Eugene de la crois
Il naît au 2 rue de Parisl (actuelle 29, rue du Maréchal Leclerc) à Charenton-Saint-Maurice (aujourd’hui Saint-Maurice dans le Val de Marne, en proche banlieue parisienne). Sa maison natale, une grande demeure bourgeoise du xixe siècle, existe toujours. Inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, depuis 1973, elle a été transformée en bâtiment municipal en 1 988 et abrite désormais la médiathèque de Saint- Maurice. Eugène Delacroix est le quatrième enfant de Victoire Œben (1758-1814) et de Charles-François Delacroix (1741-1805).
Charles-François Delacroix, a débuté comme secrétaire e Turgot(lntendant de la généralité de Limoges) qu’il a suivi à Paris. Député de la Marne le 3 septembre 1792, sous Sui # to page la Convention, il vote Il devient tout d’abor du 4 novembre 1795 en Hollande du 6 nov il est nommé préfet 1 Swape nextp g e peintre David. xtérieures, te ministre 2. Rallié à l’Empire, 002, puis trois ans plus tard, le 23 avril 1803 (3 Floréal, An XI)2, préfet de la Gironde où il meurt le 4 novembre 1 805 et où il repose, au cimetière de la Chartreuse2.
Sa mère, née en 1758, descend d’une famille d’ébénistes de renom les Œben. Le père de celle-ci, Jean-François ?ben (1721-1763) est le célèbre ébéniste de Louis XV. Elle est également apparentée aux Riesener par le remariage de sa mère, en 17663, avec l’ébéniste Jean-Henri Riesener (1734-1806). De cette seconde union nait le 6 août août 1767 Henri-Franç01s Riesener, peintre, demi-frère de Victoire et oncle d’Eugène Delacroix. Elle meurt le 3 septembre 18144, en le laissant dans un grand dénuement5.
Portrait de madame de Verninacpar Jacques-Louis David (1799, musée du Louvre) Le couple a quatre enfants : trois garçons et une fille. Charles- Henri Delacroix, rainé, naît le 9 janvier 1779 et fait une très belle arrière dans les armées impériales. Promu maréchal de camp honoraire en 181 5, il est démobilisé avec le grade de général (mais en qualité de demi-solde)6. Leur second enfant est une fille, Henriette. Elle nait le 4 janvier 1782 et meurt le 6 avril 1827.
Elle a épousé le 1er décembre 1797, Raymond de Verninac- un diplomate dont elle a un fils, Charles de Verninac (1803-1834), futur neveu d’Eugène. Cest elle qui a recueilli son frère à la mort de leur mère en 1814. À la demande de son époux8, David fait son portrait (musée du Louvre), en 1 799, dans un genre qu’il développe au cours es dernières années de la Révolution, c’est-à-dire le modèle assis, coupé aux genoux, sur fond uni8. Son mari fait également sculpter par Joseph Chinard (1756-1813) son buste en Diane chasseresse préparant ses traits (1808, musée du Louvre)9.
Son deuxième frère, Henri, né en 1 784, est tué le 14 juin 1807, ? la bataille de Friedland. Le règlement de la succession maternelle ruine la famille Delacroix. Ce désastre engloutit toute la fortune des enfants (une propriété, achetée par la mère de l’artiste afin de couvrir une créance, doit être vendue à perte). Controverse sur la paternité de Charles Delacroix 31 ne créance, doit être vendue à perte). Controverse sur la paternité de Charles Delacroix[modifier I modifier le code] Selon certains auteurs, le géniteur d’Eugène Delacroix aurait été Talleyrand 10.
Cette opinion disputée se base en partie sur l’état de santé du père du peintre quelques mois avant sa naissance. Charles-François Delacroix, ministre des Affaires extérieures en 1795, remplacé par Talleyrand le 16 juillet 1797, souffrait depuis quatorze ans dune volumineuse tumeur testiculaire. Le chirurgien militaire Ange-Bernard Imbert-Delonnes (1747-1818) publia en décembre 1797 une brochure à propos de l’ablation le 13 eptembre 1797de ce sarcocèlel 1 . Cette opération constituait une première médicale.
