Extrait 3
Extrait 3 : Coup de foudre au bal Introduction La princesse de Clèves est un roman publié anonymement en 1 678 par Madame de La Fayette. Cette œuvre est considérer comme le premier roman moderne de la littérature Française. Le passage étudié ici est la première rencontre entre la princesse de Clèves et le duc de Nemours. Cette rencontre a lieu dans le cadre dun bal organisé à la Cour des Valois à l’occasion des fiançailles du duc de Lorraine avec Claude de France, fille du roi. Problématique : Qu’est ce qui fait l’originalité de cette scène de rencontre ?
En quoi cette scène annonce-t-elle un destin tragique des deux personnages ? Comment est abordé co or 11 En quoi cette scène e eË. Sni* to Etudiez l’implicite da l. Mise en valeur de la sc ne ce passage ? ncheur de l’intrigue ? A) Une arrivée époustouflante du Duc de Nemours Le duc de Nemours arrive après que le bal est commencé. Son entrée dans le bal est très théâtrale « II se fit un assez grand bruit vers la porte de la salle, comme de quelqu’un qui entrait et ? qui on faisalt place » (1—2). L’identité du Duc se révèle progressivement. ? Quelqu’un qui ntrait » (L 3), « Celui qui arrivait » (CS), « Ne pouvait être que le Duc de Nemours » (L . 6). L’auteur prend le motif de la mise en valeur chevaleresque de l’homme devant la femme en faisant passer le duc « par-dessus quelques sièges » L’entrée en scène du Duc, rompt l’ordonnance parfaite du bal. Le désordre extérieur est à l’image du désordre intérieur de la prlncesse. B) Les points de vue Plusieurs points de vue différents se détachent de cette scène de bal. L’extrait commence par un point de vue externe. ? L’on admira sa beauté et sa parure » (L. ). Ensuite nous avons un point de vue interne « L’arrivée du Duc » (1—2 à LI 1). Ce sont les pensées de la prlncesses, « elle se tourna (L . 5), « elle vit » (L . 5), « elle crut » (CS). point de vue interne du Duc (L. 12/13). Point de vue omniscient du roi et de la reine (L. 15/16). Point de vue interne du Duc (L . 30/32) Les points de vue internes des personnages peuvent annoncer un coup de foudre entre eux. La subtilité des ponts de vue nous informe sur la psychologie de la princesse et du Duc.
Ceux-ci sont aussi l’objet des regards de la cour. La narratrice décrit la scène de manière objective, laissant le lecteur deviner les sentiments des personnages. C) Un cadre d’exception. Le bal est un lieu de séduction, de contact physique. Un lieu où les femmes peuvent choisir leurs cavaliers et les hommes peuvent manifester leurs admirations. C’est un lieu de spectacle, on voit, on y est vue, on y va pour se montrer et pour parler. Le temps est exceptionnel, ceci ce passe lors des fiançailles de la fille du roi.
Le décor de la rencontre e un prand bal donné au PAG » 1 Louvre, le bal renvoie à l’univers du conte merveilleux. Le lieu a toute son importance parce qu’il il est un lieu idyl ique, propice à la naissance d’une passion. Toute cette grandeur contribue à dramatiser la scène, car la rencontre à lieu dans un cadre public, sous les yeux de la noblesse Française. Il. Le coup de foudre A) L’importance des regards. Les occurrences du verbe « voir » sont toujours appliquer aux deux personnages.
Dans le monde de la cour, nous avons peu accès à l’intériorité des individus, ceux-ci ne doivent pas laisser paraitre leurs sentiments. Le premier contact passe par les regards. Le regard est prédominant et traverse cet extrait. La répétition du verbe « voir » montre que tout se passe par le regard : « Elle se tourna et vit un homme » (L. 5). « Ce prince était fait dune sorte qu’il était difficile de n’être pas surprise de le voir quand on ne l’avait jamais vu » (L. 7). « Mais il était difficile de voir Madame de Clèves pour la première fois sans avoir un grand étonnement» (L. 0). « Le Roi et les Reines se souvinrent qu’ils ne s’étaient jamais vus, et trouvèrent quelque chose de singulier de les voir danser ensemble » (L. 15). « Vous le connaissez déjà sans l’avoir jamais vu (L . 27). Le verbe « voir » qui apparaît sept fois crée une sorte d’érotisation du regard pour signifier l’harmonie entre les deux personnages. L’amour naît uni uement de cet échange, échange qui ne passe que par la vu te scène les deux futurs 11 passe que par la vue car dans cette scène les deux futurs amants ne se parlent à aucun moment.
