Esthetique de lapoesie
Mais savions nous ce qui fait qu’un texte devient poème ? Adolescent, nous avons exprimé nos désirs, nos larmes, notre amour dans des poèmes et e poème était une voix pour donner corps à nos attentes, donner corps à nos rance?ours, nos refus, nos révoltes, jusqu’ jour où chacun d’entre nous est rentré dans le monde du travail. On devient quelqu’un de séreux – ce qui veut dire qui vit le rapport au langage sur un mode empirique – et on oublie cet étrange voix de la poésie, pour entrer dans le monde du langage pratique qui n’ que faire de la création de la parole.
Tout au long de cette histoire des mots, avons nous compris ce qu’était la poésie ? Est-ce une affaire sérieuse ? Est-ce une affaire tout court ? En quel sens est-elle un art ? Qui premier pue>l boy mandoline I empâta 22, 2011 27 pages devient quelqu’un de sérieux – ce qui veut dire qui vit le Et qu’est-ce que la poésie ? Matériau qui semble a priori bien ingrat, le langage. Les mots dans leur usage empirique sont comme la monnaie que l’on se passe de main en main, qui s’use et à laquelle on ne prête guère d’attention.
La monnaie n’est qu’un intermédiaire de l’échange. Les mots sont usés par le bavardage, usé dans la communication, usés pas la boulimie de paroles des média, usés par le discours immorale, la rhétorique politique, enrégimentés dans le discours scientifique. Alors comment pourrait-il y avoir une « autre » parole, une parole poétique ? 1) La frontière entre la prose ordinaire et la poésie est ténue. Un document administratif est écrit dans langage strict dans son usage, sans fioriture.
Froid et glacial est le règlement intérieur, à moins que le caprice d’un employé n’ glisse, comme par mégarde, une jolie tournure. Ce qui se remarque immédiatement. Nous disons, « c’est bien dit », « c’est joliment exprimé ». Un instant, le langage empirique a été suspendu et s’est éclairé comme d’une heur de beauté de la forme. Nous sommes comme arrêtés et notre attention s’est déplacée depuis l’objet technique vers l’expression esthétique. Nous dirons alors que l’expression a du style.
Le style c’est la manière très personnelle qu’ une personne d’investir la langue en lui donnant une forme expressive. Bien sûr il y a le style des écrivains. Le style de oignon n’est pas du tout le style de Saint-expert qui est très différent du style de propos. oignon a le don de la métaphore brillante et piu très différent du style de propos. oignon a le don de la métaphore brillante et puissante. Saint-expert cisèle son expression dans une intimité retenue dans la pudeur. propos Invite au retour sur l’intimité et respire dans une phrase longue, chargée de détail.
Le style c’est la manière de l’écrivain, la touche reconnaissable d’un artiste. Ces un peu comme sur une partition : une vingtaine de mesures et l’esthète reconnaît que c’est du bac, cela doit être du mazout on reconnaît le style. De même, une page écrite signe son auteur : c’est du propos, c’est visiblement du câline ou du égide. Comme le grand peintre, le grand écrivain trouve son style et s’épanouit dans une forme qui est la sienne. Le basculèrent de la prose vers le style peut se produire partout, dès qu’il y a un souci de perfection de la forme.
La rigueur académique un peu sèche de akan ne laisse que peu de place à marque d’un style d’écrivain. Par contre, la phrase ample, souple, balancée de bergers est immédiatement la marque d’un style et d’un beau style. Ce n’est pas un hasard si on lui a offert un prix noble de littérature. Le philosophe n’est pas obligé par profession de se tenir dans un langage obscur et technique et d’ignorer la forme. Sur les sujets les plus difficiles, l’appui d’une langue esthétique n’est pas négligeable. La rigueur conceptuelle ‘implique pas l’abandon du souci de bien dire.
Le style donne une vie expressive au mouvement de la pensée dans le langage. Ce qui est étrange, c’est que par exemple, on expressive au mouvement de la pensée dans le langage. Ce qui est étrange, c’est que par exemple, on ait pu reprocher à bergers la beauté de son style, La poésie n’est pas essentiellement dans certains textes sur lesquels nous pourrions coller une étiquette « poèmes », par rapport à d’autres qui ne seraient que « prose », comme si on pouvait mettre en boîte le discours poétique ou le discours politique par exemple.