Le bulletin, communiqué à l’Institut, indique que l’opération a réussi et que le citoyen Charles Delacroix fut complètement rétabli au bout de soixante jours. Eugène Delacroix nait sept mois après l’intervention12. Cependant, pour A. Camelin, la tumeur de Charles Delacroix n’était pas nécessairement un obstacle à la procréation 13. Sil y a de sérieuses raisons de penser que Charles-François Delacroix n’a pas pu être son géniteur, celles qui font de l’artiste un fils naturel de Talleyrand sont moins solides.
Caroline Jaubert évoque en 1880 cette rumeur dans la description d’une scène de salon qui aurait eu lieu vers 184014. Pour plusieurs historiens comme Raymond Escholier « entre le masque du prince de Bénévent et celui de Delacroix il existe une étonnante ressemblance les traits de Delacroix ne rappellent ni ceux de son frère le général, ni ceux de sa sœur Henriette (… ) volà bien Delacroix ne rappellent ni ceux de son frère le général, ni ceux de sa sœur Henriette volà bien des chances pour qu’Eugène Delacroix ait été un de ces fils de l’amour, doués si souvent de ons prestigieux15 ».
Cependant alleyrand était blond et pâle, alors que, décrivant leur ami Eugène Delacroix à la chevelure de jais, Baudelaire parle d’un « teint de Péruvien » et Théophile Gautier d’un air de « maharadjah Talleyrand est en tous cas reconnu comme un proche de la famille Delacroix et l’un des protecteurs occultes de l’artiste16. Il aurait facilité l’achat, pour une somme de 6 000 francsl 7, des Massacres de Scio, (présenté au Salon de 1824 et aujourd’hui au musée du Louvre), par le baron Gérard.
Le petit-fils adultérin de Talleyrand, le duc de Morny, président du corps égislatif et demi-frère utérin de Napoléon Ill, fit de Delacroix le peintre officiel du Second Empire, bien que l’empereur lui préférât Winterhalter et Meissonnier1B. L’ombre tutélaire de Talleyrand s’étend à travers Adolphe Thiers, dont il est le mentor. L’appui de Thiers semble avoir aidé Delacroix à obtenir plusieurs commandes importantes19. Il obtient notamment la décoration du Salon du Roi, au Palais Bourbon, et une partie du décor de la Bibliothèque du Sénat, au Palais du Luxembourg.
Cette protection n’établit cependant pas une paternité naturelle, et Maurice Sérullaz20 évite de se prononcer à ce ujet21 tandis que de nombreux autres refusent cette hypothèse, la frontière entre une ressemblance réelle et le phénomène de paréidolie étant ténue22. Au-delà de l’intérêt de curiosité, les opinions sur cette 4 31 phénomène de paréldolie étant ténue22. controverse reflètent l’importance que les commentateurs veulent attribuer, soit au talent individuel et au caractère23, soit aux relations sociales et familiales, soit même à l’hérédité, dans le succès de Delacroix. ?tudes et formation[modifier I modifier le code] Scolarité[modifier modifier le code] À la mort de son père, Eugène n’a que 7 ans. La mère et le fils quittent alors Bordeaux pour Paris24. En janvier 1806, ils habitent au 50 rue de Grenelle7, dans l’appartement d’Henriette et de Raymond de Verninac4. D’octobre 1806 à l’été 181 5, Delacroix fréquente un établissement d’élite, le Lycée Impérial (actuel lycée Louis-le-Grand) où il reçoit une bonne instruction. Ses lectures sont classiques : Horace, Virgile, mais également Racine, Corneille et Voltaire.
Il y apprend le grec et le latin. Les nombreux dessins et croquis griffonnés sur ses cahiers attestent déjà de ses dons artistiques24,25. C’est au Lycée Impérial qu’il rencontre ses premiers confidents25 : Jean-Baptiste Pierret (1795-1854), (1790-1865) et Félix (1796-1842) Guillemardet, et Achille Piron (1798-1865). Ils partagèrent sa vie de bohème et lui restèrent fidèles jusqu’à la fin de sa vie. Éducation musicale[modifier I modifier le code] I reçoit aussi une éducation musicale précoce, prenant des leçons avec un vieil organistel, qui adorait Mozart.