Ce partage réciproque des sentiments s’opère aussi par la phrase qui alterne les impressions de l’un puis les impressions de l’autre au moment du premier regard : « Ce prince était fait d’une sorte qu’il était difficile de ne pas être surprise de le voir uand on ne l’avait jamais vu mais il était difficile aussi de voir Madame de Clèves pour la première fois sans avoir un grand étonnement » (I-. 7/1 1). La narratrice utilise presque les mêmes termes pour qualifier le Duc et la Princesse ce qui montre leur parfaite adéquation.
Le rapprochement qui s’opère, l’amour qui naît ne passe que par le regard. Ils ne se parlent à aucun moment même dans le dialogue final, ils ne se disent rien et la communication est réduite un échange d’impressions passant par la vue. Cest ce qui donne un caractère sensuel à cette scène, caractère sensuel que l’on eut aussi percevoir dans le rapprochement des corps. B) Deux personnages égaux. Le portrait des deux héros est assez ressemblant et assez commun. En effet, ils sont tous les deux d’une grande beauté • « l’on admira sa beauté et sa parure » (L. ). « M. de Nemours fut tellement surpris de sa beauté » (L. 12). « L’air brillant » (L. 9). On notera également les caractérisations hyperboliques de ces êtres d’exception qui soulèvent « un grand étonnement » (LI 1) et « un murmure de louange » (L. 14). Chez les convives : Madame de Clèves . – « lion admira sa beaut PAGFd0F11 Madame de Clèves : – « l’on admira sa beauté et sa parure » (L. 1). – « mais il était difficile aussi de voir Madame de Clèves pour la première fois sans avoir un grand étonnement » (1_. 9/10). « Monsieur de Nemours fut tellement surpris de sa beauté [qu’] il ne put s’empêcher de donner des marques de son admiration. » (LI 2/14). Monsieur de Nemours : – « Ce prince était fait d’une sorte qu’il était difficile de n’être pas – « le soin qu’il avait pris de se parer augmentait encore l’air brillant qui était dans sa personne » (L8) On a l’impression que les deux personnages sont omplémentaires. Ce récit met en parallèle deux portraits qui montrent qu’ils sont faits l’un pour l’autre. Leur rencontre est particulière précisément parce que leur reconnaissance se fait avant leur connaissance . « Elle se tourna et vit un homme qu’elle crut d’abord ne pouvoir être que Monsieur de Nemours » (L5/6). -« pour moi, Madame, dit Monsieur de Nemours, je niai pas d’incertitude ; mais comme Madame de Clèves n’a pas les mêmes raisons pour deviner qui je suis » (L 20/21). Le coup de foudre nait de leur reconnaissance mutuelle alors qu’ils ne s’étaient encore jamais vus. Les instances royales- mêmes remarquent cette union hors du commun : « Les Rois et les Reines trouvèrent quelque chose de singulier de les voir danser ensemble sans se connaitre » (L. 5/16). D’ailleurs Madame la Dauph s 1 singulier de les voir danser ensemble sans se connaître » (L 15/16). D’ailleurs Madame la Dauphine les convoque aussitôt la danse terminée pour leur faire dire qu’ils se sont reconnus sans s’être vus : « Ils les appelèrent et leur demandèrent s’ils n’avaient pas bien envie de savoir qui ils étaient, et s’ils ne sien doutaient point » (L. 17/19). Pour cette première rencontre, on l’aura bien compris, les deux protagonistes sont les héros de ce bal.
Ils sont magnifiés et toute cette soirée tourne autour d’eux. Les regards sont entièrement portés sur eux et ils retiennent l’attention de tous. Cette rencontre organisée comme un véritable coup de foudre n’est pourtant pas seulement due à eux mais aussi à un autre intervenant qu’est la cour. C) Une rencontre prédestinée Les nombreux parallélismes montrent que tout, en apparence, les destine l’un à l’autre : Tous les deux ont accordé le même soin à leur apparence pour ce ? L’on admira sa beauté et sa parure » (LI). ? Le soin qu’il avait pris de se parer » (L8). Comme s’ils s’étaient préparés à se rencontrer et à se séduire, alors qu’ils ignoraient tous les deux la présence de l’autre à cette soirée. Leur beauté étant indicible, la narratrice préfère montrer l’effet produit par cette beauté sur le partenalre. L’effet produit est le même chez les 2 personnages comme le souligne la double litote en forme de parallélisme • « Il était difficile de n’être pas surpris de le voir quand on ne l’avait jamais vu » (1—7). « Il était diffi 6 1