C’est une illusion de a pensée fragmentaire que de vouloir ériger des séparations abruptes entre toutes les formes d’expression dans le langage. Il ha plutôt une Parole poétique, qui de loin en loin se manifeste dans l’expression commune, mais ne trouve toute sa liberté d’expression que dans l’écriture des poèmes. Le dire poétique est latent dans toute expression parce que la Parole, délivrée de toute prescription extérieure, est originalement poétique. C’est nous qui oublions la poésie de la Parole en la dévalant vers son usage ordinaire.
Notre surprise de rencontrer çà et l de la poésie quand on ne l’attend pas ne fait que trahir être ignorance de la profondeur poétique de la Parole, ainsi que notre mentalité fragmentaire consistant à croire que la poésie doit être enfermée dans des livres dit « de poésie » et y être assignée à résidence, tandis que le langage ordinaire doit être « exact », « sérieux », « communiquant comme si la poésie était un genre parmi d’autres dans la catégorie des discours.
Le rapport que l’homme entretient à a poésie n’est pas or l’homme entretient à a poésie n’est pas horizontal, comme s’il était possible de passer d’un discours à l’autre, le rapport de la Parole à la poésie est vertical, Signe de la emmenions de l’intériorité qui habite l’être humain et ne saurait le quitter un seul instant.
La poésie n’est pas un « autre » parole, elle est la Parole revenue à son expression la plus intime, la Parole délivrée des contingences de l’action, des contingences d’une volonté de démontrer, de persuader, de convaincre à tout prix, délivrée de la volonté d’avoir raison à tout prix, pour se contenter de dire ce qui est, de laisser le soin à la Parole de se révéler à elle-même. (texte) 2) Le linguiste répondrait bien sûr, que l’écriture doit tout au langage, qu’elle ne peut rien sans des ressources qui ont inscrites dans la langue.
AI est vrai qu’il en est ici du style comme du rapport du talent au génie dans l’art. Sans la compétence linguistique, donc de maîtrise de la langue, il ne pourrait y avoir de style. AI faut aussi avouer que la langue n’est pas matériau strictement individuel, mais appartient à la conscience collective d’un peuple. Mais enfin, ce n’est pas avec de la compétence linguistique que l’on fait la beauté d’un style, même s’il est évident qu’un grand écrivain la possède nécessairement.
De même que le génie survole des ailes de son inspiration le simple talent et ‘enveloppe, le style survole de son inspiration la seule compétence lin simple talent et l’enveloppe, le style survole de son inspiration la seule compétence linguistique et l’enveloppe. La linguistique aurait aussi tendance à vouloir nous montrer que la langue forme système et que toute signification se déploie seulement dans un réseau conceptuel de mots qui appartiennent d’abord à la langue.
A la limite, nous ne parlons pas, nous sommes parlés par la langue ! Entre l’enfant qui découvre le langage et le poète qui le chante, il n’ aurait de différence que dans la compétence linguistique en sommeil chez l’un et achevée huez l’autre. Mais cela voudrait dire aussi que la pensée a en quelque sorte été endoctrinée par la langue et se trouve prise dans le réseau serré de ses catégories. Il en résulterait alors l’idée selon laquelle, la poésie serait « sociale », car expression d’une entité sociale qui est la langue.
Si le matériau du langage n’est pas une nomenclature utilisable par les sujets parlant, mais un réseau serré de signes, qui tous ensemble se répondent et forme un tout vivant, un tout en devenir dans l’Histoire ; l’usage du langage ne fait que jouer sur les possibilités internes de la langue. La parole n’ pas de réfèrent réel ans le sentiment, ni dans une réalité qu’elle pourrait viser. Le seul réfèrent de la parole est la langue et le système de ses articulations internes.