Ce maître de musique, qui a remarqué les talents de l’enfant, recommande à sa mère d’en faire un musicien. Mais, la mort de son père en 1805 met fin à cette possibi mère d’en faire un musicien. Mais, la mort de son père en 1805 met fin à cette possibilité. Cependant, toute sa vie, il continuera à participer à la vie musicale parisienne, recherchant la compagnie des compositeurs, des chanteurs et des instrumentistes : Paganini jouant du violon (1831, Collection Philipps de Washington).
Eugène Delacroix, Autoportrait présumé (vers 1816, musée des Beaux-Arts de Rouen). En 181 5, son oncle, Henri-François Riesener, le fait entrer26 dans l’atelier de Pierre-Narcisse Guérin où il a pour condisciples Paul Huet, Léon Cogniet, Ary et Henry Scheffer, et Charles- Henri27,28 de Callande de Champmartin. Cest également dans son atelier qu’il fait la connaissance de Théodore Géricault, de sept ans son aîné, qui eut une influence capitale sur son art29.
Guérin leur enseigne les principes de la représentation néo-classique de l’ancienne école : primauté du dessin sur la couleur, retour à l’Antique, beauté des statues chères à l’Allemand Winckelmann30, auteur de l’Histoire de l’art de l’Antiquité (1764). Toutefois, ce maître n’est pas totalement fermé aux idées nouvelles. Son enseignement est à la fois classique et libéral. En mars 1 81 6, Delacroix entre aux Beaux-Arts (également hez Guérin) où l’enseignement est moins onéreux qu’en atelier privé.
II y poursuit son apprentissage en privilégiant le dessin et la copie des maîtres. Grace a sa carte de travai131 qu’il acquiert le 13 juillet 181 6, pour le Cabinet des Estampes de la Bibliothèque Nationale, il copiera pendant plusieurs années, des manuscrits daprès des recueils de costumes du Moyen Âge. Ses résultats au plusieurs années, des manuscrits d’après des recueils de costumes du Moyen Âge. Ses résultats aux concours et aux examens de l’École des beaux-arts ne lui laissent pas espérer un séjour romain. En1820, il tente le Prix de Rome où il échoue à la première partie.
Parallèlement, il trouve des petits travaux (dessin industriel, décoration d’appartements, costumes de théâtre), la faible rente de l’héritage ne suffisant pas à subvenir à ses besoins32. Capprentissage de l’aquarelle et le voyage en Angleterre[modifier I modifier le code] Eugène Delacroix, Hamlet et Horatio au cimetière, (1835), Francfort-sur-le-Main) Cest en 181 6 que Delacroix rencontre Charles-Raymond Soulier, aquarelliste amateur anglophile, revenu dAngleterre et influencé par les artistes anglais, notamment Copley
Fielding (en) (1787-1855) dont il est un ancien élève. Grâce ? cet ami et à Richard Parkes Bonington, Delacroix se familiarise avec l’art de l’aquarelle, qui le libère ainsi du carcan académique enseigné aux Beaux-Arts. Pour les Britanniques, l’aquarelle n’est pas qu’une peinture à l’eau. Ils l’associent aussi à la gouache et à divers procédés, tel l’emploi des gommes, de vernis et de grattages. Charles Soulier lui enseigne également les rudiments de la langue anglaise33.
Du 24 avril à la fin août 182534, il effectue un voyage en Angleterre où il découvre le théâtre de Shakespeare35, en ssistant aux représentations de Richard Ill, Henri IV, Othello, Le Marchand de Venise et La Tempête avant qu’une troupe anglaise se déplace à Paris, deux ans plus tard (le 9 septembre 1827)36. Il assiste également à une adap se déplace à Paris, deux ans plus tard (le 9 septembre 1827)36. Il assiste également à une adaptation audacieuse du Faust (1773-1790) de Goethe (1749-1832).
Pour Delacroix, la littérature et le théâtre seront une source importante d’inspiration, tout au long de sa carrière : Hamlet et Horatio au cimetière (1835, Francfort) et Hamlet et les deux fossoyeurs (1859, musée du Louvre). Ces nouveaux sujets se mêleront jusqu’à sa mort aux thèmes orientaux, historiques ou religieux. À partir de ce voyage, la technique de l’aquarelleacqulert une importance dans son œuvre. Elle lui sera dune grande aide37 lors de son voyage en Afrique du Nord, pour pouvoir en restituer toutes les couleurs.
