deux approches. [l – Une approche ma Vu au premier degré, fait divers Premium By marine-aIi7 1 Oeapanq 01, 2015 17 pages DÉVELOPPEMENT COMPOSE [Introduction] Demandant à une personne un tant soit peu cultivée si elle lit les faits divers dans la presse, on peut s’attendre à une réponse négative. C’est à croire que le sujet est presque tabou chez de nombreux lecteurs qui relèguent au dernier rang cette rubrique. Mais entre ce qu’ils déclarent et la réalité, il y a certainement de quoi s’interroger.

En fait, de nombreuses études montrent que la plupart des lecteurs et des téléspectateurs s’intéressent aux aits divers. Mais peut-être pas toujours pour les mêmes raisons ; si certains trouvent un plaisir morbide à lire les potins du pays, d’autres, comme les auteurs de « polars », en tirent un profit p g ique. Voyons ces 7 alsain, car il s’adresse à ce qu’il y a de plus bas en nous. Il repose sur un instinct de curiosité quasi universel ; il peut ainsi être conçu comme la mise en scène de la cruauté. [1 .

L’instinct morbide est une constante quasi universelle] Il faut bien constater que la curiosité morbide est pratiquement une constante de l’humanité, dans le temps comme dans l’espace. On voit un avaleur de feu ou un artiste de cirque avec cette petit idée inconsciente qu’il pourrait périr sous nos yeux. De même, l’attrait pour les exécutions capitales, qui se définit comme un désir et un dégoût sublimé, montre que les hommes sont curieux de la mort to next page mort, qu’ils aiment à se faire peur en se projetant dans les héros ou les victimes du spectacle.

Le fait divers est, à cet égard, l’illustration même de ce phénomène. Quoi qu’en disent les lecteurs, les statistiques sont formelles ils lisent par ordre de préférence ce qui concerne les grands sinistres, les accidents ‘avion ou de la route, puis les crimes, les affaires de mœurs et les divorces. Un simple micro-trottoir nous apprendrait rapidement que les noms des deux accusatrices du Président Clinton sont nettement plus connus du grand public que ceux du président de la République italienne et du dernier prix Nobel de Physique.

On peut voir dans cet attrait pour les faits divers deux thèmes essentiels le sexe et la mort, eros et thanatos. Tous les exemples cités dans l’article de Jean-Claude Baillon le montrent fort bien. [2. Le sexe et la mort par procuration et théâtralisés] L’idée de « mise en scène » attachée au fait divers est fort ntéressante. On pourrait même rattacher, au risque d’une comparaison triviale, le fait divers à la tragédie. L’art de la scène, depuis l’Antiquité, a pour vocation de réaliser, sous les yeux des spectateurs, une fiction qui correspond aux craintes, aux mythes de la civilisation.

A un degré très inférieur, le fait divers, qui constitue généralement un épisode exceptionnel de la vie (comme le montre J. -C. Baillon), peut se présenter comme un événement à la frontière de la réalité et de la fiction, et passionner le public selon le même processus projectif. Mais il ‘agit là de fantasmes et de pulsions. Le Grand Guignol, les m l,’ processus projectif. Mais il s’agit là de fantasmes et de pulsions. Le Grand Guignol, les mélodrames et les romans noirs peuvent jouer à cet égard un rôle comparable aux faits divers, à ceci près qu’ils sont des genres purement fictionnels. ll- une approche instructive] Tout le monde n’a heureusement pas la même approche du fait divers. Aujourd’hui il constitue un important objet d’étude pour les sciences humaines. Que représente cette étude scientifique ? Que peut-elle révéler ? [1 . L’intérêt du « second degré »] y a quelques années, le musée des Arts et Traditions populaires, à paris, avait consacre une exposition aux faits divers. On y présentait toutes sortes de documents, comme des photos du monstre du Loch Ness, des cartes postales représentant une guillotine, la reproduction en cire d’une tête coupée, etc.

Il va sans dire qu’une telle exposition s’efforce de faire réfléchir le public en l’entraînant bien au-delà des simples émotions que lui procurent les médias populaires. Le fait divers, si méprisé des intellectuels, retrouvait en quelque sorte ses lettres de noblesse en tant que atière récupérée par les sciences humaines. L’affiche de l’exposition représentait un ours prêt à dévorer une femme. Cest en effet un des thèmes du fait divers : le monstre qui égorge les gens, principalement les femmes et les enfants, rappelant la bête du Gévaudan et autres loups-garous.

Ily a bien d’autres thèmes, comme le tueur en série, l’accident de chemin de fer, etc. Les sociologues, en effet, ne peuvent plus manquer de s’intéresser aux faits divers e de fer, etc. Les sociologues, en effet, ne peuvent plus manquer de s’intéresser aux faits divers et à leur évolution à travers le temps. On voit bien qu’aujourd’hui les monstres ont changé, Landru et Guillot ont comme avatars l’adjudant de Mourmelon et, plus récemment encore, des pédophiles comme Marc Dutroux. Comme pourrait le dire J. -C.