Toute expression appartient d’abord à la langue et tourne en rond dans la langue, dans la relation qu’un signifiant entretient à d’autres signifiant au sein de dans la langue, dans la relation qu’un signifiant entretient d’autres signifiant au sein de la structure du langage. La pensée est mise en boîte dans le concept et le concept cloîtré dans les mots, la pensée ne pouvant que déambuler dans la langue, sans jamais atteindre autre chose que les afférentes structurées par la langue.
S’il en était vraiment ainsi la poésie n’aurait guère de sens, car elle ne prend son sens que dans son élan vers l’indicible, dans l’expression vivante de la pensée. La vie biologique se réduit mal à des mécanismes dont on se sert pour ‘expliquer. La vie de la pensée ne se réduit pas non plus aux mécanismes du langage dont elle se sert pour s’exprimer. Bien sûr que le poète a acquis une maîtrise sur le langage, et même une maîtrise qui nous éblouit, nous autres qui sommes encore maladroits à parler.
Mais la poésie n’est pas seulement une « technique ». Elle ‘expression même de la Vie qui se donne à soi, s’éprouve au sein du sentiment, si proche d’elle-même dans cette étreinte que le langage n’ a pas vraiment accès. La parole poétique est d’abord sensible, et d’une sensibilité qui n’est pas une « propriété » du langage. L’intelligence qui se donne à soi dans la parole poétique est fondamentalement plus large que l’intellect qui l’analyse, la décortique en éléments linguistiques. ) AI est aussi bien facile de relativiser la création poétique en disant que ce n’est jamais qu’un effet de miroir de la « société » qui ne fait que se renvoyer à elle eue ce n’est ?mais qu’un effet de miroir de la « société » qui ne fait que se renvoyer à elle-même, par poète interposé, ses propres préoccupations. On a souvent dire que la poésie était « sociale » entendant par là qu’elle devait être « populaire » comme langage du peuple se renvoyant sa propre condition. La poésie serait un reflet de la conscience collective d’une époque et rien de plus.
Un matériau « social ». On a même soutenu que la poésie, travaillant une langue appartenant à une société historique, se devait de porter avant tout un « message Bref, on écrit pour faire de la propagande ; soit pour énoncer un régime, soit pour le porter au sommet de l’idéal. Le sonnet à la gloire du régime, le poème de la dénonciation de la guerre deviendrait alors l’essence de l’acte poétique, car en eux la conscience d’une époque se retrouverait elle-même, éclipsant par là même toute Parole singulière et devenant un « phénomène social » parmi d’autres.
Nous savons que les mots peuvent blesser, que les mots peuvent exprimer de la révolte, un appel, une angoisse : violence d’une époque, révolte d’un temps, appel d’une jeunesse éperdue, angoisse d’une existence sans repères et voilà toute l’essence de la poésie ! La colonisation de la poésie a des avantages indéniables pour l’interprétation. On met dans le même sac tout le bruit social du discours, le chaos d’un monde et il ne reste plus qu’ désigner l’écho médiateur de la société comme la substance de la parole.
Cela nous donne les clés d’inter désigner l’écho médiateur de la société comme la substance de la parole. Cela nous donne les clés d’interprétation d’une sorte de « discours » qui n’ donc rien de spirituel, mais n’est rien moins que le bruit du monde précipité dans des mots choisis. Cela démocratise l’infini le discours poétique pour le confier à n’importe elle expression. AI suffit d’en faire le porte-parole d’une revendication sociale. La chanson engagée est alors l’essence de a poésie, le râpa est donc poésie brute, comme les taïgas sur les murs sont de l’art brut. Tout est poésie », parce que tout est « social ». Ou aussi, et de préférence, toute expression est « poétique », dans la mesure où elle tranche avec le discours convenu du conformisme ambiant. Les mots sont comme des balles, il faut savoir sur qui on tire, dit Sarthe dans Qu’est-ce que la littérature ? Si on regarde effectivement ce que la littérature devenait aux empesé de triomphe idéologique du marxisme, il semble bien que la valeur d’un écrit se mesurait à l’époque à sa vigueur à tirer sur les bourgeois à d’exalter la ferveur révolutionnaire.