Les débuts de la carrière de Delacroix[modifier modifier le code] Ses débuts en peinture (1819-1821 )[modifier I modifier le code] En 1819, Delacroix aborde pour la première fois la décoration avec la salle à manger de l’hôtel particulier de M. Lottin de Saint-Germain, situé dans l’ile de la Cité. Les dessus de porte, qu’il exécute dans le style pompéien, seront terminés avant mars 1820. De cet ensemble, aujourd’hui disparu, il ne reste que les dessins et projets, personnages, scènes allégoriques ou mythologiques, déposés au musée du Louvre.
Il exécute également le décor de la salle à manger de l’hôtel particulier que le tragédien Talma3B se faisait construire39, au 9 rue de la Tour-des-Dames, àMontmartre. Cette décoration lui a été confiée en 1 821 et a pour sujet : les quatre saisons en dessus de porte, dans le style gréco-romain dont l’inspiration vient es fresques d’Herculanum, comme précédemment pour cel style gréco-romain dont l’inspiration vient des fresques dHerculanum, comme précédemment pour celles de M.
Lottin. Le Louvre a en sa possession un certain nombre de dessins préparatoires et de projets, le reste étant conservé dans une collection particulière à Paris. Ses premiers tableaux de chevaux sont deux retables religieux40,5, inspirés des peintres de Renaissance : La Vierge des moissons (1819, Église St Eutrope d’Orcemont, près de Rambouillet), influencé par les Madones florentines40 de Raphaël (1483-1520), notamment La Belle ardinière (1507-1508, musée du Louvre).
La Vierge du Sacré-Cœur (1 821, Cathédrale d’Ajaccio), rappelle Michel-Ange (1475-1564), par l’aspect massif et statique de la figure de la Vierge. Ceretable a été commandé, à l’origine, à Géricault29, par le ministère de l’Intérieur, pour la cathédrale Saint-Pierre de Nantes. Peu intéressé par le sujet, celui-ci le sous- traite à Delacroix, qui avait des besoins pressants d’argent. La substitution ne sera révélée qu’en 1842, par Batissier, dans un article publié dans La Revue du xixe siècle. La révélation d’un talent (1822-1 824)[modifier I modifier le code]
La Barque de Dante ou Dante et Virgile aux Enfers Artiste Eugène Delacroix Date 1822 Type Huile sur toile Dimensions (H x L) 189 x 242 cm Localisation Musée du Louvre, Paris modifier officiel, avec La Barque de Dante ouDante et Virgile aux Enfers que l’État achète pour 2 000 francs au lieu des 2 400 francs41 demandés par le peintre. Les réactions de la critique sont vives, voire virulentes, comme celles d’Étienne- Jean Delécluze, défenseur de l’école davidienne42, qui parle d’une « vraie tartouillade »43, dans le Moniteurdu 18 mai.
Cependant, Adolphe Thiers, jeune journaliste, écrit dans le Constitutionnel du 11 mai, un article élogieux qui parle de « favenir d’un grand peintre »43. Quant à Antoine-Jean Gros, qui admirel_a Barque de Dante, il qualifie le peintre de « Rubens châtié » Ayant défini son sujet très tardivement (à la mi-janvier)44, Delacroix doit travailler dans l’urgence afin d’être prêt pour exposer au Salon Officiel, dont l’inauguration est le 24 avril. our cela, il utilise des vernis qui, en permettant un séchage plus rapide des couleurs, compromettent la conservation de sa toile. Les couches sombres sous-jacentes en séchant plus vite que les ouches claires en surface provoquent d’énormes craquelures et gerçures45. Très attaché à ce tableau, il finit par obtenir, en février 1860, l’autorisation de le restaurer lui-même45.
En agissant ainsi, il veut prouver qu’il est un vrai peintre, en montrant qu’il maîtrise les différentes parties de son art : le nu, le drape, l’expression. e thème, tiré du chant VIII de l’Enfer de Dante, est inédit46 pour l’époque. La connaissance superficielle47, que ses contemporains ont de Pœuvre de Dante, font qu’ils illustrent toujours les mêmes épisodes : l’histoire d’Ugolin (Enfer, chant XXXIII), Paolo et Francesca ( 0 1