Baillon, un enfant risque plus la mort dans la maison et la voiture de ses parents qu’en face d’un violeur ou d’un camarade de collège assassin. Mais les terreurs collectives demeurent et les sociologues savent bien aujourd’hui qu’elles sont la manière irrationnelle d’exprimer les angoisses et les haines collectives. [2. Risques acceptés et risques refusés] Les faits divers entraînent deux types de réactions dans le public. Lorsqu’il s’agit de catastrophes naturelles ou d’accidents liés à la nature (typhons, débordement de rivières, avalanches… ), la commisération publique dure généralement peu de temps.

On sait également que 8 000 personnes trouvent la mort chaque année sur les routes de France. Qui s’en indigne tellement ? Montre-t-on à la télévision un reportage à la limite du supportable sur un accident mortel ? On dira que c’est la fatalité, l’inexpérience des jeunes, etc. Mais si on ajoute la boisson et si la victime est la princesse de Galles, les conséquences médiatiques sont nettement différentes. Certains risques sont en effet acceptés du public, même à la rigueur ceux qui ne relèvent pas de la fatalité (ski hors piste, sports dangereux… ), d’autres non.

Si lion peut trouver des coupables, ne serait-ce que pour 4 OF l,’ sports dangereux… ), d’autres non. Si l’on peut trouver des coupables, ne serait-ce que pour une part infime de l’accident, la fatalité est abolie ; le fait divers ordinaire devient affaire nationale, parce que le risque encouru par la victime n’est plus accepté. ly a de même divers niveaux de refus du danger, selon les époques. par exemple si la victime d’un viol ou d’un meurtre est ne femme, la chose n’est pas bien nouvelle, mais s’il s’agit d’un enfant la presse internationale en fait ses unes. Conclusion] Comme dans bien des domaines, il existe au moins deux niveaux de lecture ou de compréhension d’un même phénomène. C’est le cas du fait divers, dont l’intérêt semble s’être accru depuis deux décennies environ. Accroissement au premier degré à cause de la puissance des médias (mort de lady Di), et au second degré ? cause de l’importance de ce que peuvent révéler les réactions du public sur l’inconscient collectif (affaire Dutroux). On peut se emander si l’étude des faits divers ne deviendra pas un jour une subdivision à part entière de la sociologie.

Autre proposition de corrigé DÉVELOPPEMENT COMPOSÉ Travail de préparation Le sujet proposé aux candidats n’invite pas à une discussion, mais à une réflexion construite et ordonnée sur la chronique des faits divers. La formulation du sujet reste relativement ouverte mais on prendra garde cependant à éviter les banalités sur un genre journalistique aux exemples abondants. Il s’agit d’expliquer 1’« intérêt» que suscite une telle chronique pour le public. Il convient donc de se livrer à une véri ‘« intérêt » que suscite une telle chronique pour le public.

Il convient donc de se livrer à une véritable analyse sociologique et culturelle du phénomène. La connaissance des travaux de Roland Barthes dans ses Essais critiques et de Georges Auclair, dont Le Mana quotidien reste la référence, sera plus qu’utile. On pourra bien sûr faire référence à des faits divers connus, comme l’affaire Grégory ou le parricide de Violette Nozières. Dans la première partie du développement proposé, on s’emploiera à vérifier l’efficacité du fait divers sur les passions d’un public spécifique interpellé par le mystère et la déviance ntrinsèques à la chronique.

On tentera de prouver ensuite que l’intérêt pour celle-ci s’explique on grande partie par la reconnaissance d’une structure particulière caractérisée par l’immédiateté et la rupture d’un univers réglé, celui de la société normale. Enfin, il s’agira de démontrer que le fait divers joue un rôle positif auprès de son auditoire, à travers la reconnaissance de différents signes qui, une fois agencés et littéralement mis en scène, jouent le rôle de catharsis.

PLAN DU DEVELOPPEMENT COMPOSE Introduction – Origine du fait divers. – Fascination pour l’insignifiant du fait divers opposé au ignificatif d’événements moins anecdotiques. – Annonce du plan. . Constat de l’importance d’une chronique qui prend corps immédiatement dans les passions d’un public bien ciblé. A. Le public des faits divers est d’autant plus important qu’il est isolé ou fragile socialement 3. Dans un univers construit et monotone, attirance 6 OF l,’ important qu’il est Isolé ou fragile socialement B.

Dans un univers construit et monotone, attirance certaine pour le mystère et la déviance qui rapprochent le fait divers du genre policier. Il. Structure du fait divers : de l’immédiateté d’un produit brut ? ne relation de coïncidence étrange. A. Le caractère immanent du fait divers. B. La problématique d’un rapport ou le signe de rupture d’un univers réglé. Ill. Un art de masse qui aboutit à une esthétique de l’étrange et acquiert une reconnaissance culturelle. A. Un univers de signes. B. Des héros positifs ou négatifs qui deviennent des « personnages » tragiques.

C. « Une positivité morale de I’ « antimorale Conclusion Les travers dune presse à sensations de plus on plus avide de faits divers. Corrigé du développement composé Avant que d’être l’objet de rubriques particulières ou de journaux pécialisés, les «faits divers » ont été relatés par des chansons. Ainsi au Moyen Âge, les lais sont-ils des «faits divers » mis en musique, et nombreux sont ceux qui viennent déjà prendre connaissance des incestes, adultères, viols et autres meurtres formant le tissu de ces récits sur fond de merveilleux.

Si l’intérêt que suscitent ces chroniques de la vie ordinaire n’est donc pas nouveau, l’expression même de « faits divers» est relativement récente, Balzac ou Nerval ne parlant encore que de «faits- Paris » ou de « canards Ce n’est que progressivement que le ?fait divers » est devenu l’un des termes d’une opposition très générale, le plus souvent implicite, entre deux cat termes d’une opposition très générale, le plus souvent implicite, entre deux catégories de nouvelles : d’un côté le significatif, avec ses événements relatifs à la « res publica » qui entraînent, et doivent entraîner, un changement, si minime soit-il, dans le fonctionnement du corps social et de la continuité historique ; de l’autre l’insignifiant, avec son cortège de faits où les hommes n’entrent jamais qu’en tant qu’individus ou personnes privées t qui, du point de vue de l’ensemble social, pourraient avoir été différents, ne s’être pas produits, auraient pu être d’hier comme d’aujourdhui.

Cest pourtant cet « insignifiant »- là qui a aujourd’hui de plus on plus pignon sur rue, avec ses pages spéciales réservées jusque dans les journaux réputés les plus sérieux qui ne devraient précisément se consacrer qu’au seul significatif. La presse semble ainsi majoritairement répondre à une fascination étrange pour des événements purement contingents que l’Histoire oublie ou abandonne ? ses lecteurs. Quel intérêt peut-on trouver à la lecture des faits ivers ? Si dans un premier temps leur force est de prendre corps immédiatement dans les passions d’un public bien ciblé, fragile socialement, amateur de déviance et de mystère, nous verrons dans un second temps que la fascination qu’ils suscitent s’explique en grande partie par leur structure même, faite d’instantané et de rupture de l’ordre fixé par la société.

Nous nous demanderons enfin si l’attirance pour un tel art de masse injustement décrié n’a pas pour origine le besoin plus ou moins conscient de voir à l’œuvre tou masse injustement décrié n’a pas pour origine le besoin plus ou oins conscient de voir à l’œuvre tous les tissus qui composent une société, des signes les plus banals aux personnages victimes ou bourreaux, le tout réuni dans une sorte d’esthétique de l’étrange. [l. Constat de l’importance d’une chronique qui prend corps immédiatement dans les passions d’un public bien ciblé] e public des faits divers est d’abord et avant tout un public qui aime à se faire peur, qui Joue avec ses excès, ses fantasmes. Cest parce que le fait divers a forcément une dimension anthropomorphique proche qu’il capte l’intérêt, qu’il taille dans le vif de nos émotions. Prenons l’exemple d’un assassinat : « s’il est politique, c’est une information, s’il ne l’est pas, c’est un fait divers», nous dit Roland Barthes. [A.

Le public des faits divers est d’autant plus important qu’il est isolé ou fragile socialement] L’assassinat crapuleux et mystérieux du quidam de la rue a dès lors plus d’intérêt pour le lecteur de faits divers que l’assassinat récent du préfet Erignac en Corse (qui n’est pas précisément un fait divers), le meurtre, dans ce dernier cas, renvoyant nécessairement à une situation extensive qui existe en dehors de lui, avant lui et autour de lui, dimension délicate que ne peut omprendre (ou se refuse à le faire ? ), un public par ailleurs souvent isolé, fragile socialement ou culturellement défavorisé. Le fait divers, par sa proximité et sa simplicité, semble toucher ainsi davantage un public marqué par un isolement, d’origine sociale ou psychologique, incitant à lire la ou psychologique, incitant à lire la chronique qui lui servirait en quelque sorte de palliatif ou de remède.

Le fait divers peut ainsi devenir une des multiples formes d’agrégation sociale en même temps qu’affective, un des fils qui permettent aux personnes de se rencontrer, de débattre, de communier. Son intérêt est ‘autant plus important que nous n’avons pas la possibilité de nous accomplir pleinement grâce à une activité professionnelle satisfaisante, à la multiplicité de nos liens avec la société, ou notre culture enfin. [B. Dans un univers construit et monotone, attirance certaine pour le mystère et la déviance qui rapprochent le fait divers du genre policier] Faute de liens socioculturels satisfaisants, l’univers environnant est perçu comme trop construit et monotone.

Le fait divers, véritable morceau de vie hanté par la différence ordinaire, surgit dès lors au cœur de l’uniformité et de l’écoulement irréversible u temps. La déviance de l’ordre moral transgressé ou le mystère de l’assassinat sans scrupules fascinent d’autant plus le public des faits divers, ouvriers ou personnes âgées en particulier, que celui-ci ressent avec frustration le poids d’une société jugée sclérosante qui maintient un système et une cohérence dont ils peuvent se sentir exclus. Il leur revient alors à eux seuls de décortiquer les travers de ce que Michel Loins appelle 1’« expression triviale de la fatalité». De lecteur, le public de fait divers devient enquêteur, ce qui rapproche d’ailleurs la chronique du 0 7